Le directeur national de l’arbitrage, François Garcia, présente la nouvelle application (sur Android) dédiée aux règles de jeu du Handball. Il évoque aussi l’actualité d’un secteur dynamique sur la scène internationale.
Comment se présente l’application lancée par la FFHandball ?
Cette application présente une interface intuitive et accessible à toutes et tous, elle permet de découvrir ou approfondir nos connaissances sur les règles de jeu. Elle s’adresse à tout public, entraineur-entraineuse-joueur-joueuse-formateur-formatrice-arbitre, spectateur ou journaliste… Outre son aspect pédagogique, elle va donner du sens aux décisions prises par les arbitres et, je l’espère, faciliter leur exercice. Ce nouvel outil est également attendu dans les écoles d’arbitrage. Il permettra, aux initiés de parfaire leurs connaissances dans le cadre d’une formation continue.
En quoi cette application est novatrice ?
Elle est très ludique car elle dispose de nombreuses vidéos avec autant de situations sur lesquelles une décision doit être prise. Avec trois niveaux de difficulté (facile-moyen-difficile), chacun pourra progresser et se challenger. Chaque réponse est accompagnée d’une explication. Les vidéos sont essentiellement extraites des matches de Lidl StarLigue, Proligue et de Ligue Butagaz Énergie. C’est assurément la partie vidéo qui la distingue des autres applications.
À quand remonte la genèse de ce projet ambitieux ?
Depuis dix-huit mois, le pôle développement de la Commission Nationale d’Arbitrage et plus particulièrement Pierre-Antoine Schaerly travaillent sur l’évolution de cet outil technologique, un groupe d’experts (7 personnes) est désormais identifié afin de produire des clips vidéo et ainsi alimenter la banque de données de cette application.
En quoi consiste leur travail ?
Le travail en amont a été important, notamment pour la conception de l’outil, de son élargissement à la vidéo et d’une une longue période de tests. Ces éléments ont mobilisé de nombreuses personnes, je leur adresse toute ma gratitude pour leur mobilisation. In fine, nous pouvons tous être satisfaits de cette évolution !
Quel est le bilan de l’arbitrage tricolore sur les deux compétitions majeures internationales (EHF EURO 2020 féminin et le Mondial IHF 2021 masculin) ?
Charlotte et Julie Bonaventura ont officié sur l’Euro féminin au Danemark. Puis elles ont enchaîné sur le Mondial en Égypte. C’était la première fois que notre binôme féminin officiait sur un Mondial masculin en dehors de nos frontières. Avec en plus Karim et Raouf Gasmi, c’était aussi une première pour l’arbitrage français de compter deux paires sélectionnées sur une compétition majeure. Karim et Raouf ont pu participer au stage préparatoire au Caire, ils ont ensuite été contraints de suivre le mondial sous forme distancielle. Ils ont vraiment joué de malchance et je suis convaincu que la fédération internationale, via sa commission d’arbitrage, leur redonnera une autre opportunité sur un prochain Mondial.
Charlotte et Julie ont réalisé un beau parcours en Égypte…
Elles ont été très performantes et ont confirmé qu’elles étaient en capacité d’égaler avec dextérité les meilleurs binômes masculins actuels. J’ai toujours été persuadé de leur potentiel, elles sont désormais reconnues par toutes et tous, je leur souhaite une pleine réussite pour le futur.
Outre les deux fratries, Yann Carmaux et Julien Mursch complètent le trio…
Ils installent leur arbitrage au sein de l’EHF et l’IHF, ils sont désormais invités sur les compétitions juniors, un passage incontournable avant d’accéder au graal. Leur parcours est logique : il s’inscrit en continuité des sœurs Bonaventura et des frères Gasmi. Nous avons également pour ambition de présenter à l’EHF puis à l’IHF de nouveaux jeunes binômes femmes et hommes afin de suppléer nos arbitres internationaux actuels lors de leur décision future d’arrêt de carrière. Ces jeunes binômes sont d’ores et déjà en exercice au sein des compétitions majeures comme la LBE, Proligue et LSL.
Quelles sont les opportunités pour l’arbitrage tricolore de participer aux J.O. ?
Il y a de très fortes probabilités que Charlotte et Julie Bonaventura participent aux prochains J.O. avec la capacité d’arbitrer tant sur le tournoi féminin que masculin. Selon l’avancée des équipes de France dans le tournoi, elles seront logiquement candidates à siffler dans le carré final.
Quelles sont les conséquences de la crise de la Covid-19 sur l’arbitrage tricolore ?
Tout d’abord une mobilisation forte de nos arbitres et délégué(e)s, je vous avoue être admiratif de leur compréhension et disponibilité. La multiplication du nombre de matches reportés entraîne une surcharge de travail et vigilance de tout moment. La concertation avec les commissions d’organisation des compétitions et commissions médicales LFH-LNH est totale. Notre plus grande inquiétude est que tous les protagonistes soient prêts à disputer un match et que les arbitres ne puissent pas officier pour des raisons compréhensibles.
Quelles sont les autres conséquences ?
Nos formations sont bouleversées, nous travaillons essentiellement en distanciel il a fallu s’adapter à ces nouveaux concepts pour maintenir une cohésion de groupe. Nous sommes à l’écoute de nos populations et attentifs aux cas de Covid 19 pour pourraient être déclarés au sein même du groupe des arbitres. Pour cela, nous avons constitués une petite cellule de suivi post Covid avec notamment le conseil de Gérard Juin médecin fédéral et l’expertise d’Olivier Maurelli, notre préparateur physique, qui intervient sur la réathlétisation des arbitres.
Propos recueillis par Hubert Guériau