Exceptionnelle en première mi-temps, l?équipe de France n?a pas réussi à contrer la fougue des Brésiliennes, remontées comme des pendules lors du second acte. La défaite complique sérieusement le parcours à venir des Bleues. Rien d?insurmontable cependant pour les Femmes de défis, qui seront officiellement qualifiées pour les huitièmes de finale en battant Cuba jeudi.

Elles étaient venues chercher la première place de la poule, histoire de se faciliter la vie en huitièmes de finale, puis en quarts. En perdant ce match fou, dans une très belle ambiance enfin digne d?un championnat du Monde, les Françaises ont fortement hypothéqué leurs chances de terminer en tête du groupe C. Pour y parvenir, il faudrait maintenant que le Brésil ne prenne qu?un point maximum lors de ses deux prochains matchs, face à des Roumaines bien pâles depuis le début du tournoi, et face aux Tunisiennes. Et que la France, évidemment, s?impose deux fois (contre Cuba et la Roumanie).

L?espoir est mince de voir trébucher deux fois les Brésiliennes. Le staff tricolore sait déjà qu?un huitième de finale à la vie, à la mort, se profile contre l?un des trois Européens du groupe D (Suède, Danemark ou Croatie). Il sait aussi que la deuxième place du groupe de la France est quasiment synonyme d?un clash avec la Russie dès les quarts de finale. Mais peu importe. Les Femmes de défis en ont vu d?autres. Le chemin le plus court n?est pas toujours le meilleur? Elles sont bien placées pour le savoir, elles qui ont maintes fois renversé des montagnes et retourné les situations les plus improbables pour écrire les plus belles pages de leur histoire. « Rebondir ? J?y compte bien, confirmait ainsi Amandine Leynaud tout de suite après le match. On est venues ici pour repartir avec une médaille autour du cou. »

Trouver les explications
En attendant, les Bleues vont devoir digérer cette défaite pas comme les autres. Passer de huit buts d?avance juste après le retour des vestiaires à quatre buts de retard au coup de sifflet final n?arrive pas tous les jours au handball. Le contexte y est pour beaucoup, face à des Brésiliennes qui n?avaient plus rien à perdre et qui ont parfaitement su haranguer leur public pour qu?il les porte vers cette incroyable victoire. « On n?a pas su résister, il faudra voir la vidéo pour analyser précisément ce qui s?est passé », confiait Olivier Krumbholz. Lui comme les joueuses s?interrogent sur le pourquoi de cette baisse de régime à la fois subite et durable, en attaque (seulement 3 buts marqués entre la 32e et la 60e minute) mais aussi et surtout en défense. « Je n?arrive pas à expliquer pourquoi? », glisse la capitaine Amélie Goudjo. Même son de cloche du côté de Raphaëlle Tervel : « Je ne l?explique pas? Elles changent de défense à la mi-temps, on marque sur notre première attaque, et ensuite plus rien? »

La journée d?aujourd?hui ne sera pas de tout repos pour le staff et les joueuses françaises. Trouver les explications pour repartir de plus belle, voilà ce qui les attend au cours de l?entraînement matinal et des réunions de travail à l?hôtel. Personne en tout cas ne semble démobilisé. « Le chemin idéal, ça n?est apparemment pas notre truc? J?espère que ce match nous servira davantage que si on l?avait gagné », reprend Amandine Leynaud. Les défaites ont parfois cet effet de remettre les choses à plat et de construire les victoires de demain. Dans ce championnat du monde, la règle du jeu est de répondre présent le jour des matches à élimination directe pour postuler à une grande épopée. Les Femmes de défis en ont encore les moyens, ce n?est pas leurs adversaires qui diront le contraire. La France a perdu une bataille, certainement pas la guerre…