Menées pendant la quasi-intégralité du match, les Bleues ont réussi à s’offrir une prolongation qu’elles ont parfaitement négociée pour finalement s’imposer 31 à 28. Samedi (15h), l’équipe de France féminine disputera ainsi sa 3e finale olympique consécutive et peut légitimement rêver au doublé après le titre décroché à Tokyo. Les Bleues seront opposées à la Norvège qui s’est défaite du Danemark (25-21), pour la revanche de la finale du dernier Mondial.
Équipe de départ : Laura Glauser, Chloé Valentini, Estelle Nze Minko (cap), Tamara Horacek, Pauletta Foppa, Laura Flippes et Alicia Toublanc débutent cette demi-finale.
Duel de gardiennes
La capitaine suédoise Jamina Roberts voit son premier tir détourné par Laura Glauser mais derrière, elle exploite une perte de balle tricolore pour ouvrir la marque avant l’égalisation de Tamara Horacek. Johanna Bundsen gagne son duel face à Laura Flippes et Jamina Roberts donne ensuite l’avantage à sa formation (1-2, 5e). Sur jet de 7m, Alicia Toublanc égalise. Laura Glauser et Johanna Bundsen démarrent la partie sur des standards très élevés. Si le score est seulement de 2-2 à la 10e minute, c’est la réussite des gardiennes qui est à noter avec plus de 60 % pour chacune. Alicia Toublanc donne l’avantage aux Tricolores et dans la foulée, Tomas Axner pose le premier-mort de la partie (11e, 3-2). Olivier Krumbholz lance Orlane Kanor et Léna Grandveau qui a effectué son retour pour cette demi-finale. Orlane Kanor s’élève des 9m et marque le 4e but tricolore. Henny Carlson réplique aussitôt. Depuis mardi, le stade Pierre Mauroy vibre au rythme des matchs de handball, en particulier pour les équipes de France : l’élimination des Bleus n’a pas entamé le moral des supporters qui soutiennent avec force leurs favorites. Le triplé réussit par Nathalie Hagmann pousse Olivier Krumbholz à rassembler ses joueuses dominées après 18 minutes (4-7). Lucie Granier et Coralie Lassource sont entrées au relai des ailières, en plus de Sarah Bouktit et de Méline Nocandy bientôt exclue pour 2 minutes. Cette dernière pousse la défense suédoise à la faute et Alicia Toublanc se charge de marquer le jet de 7m. Les 27000 specateurs assistent à un duel de gardiennes époustouflant : Laura Glauser et Johanna Bundsen ont réalisé chacune 10 arrêts ! Laura Flippes ramène son équipe à -1 (6-7, 22e). Les Bleues exploitent bien les pertes de balle scandinave : Estelle Nze-Minko a marqué mais elle est exclue pour 2 minutes mais Méline Nocandy trompe la gardienne suédoise. Les joueuses de Tomas Axner évoluent sans complexe et mettent les Bleues sous pression. Les arbitres allemandes sanctionnent une 3e fois les joueuses d’Olivier Krumbholz qui joueront à nouveau 2 minutes en infériorité, sans Pauletta Foppa. Mais les championnes olympiques tiennent bon et Laura Flippes réduit la marque, d’un tir puissant dans la lucarne droite de Bundsen (9-10, 28e). La tension est palpable jusque dans les travées de ce stade magnifiquement aménagé. Après 30 minutes, les Suédoises possèdent 2 buts d’avance dans cette 1e demi-finale (10-12). Nathalie Hagman a marqué 6 buts, soit la moitié du total de son équipe.
Derrière mais toujours au contact des Suédoises
Les Bleues ont donné le coup d’envoi de cette 2e période mais Laura Flippes voit sa tentative échouer sur la barre. Hatadou Sako effectue une entrée victorieuse en stoppant le jet de 7m de Nathalie Hagman. Estelle Nze-Minko se joue de la défense centrale scandinave puis la capitaine adverse Jamina Roberts s’illustre aussi en contre-attaque. Laura Flippes, déjà très en vue lors du quart de finale face à l’Allemagne, marque un 3e but. L’écart est désormais de +3 en faveur des Suédoises, après le but d’Elin Hansson. Laura Flippes obtient un jet de 7m : Alicia Toublanc se présente face à Evelina Eriksson qui préserve son but. Idem de l’autre côté avec Hatadou Sako qui s’illustre encore face à Hagman. Ouf, c’était une balle de +4 ! Nouveau jet de 7m ; c’est Tamara Horacek qui relance son équipe (13-15, 37e). L’équipe de France déploie une défense étagée : Linn Blohm trouve la solution mais derrière, c’est Estelle Nze-Minko qui perfore la défense scandinave (14-16, 39e). Superbe block de Laura Flippes qui sert Méline Nocandy et les Bleues reviennent au contact. Linn Blohm puis Tyra Axner propulsent leur équipe à +3 (15-18) après 42 minutes. Estelle Nze Minko montre la voie à ses partenaires : la joueuse de Gyor marque une 5e fois. Elle réalise aussi un gros travail défensif.
