Les Bleues ont très bien négocié leur quart de finale, face à l’Allemagne. Un succès 26 à 23 (13-10) qui les propulse en demi-finales des Jeux olympiques de Paris 2024. Toujours à Lille et devant 27000 spectateurs, l’équipe de France sera opposée jeudi à la Suède, victorieuse de la Hongrie, après prolongations. Un match à suivre sur France Télévisions et sur Eurosport à 16h30.

Seule formation invaincue depuis le début du tournoi, l’équipe de France vise la qualification pour les demi-finales, une troisième fois consécutive, après Rio 2016 et Tokyo 2020. Les championnes olympiques en titre sont favorites dans ce duel entre voisines.

Équipe de départ : Laura Glauser, Chloé Valentini, Estelle Nze-Minko (cap), Tamara Horacek, Pauletta Foppa, Laura Flippes et Alicia Toublanc débutent le quart de finale face à l’Allemagne.

Tamara Horacek à la baguette.

Laura Glauser réalise deux parades qui permettent aux Bleues de débuter ce quart de finale positivement mais après cinq minutes, le score est seulement de 1-0, grâce à Tamara Horacek. Les tirs sur les poteaux, les pertes de balles, les tirs à côté des cages se multiplient de part et d’autre : c’est sûrement en raison du poids l’enjeu et le contexte extraordinaire du stade Pierre Mauroy

Les Allemandes ouvrent leur compteur seulement à la 9e minute, par Xenia Smits. Laura Flippes, Tamara Horacek puis Estelle Nze Minko enchainent les bons choix et la France mène 4-1 après 10 minutes. La réduction du score intervient par Emily Bolk puis Tamara Horacek inscrit déjà un 3e but (sur jet de 7m). Lucie Granier marque sur un superbe service de Grâce Zaadi Deuna. Orlane Kanor a également effectué son entrée sur ce 40x20m inédit pour une compétition féminine en France. Après 15 minutes, l’écart prend de l’épaisseur avec des Bleues chirurgicales : 8-3. Grace Zaadi Deuna, remplaçante au début de la compétition, est entrée au relai de Léna Granveau qui s’est blessée (luxation de l’annulaire gauche) lors du match précédent. La demi-centre marque d’un joli tir en appui. Alina Grijssels, qui évoluait à Metz, signe son entrée et l’Allemagne se rapproche (9-6, 19e). Laura Glauser gagne son duel face à Antje Doell : la gardienne réalise un début de match époustouflant avec 7 arrêts (sur 13 tentatives). Les deux coachs ont déjà pris chacun un temps-mort pour tenter notamment de trouver les solutions offensives. Les deux équipes présentent des défenses très bien organisées. Ainsi les Bleues n’ont plus réussi à marquer depuis 9 minutes et les Allemandes en profitent pour signer un 4-0 (9-7, 25e). Méline Nocandy (2 fois) et Tamara Horacek marquent mais l’Allemagne réplique par Antje Doell, Emily Boelk. Magnifique lob de Estelle Nze Minko et l’écart est toujours de +3 (13-10) en faveur des joueuses d’Olivier Krumbholz. L’équipe de France conserve cet avantage avant de regagner les entrailles du stade Pierre Mauroy.

