Après 2 matches, quel premier bilan tires-tu de ce tour préliminaire à Porec ?
Pour l?instant nous sommes là où nous l?espérions. Nous avons mis l?accent sur ce premier match France – Norvège qui était déterminant afin de ne pas nous mettre sous pression. C?est une grande satisfaction d?avoir remporté ce match-là car nous nous sommes donnés les moyens de le faire. C?est positif pour la confiance et cela pose un état d?esprit pour le reste de la compétition.
Un état d?esprit conservé sur le 2e match?
Nous savions que l?Autriche serait un ton en-dessous de la Norvège. Didier Dinart a fait le choix de reposer Nikola Karabatic et Cédric Sorhaindo afin de donner du temps de jeu aux autres joueurs. Car pour aller au bout des 8 matches de cet Euro, nous aurons besoin de l?intégralité des joueurs si on souhaite gagner la compétition.
Les deux prestations ont été convaincantes. Quel est ton sentiment en tant qu?acteur ?
Je trouve que nous avons été sérieux dans le jeu et dans l?application du plan de jeu et ce, autant en attaque qu?en défense. Avec l?analyse vidéo, je crois que nous pouvons apporter plus de choses et monter encore de niveau.
Dans quels secteurs ?
Des petites pertes de balles à gommer et le jeu de transition avec une montée de balle que l?on peut encore améliorer. Des détails qui peuvent se révéler très importants dans les matches serrés, à commencer demain sur la Biélorussie puis au Tour principal.
Suis-tu les autres matches depuis le début de cet EHF EURO 2018 ?
Nous sommes complètement investis dans la compétition et nous essayons de regarder tous les matches, sachant que l?on peut encore quasiment rencontrer tout le monde. Les matches sont très engagés. Malgré la blessure de Duvnjak Domagoj, l?équipe croate est bien préparée.
Comment gères-tu le rythme de cet EHF EURO 2018 ?
Curieusement ces trois jours de récupération ne sont pas forcément un cadeau. Si jouer tous les jours est exigeant physiquement et psychologiquement, il faudra conserver un certain rythme qu?on essaiera de garder à l?entraînement même si l?intensité n?est pas la même. Il ne faudra pas se faire surprendre car je me souviens qu?en Pologne nous avions eu du mal à enchaîner. Cette expérience va nous aider. Il faut aussi prendre en compte le déplacement à effectuer entre Porec et Zagreb.
Que t?inspire la rivalité avec la Croatie ?
Dans les deux équipes, il n?y a plus beaucoup d?acteurs de la finale de 2009. Chez nous, Luc Abalo, Michaël Guigou, Nikola Karabatic et Cédric Sorhaindo. Pour avoir déjà échangé avec les Croates, ils en avaient un peu assez de jouer face à nous. Depuis quelques temps, les rencontres se font un peu plus rares. Je crois qu?aujourd?hui nous n?abordons pas le match de la même façon. L?ambiance sera folle sera folle elle l?était chez nous l?an passé. On va le vivre dans le sens inverse et on verra si les esprits se sont apaisés depuis l?affrontement de 2009. Depuis, de l?eau à couler sous les ponts et dans tous les cas, nous avons hâte d?y être.
Comment te sens-tu dans ce rôle dédié à la défense ?
On ne se prépare pas pareil quand on joue prioritairement en défense. Le travail vidéo est plus ciblé. Cela demande moins d?endurance et de courses plus courtes. C?est un rôle très important car j?estime qu?on gagne les matches en défense. On peut penser qu?il s?agit d?un rôle ingrat où tu es un peu moins dans la lumière. Mais de la façon que je le ressens, au contact des joueurs, ce n?est pas cela. Sur le terrain, tu rassures, tu donnes des conseils. Sur le banc aussi, tu as un rôle différent du joueur qui fait attaque-défense, c?est intéressant.
Défenseur, c?était le champ de compétences de l?entraîneur actuel de l?équipe de France ?
Jusqu?à présent, je suis content de la manière dont cela se déroule. J?ai en effet de la chance de pouvoir compter sur un entraîneur tel que Didier Dinart. Je suis en connexion directe avec lui : l me donne des conseils précis sur la façon d?aborder cette position.
Avant de conclure, un mot sur la Biélorussie et sur ton coéquipier à Saint-Raphaël Artsem Karalek ?
Nous avons joué face à Minsk et je peux témoigner que la Biélorussie dispose d?une belle génération. Il manque peut-être encore d?expérience mais ces joueurs ne doutent de rien et ils courent pendant une heure. La Biélorussie monte en puissance et elle a pris les devants sur les Russes. Il faudra compter sur cette formation dans les prochaines années.
Artsem Karalek fera partie des cinq meilleurs pivots du monde. Il a l?état d?esprit pour cela et c?est un garçon travailleur. C?est une grande perte pour Saint-Raphaël qui n?a malheureusement pas pu le conserver. Je lui souhaite d?avoir toute la réussite qu?il mérite avec son prochain club.