L’équipe de France est bien arrivée au Danemark où elle va remettre en jeu son titre continental à partir de vendredi, consciente de son potentiel et campée sur son assise défensive redoutée, en dépit des absences et des circonstances.

Après avoir échoué l’an dernier à conserver leur couronne mondiale du côté de Kumamoto au Japon, les Bleues d’Olivier Krumbholz retrouvent cette fois les joutes européennes. Une autre scène sur laquelle elles avaient brillé en décembre 2018 à l’occasion d’une inédite édition dans l’Hexagone, sur la dynamique de leur précédente conquête planétaire 2017 en Allemagne. Les choses ont bien changé certes, et en plus de la douche froide de l’hiver dernier, il y a bien sûr ce contexte sanitaire qui a bouleversé les habitudes et confronté la société à des improvisations permanentes. Le monde sportif n’a pas échappé à ces aléas, et en l’occurrence cette équipe de France féminine, qui n’aura disputé que trois petits matchEs de préparation tout de long de l’année 2020 et en amont de son baptême du feu de vendredi à Herning contre le Monténégro. C’était au tout début du mois d’octobre et il n’empêche que les Tricolores avaient largement profité de la séquence pour se remettre en ordre de marche. « En guise de retrouvailles et dans le temps qui nous était imparti, cela nous avait été plutôt bénéfique, atteste le fidèle adjoint Sébastien Gardillou au moment de confier les grandes lignes de la préparation, encore modifiée en dernier lieu avec le refus de la Norvège de recevoir la seconde étape de Golden League. Nous avions changé les organisations et les modalités d’entraînement dès la reprise de septembre. Nous nous en sommes inspirés pour cette semaine complète finalement dans notre Maison du handball, avec la volonté de se mettre le plus souvent en situation de match. »

Une organisation défensive plus forte que les individualités
Voilà qui tombait bien face à cette défection de dernière minute, faute également de plan B pertinent, au gré de treize séances programmées à la place en l’espace de sept jours. « On s’était aperçu en fait que nos entrainements étaient trop longs et pas suffisamment intensifs, plaide encore le technicien. A vouloir trop bien faire et étudier toutes les situations, on s’est rendu compte que l’on générait finalement trop de temps faibles. Nous avons donc essayé de réduire la durée de l’entraînement déjà, ainsi que le nombre d’items, afin d’être plus efficient et spécifique dans chacun d’entre eux. » Le fruit aussi du débriefing de 2019 et l’indispensable remise en cause perpétuelle voulue par Olivier Krumbholz et son staff. « Nous avons essayé de tirer les leçons du Mondial au Japon et de ressortir les secteurs sur lesquels nous étions déficitaires, illustre Sébastien Gardillou. Il fallait rendre les séances plus attractives et surtout centrées sur un objectif principal, alors que nous avions sans doute tendance à vouloir tout faire par moment. On essaie d’optimiser le temps en fait, tout en allant plus loin avec des séances filmées, débriefées, et du spécifique gardiennes contextualisé avec le thème travaillé, ce qui permet d’ailleurs plus d’enchaînement de tâches. »

Olivier Krumbholz et Sébastien Gardillou à la Maison du Handball. (Photo FFHandball / J. Schlosser).

Mais si la méthode a changé à la marge, le fond reste précieux et une valeur sûre du savoir-faire à la française, notamment sur l’aspect défensif. De quoi aborder sereinement cette échéance malgré l’absence de deux références dans le domaine, Camille Ayglon-Saurina et Allison Pineau. « Cela va permettre aux jeunes de monter en puissance et de prendre leurs responsabilités, répond du tac au tac Sébastien. C’est une notion importante car le handball français dispose d’un vivier conséquent eut égard à tout ce qui se passe dans la filière. Et puis cela induit également des repositionnements à l’instar d’Orlane Kanor par exemple. Elle évoluait exclusivement en poste 2 dans notre système, elle a été recentrée au poste 3 dans son collectif de Metz. Nous tenons compte de ce qu’elles font en club et Orlane présente à ce jour des caractéristiques intéressantes dans l’axe de la défense. »

