Capitaine de l’équipe de France, Estelle Nze-Minko a déjà participé à deux reprises aux Jeux olympiques. Médaillée d’argent à Rio, elle a ensuite conquis le titre suprême lors des Jeux de Tokyo. Pile un an avant le lancement des Jeux de Paris, elle confie son enthousiasme à disputer le tournoi olympique à domicile qui débutera dès le jeudi 25 juillet 2024, à l’Arena Paris Sud 6.
Pour toi, ce J-1 an déclenche-t-il le compte à rebours pour la préparation des Jeux de Paris 2024 ?
C’est vrai que dans les têtes cela met un petit coup d’excitation en mode : « c’est dans un an ». Tu rentres dans un cadre temporel et c’est parti. Mais je crois que c’est plus un truc de visualisation et de projection, car en réalité le handball n’est peut-être pas comme certains sports où tu peux programmer ta préparation physique sur une année. Avec les objectifs en club et l’équipe de France, c’est hyper difficile de rester focus à 100 % toute l’année sur l’objectif des J.O. Le défi est de garder les Jeux en ligne directrice et de l’accorder avec les temps forts de la saison.
Après les éditions de Rio et de Tokyo auxquelles tu as participé, en quoi ces Jeux olympiques organisés à Paris auront-ils une saveur particulière sachant qu’ils pourraient être les derniers pour toi ?
Clairement, ce seront mes derniers Jeux. Franchement je me sens hyper chanceuse et reconnaissante d’avoir les J.O en France, qu’ils entrent dans ma fenêtre de carrière. J’ai déjà eu la chance de disputer un Euro (2018) à domicile. Disputer les J.O. à la maison, c’est une opportunité extraordinaire, je le vis comme une vraie chance.
Bénéficier du soutien de la famille, des amis et des supporters, est-ce un élément de motivation supplémentaire, un réel « home advantage » ?
En vrai, quand tu es en mode match, tu sais qu’il y a tes proches dans le public, mais c’est surtout le soutien du public français, les « Allez les Bleues » qui te touchent le plus. Mon souvenir le plus fort, c’est l’attitude d’une femme – je n’ai aucune idée de qui elle est – avant la finale de l’EHF EURO 2018 à l’Accor Arena. En faisant des allers-retours, lors de l’échauffement, elle me fixait en serrant les dents. Elle n’avait rien dit mais elle m’avait donné une énergie de fou. Cette communion avec le public est une sensation géniale. Ceci étant dit, la différence se fait toujours sur le terrain : on avait bien gagné la finale du Mondial 2017 en Allemagne avec un public acquis à 90 % pour les Norvégiennes.