L’Allemagne se rebiffe

Avec l’exclusion de Julia Benkhe, Laura Flippes prend les intervalles et signe les 14e et 15e buts tricolores. 15 à 10 pour les championnes du monde en titre qui attaquent fort la seconde période. Méline Nocandy est aussi exclue et après le but d’Alina Grijssels, l’Allemagne peut grignoter son retard. Xenia Smits inscrit ainsi son 2e but dans ce quart de finale plus indécis qu’imaginé… La défense allemande effectue un gros travail pour contrarier l’attaque tricolore. Jenny Behrend et Julia Maidhof permettent à l’Allemagne de revenir sur les talons des Bleues (15-14, 39e). Julia Maidhof obtient l’égalisation mais aussitôt Tamara Horacek bat Katharina Filter (16-15, 40e). Alicia Toublanc ne tremble pas pour redonner un avantage de +2 à son équipe. C’est sûrement le tournant du match car les Allemandes sont à nouveau distancées : Orlane Kanor manque deux occasions de +3 et la Mannschaft se procure des opportunités. Mais Laura Glauser sort le grand jeu avec un 12e arrêt (44 %). Les 27000 spectateurs poussent avec les Bleues. Coralie Lassource obtient un jet de 7m et l’exclusion de Julia Maidhof pour 2 minutes. Tamara Horacek marque et les Bleues reprennent de la marge : 18-15 (45e). Il reste 15 minutes à jouer dans ce 2e quart de finale (ce matin le Danemark a éliminé les Pays-Bas, 29 à 25). Markus Gaugish a posé son 2e temps-mort et derrière, Emily Bolk marque. Pauletta Foppa voit son tir heurter la barre et l’Allemagne mais Tamara Horacek redonne l’impulsion avec son 7e but de l’après-midi. Les Allemandes restent au contact grâce au 3e but de Juilia Benkhe. Le mano-à-mano est très intense et les 27000 spectateurs sont au soutien de leurs favorites. La tension est palpable juste sur le banc tricolore où Olivier Krumbholz écope d’un carton jaune. Emily Boelk marque au terme d’une longue séquence (21-19, 42e). Bien décalée, Alicia Toublanc maintient ce précieux écart de 3 buts (22-01, 52e). Au tour d’Olivier Krumbholz de rassembler ses joueuses avant le money-time de ce quart de finale olympique. Estelle Nze Minko réussit à tromper Katharina Filter mais Emily Bolk puis Antje Doell font trembler les filets tricolores. À 4 minute du terme, les Bleues mettent définitivement la main sur ce quart : d’abord avec la capitaine Estelle Nze Minko puis, en conclusion d’une contre-attaque, avec Chloé Valentini. 25-21 pour l’équipe de France qui voit tout de même l’Allemagne se rapprocher. Les Bleues négocient mieux cette fin de partie et s’imposent 26 à 23 pour filer en demi-finales.

DÉCLARATIONs

Olivier Krumbholz (entraîneur) : c’était un match à élimination, tendu, crispé, il fallait passer. On l’a quand même bien maîtrisé, notamment sur la fin. Nous avons tout le temps été devant mais elles sont restées dangereuses. Je pense que les Allemandes avaient bien préparé ce quart. Mentalement, elles avaient beaucoup moins de pression que nous. Il y a de très bonnes arrières dans cette équipe qui nous a fait souffrir. Boelk nous a fait beaucoup souffrir. Elle a montré que c’était une sacrée tireuse. Heureusement que Laura Glauser était là, bien présente, particulièrement en première mi-temps.

J’espère qu’on va pouvoir se lâcher plus sur la demie, pour trouver un peu plus de qualité de jeu. Physiquement, c’est dur. J’ai trouvé qu’on était un peu, par moments, en difficulté. Mais avec l’aide du public sur la fin, je pense quand même qu’on était moins entamé qu’elles. C’est pour ça qu’on a réussi à maîtriser les dernières minutes. Parce qu’on a retrouvé un petit peu de jus. C’était un super résultat.

Une ambiance comme celle-ci, on ne pouvait pas la rêver il y a quelques années. C’est fantastique. La salle est pleine. Il y a une ambiance de feu, de folie. Et j’aurais été très déçu de ne pas rejouer encore ce week-end dans cette salle et dans cette ambiance. Je sais aussi qu’il y a beaucoup de personnes qui ont leurs billets, leurs hébergements, qui ont payé leurs déplacements. Et pour eux, c’est aussi super qu’on soit encore qualifiés. Ils vont pouvoir s’offrir un beau week-end de handball féminin et masculin, j’espère.