De la même manière, le staff tricolore cherche toujours les associations les plus judicieuses et complémentaires, en s’appuyant sur l’expérience des filles en club, comme Pauletta Foppa et Kalidiatou Niakaté, le binôme qui fait les beaux jours de Brest en Ligue des championnes. « Nous essayons de construire autour de choses acquises dans leur quotidien, résume le second stratège des championnes d’Europe en titre, et l’on essaie de renforcer leurs capacités à défendre dans le dispositif 0-6 et le système de zone de l’équipe de France, particulièrement contraignant et qui nécessite beaucoup de mobilité et de déplacement. Notre travail à nous consiste simplement à s’appuyer sur l’existant et l’ajuster au mieux, de sorte que les charnières soient les plus opérationnelles possible. L’apport d’Olivier est encore plus grand là-dedans, sa capacité à faire des ajustements précis qui vont donner du lien et de la cohérence aux comportements des athlètes. » Tel est l’ADN de la sélection, entretenu par son mentor et donc plus fort que les individualités. Une garantie désormais à l’épreuve de la compétition !

AGC

EHF EURO 2020 AU DANEMARK
Tour préliminaire du 3 au 8 décembre :
Groupe A à Herning (Dan) : France – Danemark – Monténégro – Slovénie
Vendredi 4 décembre à 18h15 (beIN SPORTS et TMC) : France – Monténégro et à 20h30 : Danemark – Slovénie
Dimanche 6 décembre à 18h15 (beIN SPORTS et TMC) : Slovénie – France et à 20h30 : Danemark – Monténégro
Mardi 8 décembre à 18h15 : Monténégro – Slovénie et à 20h30 (beIN SPORTS) : Danemark – France

Groupe B à Herning (Dan) : Russie – Suède – Espagne – République tchèque
Groupe C à Kolding (Dan) : Pays-Bas – Hongrie – Serbie – Croatie
Groupe D à Kolding (Dan) : Roumanie – Norvège – Allemagne – Pologne

Tour principal du 10 au 15 décembre : Herning (A&B) et Kolding (C&D)

Phase finale du 18 au 20 décembre à Herning
Places 5-6 : 18 décembre
Demi-finales : 18 décembre
Places 3 & 4 / Places 1 & 2 : 20 décembre

La formule : 16 équipes
– Tour préliminaire avec 4 poules de 4 équipes : les équipes classées 1e, 2e et 3e, accèdent au tour principal. L’équipe classée 4e est éliminée.
Tour principal avec 2 poules de 6 équipes : les équipes classées 1e et 2e accèdent aux demi-finales. Les équipes classées 3e disputent les places 5 et 6. Les équipes classées 4e, 5e et 6e sont éliminées.

Consultez le site officiel

LE GROUPE DE  20 JOUEUSES : DARLEUX Cléopatre (Brest Bretagne HB) – Laura GLAUSER (Györ) – Amandine LEYNAUD (Györ) – Ailières gauches : DEMBELE-PAVLOVIC Siraba (CSM Bucarest) – VALENTINI (BOUQUET) Chloé (ES Besançon) – LASSOURCE Coralie (Brest Bretagne HB) – Arrières gauches : KANOR Orlane (Metz HB) – NIAKATE Kalidiatou (Brest Bretagne HB) – NZE-MINKO Estelle (Györ) – Pivots : EDWIGE Béatrice (Györ / Hon) – FOPPA Pauletta (Brest Bretagne HB) – N’GOUAN Astride (Metz HB) – Demi-centres :  NOCANDY Méline (Metz HB) – ZAADI Grace (Rostov / Rus) –  Arrières droites : KOUYATE Aissatou (ES Besançon) – LACRABÈRE Alexandra (Fleury-Loiret) – SERCIEN-UGOLIN (Krim Ljubljana) – Ailières droites : COATANEA Pauline (Brest Bretagne HB) – DANCETTE Blandine (Nantes AHB) – FLIPPES Laura (Paris 92).

LE STAFF : Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoints : Sébastien GARDILLOU et Christophe CAILLABET / Analyste Vidéo : David BURGUIN / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Célestin DAILLY, Pierre GILLET et Guillaume ROUSSELIN / Préparateur mental : Richard OUVRARD / Assistant : Philippe RAJAU / Relations Media : Diane PROUHET.