L’équipe de France a relevé la tête en s’imposant ce dimanche face à l’Angola (28-17). Les joueuses d’Olivier Krumbholz affronteront la Hongrie ce lundi (10 HF), pour la finale de l’anecdotique Coupe du Président et leur ultime match de ce Mondial au Japon.
En posant les pieds à Kumamoto quelques jours avant ce championnat du monde au Japon, dans la foulée d’une semaine initiale d’acclimatation et d’avant-goût olympique à Tokyo, les filles d’Olivier Krumbholz ne s’imaginaient certainement pas se voir infliger une telle punition. Car c’était bien ce dont il s’agissait en ce dimanche midi à l’Aqua Dome, une enceinte spécialement érigée pour l’occasion dans la piscine locale. En amont des premières explications du groupe I du tour principal, les Bleues avaient en effet rendez-vous avec l’Angola en demi-finale de la coupe du président, une sorte de consolante des matches de classement. Loin des lumières et des effusions de joie d’il y a deux ans du côté de Hambourg, on pouvait se dire que les championnes étaient tombées bien bas, seulement aussi douze mois après leur unique consécration continentale sur leurs terres. Mais le haut niveau est impitoyable et faute d’avoir su maintenir sa dynamique victorieuse, trop vite balayée par la Corée en ouverture, l’armada tricolore devait donc en passer par là pour entamer sa remontée vers l’Olympe. Tel était l’enjeu de cette fin de compétition, une fois la couronne mondiale définitivement abandonnée à la concurrence. Le sélectionneur l’avait clamé haut et fort la veille dans la foulée de l’élimination face au Danemark. Et s’il avait opéré dans la nuit à ces deux derniers changements parmi les seize, Allison Pineau et Astride N’Gouan cédant leur place à Tamara Horacek et Pauletta Foppa, coach Krumbholz alignait quasiment son équipe type au coup d’envoi. Seule la Parisienne Horacek prenait place au cœur de la défense française, alors que Catherine Gabriel était finalement titularisée au relais de capitaine Leynaud.
Seconde période à sens unique
On voyait cependant dès le début de match que les défaillances au tir n’étaient pas totalement résolues. A l’image de la disette du vendredi, Grâce Zaadi, Manon Houette et Gnonsiane Niombla vendangeaient les premières munitions. Du coup, après avoir pris les devants (2-3, 4e), la France laissait la main à l’Angola au cœur de ce premier acte (6-3, 13e ; 7-4, 14e). Difficile il est vrai de se mettre dans le bain de si bonne heure. Et surtout face à l’impact des championnes d’Afrique. Mais l’entrée d’Orlane Kanor et le retour de Béatrice Edwige permettaient de recoller au score juste avant de regagner les vestiaires. En dépit d’une double parade spectaculaire de Sousa au devant de Bouquet et Flippes. Le plus dur était alors passé. L’équipe de France ne pouvait rester sur cette impression initiale et se montrait enfin digne de son rang. Dans le sillage de Pauline Coatanea, Estelle Nze-Minko, Alexandra Lacrabère et Manon Houette notamment, également Edwige et Horacek en défense centrale, le ton était rapidement donné et l’Angola aussitôt distancé (10-9, 33e ; 10-13, 37e). Il n’y avait pas photo dans le jeu sur tout le terrain entre les deux nations et c’est à l’usure que la troupe tricolore prenait petit à petit ses aises au tableau d’affichage (12-16, 43e ; 13-18, 48e ; 14-20, 52e ; 15-22, 54e). Grâce à cet entrain retrouvé et à l’efficacité de la rentrante Pauletta Foppa, les Bleues tournaient définitivement le dos à leurs errements initiaux et ne relâchaient plus la pression. Elles soldaient même le compte angolais sur un ultime 5-0 en quatre minutes et donnaient au score une ampleur flatteuse. Une bien meilleure impression à confirmer demain contre la Hongrie, avant de rentrer à la maison et tirer les conclusions.
AGC
MONDIAL 2019 – Tour préliminaire
Dimanche 8 décembre : Angola – France : 17-28 (9-9)
Arbitres : MM. D. et Z. Loncar (Croatie)
À Kumamoto, Aqua Dome – 2 000 spectateurs
STATISTIQUES :
Angola : Gardiennes : Pinto (2 minutes, 0/4 arrêt), Sousa (58 minutes, 8/31 arrêts), Almeida – Joueuses de champ : Joao, Silva (1/1), Paulo (1/3), Bernardo (1/1), Kassoma (1/1), da Silva (0/2), Carlos (3/7), Dombaxi (2/3), Cazanga (2/3), Machado (0/1), Venancio (2/2), Santos, Guialo (4/10 dont 1/2) – Exclusions temporaires : Kassoma (19e), Venancio (24e et 47e), Carlos (35e) – Carton rouge : Dombaxi (47e)
France : Gardiennes : Leynaud, Gabriel (tout le match, 11/28 arrêts dont 1/2) – Joueuses de champ : Nocandy (1/1), Coatanea (2/3), Bouquet (3/5), Zaadi Deuna (1/4 dont 1/2), Houette (2/5), Sercien Ugolin (1/1), Flippes (1/3), Kanor (3/3), Horacek (0/1), Edwige (3/3), Foppa (3/3), Nze Minko (5/6), Niombla (0/4), Lacrabère (3/3 dont 2/2) – Exclusions temporaires : Horacek (6e), Foppa (44e), Bouquet (46e)
DÉCLARATIONS :
Olivier Krumbholz : Je suis très heureux de ce match où il y avait de tout. On craignait cette équipe d’Angola qui a de grosses qualités. Je pense que le fait de mettre énormément de profondeur en défense les a perturbés. On savait que l’on gagnerait largement le match dans le jeu sur tout le terrain. Et c’était très séduisant en attaque, nous avons développé un beau jeu, avec patience et minutie, et effectivement il faut dire que les jeunes ont été très bonnes. Tamara Horacek et Pauletta Foppa ont été excellentes en défense notamment. Ce n’était pas facille de se remobiliser, les visages étaient un peu fermés ce matin, mais il y avait tout de même une belle détermination à relever la tête. Même si c’est trop tard pour faire un excellent résultat au Mondial, ce genre de match est plus qu’encourageant pour l’avenir. Nous aurions pu perdre sans honte tout en s’enfonçant mentalement. Le fait d’avoir bien gagné et retrouvé du plaisir, c’est une excellente nouvelle. Notre seule perspective est la qualité du jeu.
