Comment se positionne cette commission de 18 athlètes dans l’organisation des J.O. de Paris 2024 ?
Une commission des athlètes était en place durant la phase de candidature. Depuis l’attribution des J.O. de 2024 à Paris, une nouvelle phase a débuté et les cartes ont été redistribuées. La commission des athlètes s’inscrit dans cette nouvelle dynamique et des nouvelles têtes sont en effet apparues. Il s’agit d’un organe consultatif et d’influence à part entière. Pour chacun d’entre nous, c’est une mission bénévole. Nous sommes rassemblés derrière notre capitaine d’équipe, Martin Fourcade, qui fait aussi partie du Conseil d’Administration du Comité d’Organisation des Jeux olympiques (COJO).
Comment a été constituée cette commission des athlètes ?
Cette commission est plurielle avec des athlètes en activité ou retraités, des femmes et des hommes issus des disciplines paralympiques et olympiques des J.O. d’hiver et d’été. Chacun a une expérience et une expertise qui sont complémentaires pour œuvrer ensemble et porter le point de vue des athlètes. La commission sera force de proposition auprès du COJO qui comptera bientôt des milliers de salariés. La mise en place de cette commission respecte l’engagement de la candidature : que les athlètes soient au centre des J.O. de Paris 2024.
C’est à la fois la reconnaissance et la confiance du monde sportif qui compte sur vous…
C’est une superbe opportunité de participer de près à l’organisation d’un immense événement. C’est un honneur d’autant plus que les Jeux olympiques ont beaucoup marqué mon parcours sportif avec l’équipe de France. Si je suis convié dans cette équipe resserrée qui représente des dizaines de sports et des milliers d’athlètes, c’est aussi grâce aux titres olympiques de l’équipe de France masculine et aux deux médailles d’argent rapportées de Rio. Je m’inscris totalement dans ce projet et j’ai envie de contribuer à montrer le savoir-faire de la France et sa capacité à accueillir le monde de l’olympisme.
Quelles sont les missions de cette commission ?
Elles sont multiples. L’objectif est que l’expérience de chacun des participants aux J.O. de 2024 soit singulière et vraiment unique. Chacun des membres de la commission a un rôle d’ambassadeur dans les Territoires afin de diffuser ce projet olympique et générer l’adhésion de tous les Français. Ces Jeux devront laisser un héritage fort.
Forcément quelques esprits grincheux se sont manifestés depuis l’attribution des J.O. à Paris, notamment sur le volet financier…
Nous devons faire passer l’idée que ces J.O. seront maîtrisés financièrement et qu’ils seront une célébration du monde de l’olympisme, de notre culture et de notre savoir-faire. Également comment utiliser ces Jeux pour repositionner le sport à sa juste place dans notre société et acquérir une légitimité plus forte dans tous les domaines : le sport pour tous les publics, le sport à l’école, le sport santé, le sport outil de prévention, le sport outil d’intégration.
Voici un peu plus de 18 mois que tu fais partie du staff de l’équipe de France. Un titre mondial et une médaille européenne t’ont conforté dans ton binôme avec Didier Dinart…
Il s’agit d’un travail d’équipe car j’inclus l’ensemble du staff qui a connu une phase de renouvellement. Cette réorganisation a conduit à beaucoup de travail et d’engagement afin que chacun puisse apporter ses compétences et porter le projet de l’équipe de France. Dans notre fonctionnement plus spécifique avec Didier, je continue à dire que nous sommes là pour apprendre l’un de l’autre et pour continuer à s’enrichir de nos complémentarités. Aujourd’hui les rôles sont plus clairement affichés pour le grand public mais en interne, il n’y a pas d’ambiguïté entre nous. Didier était déjà dans le staff et investi : il est l’entraîneur en chef. Entraîneur, entraîneur-adjoint, co-entraîneur, je m’en moque, le plus important est notre complémentarité et notre capacité à construire le projet pour faire progresser l’équipe. Je sens que nous avançons et je me réjouis de cette période où en interne et sur le terrain, chaque expérience nous fait grandir.
Avant les Jeux de Paris 2024 pour lesquelles les équipes de France sont déjà qualifiées, il faudra gagner son ticket pour Tokyo 2020 ? Quel est le chemin pour une participer à une 8e édition consécutive ?
Il faut en effet prendre du recul avec Paris 2024 car d’ici là beaucoup de compétitions vont jalonner le parcours des équipes de France. Actuellement, nous sommes exclusivement tournés vers Tokyo 2020 avec trois occasions pour nous qualifier. Soit en remportant le Mondial 2019 organisé en Allemagne et au Danemark, soit en terminant dans les sept premiers de ce Mondial pour accéder aux TQO au printemps 2020, enfin en remportant l’Euro 2020 organisé par le trio Autriche – Norvège – Suède. Le contexte de ces compétitions sera tout sauf amical.
Après la Golden League qui s’est achevée la semaine passée en Norvège, l’équipe de France a rendez-vous à la Guadeloupe début juin. Quels sont les objectifs de ce stage ?
L’équipe de France ne se rend pas souvent sur un Territoire qui a fourni beaucoup de talents. Ce sera aussi un clin d’œil aux Antilles qui sont régulièrement touchées par des tempêtes. Ce stage en Guadeloupe permettra de finir la saison tranquillement et de récompenser les garçons qui sont sur le pont depuis un an et demi. Ce stage nous permettra de travailler et de rechercher plus de cohésion encore dans le groupe, le tout dans un contexte convivial.
* Les 18 membres de la commission des athlètes Paris 2024 : Martin Fourcade (président de la commission), Perle Bouge (aviron), Julien Benneteau (tennis), Florian Rousseau (cyclisme sur piste), Gévrise Emane (judo), Théo Curin (natation), Hélène Defrance (voile), Michael Jérémiasz (tennis), Marie Bochet (ski alpin), Astrid Guyart (escrime), Stéphane Diagana (400 mètres haies), Jessica Harrison (triathlon), Guillaume Gille (handball), Marine Johannès (basket), Lucas Créange (tennis de table), Gwladys Epangue (taekwondo), Fabien Gilot (natation), Fanny Horta (rugby à 7).