Tyra Axner puis Jamina Roberts scorent tour à tour et la Suède possède 4 buts d’avance (16-20, 44e). Léna Grandveau, pleine de culot, inscrit son premier but de l’après-midi. Le ballon brûle les mains des deux formations. Après 46 minutes, Olivier Krumbholz rassemble ses joueuses pour des ajustements tactiques. Estelle Nze Minko se joue encore de la défense suédoise pour ramener son équipe à -3 (18-21). Mais que c’est dur de jouer avec le statut de favorites. Tamara Horacek réussit cette fois on jet de 7m et le public pousse très fort derrière les championnes olympiques en titre menées de 2 buts (19-21, 50e). Il reste 10 minutes pour accéder à la grande finale samedi. Tamara Horacek réplique à Linn Blohm. Au terme d’une longue séquence défensive, les Bleues exploitent bien la contre-attaque conclue par Lucie Granier. Le stade Pierre Mauroy est en fusion : l’équipe de France est revenue à -1 avec une balle d’égalisation en main. Laura Flippes obtient un jet de 7m et Tamara Horacek réussit à égaliser à 6 minutes du terme (22-22). Kristin Thorleifsdottir marque sur jet de 7m. Cette fin de match est irrespirable : la Suède possède une balle de +3 mais Hatadou Sako réalise un arrêt décisif puis Chloé Valentini égalise (23-23). Il reste 3 minutes à jouer. La pivot Linn Blohm redonne l’avantage aux Scandinaves. Méline Nocandy, en position d’arrière droite, remet son équipe à la hauteur des Suédoises (24-24). Il reste 1m06s et Tomas Axner pose son 2e un temps-mort. Kristin Thorleifsdottir met son équipe devant et c’est au tour d’Olivier Krumbholz d’appeler ses joueuses pour une minute. Les Bleues jouent cette dernière attaque à sept et c’est Tamara Horacek qui obtient l’égalisation en trouvant la lucarne du but suédois. Magnifique. Prolongations !
Hatadou Sako stratosphérique
Hatadou Sako préserve son but sur le premier tir de cette prolongation. Puis, sur jet de 7m, Tamara Horacek positionne les Bleues devant. Nina Koppang égalise et le mano-à-mano se poursuit avec cette fois, Chloé Valentini. Les Suédoises manquent de réussite : les deux derniers tirs ont échoué sur les montants. Estelle Nze Minko marque depuis son camp, dans le but. Et de 2 buts d’avance pour les Tricolores (28-26) puis trois avec Méline Nocandy. Tout en maîtrise, les Bleues ont signé un 4-1 certainement décisif.
Kristin Thorleifsdottir est exclue pour une grosse faute sur Méline Nocandy. Puis au tour de Natahlie Hagman d’être exclue. Les Suédoises évoluent à cinq et forcément l’équipe de France se détache avec désormais 4 buts d’avance (30-26). Après le but de Jamina Roberts, Laura Flippes est exclue mais les joueuses d’Olivier Krumbholz conservent une avance qui devrait être suffisante (31-28). Il reste une minute à jouer. Tamara Horacek est exclue puis Hatadou Sako scelle la victoire des Bleues avec un nouvel arrêt sur jet de 7m. Une victoire au mental, 31 à 28, pour s’offrir une 3e finale olympique, cette fois face à la Norvège absente de ce rendez-vous depuis sa victoire en 2012.
DÉCLARATIONs
Olivier Krumbholz (entraîneur) : Évidemment qu’il arrive un moment où on se dit qu’on a plus de chance de le perdre que de le gagner. On a été dominés pas mal de temps, on a buté sur leur gardienne. Heureusement, les nôtres leur ont rendu la pareille. Mais oui, oui, pendant 45 minutes, on se dit que le plus probable, c’est qu’on va perdre. Maintenant, on a eu le mérite de ne pas partir trop loin du score, je crois que c’est un +4, au maximum. Et dès qu’on est revenu dans les 10 dernières minutes, ça a un peu changé d’âme. Elles ont un peu stressé, le ballon était un peu plus lourd, et on a pris l’ascendant. À mon avis, on a gagné ce match mentalement. On est resté calme, on a trouvé beaucoup de solutions en prolongation. Notamment Méline Nocandy qui a bien dynamité la défense suédoise, qui l’a dynamitée après. Mais c’est une victoire exceptionnelle comme on en vit peut-être qu’une dans sa carrière. Elle est belle, elle est magnifique. Quoi qu’il arrive maintenant, on va jouer un adversaire extrêmement coriace en finale. Il nous faudra de l’énergie pour faire face à la défense très rugueuse du Danemark ou la vitesse d’exécution des Norvégiennes. Mais si on arrive à tenir le score, avec l’aide de notre fantastique public, on peut encore peut-être renverser une montagne.