Estelle Nze Minko (capitaine) : L’ambiance dans cette grande salle ? Incroyable, voilà, plus qu’espéré, franchement, même si, voilà, je le répète, je me suis laissé surprendre aussi. Je n’avais pas trop regardé comment était la salle. C’était magique, rien qu’à l’échauffement, de descendre les marches, de découvrir la hauteur déjà de la salle et de voir que, même avant l’échauffement, elle est à moitié pleine. C’était génial, cette Marseillaise ensemble, le public derrière nous pendant tout le match. Franchement, je suis trop contente pour nous d’avoir la chance de vivre ça. Je suis contente pour le handball aussi, de manière générale, qu’on puisse, pendant ces Jeux, être à la hauteur pour représenter notre sport et intéresser autant de gens. Franchement, c’est top de vibrer comme ça

C’était un match accroché. Il ne faut pas toujours espérer dominer tous les adversaires. Au contraire, je pense que c’est un match qui nous remet aussi à la place où on est. C’est-à-dire qu’on gagne, mais on est quand même accrochées. Et c’est logique, à un moment donné. Plus les étapes passent, plus on joue de bonnes équipes. Et puis, c’est aussi les quarts de finale. Donc, clairement, tout le monde a envie de gagner. Tout le monde ajoute une énergie, une puissance supplémentaire, du cœur. Donc, ce fut un match difficile pour nous. Mais on a tenu le coup pour rester à distance. Pas une grande distance, mais quand même rester un petit peu à distance et finir par gagner ce match. On a un peu ce deal qu’on peut, les filles, entre nous, de choisir sur quelle défense basculer. Olivier aime bien aussi qu’on puisse alterner. Et ce qui est cool pour moi, c’est que si je ne me sens pas très bien en 06, ça me permet aussi de me dire, allez, je vais me mettre un petit peu plus de mouvement en me mettant en 1-5. En tout cas, c’est un peu ce qu’on essaie de faire avec l’équipe, d’alterner les deux dispositifs pour déstabiliser aussi l’adversaire.

Tamara Horacek : Les Allemandes ne lâchent jamais rien. Elles vont tout le temps au duel. Elles sont tout le temps-là, derrière nous. Elles nous ont poussées. Et c’était bien. Parce que même nous, on devait gérer notre stress. On devait rester calme. Donc, je pense que c’était un beau match pour nous préparer pour la suite. Je n’ai pas de préférence entre la Suède et la Hongrie. Parce que pour aller jusqu’au bout, il faut gagner contre tout le monde.
Ce n’est pas le nombre de spectateurs, c’est surtout la sonorisation qui m’a impressionnée. Parce que quand tout le monde a commencé à crier, je me suis dit, il y a beaucoup de bruit. Nous avons eu la chance de faire l’échauffement dans la grande salle, et du coup on a senti l’atmosphère monter. Je vis la compétition jour après jour. Je ne me pose pas dix mille questions. Chaque chose en son temps. Là, on a gagné le quart de finale. Il y a le repos. Je profite du moment. Je regarde ce qui se passe devant moi. Je me fais plaisir sur le terrain. C’est juste ça, en fait. Donc, c’est vraiment profiter de l’instant T et être à 100 % avec mes coéquipières pendant les matchs. On remercie énormément le public parce que c’était juste magnifique. Et c’est peut-être une fois dans une vie que ça nous arrive de faire les J.O. En fait, ça, ce n’est pas peut-être, c’est sûr !

Laura Flippes : On continue notre chemin vers l’objectif qu’on s’est fixé. On a maintenant 3 chances sur 4 d’avoir une médaille, mais je sais qu’on cherche la plus belle. Donc on va s’arracher dans 2 jours pour aller là où on veut aller.

On sait que l’Allemagne est une très belle équipe qui ne lâche jamais rien. Je pense que des deux côtés, on a mesuré l’enjeu de ce match, le premier à élimination. Donc forcément, il y a aussi le temps d’enlever le stress, d’enlever l’émotion et de se dire, ça y est, on est dedans. Mais en fait, ce n’est qu’un match de handball et il va falloir faire la même chose qu’on fait depuis le début. Forcément, l’atmosphère dans la salle et tout le public, ça fait quelque chose. Le bruit, c’est impressionnant quand même. Je suis très contente qu’on ait pu s’échauffer dans la salle. C’est peut-être un détail, mais le fait de pouvoir sentir au fur et à mesure l’atmosphère et pas juste rentrer au moment du coup d’envoi, j’étais super contente de cela.

