Attaché à la direction des opérations sports de TF1, Martin Tzara est journaliste depuis trois décennies et pose un regard instructif sur la place des sportives sur les antennes du groupe TF1.
Quelle est la place de l’équipe de France féminine survotre antenne et en quoi estimes-tu que ta chaîne participe à offrir une visibilité à l’égale des garçons ?
En réalité, pas une seconde on se pose la question de l’égalité. Pour le groupe TF1, il n’y a aucune différence de traitement. Au niveau des moyens techniques et de l’engagement que met en œuvre le groupe, c’est équivalent sur les différentes compétitions. Le nombre de matches diffusé est similaire. La seule différence, c’est la diffusion des demi-finales des garçons sur TF1, ce qui n’est pas encore arrivé aux filles. Au niveau des audiences, on observe une très légère décote lors d’une diffusion d’une finale féminine sur TF1.
De façon générale, est-ce un combat, un choix militant, de porter du sport féminin à l’antenne ?
Le handball a marqué le retour des sportives à l’antenne. Depuis quelques années, on assiste à une véritable évolution dans la volonté de porter le sport féminin et le médiatiser. Outre l’équipe de France féminine de handball pour le prochain Euro, le groupe TF1 diffusera la coupe du monde féminine de rugby et l’Euro féminin de football. Au même titre que l’information, l’événement sportif est quelque chose d’essentiel, il permet de rassembler le public et de réaliser des grosses audiences. C’est naturel et logique de diffuser des grands événements féminins d’autant plus que les résultats suivent avec des équipes de France qui gagnent.
L’exigence de résultats est-elle plus forte envers les filles pour justifier une belle exposition ?
Dans le schéma actuel, la programmation est équivalente pour les filles et pour les garçons avec trois matchs diffusés avant le dernier carré, ce qui potentiellement garantit un total de cinq matchs. Donc la question des résultats ne se pose pas, car chaque équipe est exposée équitablement.
Quel est ton plus beau souvenir de handball féminin ou même de sport féminin au niveau médiatique ?
Incontestablement, le bonheur et le plaisir des titres remportés en 2017 et en 2018 par les filles. De mémoire, lorsque nous avons diffusé la finale du Mondial 2017, c’était la première fois depuis plus de 20 ans qu’une équipe de sport-co féminine était exposée ainsi, en direct, sur TF1. À ce titre, c’était magique.
J’ai eu la chance de couvrir les J.O. d’Atlanta et de recueillir la première interview de Marie-José Pérec à la sortie de son titre olympique sur 200m. C’est un souvenir fort au niveau émotionnel. J’étais en bord de terrain et ce fut un moment incroyable qui me fait encore frissonner aujourd’hui.
Propos recueillis par Hubert Guériau