Dans exactement 5 semaines, s’ouvriront les Jeux de Paris 2024 et l’entrée en lice des équipes de France championnes olympiques en titre. Avec les 50 nuances de Jeux, nous désirons vous faire revivre, chaque semaine, les épopées de l’équipe de France au travers de huit olympiades, de Barcelone 92 avec la première médaille décrochée par les Bronzés de Daniel Costantini, jusqu’à Tokyo où les deux collectifs se sont parés d’or. Des histoires singulières, des anecdotes, des portraits, des coups d’arrêts aussi où pendant trois éditions (1996, 2000 et 2004), le handball français rongeait son frein pour mieux briller à Pékin et à Tokyo, en passant par Londres et Rio. 45e épisode avec « Le compte est bon »

TOKYO 2020
Le compte est bon

C’est passé totalement inaperçu. Dimanche 1er août 2021. Dernier match de la phase préliminaire au Yoyogi National Gymnasium de Tokyo. Le speaker appelle d’abord les Norvégiens. Puis des Français d’ores et déjà assurés de la première place. N° 10 : Dika Mem ; N° 11 : Nicolas Tournat. N° 12 : Vincent Gérard. N° 13 : Nikola Karabatic. L’aîné de la fratrie ne le sait sans doute pas mais ce match a une autre forme d’importance. En pénétrant le parquet japonais, le gamin de Nís devient le premier handballeur au monde à disputer 36 rencontres olympiques. Andrej Lavrov détenait le précédent record (35) depuis la médaille de bronze d’Athènes.

Le soir de la finale, Michaël Guigou dépassera lui aussi le gardien russe en participant à une 36e et ultime joute. Nikola Karabatic s’est quant à lui déjà envolé. 39 matches aux Jeux. 7 à Athènes ; 8 à Pékin ; 8 à Londres ; 8 à Rio et 8 à Tokyo. Ils ne sont que dix à avoir atteint ou dépassé la barre des trente rencontres. Karabatic, Guigou et Lavrov, mais également d’autres joueurs français, Thierry Omeyer (32), Daniel Narcisse (32), Guillaume Gille (32), Didier Dinart (32), Luc Abalo (32, Bertrand Gille (30), et aussi le Coréen Yoon Kyung-Shin (30).

Ce soir-là dans Tokyo la feutrée, Nikola Karabatic décroche surtout une troisième médaille d’or et rejoint, une fois encore, le vétéran de Krasnodar, le premier triple-champion olympique, performance d’autant plus remarquable qu’elle a été réalisée sous trois bannières différentes : URSS (1998) ; CEI (1992) ; Russie (2000). Les complices Michaël Guigou et Luc Abalo partagent ce même palmarès.

Ces Jeux finissent d’installer le meneur des Bleus dans la légende. à Tokyo, Nikola Karabatic intègre le prestigieux « club des cinq », aux côtés, donc, de Yoon Kyung-Shin, Andrej Lavrov, Michaël Guigou et de la Coréenne Oh Seong-Ok, les cinq athlètes à avoir participé à cinq éditions des Jeux olympiques. Il serait donc le premier handballeur à s’afficher lors de six olympiades si Guillaume Gille fait appel à ses services…

Il est pourtant une statistique qui risque bien de lui échapper. Ses quatre buts en demi-finale face à l’Égypte lui ont permis d’atteindre un total de 129 buts et de dépasser Yoon Kyung-Shin (127). Il en totalise 131 après la finale, mais Mikkel Hansen conserve un avantage qu’il sera compliqué de lui contester. Le Danois a inscrit 165 buts, dont 61 pour cette seule édition japonaise, et devrait avoir quelques occasions de porter ce total au-delà du raisonnable sur le parquet lillois.