Sept de départ : Vincent Gérard, Michaël Guigou (c), Timothey N’Guessan, Luka Karabatic (avec Nedim Remili), Ludovic Fabregas Dika Mem et Luc Abalo débutent le match du TQO organisé à Montpellier jusqu’à dimanche. Outre les seize joueurs retenus sur la feuille de match, cinq acteurs supplémentaires faisaient partie du groupe l’équipe de France (cinq changements possibles, hors cas Covid-19) : Rémy Desbonnet, Adrien Dipanda, Yanis Lenne, Karl Konan et Aymeric Minne. Un collectif auquel il faut aussi associer Dylan Nahi, Dragan Pechmalbec et Romain Lagarde présents lors du rassemblement à la Maison du handball.

Le goût pour le suspense
Le premier tir de la partie est l’œuvre de Nedim Remili : le ballon heurte le poteau mais les Bleus peuvent enchaîner avec Dika Mem, premier buteur de ce match décisif. La minute suivante, l’arrière droit de Barcelone double la mise : 2-0 après 3 minutes. Fabio Magalhaes réduit la marque puis c’est le capitaine Michaël Guigou qui redonne deux buts d’avance aux Bleus : 3-1 (5e). Timothey N’Guessan bat à son tour Manuel Gaspar qui a la lourde responsabilité d’occuper le poste du regretté Alfredo Quintana. Après le 7m marqué par Antonio Areia, c’est Luc Abalo qui se met en action pour scorer trois fois : (7-2, 8e). Les Bleus débutent parfaitement ce match face à une équipe portugaise qui a livré un énorme combat hier. Devant pendant 58 minutes, les Portugais ont concédé une courte défaite face aux Croates. Paulo Pereira pose un premier temps-mort pour remobiliser son équipe mais l’écart reste stable : 8-3 en faveur des Bleus. En moins de 11 minutes, Vincent Gérard a stoppé 4 ballons que ses coéquipiers ont bonifié. Timothey N’Guessan double la mise : 9-3 pour les Bleus. Nedim Remili est le premier joueur exclu de la partie. Les Bleus encaissent un second penalty (par Pedro Portela) puis Luc Abalo réalise une arabesque victorieuse. Après 15 minutes et le tir en appui de Kentin Mahé, l’équipe de France est en position favorable avec un avantage de 6 buts (11-5). Cette fois, c’est Kentin Mahé qui est exclu par le duo d’arbitres allemands. Les Bleus encaissent un 3-0 et Guillaume Gille pose un temps-fort même si sa formation possède encore 3 buts d’avance (11-8, 23e). Entré en jeu depuis deux minutes, Nicolas Claire inscrit son premier but dans cet TQO. Le pivot Luis Frade marque pour la troisième fois pour maintenir son équipe à distance respectable. Les coups de sifflet n’épargnent pas l’équipe de France contrainte d’évoluer encore en infériorité numérique après la suspension de Ludovic Fabregas. Luis Frade ramène son équipe à -2 mais Nedim Remili envoie une fléchette dans la cage de Gustavo Capdeville. Dominateurs pendant 15 minutes, les Bleus calent depuis quelques minutes. Luka Karabatic obtient un jet de 7m mais Michaël Guigou manque son lob. Andre Gomes marque des 9m et voilà le Portugal revenu sur les talons des Bleus (13-12) juste avant la mi-temps. Les huit arrêts de Vincent Gérard ont limité l’impact offensif des Portugais qui n’ont pas abandonné l’idée de disputer les JO..

