Les filles de l’équipe de France repartent de Vienne les mains vides. Après avoir été éliminées en demi-finale vendredi, elles se sont inclinées lors de la petite finale face à la Hongrie ce dimanche (24-25). Dans un match longtemps indécis, elles ont souvent été menées au score, avant de revenir dans les dix dernières minutes, mais de rater l’action de l’égalisation dans les dix dernières secondes. Laissant un goût amer aux championnes du monde, comme à l’ossue de l’EHF EURO 2022.
Le sept de départ : Pour ce dernier match de l’EHF EURO 2024, Sébastien Gardillou choisit d’aligner trois gardiennes sur la feuille de match, alors qu’Alicia Toublanc, Clarisse Mairot et les deux soeurs Lassource, Coralie et Déborah, prennent place en tribune. Le sept de départ est le même que lors de la demi-finale de vendredi : Laura Glauser dans les buts, Chloé Valentini et Lucie Granier dans les ailes, Pauletta Foppa au pivot, et une base arrière avec Estelle Nze Minko, Tamara Horacek et Laura Flippes.
Dix bonnes minutes, avant les premières difficultés
Pour ce dernier match de l’EHF EURO 2024, les filles de Sébastien Gardillou évoluent en tenue blanche, la Hongrie évoluant officiellement à domicile. Et d’ailleurs, le bruit des fans hongrois est assourdissant au moment où les Françaises donnent le coup d’envoi de la rencontre. Estelle Nze Minko offre d’entrée une belle passe à l’intérieur où Pauletta Foppa, même chahutée, ouvre le score. La capitaine offre d’ailleurs un superbe décalage à Chloé Valentini après la première parade de Laura Glauser, mais Chloé Valentini voit son lob arrêté. Kuczora en profite pour égaliser. Après un missile de Klujber, Estelle Nze Minko profite de l’engagement rapide pour égaliser. La capitaine tente de capitaliser mais elle est punie d’un marcher, heureusement Laura Glauser détourne le tir de Klujber (2-2, 5′). Après Chloé Valentini, Zsofi Szemerey met en échec une deuxième Messine, Laura Flippes, sur une belle parade à six mètres. Les deux équipes peinent offensivement en ce début de match, mais Kuczora et Nze Minko ne se posent pas de questions. La première transperce Laura Glauser en appui, la seconde lui répond avec un nouvel engagement rapide. Glauser, encore, s’impose face à Szollosi, avant que Lucie Granier ne remette les Tricolores devant sur la montée de balle suivante. C’est l’heure de la première rotation, avec l’entrée d’Orlane Kanor à la place de Nze Minko. L’arrière gauche est tout prêt de se signaler d’entrée, mais son tir est contré puis arrêté par la gardienne magyare. Mais Glauser continue son festival avec un cinquième arrêt, avec que Flippes ne donne deux buts d’avance aux Bleues pour la première fois de la soirée (5-3, 10′). Le sélectionneur hongrois pose son premier temps-mort de l’après-midi et tout de suite, ses joueuses trouvent la solution, que Klujber convertit sur pénalty. Les Hongroises sont sur une bonne période, les Françaises dans une moins bonne, à l’image de Lucie Granier en échec au shoot, tandis que les Hongroises égalisent. Laura Flippes, quelques instants plus tard, et les deux gardiennes se mettent en évidence : Glauser face à Klujber et Szemerey face à Coatanea, fraichement entrée en jeu. C’est finalement les Hongroises qui prennent la tête, alors qu’Estelle Nze Minko et Grâce Zaadi font leur retour sur le terrain. Laura Flippes, lancée à toute berzingue vers les six mètres, remet tout le monde à égalité (6-6, 15′).
