Avec 264 sélections au compteur ouvert depuis son arrivée en équipe de France en 2007, Allison Pineau est aujourd’hui en première ligne après le retrait de ses partenaires de conquête : Amandine Leynaud, Siraba Dembélé-Pavlovic, Alexandra Lacrabère et Camille Ayglon-Saurina. Avant de débuter ce Mondial en Espagne placé quatre mois après les J.O., Ali évoque le contexte de cette compétition et le statut de l’équipe de France.
Les retraites internationales de plusieurs partenaires vont-elles te conduire à prendre plus encore des responsabilités au sein du groupe ?
L’ancrage est installé depuis plusieurs années. Le groupe repose sur un socle de plusieurs joueuses. Sur les compétitions précédentes, c’est vrai que Siraba avait ce rôle de catalyseur, Amandine aussi, parfois moi et d’autres aussi pendant les J.O. Aujourd’hui, je suis la plus capée de l’équipe et on se tournera vers moi. Je ne ressens pas de pression, car cela fait longtemps que je suis là. Je sais comment cela fonctionne et je connais les caractères de chacune. Sur une telle compétition, il y aura des hauts et des bas, des moments de tension, cela peut se crisper parfois avec des incompréhensions, mais il faudra avant tout se concentrer. Ce rôle sera partagé avec la capitaine Coralie, aussi avec Grace et Béatrice. Nous sommes dans une continuité.
En quoi le renouvellement du groupe peut-il être bénéfique dès ce Mondial ?
C’est le fait marquant. Les nouvelles joueuses qui n’ont jamais rien gagné vont apporter de la fraîcheur. Mais d’un autre côté, le groupe est marqué par celles qui ont arrêté. C’est un mélange des deux. Le sentiment de voir des filles partir laisse un vide. Un nouvel équilibre doit se mettre en place. Les nouvelles rêvent de gagner des compétitions et elles nous apporteront peut-être ce petit truc qui pourrait nous manquer. Comparée aux J.O., la motivation est peut-être différente. Mais chacune puise sa motivation à des endroits différents pour permettre au groupe de grandir. Les matches pourront répondre à toutes ces questions. En attendant, il existe encore beaucoup de choses à trouver et à définir.
À peine quatre mois après le titre olympique, pour ancrer un peu plus l’équipe de France dans le cœur des Français, est-ce une obligation de gagner encore ?
On n’a jamais d’obligation, c’est mon opinion. J’arrive donc sur cette compétition sans pression. Il y a des changements à plusieurs niveaux dans cette équipe. C’est important de reprendre notre marche en avant et de reposer des marches solides pour évoluer jusqu’en 2024. C’est un objectif éloigné, mais c’est notre objectif ultime. Alors avec ce groupe qui fonctionne très bien, on va prendre les matches comme ils viennent. On n’a pas d’obligation, mais cette équipe ira le plus loin possible pour gagner. Mon envie est de faire un bon premier tour afin que chacune trouve sa place et que les nouvelles prennent la mesure de ce qui les attend. Nous avons envie d’aller dans le dernier carré, ça coule de source même si nous sommes dans la partie de tableau la plus dense. Nous sommes l’équipe de France, avec un statut à tenir. Après les J.O., il peut y avoir un certain relâchement, alors on aborde peut-être les compétitions avec un peu plus de légèreté. Donc on y va sans pression, étape après étape.
Propos recueillis par Hubert Guériau