Avec ses cinq buts en autant de tentatives, Aymeric Minne a été un des joueurs prépondérants pour l’équipe de France face à l’Egypte, mardi soir en quart de finale du Mondial IHF 2025 (34-33). Le Nantais attend désormais de pied ferme la confrontation avec la Croatie en demi-finale, prévue pour jeudi soir à Zagreb.

Comment digère-t-on une rencontre comme le quart de finale face à l’Egypte de mardi soir ?

Je n’ai pas beaucoup dormi, ça a été compliqué. J’avais plein d’images dans la tête au moment de m’endormir, compliqué de se rendormir quand on se réveille aussi, donc la nuit a été assez courte. Je suis content de ma rentrée, d’avoir apporté cette vitesse là, ce jeu de transition qui me caractérise plutôt bien, et d’avoir été en réussite. J’ai essayé de répondre présent et d’amener ce que je sais faire.

On a l’impression que tu te libères de plus en plus sur cette compétition…

On a eu des matchs un peu bizarres depuis le début, l’écart était fait quand je rentrais sur le terrain. En tant que demi-centre, c’est compliqué de mettre tout le monde dans son match, dans sa compétition, d’équilibrer les tactiques qu’on annonce. Sur un match couperet comme hier soir, je ne me prends pas autant la tête, j’essaye d’apporter ce qu’il faut pour gagner le match. En fonction de l’adversaire, j’essaye d’annoncer ce qui peut marcher le mieux, pour marquer sur chaque action. Je prépare les matchs de plus en plus minutieusement au fil du temps. Depuis cette année, je planifie un peu les trois premières actions que je vais jouer sur attaque placée. Ca me libère d’un poids mentalement, d’une charge mentale, ça fait que je n’ai pas besoin de réfléchir sur le terrain. Je sais à peu près avec qui je vais rentrer, qui je vais avoir à côté et en face, c’est bien de savoir ce que je vais faire avant même de renter sur le terrain. Par exemple, j’avais regardé deux matchs de l’Egypte dans l’après-midi de mardi, un la veille. Sur la première action du match, le petit glissé avec Ludovic (Fabregas) a bien marché. J’en parle pas forcément avant avec les autres, j’essaye de faire le schéma dans ma tête, après je l’annonce une fois sur le terrain. Quand ça marche c’est satisfaisant. Ce sont des trucs tout bêtes, il n’y a pas besoin d’aller au duel, quand on arrive à mettre des buts sur des petits enclenchements, ça fait toujours du bien.

Quels souvenirs as-tu des matchs que la France a disputé par le passé face à la Croatie ?

Avant de venir, dans l’avion qui nous amenait à Zagreb, j’ai regardé le documentaire beIN et le fameux épisode du France-Croatie de 2009. Forcément, on y pense. La salle va être un gros chaudron qui va pousser contre nous. J’avais regardé le match à l’époque, j’avais onze ou douze ans, avec mon frère chez mes parents. En même temps on faisait un goal à goal entre nos deux chambres et on regardait à moitié le match. Ce match est devenu mythique, avec la photo entre Ivano Balic et Nikola Karabatic. À une époque, avec Balic et sa phrase où il dit que le hand se joue à sept et que c’est toujours la France qui gagne, il y avait beaucoup de France – Croatie. Ce sont quand même des matchs mythiques de l’histoire de notre sport.