Les yeux sur le tableau d’affichage
Pour voir Tokyo, les Bleus ne doivent pas perdre de plus de 7 buts (à condition d’en marquer au moins 22). Pour le Portugal, une seule option d’impose : la victoire ou rien… Antonio Areia inscrit le premier but de la seconde période : c’est le but de l’égalisation qui relance totalement les Portugais. Melvyn Richardson, Valentin Porte et Hugo Descat débutent la seconde période. C’est ce dernier qui marque face à Gustavo Capdeville. Riu Silva marque à son tour et il faut un jet de 7m de Hugo Descat pour remettre les Bleus devant (15-14, 33e). La crispation a clairement gagné la troupe tricolore qui avait pourtant parfaitement lancé son affaire. Timothey N’Guessan réplique à Victor Iturriza pour remettre la France devant. Quelle belle entrée de Hugo Descat encore impeccable sur sa troisième tentative : 17-16 pour les Bleus (38e). Temps-mort posé par Paolo Pereira, le coach portugais qui est parfaitement francophone. Pour la première fois de la partie, les Portugais sont en position de se qualifier virtuellement pour les J.O. : le 4e but d’Andre Gomes offre un court avantage aux Portugais (17-18). Melvyn Richardson intercepte le ballon et transmet à Valentin Porte qui marque de 30m dans le but vide. Le Portugal obtient un jet de 7m contestable mais Yann Genty se charge d’annuler la sentence (18-18, 41e). Melvyn Richardson envoie son spécial dans les filets de Gustavo Capdeville puis Pedro Portela égalise sur jet de 7m. Il reste 17 minutes dans le dernier match des trois TQO à disputer et les deux formations sont à égalité. Ludovic Fabregas et Jean-Jacques Acquevillo font trembler les filets adverses mais le Portugal ne relâche pas son emprise et transperce régulièrement la défense tricolore 21-21 (45e). Le Nîmois Jean-Jacques Acquevillo sort de sa boite et marque une seconde fois. L’arrière gauche est ensuite sanctionné de 2 minutes d’exclusion.

Melvyn Richardson réplique à Antonio Areia puis Hugo Descat marque deux fois d’affilée et la France reprend enfin un peu de marge (25-23, 51e). Plus le chrono tourne, plus Tokyo se rapproche pour l’équipe de France qui avait connu pareille joie en 2008 dans un Bercy surchauffé. Cette fois, la magnifique Sud Arena de France sonne creux en raison de cette terrible pandémie. Guillaume Gille pose son 2e temps-mort juste avant le début du money-time. Timothey N’Guessan envoie un missile de 9m : et 27 à 25 pour les Bleus. Andre Gomes voit son tir heurter la barre du but défendu par Vincent Gérard et les Bleus s’en vont obtenir un jet de 7m par Ludovic Fabregas : Hugo Descat offre un +3 à ses partenaires (28-25). Il reste trois minutes à jouer et ce sont bien les hommes de Guillaume Gille qui vont perpétuer la tradition depuis 1992 : une équipe masculine de handball aux Jeux olympiques. Les Bleus n’y arrivent plus. Plus du tout même au point d’encaisser un 4-0 qui envoie le Portugal aux J.O. dans une fin de match totalement incroyable. Quelle émotion au milieu de cette Sud de France Aréna : les Français, bien que battus sur le fil, sont qualifiés pour les J.O. et les Portugais valident leur première participation dans le sillage de la disparation toute récente d’Alfredo Quintana.

Par Hubert Guériau

Le programme des Bleus :
Qualifications à l’EHF EURO 2022 :
27 avril à 15h00 à Korydallos : Grèce – France
2 mai à 18h00 à Créteil : France – Grèce
3e semaine de juin (sous réserve) : début de la préparation pour les J.O. puis départ au Japon (Koshu) pour la préparation finale.

