Depuis une semaine à Abidjan, la FFHandball apporte son concours et son expertise à de nombreuses actions initiées par son homologue ivoirienne, alors que l’ONG française « Handball pour Tous », soutenue par Hand’Solidaire, initie les plus jeunes à la pratique dans les quartiers précaires.

Farfadet dans un monde de brutes, Soumahoro Akim a la bouille ronde, l’œil malicieux, une détente et un sens de l’équilibre ahurissants, une vivacité attendrissante qui lui autorisent d’ailleurs de délicieux excès du haut de son mètre trente-cinq. Akim est la coqueluche du Centre de formation de National HBC, le club d’Abobo chouchouté par Billy Amoakon. En fin de semaine dernière, il a illuminé de son audace, un aplomb rare pour un gamin d’à-peine 12 ans, le tournoi organisé à l’Agora de Koumassi par l’ONG « Handball pour Tous ».

« Handball pour Tous » est la première association à avoir bénéficié de l’appui de Hand’Solidaire, la fondation de la FFHandball. Le 14 avril dernier, le Comité exécutif a sélectionné quatre projets, dont celui porté par le MESAD France qui œuvre pour le développement du sport en Côte d’Ivoire, notamment en participant au développement du handball dans les écoles et les quartiers précaires du Grand Abidjan.

Le handball ivoirien et le handball français sont de lointains cousins, et la présence aujourd’hui en équipe de France de Karl Konan, la pépite de Cocody, rappelle une histoire riche de rencontres et d’échanges, de coups de cœur et d’aventures souvent extraordinaires. D’ailleurs, pendant que « Handball pour Tous » s’appliquait à initier les plus petits à Port-Bouët ou Koumassi, une convention a été signée entre la FFHandball et la FIHB, comme un contrat de mariage. « Le lien existe depuis longtemps, précise le président Aboubacar Karaboué, mais cette convention renforce la connivence et nous offre de nouvelles perspectives. »

Tout au long de cette semaine fraternelle, le président Philippe Bana et son homologue ivoirien ont ainsi été reçus par le président du Comité olympique, Maître Georges N’Goan, ou le ministre des sports, Paulin Claude Danho. À chaque fois, il a été question de la relance du handball ivoirien, et des moyens nécessaires pour le redynamiser. « Nous avons surtout signé une convention avec l’IHF et la CAHB afin de promouvoir la discipline dans certains pays d’Afrique, éclaire Philippe Bana. Le Bénin, le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont été ciblés dans un premier temps, et notre intervention portera sur la formation, l’éducation, notamment au travers de la création d’académies dans le cadre du projet HAVOBA (handball-volley-basket) souhaité par Emmanuel Macron au moment du sommet France-Afrique à Montpellier. »

Concrètement, la FFHandball apportera à ces pays ses savoir-faire, notamment techniques, et les accompagnera dans leur structuration. « Le handball français est le leader mondial, et pas seulement en matière de résultats, souligne Aboubacar Karaboué. Son organisation, sa capacité à renouveler ses élites, ses infrastructures doivent être un modèle pour nous tous. »

En attendant que Soumahoro Akim suive la trace d’un Daouda Karaboué ou d’un Karl Konan, le handball ivoirien va pouvoir se donner les moyens de cette ambition, mais surtout chouchouter ses jeunes pousses. Parce que s’il est un constat qui ne souffre pas la moindre contestation après cette semaine vécue sur les terrains de fortune, dans le sable ou la boue, sur des rectangles de bitume, c’est que la Côte d’Ivoire possède un vivier à la fois radieux et parfaitement capable d’exprimer son potentiel. Si on lui en offre enfin les moyens.

La fédération ivoirienne de handball compte sur le soutien du handball tricolore afin de poursuivre son développement. (Photo FFHandball / DR).