Je suis contente de ce que j’ai fait, particulièrement défensivement en seconde période. Je savais que j’avais du taf. Je savais que les arrières-gauches de cette équipe d’Allemagne jouaient beaucoup de duels avec des situations où on était parfois en difficulté. Je me souviens de la dernière rencontre contre l’Allemagne où j’avais été en difficulté justement par ces deux arrières gauches. Ça me tenait à cœur de sortir une grosse prestation, surtout défensive, et je pense que, surtout en deuxième mi-temps, j’ai fait mon taf.

statistiques

France – Allemagne : 26-23 (13-10)

Stade Pierre Mauroy – Lille : 27 000 speacteurs

Arbitres : Lars Jorum et Havard Kleven (Nor)

France :

Entraîneur : Olivier Krumbholz

Gardiennes : Darleux – Glauser (13 arrêts sur 36 tirs)

Joueuses de champ : Nocandy (2/2) – Toublanc (2/2) – Valentini (1/4) – C.Lassource – Zaadi Deuna (1/3) – Flippes (4/6) – O.Kanor (1/4) – Horacek (7/9) – Foppa (2/3) – Nze Minko (cap) (4/7) – Ondono – Granier (2/3)

Exclusions : Nocandy

Allemagne :

Entraîneur : Markus Gaugish

Gardiennes : Wachter – Filter (9 arrêts sur 35 tirs)

Joueuses de champ : Grijssels (2/5) – Schmelze – Antl – Smits (4/8) – Boelk (cap) (7/14) – Lott (0/1) – Maidhof (3/7) – Doell (3/5) – Behrend (1/2) – Leuchter – Behnke (3/3) – Stocksschlaeder

Exclusions : Maidhof et Behnke

LISTE deS 17 joueuses

Gardiennes : Cléopatre DARLEUX* (Brest Bretagne Handball) – Laura GLAUSER (FTC Rail Cargo) – Hatadou SAKO (Gyor Audi ETO KC)
Ailières gauches : Coralie LASSOURCE (Brest Bretagne Handball) – Chloé VALENTINI (Metz Handball)
Arrières gauches : Orlane KANOR (FTC Rail Cargo) – Estelle NZE MINKO (c) (Gyor Audi ETO KC)
Demi-centres : Tamara HORACEK (Krim Ljubljana) – Méline NOCANDY (Brest Bretagne Handball) – Grace ZAADI DEUNA (Krim Ljubljana)
Pivots : Sarah BOUKTIT* (Metz Handball) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne Handball) – Oriane ONDONO (Brest Bretagne Handball)
Arrières droites : Laura FLIPPES (Metz Handball) – Léna GRANDVEAU* (Neptunes de Nantes)
Ailières droites : Lucie GRANIER (Metz Handball) – Alicia TOUBLANC (SCM Ramnicu Valcea)
*Joueuses remplaçantes présentes au village olympique.

STAFF

Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoint : Sébastien GARDILLOU / Entraîneure des gardiennes : Amandine LEYNAUD / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Cezare COCUZZA, Célestin DAILLY et Pierre GILLET / Analystes vidéo : David BURGUIN et Christophe CAILLABET / Psychologue : Pascal NIGGEL / Communication et relations médias : Diane PROUHET / Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS / Chef de délégation : Rémy LÉVY

résultats et PRogramme olympique

Tableau final –  à Lille (Stade Pierre Mauroy)

* Mardi 6 août – Quarts de finale
Danemark – Pays-Bas : 29-25 (11-10)
France – Allemagne : 26-23 (13-10)
Hongrie – Suède : 32-36 (15-16 / 14-13 / 3-7)
Norvège – Brésil : 32-15 (16-8)

* Jeudi 8 août – Demi-finales
16h30 : France – Suède
21h30 : Danemark – Norvège

* Samedi 10 août à Lille :
10h00 : places 3-4
15h00 : places 1-2

Tour préliminaire à l’Arena Paris Sud 6 :

* Jeudi 25 juillet à 19h : Hongrie – France : 28-31 (12-15)

* Dimanche 28 juillet à 21h : France – Pays-Bas : 32-28 (17-14)

* Mardi 30 juillet à 19h : France – Brésil : 26-20 (14-11)

* Jeudi 1er août à 16h : Angola – France : 24-38 (14-18)

* Samedi 3 août à 11h : Espagne – France : 24-32 (9-17)