Jeux olympiques de Tokyo : 23 juillet au 08 août 2021
24, 26, 28, 30 juillet et 1er août : 5 matches de poule
03 août : quarts de finale
05 août : demi-finales
07 août : finale et places 3-4

LES 2 AUTRES TQO
TQO 1 à Trondheim (Norvège) : 1/ Norvège 6 pts 2/ Brésil 4 pts 3/ Corée-du-Sud 2 pts 4/ Chili 0 pt
TQO 3 à Berlin (Allemagne) : 1/ Allemagne 6 pts 2/ Suède 4 pts 3/ Slovénie 2 pts 4/ Algérie 0 pt

LES DEUX POULES DES J.O.
La date du tirage au sort n’a pas été communiquée par l’IHF.
Pot 1 : Danemark – Norvège
Pot 2 : France – Allemagne
Pot 3 : Suède – Portugal
Pot 4 : Brésil – Japon
Pot 5 : Espagne – Égypte
Pot 6 : Argentine – Bahreïn

L’équipe de France masculine aux J.O. : 8e participation consécutive
1992 (Barcelone) : Médaille de Bronze
1996 (Atlanta) : 4e sur 12
2000 (Sydney) : 6e sur 12
2004 (Athènes) : 5e sur 12
2008 (Pékin) : Championne olympique
2012 (Londres) : Championne olympique
2016 (Rio) : Vice-championne olympique
2021 (Tokyo) : Qualifiée

DÉCLARATIONS :
Guillaume Gille : Tout de suite, il y a beaucoup de frustration et d’énervement car on n’arrive pas à conclure le TQO par une victoire, dans un match que nous avons dominé. C’est ce qui fait que le sentiment est mitigé. Néanmoins, ce qu’on était venu chercher est validé : se qualifier dans un TQO de très haut niveau. C’est une immense satisfaction qui récompense le gros investissement des joueurs dans cette période compliquée. Je suis très heureux d’être aux Jeux.
Depuis que le staff a repris cette équipe en janvier dernier, on a toujours décidé d’inscrire ce groupe sur un chemin vers les Jeux. On ne veut pas seulement voir Tokyo mais y être au niveau des meilleurs, et batailler pour une médaille, voire la plus belle. C’est un objectif très élevé mais c’est ce qui nous a porté depuis longtemps. On va fêter ça dans notre bulle, les conditions actuelles ne nous autorisent pas des trucs plus sympathiques, mais on a ce privilège de passer du temps ensemble. On n’oublie pas que tout le monde ne peut pas le faire. Le protocole fait qu’on est ensemble depuis dix jours et on pourra fêter ça entre nous.

Nedim Remili : On n’a pas gagné ce soir même si on a produit de belles choses. On a des certitudes sur certains aspects du jeu, on doit continuer à progresser dans d’autres. Il y a beaucoup de choses à revoir, comme on a pu le voir sur la fin de match. Le plus important, ce week-end, était d’assurer la qualification. Il y avait beaucoup de fatigue, le sommeil a été dur à gérer, mais cette qualification sera très importante pour la suite du groupe.

Hugo Descat : Les Jeux, ce n’est pas dit que je les fasse, il y a beaucoup de joueurs à mon poste. Pour le moment, je suis content d’avoir pu aider l’équipe à se qualifier, il y a un vrai sentiment de fierté. Fierté par rapport à nous, mais aussi personnelle, car mon parcours a été compliqué et, forcément, cela fait d’autant plus plaisir.
On a arrêté de jouer en fin de match, d’un côté on est très content, d’un autre on a un sentiment de fin de match inachevée. Quand on est compétiteur, on se doit de tuer les matchs, on ne l’a pas fait et cela explique pourquoi on n’était pas super heureux à la fin du match.

Michaël Guigou : Je suis allé voir les Jeux en 92 à Barcelone, les Jeux et moi c’est une longue et belle histoire. Pour cette équipe, c’est le chantier depuis début octobre. Malgré les blessures et les difficultés de la Covid, on a fait un beau mondial et notre mission d’aller aux Jeux est remplie. On a fait le boulot ce week-end, je suis très fier de l’équipe. Il y a petit goût amer par rapport à la défaite, mais j’ai aussi une grosse pensée pour le Portugal. Cette équipe a traversé des semaines très dures, mais parfois, les choses sont écrites, et la joie des Portugais faisait plaisir à voir.
Cela aurait pu être mon dernier match ce soir, cette qualification a donc un goût spécial. Mon rôle est de mener cette équipe, de l’aider à grandir le plus vite possible.
Cela fait 19 ans que je joue en équipe de France, plus de vingt au plus haut niveau en EdF, plus de 20 au plus haut niveau, je suis très fier, très heureux d’avoir vécu beaucoup de moments comme ça. Maintenant je vais me préparer au maximum pour ces Jeux à travers une grosse fin de saison. 

