Comme mercredi au Coliseum, les tricolores ont d’abord pris la mesure de l’Islande sur ses terres (10-13). Mais sans jamais se détacher cette fois, sauf dans le final (17-23). A défaut de la manière, le bilan comptable est parfait en ce début de qualifications. Aucune blessure non plus à déplorer. Rendez-vous maintenant mi-novembre pour entamer la défense de leur titre mondial.
Quatre jours après son entrée en matière plus ou moins soignée, en tout cas rondement menée du côté d’Amiens au devant de la Turquie (38-17), l’équipe de France se devait d’enchaîner en Islande dans cette phase de qualifications continentales. Un voyage toujours particulier aux confins de l’Europe et les paysages spectaculaires de cette île nordique forcément atypique. Mais Amandine Leynaud et ses copines n’ont pas fait escale à Reyjkavik pour du tourisme. Tout juste ont-elles profité du soleil de circonstance, afin de réchauffer l’atmosphère et éviter surtout un coup de froid malvenu. Même dans l’ambiance locale et confinée de la petite salle d’Hafnarfjördur, la cité viking à quelques encablures de la capitale. Olivier Krumbholz faisait en tout cas confiance au même sept de départ que mercredi. À charge donc pour Amandine Leynaud, Pauline Coatanea, Camille Ayglon-Saurina, Grâce Zaadi, Manon Houette, Béatrice Edwige et Estelle Nze Minko de montrer la voie et de mettre la France de nouveau sur orbite. Ce qu’elles vont faire assez sereinement dans un premier temps (0-3, 3e ; 4-7, 15e). Mais sans jamais vraiment prendre le large. Au gré des transformations de sept mètres de leur capitaine, l’ancienne niçoise Karen Knutsdottir, les locales maintenaient ainsi le contact. Et tentaient même une approche dans un second temps (8-9, 22e). C’était sans compter sur la rentrée pleine d’entrain d’Océane Sercien-Ugolin : la jeune gauchère parisienne, préférée à Marie-Hélène Sajka restée en France, agrémentait de trois buts sa première cape. Un bon point pour elle, mais juste de quoi permettre aux Bleues de maintenir leurs distances au tableau d’affichage (10-13).
Une équipe à réaction
Et preuve était faite dès le retour des vestiaires, que cela n’était pas suffisant en effet. En sept minutes et un zéro pointé de l’attaque française, l’Islande avait fait son retard à l’entame du deuxième acte (13-13, 37e). Dans le sillage notamment de son flanc droit, animé par Stefansdottir et Sturludottir. Il n’en fallait cependant et heureusement pas plus pour titiller l’orgueil de nos internationales, qui reprenaient aussitôt leurs distances, grâce à l’efficacité de Pauline Coatanea et une contre-attaque de Manon Houette (13-15, 38e). Surtout, Catherine Gabriel ne se laissait pas surprendre par les offensives locales. Grâce Zaadi reprenait clairement la direction des opérations, et Gnonsiane Niombla restait sur son excellente dynamique de la semaine (16-21, 53e). Le sursaut islandais était du coup aussitôt étouffé. La fanfare sur place n’avait pas le temps de s’embraser. La France pouvait s’envoler vers son second succès de la semaine. Et assurer encore un peu plus son leadership de la poule, en compagnie de la Croatie, son prochain adversaire… au printemps 2020. D’ici là, les regards sont désormais tournés vers le Japon et la prochaine défense de sa couronne mondiale. Une tout autre histoire.
AGC
DÉCLARATIONS :
Olivier Krumbholz : L’essentiel est acquis. Nous n’avons pas bien joué, c’est certain. Nous avons rencontré trop de difficultés à maîtriser leur défense 1-5 et énormément de montées inversées. On s’est fragilisé tout seul dans ce match, en ne voyant pas les évidences, en ratant des tirs aux ailes, aux sept mètres ou en contre-attaques. Les Islandaises de leur côté ont fait un bien meilleur match que mercredi en Croatie. A l’instar de leur gardienne que l’on a encore fait briller. Maintenant, l’essentiel était de gagner. Nous avons eu deux bonnes gardiennes et suffisamment de lucidité pour se sortir d’un tel match. Dans la vie, il faut savoir se contenter de cela. Nous avons gagné de six buts. Une victoire certes impérative sur notre parcours, mais alors que des filles ne sont pas trop dans le coup en ce moment. Il va falloir ce remettre d’aplomb avant le Mondial. Nous ne sommes pas compétitifs par rapport aux meilleurs actuellement.
