Hormis sur les toutes premières minutes du match, la jeune étoile parisienne n’a jamais eu l’occasion de croire en ses chances face à l’expérience et les promesses de Pagny/Moselle. Le puissant club lorrain s’est offert un trophée mérité et dignement fêté avec 170 spectateurs présents en tribunes.

Ils avaient fait un plus long voyage, mais ils en imposaient au coup d’envoi les supporters de Pagny/Moselle face à la plus petite colonie locale. Égalité en revanche au coup d’envoi entre deux formations qui découvraient totalement l’ambiance d’une finale de coupe de France et de l’Accor Hôtel Arena, déjà bien garni à mi-journée. De quoi expliquer un début de match brouillon, de la part notamment des Jaunes de Pagny/Moselle qui faisait briller Célia Samuel, la gardienne parisienne (2-4, 8e). Mais les filles de l’Est rentraient petit à petit dans leur match, au contraire d’une étoile parisienne soudainement moins brillante. Ainsi, à l’entame du second quart d’heure, l’ailière gauche Ambre Thiesselin donnait le premier avantage à ses couleurs (8-7, 16e). Une avance aussitôt fructifiée, par l’intéressée encore, mais aussi l’arrière Fanny Remy et la capitaine et pivot Fanny Louyat. Si bien que le score tournait nettement en faveur de Pagny, l’espace de cinq minutes (12-7, 22e). Il était même porté à six longueurs au plus fort de la domination des joueuses de David Lerbscher (14-8, 25e puis 16-10 28e), même si la remuante Lyna Bakouche entretenait l’espoir parisien avant une pause bienvenue (16-11, mi-temps).

Un sursaut en vain, la maîtrise de Pagny

Changement de décor radical mais temporaire au retour des vestiaires. En l’espace de trois minutes seulement, l’étoile parisienne scintillait de nouveau dans le sillage d’Antonia, l’une des jumelles expérimentées Pouch du collectif Noir et Blanc. Alors que dans le même temps, Laure Alzin était définitivement expulsée pour une troisième sortie temporaire, tout était redevenu possible (16-14, 33e). Le coach mosellan ne perdait heureusement pas de temps à poser son temps-mort pour remobiliser les troupes. L’effet était immédiat et les espoirs parisiens aussitôt douchés. Car, dans le sillage de la virevoltante Arielle Grenu, Pagny repartait de l’avant et reprenait largement ses aises au tableau d’affichage. Jusqu’à retrouver son crédit de six buts quelques minutes plus tard (20-14, 41e puis 22-16, 44e), que ce soit par la vista de Rémy ou l’enthousiasme de Grenu. L’inusable Fanny Remy était au four et au moulin, en défense comme à la finition, pour maintenir l’écart et repousser les velléités adverses, jusqu’à l’entame des dix dernières minutes (24-18, 50e). Au moment où elle passait la main à Julie Pellerin. Cette dernière illustrait la jeune garde locale, invitée petit à petit à participer à la fête sur le terrain. Les entrées au compte-goutte de Jeanne Berge, Maeline Contal et Syrielle Dusausay (qui s’offrait un arrêt sur 7m), entre autres, n’altéraient en rien la dynamique mosellane. L’ailière Grenu compilait toujours les buts et les courses, Mathilde Coste assurait les arrières et capitaine Louyat veillait à la bonne cohésion générale. L’AS Pagny pouvait pleinement savourer ce trophée inédit, qui va garnir désormais la vitrine d’un club bien implanté en Lorraine, entre les fameux bastions de Metz et Nancy !

