Les Femmes de défis jouent leur qualification olympique en fin de semaine dans un TQO très périlleux disputé à Lyon (tous les matches en direct sur Sport+). Pour concrétiser leur superbe olympiade et rejoindre les Experts à Londres, elles doivent impérativement laisser un gros morceau derrière elles (Roumanie ou Monténégro, en plus du Japon). En grande forme actuellement, la gardienne Cléopâtre Darleux est prête pour l’opération commando.
« -Cléopâtre, comment se sont passées les retrouvailles avec vos coéquipières, jeudi dernier à Saint-Etienne ?
-Bien. J’ai senti les filles tout de suite concentrées et prêtes à travailler. Les compétitions de clubs sont maintenant toutes terminées, c’est une bonne chose car tout le monde peut se consacrer entièrement à l’équipe de France. Chacune des joueuses est pleinement focalisée sur le projet depuis le premier jour de stage.
-Quel est le programme des quelques jours de préparation qui précèdent le TQO ?
-On est à Saint-Etienne jusqu’à mardi (demain), avec six entraînements au total. Le but est de réviser les enclenchements, de retrouver les bases du jeu de l’équipe de France, qui diffère de celui des clubs. On se concentre sur nous et notre jeu. On commence aussi à regarder quelques images de nos adversaires, mais on ne débutera le vrai travail spécifique sur elles qu’à partir de mardi, à Lyon. Pour le moment on est un groupe étoffé, avec 21 joueuses. Il y a beaucoup de vie à l’entraînement, et cela permet de faire tourner et de garder de la fraîcheur (Olivier Krumbholz réduira le groupe à dix-huit joueuses avant de partir à Lyon, ndlr).
-Comment voyez-vous ce Tournoi de Qualification Olympique ?
-Je pense que tout va se jouer sur le premier match contre les Roumaines vendredi. Logiquement, le Monténégro devrait être un cran au-dessus, puisque Buducnost Podgorica vient de remporter la Ligue des champions. Mais on sait que la Roumanie reste un gros morceau. Si on les battait d’entrée et qu’on confirmait samedi contre le Japon, on pourrait aborder le match contre le Monténégro plus relâchées. Il faudra être irréprochables pendant trois matches. S’imposer, ne pas laisser espérer nos adversaires. Toutes les filles veulent aller aux Jeux. On n’a pas le droit à l’erreur. On sera des mortes de faim.
-Y a-t-il tout de même de l’appréhension ?
-Oui, un peu. On sait que ce sera dur. Même le Japon va tout donner. Mais je préfère avoir cette pression. C’est quand on arrive en étant tranquilles dans nos têtes qu’on est vulnérables. Le principal danger serait d’arriver trop sures de nous, de se laisser aller en se disant qu’on va gagner, je pense ici en particulier au match contre le Japon. On a peur, mais c’est quand on sait que le danger est là qu’on travaille le mieux. On est toutes conscientes qu’on peut y arriver.
« Que nos adversaires se disent qu’elles sont en France… »
-Sur quoi la décision devrait-elle se faire ?
-Si on parvient à bien défendre et à jouer sur le grand espace d’entrée de jeu, si on réussit à faire douter nos adversaires dès le début des matches, ça nous donnera pas mal de confiance. Il faut que les filles en face de nous se disent qu’elles sont en France et que ce ne sera pas possible pour elles… Mais on a une équipe physique, donc on est également capables de faire la différence en fin de matches. Il est clair que le public va nous aider.
-Vous êtes en équipe de France depuis le début de l’olympiade, mais vous étiez encore trop jeune pour participer aux Jeux de 2008. Quel regard portez-vous sur les JO ?
– Pour moi c’est le summum, le meilleur moment dans la carrière d’un sportif. J’ai vraiment envie d’y participer, sans parler d’y décrocher une médaille… Avec les filles j’ai davantage parlé des à-côtés des Jeux olympiques que de la compétition en elle-même. J’ai envie de découvrir ça par moi-même. Je ne pense pas aux Jeux tous les jours depuis quatre ans, au début j’étais surtout là pour donner le maximum et me faire une place. Mais j’y pense de plus en plus. J’ai fait toutes les grandes compétitions et tous les stages ces dernières années, donc les Jeux sont une forme de récompense finale. Depuis quelques mois, autour de nous, les gens nous souhaitent bonne chance et disent espérer qu’on fera quelque chose à Londres. Mais pour nous les joueuses, c’est encore difficile de se projeter vers les JO car on doit d’abord passer par ce TQO…
-Vous avez grandement contribué au récent titre de champion de France de l’Arvor, espérez-vous surfer sur cette vague à l’occasion du TQO ?
-C’est clair que les filles de l’Arvor sont en confiance en ce moment… On a très bien digéré ce titre, on a kiffé, on l’a bien fêté. C’était encore plus fort avec le système des play-offs. Personnellement, je me sens bien. Je sais que je suis en train de progresser et je sais ce qu’il me reste à améliorer dans mon jeu. C’est important de savoir tout ça.
-Vous êtes une des très rares joueuses à être devenue championne de France avec deux clubs différents !
-Oui, et cela vaut aussi pour la Coupe de la ligue ! Cela fait vraiment plaisir car c’était un vrai challenge pour moi de partir de Metz, le meilleur club de France. Avec ce résultat je suis encore plus contente de mon choix, car j’y ai gagné sur tous les points, y compris dans ma vie personnelle. Et c’est encore plus beau de gagner avec un club qui n’avait jamais rien gagné auparavant. Le titre de champion de France l’an dernier avec Metz était mon premier, mais c’était différent car le club, lui, était habitué à gagner. »