Estelle Nze Minko (capitaine) : j’ai senti qu’à un moment donné, on était en difficulté, on était toutes en difficulté, collectivement, individuellement, sur certaines choses. Il fallait se battre et ne pas tomber dans une énergie un peu du désespoir, en galère. Je ne sais pas quand la révolte a commencé, mais cela a duré longtemps, parce qu’on n’est pas revenus dans le match en 4-5 actions, en fait, on est revenus sur 30 minutes. C’était compliqué et il y a eu plein de moments où on sentait que c’était la bonne défense à faire pour les impacter, mais on n’y arrivait pas. C’était vraiment une révolte à l’usure, mais franchement c’est ce qui rend la victoire encore plus belle ce soir. Je suis vraiment fière, bien sûr, d’être en finale des Jeux olympiques, parce que c’était l’objectif, et ça, déjà, de l’avoir annoncé et d’avoir réussi à le faire, c’est tellement beau et c’est tellement fort. Cela en dit long sur notre équipe et la manière dont on travaille. Je suis contente de la manière aussi, parce que ça nous prouve des choses sur nous-mêmes en tant qu’équipe, sur ce qu’on est capable d’aller chercher. C’est beau pour le sport aussi, parce que tu peux faire un match pas terrible, mais être quand même présent mentalement dans les bons moments, et arriver à tes fins. Franchement, c’était super et je pense que les gens aussi dans les tribunes ont souffert avec nous, et ont peut-être ressenti d’un peu plus près ce que c’est d’être athlètes de haut niveau, de galérer. Partager un peu toutes ces émotions avec eux, c’était top, et je pense qu’on a tous passé un moment incroyable ce soir.
Laura Flippes : Maintenant que c’est fait, qu’on est allé au bout de cette équipe suédoise, je me sens mieux. Je suis fière de ce qu’on a fait aujourd’hui, je suis vraiment fière de cette équipe. On n’a rien lâché, on est allé chercher cette victoire avec les tripes, ce n’était pas évident. On ne s’est pas rendu le match facile, mais on a eu un bel adversaire. On a su montrer la force de l’équipe de France aujourd’hui et je suis vraiment très très fière de ça. Quand on est en demi-finale, on trouve de l’énergie par l’émotion de l’enjeu finalement. Je n’ai pas dû chercher bien loin pour trouver l’énergie, pour trouver la motivation, de vouloir donner des coups et de répondre présente sur le terrain. Je ne suis pas forcément satisfaite de mon début de match. Je mets du temps à me mettre dedans, je rate pas mal de shoots, mais je retiendrai la prestation collective, la rage qu’on a eue toutes ensemble. C’est vraiment ce que j’ai envie de retenir sur ce match. Il y a des choses qui sont presque indestructibles, même dans la difficulté. C’était une finale de Jeux olympiques à aller chercher. Donc finalement, il n’y a pas besoin de grand-chose de plus pour trouver quelque chose au fond de soi, pour ne rien lâcher finalement. Parce que c’est ce qu’on a fait. On y a cru à chaque instant. Même quand on était à quelques buts derrière, on n’a jamais cessé d’y croire. On s’est toujours battus et c’est ce qui, à la fin, a payé.
Pauletta Foppa : Je crois que je ne suis plus trop lucide, je ne sais plus où j’ai la tête, mais je suis super contente en tout cas d’avoir arraché cette victoire. On a couru derrière le score pendant tout le match. Mais voilà, on est restés concentrés toute ensemble et je pense que c’est vraiment un match qui s’est joué au mental. Je ne dirais pas que c’est un miracle, mais c’est un match qu’on est vraiment allé chercher. On a puisé un peu dans nos ressources et vraiment retrouver notre la force collective. Et c’est vraiment ça qui a primé sur ce match-là, plus que nos compétences handballistiques. En fait, ce qui est frustrant, c’est qu’on rate aussi énormément de tirs et ça faisait longtemps que cela ne nous était pas arrivé. Après, peut-être qu’il y a de la fatigue ou autre. En général, quand on joue aussi dans le dernier carré, ça se joue vraiment dans la tête. Je pense que les Suédoises en ont un peu marre qu’on les sorte en demi-finale. On savait qu’elles allaient nous attendre. On savait que ça ne serait pas facile.
