La première sortie lors de la préparation olympique des filles de l’équipe de France s’est soldée par une lourde défaite des championnes du monde face à la Norvège (22-34). Dans un Palais des Sports de Pau tout acquis à leur cause, les championnes du monde ont écopé en première période avant de prendre la marée après le repos. Les joueuses de l’équipe de France ont subi, dans le Béarn, leur première défaite depuis un an et demi. Les deux équipes se retrouveront au même endroit samedi soir (18h30, en direct sur beIN Sports, La Chaine l’Equipe et HandballTV).

Le sept de départ : Alors que Floriane André, Pauline Coatanea et Océane Sercien-Ugolien avaient été écartées du groupe la veille de la rencontre par Olivier Krumbholz, le sélectionneur alignait dix-sept joueuses sur la feuille de match pour un remake de la finale du dernier championnat du monde, remportée par les Bleues. Alors que Laura Glauser, Pauletta Foppa et Déborah Lassource étaient en tribunes au coup d’envoi, c’est Hatadou Sako qui débute la rencontre dans la cage. Chloé Valentini et Alicia Toublanc sont titulaires dans les ailes, alors que Sarah Bouktit complète la base avant. La triplette d’arrières est composée d’Estelle Nze Minko, Tamara Horacek et Laura Flippes.

En difficulté dès les premiers instants

C’est habillées de blanc, dans leur tout nouveau maillot olympique, que les Françaises donnent le coup d’envoi de la rencontre, dans un Palais des Sports où les drapeaux tricolores volent. Sur la première action, Estelle Nze Minko n’arrive pas à trouver Sarah Bouktit au poste de pivot, et c’est Henny Reistad qui marque le premier but de la rencontre pour la Norvège. La deuxième tentative est la bonne pour la pivot messine, qui inscrit le premier but tricolore, servie par Laura Flippes. Comme à leur habitude, les Françaises jouent toutes les actions à fond. Chloé Valentini, sur une passe aveugle de Tamara Horacek, se signale, avant que Hadatou Sako ne sorte sa première parade de la soirée. Les deux équipes se rendent coup pour coup et après que Sanna Solberg-Isaksen ait écopé de la première suspension de la rencontre, Tamara Horacek égalise (3-3, 6′). Bien que privées de Nora Mörk et de Stine Oftedal, les Norvégiennes se montrent très précises en attaque. Kristine Breistol fait parler sa puissance de loin et donne deux buts d’avance à son équipe pour la première fois de la soirée. Sarah Bouktit, quelques instants après Chloé Valentini, bute sur Katrine Lunde et Henny Reistad rajoute un but d’écart contre l’équipe de France (3-6, 10′). C’est le moment choisi par Olivier Krumbholz pour faire entrer Orlane Kanor à la place de la capitaine Estelle Nze Minko. L’ex joueuse de Bucarest se signale immédiatement avec une belle passe au pivot pour Sarah Bouktit, qui stoppe l’hémorragie. Mais dans la foulée, Tamara Horacek écope de deux minutes pour une main au visage. Lena Grandveau et Grace Zaadi Deuna entrent pour continuer les rotations sur la base arrière bleue. Mais après un tir d’Orlane Kanor contré, Marit Jacobsen offre le +4 à la Norvège dans la cage vide. Alors qu’il vocifère depuis son banc depuis plusieurs minutes, Olivier Krumbholz pose son premier temps-mort (4-8, 13′). Sur l’action de reprise, Orlane Kanor sort, visiblement blessée, remplacée par Méline Nocandy, avant que la Norvège n’augmente encore son avance. Chloé Valentini, délaissée sur son aile, remet les Tricolores dans le sens de la marche, avant de bonifier une interception d’Oriane Ondono en contre-attaque. Alors que la fanfare paloise anime le Palais des Sports, Cléopatre Darleux fait son entrée sur le terrain sous l’ovation du public. Cela ne règle pas les problèmes de ses coéquipières, qui continuent à gaspiller des ballons en attaque (7-12, 20′). Après Lucie Granier, c’est Coralie Lassource qui fait son entrée sur l’aile gauche. Malgré de nombreux changements, Olivier Krumbholz peine à trouver la bonne carburation pour son équipe. Henny Raistad fait des misères à sa défense tandis que Katrine Lunde n’a pas de souci pour s’interposer sur les tentatives bleues. Tamara Horacek, en échec sur pénalty, n’échappe pas au marasme ambiant, et il faut la barre transversale pour empêcher Veronica Kristiansen de donner six buts d’avance aux Norvégiennes (8-13, 24′). Mais ce n’est que partie remise, puisque le +6 vient des mains de Deila quelques secondes plus tard. Sur une des rares montées de balle française, Méline Nocandy s’illustre sur l’action suivante, avant d’être remplacée par Estelle Nze Minko. La capitaine prend tout de suite les choses en main avec son énergie caractéristique, et Alicia Toublanc inscrit son premier but de la soirée sur jet de sept mètres. Les Françaises arrivent enfin à récupérer des ballons en fin de mi-temps, mais peinent à les faire fructifier. Il faut toute la précision de Tamara Horacek pour ramener les Bleues à trois buts, avant que Marit Jacobsen ne glisse la balle entre les jambes de Cléopatre Darleux sur le gong (11-15, MT).

