Championne du monde 2017 et championne d’Europe 2018, Astride N’Gouan ne se distingue pas seulement au bord de la zone des 6m, en attaque et en défense… La sociétaire de Metz HB est aussi engagée pour la défense des droits des femmes. En 2020, Astride est devenue ambassadrice de l’association « Fight for Dignity » créée par Laurence Fischer, triple championne du monde de karaté, pour aider les femmes victimes de violence à se reconstruire.

« Bien que j’aime beaucoup les enfants, je me suis dit que de nombreuses associations prenaient soin de la petite enfance, explique la Messine. Alors j’ai décidé de m’engager dans une structure tournée vers les droits des femmes. J’avais entendu parler de Laurence Fisher et réciproquement. C’est une histoire un peu folle et c’est par un contact en commun que je suis entrée en relation avec Laurence. » En mars 2017, la karatéka a fondé « Fight for Dignity » et instauré un programme sportif et social spécifiquement adapté aux femmes victimes de violences. « Mon souhait était exaucé : en tant que femme, m’associer à une association sportive qui permet à des femmes, victimes de violences, de se reconstruire à travers le sport », poursuit Astride. Avec d’autres sportives, sportifs et personnalités influentes de l’univers du sport, Astride N’Gouan est devenue une ambassadrice militante de « Fight for Dignity ». Elle est la première handballeuse membre de l’association.

De la résilience à l’empowerment
L’empowerment s’articule en deux dimensions, celle du pouvoir, qui constitue la racine du mot, et celle du processus d’apprentissage pour y accéder. Laurence Fisher a notamment développé son programme à la Maison des Femmes de Saint-Denis (93) en y accompagnant des femmes, par la pratique du karaté. Le sport enseigne alors l’estime de soi, quand le corps engage la transformation. « Les exercices de karaté sont mis en place pour retrouver de la confiance en soi avant un élargissement vers d’autres sports, explique Astride qui s’est rendue en Seine-Saint Denis pour découvrir la Maison des Femmes. Mon planning m’a permis de m’y rendre seulement une fois mais dès que le pourrai, j’y retournerai. Cela m’a permis de rencontrer quelques-unes des femmes au sein de l’association. » Le 8 mars, lors de la journée internationale des droits des femmes, « Fight for Dignity » communiquera encore pour sensibiliser et valoriser ses actions. Ensuite, Astride N’Gouan enfilera à nouveau la tenue bleue pour le lancement de la préparation au J.O.. Si la pivot fait partie du groupe France, elle subit la concurrence très fournie au poste. « Si Olivier Krumbholz continue à m’appeler c’est qu’il estime que j’ai des qualités à apporter. Alors je vais continuer à me battre, prendre sur moi et rester positive au service de l’équipe de France. »

Par Hubert Guériau