Glauser et Foppa tiennent la baraque
Les deux équipes multiplient les pertes de balle, jouant peut-être parfois trop vite. Une chose est sûre, peu importe la physionomie du match : Laura Glauser est bien présente. Elle met au supplice les tireuses adverses, et réalise son septième arrêt en dix-sept minutes face à Gyori-Lukacs. Après avoir expédié son deuxième tir en tribunes, Pauline Coatanea est remplacée, avant que Szollosi ne remette la Hongrie devant au score un court instant, puisque Foppa égalise cinq secondes plus tard (7-7, 20′). Les erreurs techniques se multiplient côté blanc. Estelle Nze Minko et Lucie Granier ne se comprennent pas, et Kuczora en profite, par deux fois. La Hongrie mène de deux buts et vendange même un ballon de +3. Sébastien Gardillou pose son premier temps-mort. Léna Grandveau rentre sur le poste d’arrière droit alors que Chloé Valentini fait son retour. Mais la combinaison n’aboutit pas, Tamara Horacek n’arrivant pas à trouver le cadre. Pas plus qu’Oriane Ondono, en échec face à Szemerey. Blessée, Lucie Granier est obligée de laisser sa place, alors qu’Oriane Ondono écope de la première sanction pour deux minutes de la soirée. Glauser a beau multiplier les arrêts, elle ne peut rien face à Szollosi, qui met la Hongrie à +3 (7-10, 25′). Il faut un miracle pour que Foppa récupère le rebond après un tir arrêté d’Estelle Nze Minko. La pivot va chercher un pénalty que convertit Sarah Bouktit. Mieux, elle gratte un ballon en défense et Nze Minko convertit la contre-attaque pour ramener les championnes du monde à un but. Bouktit, encore elle, convertir son second deux minutes de suite sur l’action suivante, mais Nze Minko, sur une nouvelle contre-attaque, manque l’égalisation en envoyant le ballon au-dessus de la cage adverse. Après un but de Csikos, Foppa va chercher un nouveau pénalty, que Grâce Zaadi Deuna ne rate pas. Valentini ne rate pas non plus, et après un dernier contre de Tamara Horacek face à Klujber, la France est menée d’un but à la pause (12-13, MT).
Un long mano à mano
C’est le sept de départ qui est sur le terrain alors que la deuxième période reprend, avec la Hongrie en attaque. Et les Hongroises trouvent immédiatement la faille sur l’aile droite, mais Estelle Nze Minko répond sur un énième engagement rapide. La défense française semble un peu en dedans. Tamara Horacek n’arrive pas à neutraliser Kuczora qui décale Klujber, qui marque. Alors que Pauletta Foppa est punie d’un passage en zone sur une tentative de kung-fu, Kuczora trompe une nouvelle fois Glauser, et la Hongrie mène de trois buts. C’est à l’expérience que Grâce Zaadi Deuna profite du bloc de Foppa pour garder les Bleues dans le match (14-16, 35′). Glauser, après cinq minutes sans parade, se remet dans le sens de la marche avec une belle sortie face à Gyori-Lukacz. Mais deux nouvelles pertes de balle empêche les Bleues de recoller encore plus dans un premier temps. C’est finalement sur une montée de balle de Foppa qu’elles reviennent à un but. C’est grâce à la même recette que les Bleues continuent à croire à la médaille de bronze, notamment avec les arrêts de Laura Glauser. Et c’est sur un tir longue distance qu’Orlane Kanor égalise, avant Laura Flippes ne soit exclue pour deux minutes (16-16, 41′). Sur le pénalty suivant, Katrin Klujber trompe Glauser, comme l’a fait sept fois lors de la rencontre entre les deux équipes au tour principal. L’attaque tricolore continue à s’embourber dans la défense adverse et à perdre des ballons, mais heureusement pour les Bleues, leurs adversaires ne tuent pas le match. Sentant que la situation ne tient pas à grand-chose, Sébastien Gardillou prend un temps-mort. Et c’est une réussite puisque Lena Grandveau égalise immédiatement avant que Klujber tire à côté. Mais le ballon pour passer devant est de nouveau gaspillé par un mauvais bloc. Et Klujber ne laisse pas passer une deuxième occasion, avant que Foppa n’égalise une nouvelle fois (18-18, 45′).
Deux dernières actions qui font tourner la rencontre
Le dernier quart d’heure commence par un nouveau pénalty réussi par Klujber, cette fois face à Hatadou Sako, entrée pour l’occasion. Foppa en provoque un elle aussi, mais Grâce Zaadi Deuna est en échec, son tir trop mou étant détourné par Szemerey. Comme un symbole, la demi-centre se rattrape par une percée rageuse sur l’action suivante, provoquant un temps-mort adverse. La minute de break est bien utilisée par les Françaises, qui récupèrent le ballon au bout de quelques secondes. En contraste, c’est au bout du jeu passif que Lucie Granier, décalée par Laura Flippes, égalise (20-20, 50′). C’est une autre ailière, Chloé Valentini, qui se met en valeur quelques instants plus tard, alors que Hatadou Sako est arrivée dans la cage. Et Grâce Zaadi Deuna, plus rageuse que jamais, redonne l’avantage aux Bleues à six mètres. La fin de match s’annonce comme un long mano à mano, après que Klujber ait trompé Floriane André, une nouvelle fois sur pénalty. Dès que Lucie Granier se fait arrêter par Szemerey, Petra Simon trompe Sako. Et quand Nze Minko voit son tir stoppé, la Hongrie perd le ballon sur l’action suivante (22-23, 55′). Et après que Bordas ait été exclue pour deux minutes, Lucie Granier remet tout le monde d’aplomb avec quatre minutes à disputer. C’est encore la gauchère qui gratte un ballon en défense. Mais Foppa rate la cage vide, et Chloé Valentini ne convertit pas sa tentative de l’aile. Klujber est décidément inarrêtable au pénalty, mais Valentini se rattrape bien sur son tir suivant. Les deux dernières minutes sont des plus tendues. Gyori-Lukacs hérite d’une situation improbable et ne tremble pas à l’heure de battre Sako, forçant Sébastien Gardillou à prendre un dernier temps-mort. Laura Flippes est punie d’un dernier passage en force, la Hongrie pose son dernier temps-mort et peut célébrer sa médaille de bronze quelques instants plus tard (24-25, FM).
