Le pivot de l?équipe de France est à son meilleur niveau depuis le début du Mondial. La naissance de sa fille l?a transformé.

Cédric SORHAINDO, 30 ans, est un jeune papa comblé. Sa fille est née à Barcelone il y a huit mois. « Et deux semaines », précise le pivot, visiblement épanoui. Fonder ma famille me tenait à c?ur. C?est une des vraies choses de la vie. Avant, j?étais casanier mais je restais seul à la maison. Je me sentais à moitié vide. Maintenant, je suis rempli d?amour. Contempler le regard de ma fille lorsque je rentre chez moi, c?est la meilleure chose qui me soit arrivée. »

Dans la chambre qu?il partage avec Kevynn NYOKAS, rap américain en fond sonore, «Tchouf» passe de longues heures à regarder des photos de son enfant. Et il se connecte dès que possible à FaceTime. « L?éloignement est difficile à vivre depuis le début de la préparation. C?est la première fois que nous sommes séparés aussi longtemps. Mais c?est pour la bonne cause. Plus tard, je pourrai lui raconter mes aventures avec l?équipe de France, mon passé arc-en-ciel », dit-il joliment.

Claude ONESTA s?est publiquement satisfait du niveau de SORHAINDO depuis le début du Mondial. C?est que l?intéressé a changé.« Pendant 60 minutes sur le terrain, je crois que je vais faire abstraction de tout mais c?est faux : il n?y a pas une seconde où je ne pense pas à ma fille. Elle me rend fort. Lorsque quelque chose se passe mal, je rectifie le plus vite possible pour qu?elle soit fière de moi. »

Depuis plusieurs mois, le FC Barcelone ressent aussi l?évolution positive de son francés. « Avant, quand je me prenais la tête à l?entraînement, les soucis me suivaient à la maison. Dorénavant, ils ne franchissent plus la porte d?entrée. J?ai atteint la maturité et la sérénité. Je cogite moins et cela me permet d?avoir les idées assez claires pour atteindre mes objectifs sportifs. »

Un tour de force pour ce grand homme escorté depuis ses premiers pas de handballeur par la peur de mal faire. « Les responsabilités, la confiance de mes entraîneurs, ça génère des doutes chez moi. Mais l?arrivée de ma famille m?a permis de voir les choses sous un angle nouveau. La paternité, ça revient à faire un vrai travail sur soi-même », apprécie-t-il.

Peu de temps après l?agrandissement de son foyer, Cédric SORHAINDO s?est fait deux tatouages sur les bras : d?un côté, une horloge indiquant l?heure de la naissance et la date, de l?autre une abeille joliment dessinée. L?espiègle papa sourit : « Je pense en ajouter d?autres pendant l?été. »