Les Norvégiennes déroulent en seconde période

Après une mi-temps passée à discuter et à remettre les choses en place, les Françaises se placent en défense alors que la Norvège donne le coup d’envoi de la seconde période. Olivier Krumbholz fait le choix de repartir avec une équipe complètement différente, avec notamment Grâce Zaadi, Oriane Ondono et Lena Grandveau d’entrée. La demi-centre se fait exclure d’entrée pour deux minutes, et Henny Reistad relance parfaitement les adversaires des Bleues avec deux buts de suite. C’est à Oriane Ondono que revient l’honneur de marquer le premier but français au poste de pivot. Mais la défense française et ses gardiennes sont trop peu en réussite pour faire tourner la vapeur. Au contraire, après un arrêt de Lunde face à Nze Minko, Henny Reistad augmente encore l’écart à sept longueurs avant que Hatadou Sako ne sauve le ballon du +8 (12-19, 36′). A regarder le début de second période, on se demande dans quel secteur de jeu les joueuses d’Olivier Krumbholz sont le plus en difficulté. En défense, elles sont incapables de maitriser Kari Brattset, qui provoque un jet de sept mètres, avant que Sanna Solberg ne passe le but du +10 à la 40ème minute (13-23, 40′). Sarah Bouktit est en échec sur jet de sept mètres alors que Kristine Breistol nettoie la lucarne d’Hatadou Sako. Il faut toute la puissance de Méline Nocandy pour remettre un but au compteur français, mais la défense n’y est toujours pas. Dès que les Bleues inscrivent un but, elles en encaissent un. Et Olivier Krumbholz s’en rend bien compte, prenant son temps-mort pour rameuter les troupes. Autant dire que cela ne change pas grand-chose, avec deux pertes de balle sur les deux actions suivantes. Les Françaises, invaincues depuis dix-huit mois, sont méconnaissables. Les Norvégiennes, au contraire, enfilent les buts comme les perles et maintiennent l’avance au coeur de la seconde période (16-27, 46′). Après que Lucie Granier ait trouvé la faille sur un joli lob, Laura Flippes est exclue pour deux minutes alors que le match se fait plus hachée. Grâce Zaadi Deuna convertit son premier pénalty de la soirée, mais Hatadou Sako ne peut rien contre celui de Stine Skogrand. Perdu pour perdu, Olivier Krumbholz fait tourner son effectif dans les grandes largeurs. Mais ses joueuses n’y sont plus, à l’image de Grâce Zaadi qui perd le ballon sur un marché. Seule Méline Nocandy apporte un peu de peps sur la base arrière. Tamara Horacek, si efficace dans le premier acte, bute une nouvelle fois sur Lunde, mais Sako lui répond. Les Bleues boivent le calice jusqu’à la lie, avec deux exclusions temporaires consécutives, contre Lucie Granier et Lena Grandveau. Cela n’arrange pas pas leurs affaires, et Veronica Kristiansen marque dans le but vide (18-30, 55′). Alors qu’elles ont treize buts de retard, les Françaises tentent tant bien que mal de montrer un beau visage. Si Estelle Nze Minko bute sur Lunde, Tamara Horacek conclut un « Marseillais » bien réalisé, avant que Laura Flippes ne trouve la lucarne quelques instants plus tard. Horacek, encore elle, conclut le dernier pénalty bleu alors que le public reprend en coeur Pena Baiona. Alicia Toublanc trouve enfin la mire sur son aile avant que Thale Deila ne trompe une dernière fois Hatadou Sako, pour mettre un terme à une soirée décidément ratée (22-34, FM). Rendez-vous samedi à 18h30 pour la revanche !