STATISTIQUES :
FRANCE – PORTUGAL : 28-29 (13:12)
Arbitres : R. Schulze – T. Tonnies (ALL)
France : Gérard (12 arrêts / 40 tirs dont 0/3 pén), Genty (1 arrêt / 2 tirs, dont 1/2 pén) – Remili (2/4), Richardson (2/5), Mem (2/3), Tournat, Mahé (1/2), N’Guessan (4/8), Abalo (4/5), Guigou (1/3, dont 0/1 pén), L. Karabatic (0/1), Fabregas (2/2), Claire (1/1), Porte (1/2), Acquevillo (2/2), Descat (6/6, dont 3/3 pén) – Exclusions : Remili (13e), Mahé (21e), Fabregas (26e), Acquevillo (47e), Porte (54e)

Portugal : Gaspar (0 arrêt / 13 tirs dont 0/1 pén), Capdeville (9 arrêts / 23 tirs, dont 1/3 pén); Portela (4/4), Iturriza (4/6), Moreira (1/1), R. Silva (2/6), Salina (0/1), Rocha, Branquinho (0/2), Cavalcanti (2/4), Areia (6/8), Gomes (5/11), Fernandes, D. Silva, Frade (4/4), Magalhaes (1/3) – Exclusions : Cavalcanti (34e), Iturriza (50e)

TQO – Sud de France arena (Montpellier) :
Résultats :
Vendredi 12 mars : Tunisie – Portugal : 27-34 (11-15) et France – Croatie : 30-26 (12-15)
Samedi 13 mars : Croatie – Portugal : 25-24 (9-12) et France – Tunisie : 40-29 (21-13)
Dimanche 14 mars : Croatie – Tunisie : 30-27 (14-13) et Portugal – France : 29-28 (12-13)
Classement : 1/ France 4 pts 2/ Portugal 4 pts 3/ Croatie 4 pts 4/ Tunisie 0 pt

LA LISTE DES 21 JOUEURS RETENUS POUR LE TQO : 
Gardiens : Rémi DESBONNET (Usam Nîmes Gard) – Yann GENTY (Paris SG HB) – Vincent GÉRARD (Paris SG HB)
Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Montpellier HB) – Michaël GUIGOU (Usam Nîmes Gard) (c)
Arrières gauches : Jean-Jacques ACQUEVILLO (Usam Nîmes Gard) – Karl KONAN Pays d’Aix UC) – Timothey N’GUESSAN (FC Barcelone)
Arrière gauche / Demi-centre : Aymeric MINNE (Nantes HBC)
Demi-centres : Nicolas CLAIRE (Pays d’Aix UC) – Kentin MAHÉ (Veszprem)
Pivots : Luka KARABATIC (Paris SG HB) – Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Nicolas TOURNAT (Kielce)
Arrières droits : Adrien DIPANDA (Saint-Raphaël Var HB) – Nedim REMILI (Paris SG HB) – Melvyn RICHARDSON (Montpellier HB) – Dika MEM (FC Barcelone)
Ailiers droits : Luc ABALO (Elverum HB) – Valentin PORTE (Montpellier HB) – Yanis LENNE (Montpellier HB)

LE STAFF
Entraîneur : Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Responsable vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Pierre SÉBASTIEN
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Responsable administrative et logistique : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias : Hubert GUÉRIAU
Chef de délégation : Jacques BETTENFELD