Championne du monde et victorieuse de la coupe de France avec le Brest Bretagne Handball, Cléopatre Darleux a cumulé les titres la saison passée. Élue meilleure gardienne, elle a également reçu la plus haute distinction de la LFH : MVP de l’exercice 2017-2018 ! À moins de 90 jours de l’EHF EURO 2018, elle évoque cette période faste.
Huit jours après avoir reçu cette double distinction, apprécies-tu plus encore cette reconnaissance ?
Je suis très contente mais comme je l’ai dit au moment de la remise du titre de MVP, j’étais très surprise et très étonnée. Ce n’est pas forcément commun et je trouve qu’il y a un caractère aléatoire sur certains et ce ne sont pas toujours les meilleures qui sont récompensées. Alors, je ne m’attendais pas à grand-chose lors de cette cérémonie.
Il y a tout juste 10 ans, c’est une autre gardienne, Amandine Leynaud, qui était élue MVP… C’est un beau clin d’oeil pour cette date anniversaire de la LFH…
Oui je le savais car je jouais avec elle à Metz.
As-tu le sentiment de revenir de loin, au tout premier plan, après avoir été touchée par les blessures ?
Tout le monde dit cela alors qu’en réalité, j’ai été blessée une seule saison. Avant cela, j’ai disputé sept saisons sans blessures.
À 29 ans, cela ressemble à une consécration…
Avec le temps, on se bonifie. Je pense que c’est d’autant plus vrai sur le poste de gardienne de but. Si je prends l’exemple de Thierry Omeyer, s’il était déjà bon à 25 ans, je crois qu’il a vraiment progressé ensuite. À ce poste particulier, on apprend et on progresse tout le temps.
Crois-tu que jouer dans un club bien exposé contribue à une mise en lumière ?
Franchement non. Je considère que tout le monde peut se créer des occasions et qu’il ne faut pas forcément évoluer dans un gros club pour briller. Le fait de disputer plus de matches en participant à la Ligue des Champions offre plus d’opportunités de s’exprimer.
Ta capacité à marquer de loin ou même en position d’attaquante contribue-t-elle à marquer les esprits ?
Lorsque l’occasion se présente, j’aime bien tenter des choses qui peuvent être spectaculaires, mettre un peu plus de folie. Mais le prix du ballon est super important, alors j’essaie de faire attention et d’être efficace. Ce n’est pas quelque chose que je tente systématiquement sur tous les matches.
Ta contribution au titre Mondial a-t-elle eu une influence sur tes performances et ta confiance ?
C’est une satisfaction et une fierté mais je n’ai pas l’impression que cela ait changé quelque chose dans mon jeu ou dans ma confiance personnelle. Je suis heureuse d’avoir fait partie de cette aventure et je ressens un sentiment de gratitude envers tout le monde, l’équipe et le staff.
Tu as notamment manqué les J.O. de Rio. As-tu été animée par un sentiment de revanche en retrouvant l’équipe de France ?
Regarder les J.O. donne l’envie de les disputer et de jouer. C’est évident. Mais jamais je n’ai eu d’envie de revanche. Ce n’est pas un sentiment positif, au contraire, je suis portée par l’enthousiasme et l’envie de profiter du moment présent.
L’EHF EURO 2018 se rapproche et la concurrence avec pour figurer dans l’équipe de France…
Je ne pense pas à la concurrence. Je ne pense pas à l’Euro. Je suis dans le présent, dans l’entraînement et la préparation du prochain match à Paris. Je prends soin de moi et je veille à être bien physiquement pour être performante avec mon club. Je me concentre sur moi. Alors, chaque chose en son temps, c’est ainsi que je fonctionne pour avancer. Il y aura plusieurs stages avec l’équipe de France pour préparer l’Euro auquel j’ai vraiment envie de participer.
Tu as récemment ouvert un établissement à Brest, l’Espagnol…
C’est un bar à tapas que nous avons lancé avec Marta Mangué. Ouvrir un lieu convivial est un truc qui m’a toujours attiré. Cela me tenait à cœur et je suis contente de l’avoir réalisé mais ce n’est pas une fin en soi. Cela ne représente pas un investissement énorme et je pense que c’est à la portée de tout le monde. Il faut simplement bosser et mettre en application ses idées pour que cela fonctionne. Je ne suis pas derrière les fourneaux mais bien sûr j’y passe de temps-en-temps pour boire un verre ou manger un bout.