DÉCLARATIONS

Fanny LOUYAT (capitaine AS Pagny) : En début de match, nous avons eu du mal à ne pas rentrer dans leur jeu. La mise en route a été difficile, mais une fois que l’on avait compris comment elle fonctionnait, nous avons réussi à prendre le large en fin de première période. Nous avions tendance à leur sauter dessus et elles n’avaient plus qu’à venir chercher les fautes. Heureusement, nous avons vite compris que l’on devait rester ensemble et solidaire. C’est l’aboutissement d’une aventure humaine incroyable, un objectif certes depuis le début, mais un rêve dans un premier temps. Et nous avons eu très peur au fur et à mesure qu’il se concrétisait. Nous craignions d’être impressionné par la grandeur des lieux, et nos supporters nous ont fait un accueil incroyable, nous étions toutes en pleurs. Mais passée l’émotion du début de match, la machine était en route. Nous devions tout donner pour eux, nos proches et tous les licenciés du club qui partagent forcément cette aventure. À partir du moment où l’on est revenu au score, je savais que l’on allait gérer jusqu’au bout et pouvoir enchaîner les montées de balle.

David LERBSCHER (entraîneur Pagny/Moselle) : Il y avait effectivement deux ou trois points tactiques à rectifier après notre début de match. Elles l’ont vite compris et mis en application, c’est la force de cette équipe. Même l’indiscipline ressentie au retour des vestiaires ne pouvait enrayer notre dynamique. On savait aussi que physiquement, nous leur étions largement supérieur au niveau athlétique. Sans parler des ondes positives envoyées par tout ce public qui nous a accompagné jusqu’ici, mais aussi ceux restés à la maison. J’ai un super groupe de filles, très intelligentes, et puis quel que soit l’âge ou le vécu, elles ont toute magnifiquement adhéré au projet et s’exprime chacune à leur manière. Cela me facilite sacrément la tâche.

Othman GACEB (entraîneur l’étoile parisienne) : On a eu un parcours particulier, puisque c’était la première saison pour la section féminine du club. Et ça s’est peut-être vu sur cette finale, où on a manqué d’habitudes et d’expérience. Je retiendrai avant tout l’aventure humaine, avec un groupe qui a été au top depuis septembre mais aussi des supporters qui nous ont suivis partout. Il y a forcément de la déception quant au match d’aujourd’hui, on n’a pas pu faire valoir ce qu’on sait faire. On manque de rythme et de vitesse en attaque et notre adversaire a été capable de jouer très vite sur grand espace. En deuxième période, on recolle petit à petit, comme on se l’était dit à la pause. On voulait revenir dans le match petit à petit, mais on a les mains qui tremblent sur les ballons importants, notamment celui pour revenir à un but. On manque d’expérience, mais c’est notre seul regret. Sinon, pour une première saison ensemble, l’aventure est dingue, et bien sûr que ça va rester avec nous pendant longtemps.

Ninon POUCH (capitaine Étoile parisienne) : Nous sommes extrêmement frustrés parce que nous avons totalement déjoué, au plus mauvais des moments. Nous avons écrasé le championnat et tous nos matchs de coupe jusqu’à aujourd’hui, mais là, plus rien. On commence bien, mais quelques grains de sable sont venus se mettre dans l’engrenage, et nous avons perdu pied. Nous n’avons pas l’habitude de voir notre jeu s’enrayer, et nous n’avons pas su y faire face. Entre des décisions que l’on ne comprend pas et des erreurs énormes en défense, nous avons dilapidé nos chances au retour des vestiaires. C’est dommage mais l’aventure n’est pas totalement belle lorsque l’on ne gagne pas. J’espère que l’on reviendra pour s’imposer. Ce n’est pas la revanche qui nous anime, mais le beau jeu.

La feuille de match de la rencontre

RÉSULTATS DES FINALES 2024

Départementale masculine : Lacanau Océhand (33) – Sainte-Gemmes-sur-Loire (49) : 30-29 (16-16)

Départementale féminine : Pagny/Moselle (54) – l’Étoile parisienne (75) : 28-24 (16-11)

Handsourd masculin : Association des Sourds de Tolosa (31) – Association sportive des Sourds de Lyon (69) : 36-35 (21-15)
Régionale masculine : Floirac Cenon (33) – Châteauneuf-en-Thymerais (28) : 37-33 (20-17)
Régionale féminine : US Beaurepaire (38) – CA Évron (53) : 17-25 (6-11)
Nationale masculine : HBC Nantes (44) – Paris SG handball (75) : 31-23 (19-13)