Statistiques
France – Hongrie : 24-25 (12-13)
Stadthalle, Vienne – 7754 spectateurs
Arbitres : Mrs Igor et Alexei Covalciuc (ROU)
France
Entraîneur : Sébastien Gardillou
Gardiennes : Glauser (11 arrêts / 30 tirs dont 0/3 pén), André (0 arrêt / 1 tir dont 0/1 pén), Sako (0 arrêt / 5 tirs dont 0/1 pén) – Coatanea (0/2), Valentini (3/6), Zaadi Deuna (4/5 dont 1/2 pén), Flippes (2/3), O. Kanor (1/2), Horacek (0/2), Foppa (4/5), Nze Minko (4/7), Ondono (0/1), Granier (3/5), Bouktit (2/2 dont 2/2 pén), Grandveau (1/1), Dupuis
Exclusions temporaires : Ondono (23′), Flippes (41′, 51′)
Hongrie :
Entraineur : Vlagyimir Golovin
Gardiennes : Szemerey (13 arrêts / 36 tirs dont 1/3 pén), Janurik (0 arrêt / 1 tir dont 0/1 pén) – Fuzi-Tovizi (0/2), Csikos (2/2), Szollosi-Schatzl (2/4), Marton (1/1), Papp, Pasztor, Toth, Vamos (0/1), Klujber (9/14 dont 5/5 pén), Faluvegi, Bordas, Kuczora (5/8), Gyori-Lukacs (5/8), Simon (1/2)
Exclusions temporaires : Bordas (55′)
DÉCLARATIONS
Sébastien Gardillou : Je suis super fier de mes joueuses, on perd cette petite finale pour la troisième place au bout d’une année civile où elles ont investi énormément, avec un rythme de fou…Qu’est-ce que vous voulez que je dise de plus ? Ce soir encore, ça se joue à pas grand-chose. On nous avait dit qu’on s’était fait enfoncer par le Danemark, par Hansen. Là ce soir, on prend 25 buts, ce qui se rapproche de ce que je vise pour cette équipe. Evidemment, on rate des tirs, c’est une difficulté identifiée, et ce soir encore on en est difficulté. Mais il y a 1% de différence entre les deux équipes, ce 1%, c’est un but. On se dit que ça se joue à rien. Elles ont de la réussite aussi, ce dernier but où Tamara essaye de gratter le ballon, ça peut finir complètement différemment et la tonalité de la compétition n’aurait pas été la même. Encore une fois, je suis fier de ce qu’on a fait collectivement et j’espère qu’on aura d’autres occasions d’aller chercher des médailles.
Grâce Zaadi Deuna : Ma sensation ? Je suis hyper déçue, j’ai l’impression qu’on répète exactement les mêmes erreurs que vendredi. Ce qui me déçoit encore plus, c’est ce qu on a mis en termes d’énergie. Par moments, on arrive à en mettre un peu, à trouver des solutions. Mais sinon…Émotionnellement, ça a été compliqué mais j’ai la sensation que physiquement, on pouvait faire mieux. C’est ce qui rend le truc encore plus compliqué à digérer. Personnellement, je n’avais pas pensé à 2022. On est deux ans plus tard, nouvelle équipe, autre compétition. Mais quand on y pense…Je suis dégoûtée. On a galéré à trouver des solutions, elles en ont trouvé plus facilement, elles nous ont trouvé en nous transperçant. Il faut absolument qu’on soit plus efficaces pour arriver à gagner ces matchs là. Ce qui rend la défaite en pire, là où je nous en veux, c’est qu’on sort en se disant qu’on en avait encore sous le pied. Si tu sors en étant crevée, et que tu perds, c’est le jeu…J’aurais franchement préféré ça. Là on avait le feeling qu’on était bien physiquement et ça fait mal. C’est tellement frustrant. J’espère que ce qu’on vit là, la déception, la frustration, ça va nous nourrir pour le futur. J’aurais aimé qu’on finisse sur une autre note, mais il faut se servir de cet échec. Rien n’arrive par hasard, il faut bosser, regarder ce qui n’a pas été, et avancer. Mais là, tout de suite, ça fait vraiment mal.