Manon Houette : Ce n’est jamais simple dans ces moments-là. Nous nous sommes encore parlé, ce fût souvent le cas pendant cette compétition, mais il fallait finir sur une bonne note. Nous avons essayé de penser plutôt à ce qui arrivait qu’à ce qu’il s’était passé avant. Et se dire que ces deux matchs étaient plus le début de quelque chose que la fin d’un Mondial compliqué. Je suis contente de la performance d’aujourd’hui, cela n’a pas été simple. Nous aurions pu plonger encore plus, elles nous ont tenu notamment en première mi-temps, au lieu de cela nous avons repris des bons repères en attaque et sur grands espaces. Cela revient petit à petit. Il reste un beau match à disputer contre la Hongrie maintenant.
Tamara Horacek : Oui cela fait forcément du bien de retrouver officiellement le terrain. Ce n’est quand même pas pareil que de se préparer de son côté. Soit on rentre, on baisse la tête et on se met dans un « mouv » négatif, ou on essaie d’apporter de la joie de vivre et de faire avancer l’équipe. Nous avons relevé la tête même si c’est très dur depuis la fin du match contre le Danemark. Il nous manquait de la joie de vivre ces derniers temps. J’ai l’impression aujourd’hui que l’on a retrouvé des sourires sur les visages. Nous avions fort à faire quand même avec l’Angola, il ne faut pas dénigrer ce match. Nous avons bien gagné sur la durée. Il faut avancer. On ne reviendra pas sur ce qui est fait. Nous avons pêché. Il faut se construire pour l’avenir et travailler toujours plus fort.
Catherine Gabriel : On se sent un peu responsable lorsque l’on arrive dans une équipe de France en pleine bourre et que l’on assiste à son coup de moins bien. Mais les anciennes nous ont pleinement rassurées. Cette équipe est très belle et tout le monde a envie d’y être. Aujourd’hui, j’ai su seulement au dernier moment que je commençais le match. Heureusement qu’Amandine a toujours les mots justes pour me mettre en condition. Comme à la mi-temps pour faire tirer les ailières adverses premier poteau. On essaie surtout de prioriser le plaisir, c’est ce qui nous a fait défaut avec le dynamisme sur cette compétition. On ne voulait pas finir sans une réaction de notre part. Chaque match doit être pris au sérieux dans l’optique de l’été prochain. Il fallait montrer un autre visage. J’ai apprécié la combativité de cette équipe et sa faculté à se relever rapidement.
LA SÉLECTION : Gardiennes : Catherine GABRIEL (Nantes LA) – Amandine LEYNAUD (c) (Györ, Hongrie) / Ailières gauches : Chloé BOUQUET (ES Besançon) – Manon HOUETTE (Metz HB) / Arrières gauches : Orlane KANOR (Metz HB) – Gnonsiane NIOMBLA (Siofok, Hongrie) – Estelle NZE-MINKO (Györ, Hongrie) / Demi-centres : Tamara HORACEK (Paris 92) – Méline NOCANDY (Metz HB) – Grace ZAADI (Metz HB) / Pivots : Béatrice EDWIGE (Györ, Hongrie) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB) / Arrières droites : Alexandra LACRABÈRE (Fleury-Loiret) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Paris 92) / Ailières droites : Pauline COATANEA (Brest Bretagne HB) – Laura FLIPPES (Metz HB)
Joueuses en réserve : Camille AYGLON-SAURINA (Nantes LA) – Roxanne FRANK (ES Besançon) – Tamara HORACEK (Paris 92) – Astride N’GOUAN (Metz HB) – Allison PINEAU (Paris 92)
LE STAFF : Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoints : Sébastien GARDILLOU et Christophe CAILLABET / Analyste Vidéo : David BURGUIN / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Célestin DAILLY, Pierre GILLET et Guillaume ROUSSELIN / Préparateur mental : Richard OUVRARD / Directeur Technique National : Philippe BANA / Assistant : Philippe RAJAU / Relation Media : Diane PROUHET.
MONDIAL IHF 2019, à Kumamoto (Japon) du 30 novembre au 15 décembre
Résultats et programme : en direct sur beIN SPORTS
Tour préliminaire – groupe B :
30 novembre : France – Corée : 27-29 (13-12)
1er décembre : Brésil – France : 19-19 (7-10)
3 décembre : France – Australie : 46-7 (21-3)
4 décembre : Allemagne – France : 25-27 (12-14)
6 décembre : France – Danemark : 18-20 (7-9)
Coupe du Président :
Places 13 à 16 :
Dimanche 8 décembre : Angola – France : 17-28 (9-9)
Places 13 et 14 :
Lundi 9 décembre à 18h (10h HF) – places 13 et 14 : France – Hongrie