Statistiques

France – Norvège : 22 – 34 (11-15)
Palais des Sports de Pau –  4144 spectateurs
Arbitres : Mmes T. Kuttler et M. Merz (ALL)


France 
Entraîneur :
Olivier Krumbholz
Gardiennes : Darleux (0 arrêt / 4 tirs) – Sako (7 arrêts / 34 tirs dont 0/3 pén)
Nocandy (3/4) – Toublanc (2/2 dont 1/1 pén) – Valentini (3/4) – C. Lassource – Zaadi (1/1 dont 1/1 pén) – Flippes (2/6) – O. Kanor (0/1) – Horacek (5/8 dont 1/3 pén) –  Nze-Minko (0/2) – Ondono (1/3) – Granier (1/1) – Bouktit (3/5 dont 0/1 pén) – Grandveau (1/1)
Exclusions temporaires : Horacek (12′), Zaadi Deuna (31′), Flippes (47′), Granier (54′), Grandveau (54′)

Norvège :

Entraineur : Thorir Hergeirsson (ISL)

Gardiennes : Si. Solberg-Östhassel – Lunde (13 arrêts dont 35 tirs dont 2/6 pén)

Kristiansen (1/4 dont 0/1 pén) – Aardahl (0/1) – Skogrand (2/4 dont 1/1 pén) – Brattset Dale (5/5) – Breistöl (5/6) – Ingstad (0/1) – Jacobsen (3/3) – Bakkerud – Herrem (0/1) – Sa. Solberg-Isaksen (5/6) – Reistad (9/10 dont 2/3 pén) – Deila (4/4)

Exclusions temporaires : Sa. Solberg-Isaksen (6′), Skogrand (23′)

DÉCLARATIONS

Olivier Krumbholz : On a pris une fessée, c’est aussi simple que ça. On espère que ça va faire du bien. On a été battu dans tous les secteurs, on s’est fait exploser en défense, on a pris l’eau de partout alors qu’en attaque on court en travers, on jette les ballons au pivot parce qu’on n’est pas assez dangereux. Je retiens la performance de Méline Nocandy, qui a été dangereuse et qui a été de l’avant mais j’ai eu l’impression que les autres attendaient que la solution s’ouvre devant elles sans rien faire. Il y a bien eu quelques réactions d’orgueil en seconde période, mais ça a été timide. En plus, on perd deux joueuses sur des béquilles, Orlane et Chloé, mais quand on ne s’engage pas à fond, c’est souvent ce qui arrive. Il y a plusieurs explications à la défaite, mais attention à ne pas faire de raccourci. La bonne nouvelle, c’est qu’on pourra difficilement jouer plus mal samedi, j’attends au moins une réaction dans la qualité de ce qu’on produit. Après, jouer la Norvège, c’était un choix. J’aurais pu choisir de jouer une équipe plus faible, gagner et se dire qu’on est bien. Là, on prend une valise, on va s’affoler, et quitte à perdre contre la Norvège, autant que ce soit maintenant.

Estelle Nze Minko : Quand on n’est pas au niveau défensivement et offensivement face à la Norvège, on prend une tôle. Ce n’est pas une découverte et c’est ce qui s’est passé ce soir. On est forcément déçues de ne pas avoir pu montrer un autre visage que ça, ce n’est pas la qualité de ce qu’on montre au quotidien. C’est frustrant, mais c’est un enseignement, ça montre qu’on se trompe peut-être. La Norvège, c’est très stable, il y a très peu de variations de qualité dans leur jeu et dès que l’adversaire en face montre des faiblesses, il le paye cash. Je ne sais pas à quoi c’est dû, ce n’est pas forcément physique. On a toutes eu de longues saisons, on est toutes en prépa, donc je ne pense pas que la fraicheur fasse la différence. On aurait aimé faire le plein de confiance à vingt jours des Jeux, alors ce soir et demain, ça va nous trotter dans la tête. Comptez sur nous, on ne va pas se coucher en nous disant que ce n’était qu’un match amical.