statistiques
Suède – France : 28-31 (12-10 / 13-15 / 3-6)
Stade Pierre Mauroy – Lille : 27 000 spectateurs
Arbitres : Tanja Kuttler et Maike Merz (All)
Suède :
Entraîneur : Tomas Axner
Gardiennes : Bundsen (16 arrêts sur 43 tirs dt 0/3 pen) – Eriksson (2 arrêts sur 5 tirs dt 2/2 pen)
Joueuses de champ : Koppang (1/6) – Stroemberg – Blohm (4/9) – Roberts (Cap) (5/11) Lundstroem – Lindqvist (2/3) – Hagman (6/9 dt 1/3 pen) – Thorleifsdottir (4/7 dt 1/2 pen) – Hansson (1/4) – Carlson (1/4 dt 01/ pen) – Loefqvist (1/1) – Axner (3/6)
Exclusions : Loefqvist, Thorleifsdottir et Hagman.
France :
Entraîneur : Olivier Krumbholz
Gardiennes : Glauser 12 arrêts sur 33 tirs) – Sako (8 arrêts sur 15 tirs)
Joueuses de champ : Nocandy (4/7) – Toublanc (3/6 dt 2/3 pen) – Valentini (3/4) – C.Lassource (0/2) – Flippes (3/6) – O.Kanor (1/4) – Horacek (8/12 dt ¾ pen) – Foppa (0/2)- Nze Minko (cap) (7/11) – Granier (1/2) – Bouktit – Grandveau (1/3)
Exclusions : Nocandy, Foppa, Nze Minko, Flippes et Horacek.
LISTE deS 17 joueuses
Gardiennes : Cléopatre DARLEUX* (Brest Bretagne Handball) – Laura GLAUSER (FTC Rail Cargo) – Hatadou SAKO (Gyor Audi ETO KC)
Ailières gauches : Coralie LASSOURCE (Brest Bretagne Handball) – Chloé VALENTINI (Metz Handball)
Arrières gauches : Orlane KANOR (FTC Rail Cargo) – Estelle NZE MINKO (c) (Gyor Audi ETO KC)
Demi-centres : Tamara HORACEK (Krim Ljubljana) – Méline NOCANDY (Brest Bretagne Handball) – Grace ZAADI DEUNA* (Krim Ljubljana)
Pivots : Sarah BOUKTIT (Metz Handball) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne Handball) – Oriane ONDONO* (Brest Bretagne Handball)
Arrières droites : Laura FLIPPES (Metz Handball) – Léna GRANDVEAU (Neptunes de Nantes)
Ailières droites : Lucie GRANIER (Metz Handball) – Alicia TOUBLANC (SCM Ramnicu Valcea)
*Joueuses remplaçantes présentes au village olympique.
STAFF
Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoint : Sébastien GARDILLOU / Entraîneure des gardiennes : Amandine LEYNAUD / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Cezare COCUZZA, Célestin DAILLY et Pierre GILLET / Analystes vidéo : David BURGUIN et Christophe CAILLABET / Psychologue : Pascal NIGGEL / Communication et relations médias : Diane PROUHET / Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS / Chef de délégation : Rémy LÉVY
résultats et PRogramme olympique
Tableau final – à Lille (Stade Pierre Mauroy)
Mardi 6 août – Quarts de finale
Danemark – Pays-Bas : 29-25 (11-10)
France – Allemagne : 26-23 (13-10)
Hongrie – Suède : 32-36 (15-16 / 14-13 / 3-7)
Norvège – Brésil : 32-15 (16-8)
Jeudi 8 août – Demi-finales
Suède – France : 28-31 (12-10 / 13-15 / 3-6)
Norvège – Danemark : 25-21 (11-8)
Samedi 10 août à Lille – Finales
10h00 : places 3-4 : Suède – Danemark
15h00 : places 1-2 : France – Norvège
Tour préliminaire à l’Arena Paris Sud 6 :
* Jeudi 25 juillet à 19h : Hongrie – France : 28-31 (12-15)
* Dimanche 28 juillet à 21h : France – Pays-Bas : 32-28 (17-14)
* Mardi 30 juillet à 19h : France – Brésil : 26-20 (14-11)
* Jeudi 1er août à 16h : Angola – France : 24-38 (14-18)
* Samedi 3 août à 11h : Espagne – France : 24-32 (9-17)