Délaissé de tout ennui physique, Sébastien Bosquet a signé avec réussite son retour sous la tunique bleue…


Délaissé de tout ennui physique, Sébastien Bosquet a signé avec réussite son retour sous la tunique bleue. Signe que ce gaucher souriant et apprécié de tous les joueurs est en pleine confiance et qu?il se battra corps et âmes pour retrouver son statut, jusqu?à l?annonce fatidique des quatorze joueurs qui participeront aux Jeux Olympiques de Londres.

Il sait tout le prix à payer pour s?enorgueillir d?une participation aux Jeux Olympiques. Il connaît les affres de la vie d?un sportif de haut niveau. Les aléas qui privent un athlète accompli d?une consécration suprême. Sébastien Bosquet est de ceux-là. Il est de la trempe des joueurs expérimentés et titrés mais à qui le sort n?a pas toujours souri. Voilà bientôt quatre ans, le Dunkerquois est resté à quai alors que la locomotive bleue carburait à plein régime sur le sol pékinois. Forcément amer, l?arrière droit « reste sur un échec personnel. J?étais aux portes des JO, le malheureux seizième joueur sur la liste et Claude n?en a sélectionné que quinze. » Nullement vindicatif, il est enclin à promouvoir l?intérêt collectif. « J?ai été le premier déçu mais en même temps le premier ravi que le groupe revienne avec l?or.» Jérôme Fernandez ne manque pas de lui témoigner un petit geste de sympathie. « Les règles du jeu (seuls 14 joueurs peuvent participer aux JO) l?ont desservi à Pékin. Si le groupe avait été élargi, il serait devenu champion olympique.» Le capitaine des Experts ne tarit ainsi pas d?éloges à son sujet. « Pendant longtemps, il a été le gaucher dont on avait grandement besoin sur le poste d?arrière droit. Un buteur, capable d?avoir une grosse puissance de tirs. Il a vécu beaucoup d?épopées victorieuses avec nous. Sébastien fait partie à part entière du noyau dur des anciens, de l?histoire glorieuse des Bleus. Et en tant qu?homme, il est toujours exemplaire, de bonne humeur, super agréable. Il cherche à se mettre au service de l?équipe. C?est agréable de travailler avec un homme de cette valeur. » Auréolés de deux titres mondiaux et de deux sacres continentaux, le gaucher a vu sa marche en avant s?étioler au rythme d?incommodants imprévus. Les blessures, c?est à ce sujet que le bât blesse. «Les pépins physiques l?ont empêché de progresser et de franchir un palier qui lui aurait permis de se libérer et d?être un titulaire à part entière en équipe de France », soutient Jérôme.« Vendre chèrement ma peau »Ainsi, en préambule de l?exercice 2007-2008, l?ancien Montpelliérain se rompt le tendon d?Achille. Une déconvenue sonnant le glas de sa saison. L?enfant de la cité dunkerquoise traverse ensuite un autre calvaire lors du Mondial 2011. Sur les terres suédoises, il n?est pas au bout de ses peines. Face au Bahreïn, sa cheville gauche doit le résoudre à l?impensable forfait. Clap de fin sur la scène scandinave. N?en jetez plus? La coupe est pleine ! Et pourtant, le joueur de 33 ans subit un nouveau coup du sort l?été dernier. Victime d?une rupture de l?aponévrose plantaire fin août, il inaugure sa saison, fin novembre face à Créteil. Jugé insuffisamment prêt, Claude Onesta ne le convoque pas pour l?Euro malgré sa participation à la préparation à Capbreton début janvier. «Même si j?ai fait une bonne préparation au niveau des entraînements, Claude a estimé, pour des raisons qu?il m?a évoquées et que je conçois, que je manquais de rythme », précise l?intéressé.De retour aux affaires lors de cette semaine internationale dont le leitmotiv est la réflexion, le Nordiste s?estime «très heureux de revenir. Je suis motivé. Les Jeux, c?est l?objectif d?une carrière d?un sportif de haut niveau. Mon souhait est de rester en bonne santé et de vendre chèrement ma peau pour aller à Londres. Depuis cette déception de ma non-sélection pour l?Euro, je me suis remis sérieusement au travail en club. Et mes prestations sont plutôt bonnes. » En onze journées disputées depuis son retour de blessure, Sébastien s?est en effet fendu de 59 réalisations. Sans tension outre mesure, le lauréat de la Coupe de France, prudent et mesuré veut « reprendre petit à petit le contact avec le groupe et retrouver des sensations sur le terrain. » Dans le sillage d?un Cyril Dumoulin prépondérant dans le festival tricolore face à la Suisse, Sébastien Bosquet est rentré pied au plancher dans la rencontre au retour des vestiaires. « Je pense avoir démontré hier (jeudi) que je peux prétendre à l?avenir à un rôle de titulaire en défense, du moins sur une mi-temps. En attaque, je sais que je peux encore passer un cap. » L’acte II face à la Suisse, ce samedi (20h45) à Montbéliard, est un moment propice à la recherche du plaisir et à la quête d’un rôle majeur qui lui avait été jusque-là retiré.