Méline Nocandy : On ne s’est pas fait ratatiner mais presque. C’est une bonne piqure de rappel et j’espère qu’on va travailler encore plus pour se remettre dans le bon sens. Ca fait deux semaines qu’on bosse physiquement mais il faut reconnaitre que techniquement, on n’est pas fluide, il nous manque beaucoup de choses. Il faut qu’on élève notre niveau de tout. Pas tant sur le niveau du handball, mais sur notre volonté d’aller toucher les adversaires, de leur faire mal. Il faut y prendre goût parce que ce soir, on les a trop laissé faire. Pour ma part, je pense surtout à prendre du plaisir. La liste, tout ça, on verra bien. Je veux tout donner, faire mon maximum, prendre du plaisir et si j’y suis, tant mieux, et si je n’y suis pas, tant pis.

Cléopatre Darleux : Ca fait du bien de retrouver ce maillot, de retrouver ce public. Je suis rentrée sur le terrain en me disant que c’était peut-être la dernière fois. Il y a toujours du stress, mais j’ai aussi essayé de prendre du plaisir. En tout cas, je suis contente de ce que j’ai montré sur la prépa, forcément un peu moins sur ce soir. J’attendais ce match avec impatience pour défendre ma place dans la liste, mais ça a été un peu plus compliqué. Olivier a fait le choix de laisser Hatadou en seconde période. Je ne sais pas s’il hésitait vraiment avant le début de la rencontre, en tout cas, il ne nous a rien dit. Je suis peut-être partie pour être remplaçante, et si c’est le cas, j’accepterai le rôle. On verra bien, ça ne sert à rien de se prendre la tête sur tout ça maintenant, de toute manière.

LA LISTE de 18 joueuses

Gardiennes : Cléopatre DARLEUX (Brest Bretagne Handball) – Laura GLAUSER (CSM Bucarest) – Hatadou SAKO (Metz Handball)
Ailières gauches : Coralie LASSOURCE (Brest Bretagne Handball) – Chloé VALENTINI (Metz Handball)
Arrières gauches : Orlane KANOR (Rapid Bucarest) – Estelle NZE MINKO (c) (Gyor Audi ETO KC)
Demi-centres : Tamara HORACEK (Neptunes de Nantes) – Méline NOCANDY (Paris 92) – Grace ZAADI DEUNA (CSM Bucarest)
Pivots : Sarah BOUKTIT (Metz Handball) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne Handball) – Oriane ONDONO (Neptunes de Nantes)
Arrières droites : Laura FLIPPES (CSM Bucarest) – Léna GRANDVEAU (Neptunes de Nantes) – Déborah LASSOURCE (Arrière droite – Paris 92)
Ailières droites : Lucie GRANIER (Metz Handball) – Alicia TOUBLANC (Brest Bretagne Handball)

LE PROGRAMME de la préparation olympique

Du 12 juin au 2 juillet : Rassemblement à Capbreton

* Jeudi 4 juillet à 19h30 à Pau (Palais des Sports) : France -Norvège 22-34 (11-15)

* Samedi 6 juillet à 18h15 à Pau (Palais des Sports) : France -Norvège

Du 11 au 18 juillet : Rassemblement à Rennes

* Samedi 13 juillet à 21h10 à Cesson-Rennes (Glaz Arena) : France -Angola

Du 18 au 20 juillet : Rassemblement à la Maison du Handball à Créteil

PRogramme olympique

Tour préliminaire à l’Arena Paris Sud

* Jeudi 25 juillet à 19h : Hongrie vs. France

* Dimanche 28 juillet à 21h : France vs. Pays-Bas

* Mardi 30 juillet à 19h : France vs. Brésil

* Jeudi 1er août à 16h : Angola vs. France

* Samedi 3 août à 11h : Espagne vs. France

Si la France est qualifiée :

* Mardi 6 août à Lille (Stade Pierre Mauroy) : Quart de finale (horaire à déterminer)

* Jeudi 8 août à Lille (Stade Pierre Mauroy) : Demi-finale (horaire à déterminer)

* Samedi 10 août à Lille (Stade Pierre Mauroy) : Finale (horaire à déterminer)