Présidente du Comité d’Organisation de l’EHF EURO 2018, Sylvie Pascal-Lagarrigue confie son enthousiasme à trois jours de l’ouverture de la compétition.

À J-3 du match d’ouverture de l’EHF EURO 2018, quel est l’état d’esprit de la présidente du Comité d’Organisation ?
Je suis impatiente de voir aboutir quatre années de travail et d’investissement. Il y a également une obligation de vigilance car nous ne sommes jamais à l’abri de quelques petites choses qui ne fonctionneraient pas. Sur chacun des sites, il faudra être en mesure de procéder à des adaptations ou à des ajustements.

Quelle est la responsabilité du Comité d’Organisation ?
Le Comité d’Organisation (C.O.) et la FFHandball sont fiers de se voir confier une telle mission et sont conscients de la responsabilité que cela incombe. Nous devons notamment assurer l’accueil des 16 délégations sportives, de l’EHF, leur transport et leur sécurité mais aussi coordonner les missions des bénévoles. Nous mettrons tout en œuvre pour que l’EHF EURO 2018 soit « Handballissime » : à la fois une célébration du Handball et de ses actrices, ainsi qu’une grande fête populaire fédératrice sur les cinq sites hôtes à Brest, à Nancy, à Nantes, à Montbéliard, à Paris, et au-delà.

Quelle est la place de cet événement dans l’histoire fédérale ?
Après les quatre championnats du monde déjà organisés dans l’hexagone (2007 pour les filles, 1970, 2001 et 2017 pour les garçons), la France accueille pour la première fois un championnat d’Europe. L’organisation de l’EHF EURO 2018 s’inscrit dans la politique fédérale d’égalité entre les garçons et les filles et dans le plan de féminisation mis en place voici plusieurs années par la FFHandball. Cet événement doit contribuer à asseoir la place des femmes dans notre sport. Je rappelle que le Conseil d’Administration de la FFHandball est majoritairement composé de femmes (51 %).

Après le succès du Mondial 2017 masculin tant populaire que sportif, la comparaison avec l’EHF EURO 2018 sera sans doute effectuée. N’est-ce pas finalement injuste ?
Nous avons organisé le championnat du monde en janvier 2017 de manière phénoménale, c’est avec le même enthousiasme et le même degré d’exigence que nous accueillerons l’EHF EURO 2018. Mais la comparaison avec un événement masculin est inévitable. Mobiliser pour du sport féminin, pour une compétition féminine de Handball, c’est toujours plus compliqué. C’est pourquoi nous avons mobilisé tous les réseaux féminins qui œuvrent pour accroitre la visibilité et la place des femmes dans la société et dans le sport. Grâce à notre collaboration avec le CO FIFA 2019, des jeunes footballeuses assisteront à des matchs de l’Euro puis en juin, ce sont les Handballeuses qui se rendront dans les stades.

Le Comité d’Organisation annonce 120 000 billets vendus c’est-à-dire plus de 70 % de l’objectif annoncé. Est-ce satisfaisant ?
L’objectif est élevé mais nous avons d’ores et déjà vendu plus de billets que sur n’importe quel Euro féminin de Handball. En ce sens, nous avons déjà réussi l’Euro. La stratégie développée, à savoir un billet pour un match, nous assure que les détenteurs de billets viendront voir leur match et pas uniquement l’équipe qu’ils soutiennent comme c’est souvent le cas avec un billet à la journée. J’ai un mauvais souvenir : le match France – Espagne du Tour principal de l’Euro 2016 disputé devant des tribunes vidées car la Suède (face aux Pays-Bas) avait joué son match en amont et les spectateurs avaient quitté l’aréna.

Quelle est la place de l’équipe de France championne du monde dans l’organisation de l’événement ?
Depuis le début de l’aventure de cette organisation, les Bleues sont au cœur de notre stratégie de communication. Le Handball français se situe dans une dynamique forte au travers des grandes performances des filles et des garçons. La FFHandball dispose d’une visibilité et d’une notoriété de plus en plus importante avec ses championnats professionnels féminin (LFH) et masculin (LNH).

Dès que le coup d’envoi de la compétition sera donné jeudi à Nancy, le Comité d’Organisation aura un devoir de neutralité sur l’aspect sportif…
Le C.O. a tout mis en œuvre pour répondre aux demandes et aux besoins de l’équipe de France afin qu’elle soit placée dans les meilleures conditions. Si évidemment, nous soutenons les Bleues, nous n’intervenons pas sur la partie sportive. Il n’y a pas d’ambiguïté : notre mission est d’accueillir dans les meilleures conditions équitables toutes les délégations et notamment les joueuses qui sont les actrices de la compétition. Notre préoccupation est aussi de bien accueillir les médias qui vont relayer les performances de cet Euro. Il est évident que si l’équipe de France va au bout, ce sera un grand motif de satisfaction pour le C.O.

Comment le Comité d’Organisation a-t-il effectué la promotion de l’événement ?
Depuis plus de deux ans, le dispositif d’animation est monté en puissance. Plus de 500 animations labellisées ont été mises en place par les Clubs, les Comités, les Ligues et des associations. Les clubs professionnels de LFH et de LNH, d’autres fédérations sportives, ont joué le jeu pour afficher les couleurs de l’EHF EURO 2018.

Quel est le dispositif d’animations prévu sur l’événement ?
Je citerai notamment le partenariat avec la philharmonie de Paris. Dans chacune des salles de l’EHF EURO 2018, un extrait de Peer Gynt, l’oeuvre du compositeur Edvard Grieg, sera joué. C’est l’aspect le plus visible de cette collaboration innovante. Avec Démos, le programme d’éducation sociale et musical de la Philharmonie de Paris, la musique classique et le sport seront mêlés. Cinq matches seront précédés par une interprétation des orchestres Demos.

Pourquoi ce choix de la musique est-il devenu un axe fort des animations ?
Les similitudes entre le sport et la musique sont nombreuses. D’abord parce que dans les vestiaires, dans les salles, lors de l’échauffement, pendant les temps-morts, la musique est très présente. Aussi parce qu’une équipe fonctionne comme un orchestre avec des actrices qui ont des rôles différents, un chef d’orchestre, un coach… Et tous jouent une partition. Des journées de partage et de découverte ont été organisées avec par exemple une matinée consacrée au Handball et l’après-midi à la musique permettant ainsi à des jeunes musiciens et des jeunes Handballeurs de s’ouvrir à un autre univers. Le clip officiel démontre bien l’association du Handball et de la musique.

Les mascottes Rok et Koolette seront-elles présentes dans toutes les salles ?
Bien évidemment. Après leur incontestable succès lors du Mondial 2017, les mascottes ont été rhabillées aux couleurs de l’EHF EURO 2018. Elles ont participé à de nombreuses opérations de promotion : notamment dans le Grand Est lors du road-show, en Normandie, à Brest, à Annecy où elles ont fait du parapente… Rok et Koolette sont très populaires auprès des enfants, au point qu’elles signent des autographes. Nous avons aussi imaginé un « challenge des mascottes », un véritable défi vidéo lancé à toutes les mascottes des clubs sportifs en France. L’OL, le FC Nantes, le Stade Toulousain, la Fédération française de Hockey et bien d’autres ont déjà répondu à ce défi ; une bonne occasion de rapprocher toutes les disciplines sportives.