Grâce Zaadi : On ne peut forcément pas être totalement satisfaite de notre prestation. Mais il faut savoir l’accepter des fois. Certes, nous n’avons pas très bien joué, cela peut arriver. L’essentiel reste le tableau d’affichage. C’était un match quand même un peu difficile dans l’engagement et l’intensité. Elles jouaient sur un faux rythme, avec de longues attaques, et à contrario une défense 1-5 particulière. Il fallait venir s’imposer. On pensait sans doute que ce serait plus facile par rapport à leur production de mercredi en Croatie. Au contraire, elles voulaient se racheter. On savait que ce serait compliqué. La semaine se termine bien. Nous étions toutes contentes de se retrouver. Nous avons vraiment bien travaillé, à chaque séance, et continuons d’avancer vers notre premier objectif de cette fin d’année 2019.
Manon Houette : La semaine a fait beaucoup de bien. Cela fait plaisir de se retrouver car les moments sont rares en fait. Nous avons bien bossé malgré tout. Nous étions aujourd’hui clairement un peu molles. C’est pénible de sortir d’un tel match, où elles nous ont mis en difficulté sur leur défense étagée. Nous étions pourtant prévenues. Il faut retenir que tout le monde a eu l’occasion de s’exprimer sur le terrain. Il y a des journées moins fastes. Nous avons seulement fait le boulot en l’emportant. Nous aurions aimé prendre plus de plaisir aujourd’hui. Cela nous donne aussi quelques pistes de travail. Comme nos échecs récurrents aux shoots. L’objectif était de se retrouver, bosser, et prendre du plaisir. C’est ce qui nous manque à la sortie d’un tel match.
STATISTIQUES :
ISLANDE – FRANCE : 17-23 (10-13)
Arbitres : MM. Nichlas Nygaard et Nicklas Mark Pedersen (Danemark)
À Hafnarfjördur, Ithrottamidstod Hauka – 500 spectateurs
Islande : Gardiennes : Thorsteinsdottir (tout le match, 9/32 arrêts), Simonardottir – Joueuses de champ : Jacobsen, Stefansdottir (4/8), Jonsdottir (2/3), Thrastardottir (0/1), Knutsdottir (6/7 dont 5/5), Haraldsdottir, Orvarsdottir (1/7), Davidsdottir, Einarsdottir, Oskarsdottir, Hauksdottir, Sturludottir (3/4), Magnusdottir Björnsdottir – Exclusions temporaires : /
France : Gardiennes : Leynaud (30 minutes, 5/15 arrêts), Gabriel (30 minutes, 7/14 arrêts) – Joueuses de champ : Nocandy (0/1), Dancette (1/2), Coatanea (2/3), Ayglon-Saurina (3/4), Bouquet (1/1), Pineau (0/1 dont 0/1), N’Gouan (0/1), Zaadi Deuna (4/7 dont 0/1), Houette (1/3), Sercien-Ugolin (3/3), Edwige (1/1), Foppa, Nze Minko (2/2), Niombla (5/7 dont 1/2) – Exclusions temporaires : /
EHF EURO 2020 – Qualifications
1er tour – 25 septembre à Amiens : France – Turquie : 38-17 (15-9)
2e tour – 29 septembre à Reykjavik : Islande – France : 17-23 (10-13)
3e tour – 25-26 mars 2020 : Croatie – France
4e tour – 27-28 mars 2020 : France – Croatie
5e tour – 27-28 mai 2020 : Turquie – France
6e tour – dimanche 31 mai 2020 à 16h : France – Islande
LE GROUPE DE 19 JOUEUSES : Gardiennes : Roxanne FRANCK (ES Besançon) – Catherine GABRIEL (Nantes LA) – Amandine LEYNAUD (c) (Györ, Hongrie) / Ailières gauches : Chloé BOUQUET (ES Besançon) – Manon HOUETTE (Metz HB) / Arrières gauches : Gnonsiane NIOMBLA (Siofok, Hongrie) – Estelle NZE-MINKO (Györ, Hongrie) / Demi-centres : Tamara HORACEK (Paris 92) – Méline NOCANDY (Metz HB) – Allison PINEAU (Paris 92) – Grace ZAADI (Metz HB) / Pivots : Béatrice EDWIGE (Györ, Hongrie) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB) – Astride N’GOUAN (Metz HB) / Arrières droites : Camille AYGLON-SAURINA (Nantes LA) – Marie-Hélène SAJKA (Metz HB) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Paris 92) / Ailières droites : Pauline COATANEA (Brest Bretagne HB) – Blandine DANCETTE (Nantes LA).
LE STAFF : Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoints : Sébastien GARDILLOU et Christophe CAILLABET / Analyste Vidéo : David BURGUIN / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Célestin DAILLY, Pierre GILLET et Guillaume ROUSSELIN / Préparateur mental : Richard OUVRARD/ Directeur Technique National : Philippe BANA / Assistant : Philippe RAJAU / Relation Media : Diane PROUHET.