Lucie Granier : Ca fait chier, ça fait chier de ouf, même…On y a cru, on n’était pas loin, ça se joue à pas grand-chose. Je retiens qu’on s’est battu, qu’on a eu la gnaque. On a abordé cette petite finale avec toute l’humilité, avec la pleine conscience de ce qu’on avait manqué contre le Danemark. On a tout donné pour ne pas faire les mêmes erreurs, mais quand on voit le match, c’est douloureux. On rate des tirs ouverts, on rate quelques trucs en défense, des pertes de balle. Et avec l’atmosphère de la salle qui les a poussées, on se retrouve à courir derrière et on ne passe jamais devant.
Pauline Coatanea : J’ai l’impression qu’on a jamais trop réussi à mettre notre rythme, ce qui est notre force. Elles ont joué à leur main, elles ont pas forcément accéléré et on n’a pas beaucoup réussi à courir. C’est dur, cette défaite, parce ça se joue à peu. Il y a encore cette dernière action, entre le coup de sifflet contre nous et Tamara qui manque de la récupérer. On a eu beaucoup de difficulté au shoot et je pense que c’est ce qui fait la différence. Le sentiment est assez similaire à celui de 2022. On avait à coeur de ne pas le refaire, mais au final, on n’a pas réussi. C’est la loi du sport de haut niveau. Je veux quand même retenir les très bonnes choses collectives qu’on a faite, on est dans la bonne direction.
LA LISTE des joueuses
Gardiennes : Floriane ANDRÉ (Brest Bretagne Handball) – Catherine GABRIEL (Debreceni Vasutas Sport Club) – Laura GLAUSER (FTC Rail Cargo) – Hatadou SAKO (Gyor Audi ETO KC)
Ailières gauches : Marine DUPUIS (OGC Nice Côte d’Azur) – Coralie LASSOURCE (Brest Bretagne Handball) – Chloé VALENTINI (Metz Handball)
Arrières gauches : Orlane KANOR (FTC Rail Cargo) – Clarisse MAIROT (Brest Bretagne Handball) – Estelle NZE-MINKO (c.) (Györ Audi ETO KC)
Demi-centres : Tamara HORACEK (RK Krim) – Grace ZAADI DEUNA (RK Krim)
Pivots : Sarah BOUKTIT (Metz Handball) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne Handball) – Oriane ONDONO (Brest Bretagne Handball)
Arrières droites : Laura FLIPPES (Metz Handball) – Léna GRANDVEAU (Metz Handball) – Déborah LASSOURCE (BVB Dortmund)
Ailières droites : Pauline COATANEA (Brest Bretagne Handball) – Lucie GRANIER (Metz Handball) – Alicia TOUBLANC (S.C.M. Ramnicu Valcea)
LE STAFF
Sélectionneur : Sébastien GARDILLOU / Adjoints : David BURGUIN, Amandine LEYNAUD / Entraîneur :Franck PROUFF / Préparation physique : Clément LAMBERT / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Cesare COCUZZA, Julien KAMM, Stéphane ROBIN / Analyste vidéo : Lucile BRUXELLES / Psychologue : Pascal NIGGEL / Responsable administrative et logistique des équipes de France : Aurélie HARROUET / Intendant : Guillaume SIMON / Communication et relation médias : Diane PROUHET / DTN : Pascal BOURGEAIS / Chef de délégation : Rémy LÉVY
PROGRAMME ET RÉSULTATS de l’EHF EURO 2024
Mercredi 28 novembre au dimanche 15 décembre 2024 : EHF EURO 2024
[Autriche, Hongrie, Suisse]
-> Tour préliminaire à Bâle (Suisse)
– France vs. Pologne : 34-22 (18-10)
– France vs. Espagne : 24-22 (10-11)
– Portugal vs. France : 16-28 (8-16)
-> Tour principal à Debrecen (Hongrie)
– France vs Roumanie : 30-25 (12-9)
– France vs Monténégro, 31-23 (15-11)
– France vs Suède, 31-27 (19-13)
– France vs Hongrie, 30-27 (13-13)
-> Dernier carré à Vienne
– France vs Danemark, 22-24 (11-13)
– France vs Hongrie, 24-25 (12-13)