Après avoir nettement dominé la Pologne jeudi (34-22), l’équipe de France a du s’arracher face à l’Espagne (24-22). Menées de trois buts au milieu de la seconde période, les joueuses de Sébastien Gardillou ont retourné la situation dans le dernier quart d’heure en s’appuyant sur la défense et les arrêts de Hatadou Sako. Désormais qualifiées pour le tour principal, les Françaises tenteront la passe de trois face au Portugal lundi soir (20h30, en direct sur beIN Sports).

Le sept de départ : Comme pour le premier match face à la Pologne, Sébastien Gardillou choisit de laisser en tribunes Floriane André, Alicia Toublanc et Déborah Lassource. Et pour ne rien changer, le sélectionneur reconduit le sept majeur qui avait débuté jeudi : Laura Glauser est dans la cage, Pauletta Foppa au poste de pivot, Chloé Valentini et Lucie Granier dans les ailes. Sur la base arrière, on retrouve Estelle Nze Minko, Tamara Horacek et Laura Flippes.

Mano à mano en début de match

Malgré la concurrence du club de football du FC Bâle qui joue de l’autre côté de la rue, les tribunes sont bien remplies alors que la France et l’Espagne font leur entrée sur le terrain. Les Françaises, toutes de blanc vêtues, sont soutenues à Bâle par de nombreux supporters, qui ont effectué le court déplacement, et donnent le coup d’envoi de la rencontre. Tamara Horacek, d’un tir en appui bien placé, ouvre le score sur la première action et Estelle Nze Minko manque de doubler la mise tout de suite après, ne trouvant que le poteau. Après que les Espagnoles aient égalisé sur pénalty, Nze Minko est sanctionnée d’un passage en force sur l’action suivante, mais Laura Glauser veille. La gardienne sort le pénalty de Vegue avant que Foppa n’inscrive le deuxième but tricolore (2-2, 5′). L’envie est bien présente côté bleu, mais il y a parfois un peu de précipitation. Nze Minko perd une deuxième fois le ballon, mais cela n’empêche pas ses coéquipières de faire le spectacle. Le kung-fu conclu par Chloé Valentini provoque les premiers « Allez les Bleues ! » en tribunes. Les deux équipes se rendent coup pour coup dans ce premier quart d’heure. Horacek trouve le poteau ? Vegue l’imite sur l’action suivante. Les Espagnoles interrompent une contre-attaque ? Laura Glauser s’impose seule à six mètres. Orlane Kanor fait son entrée à la dixième minute, alors que So Delgado donne deux buts d’avance à l’Espagne (3-5, 10′). Après le premier réussi par Tamara Horacek, le staff tricolore continue les rotations, avec l’entrée de Grâce Zaadi Deuna à la mène, qui se signe tout de suite avec un superbe but, avant de lâcher une passe décisive à Chloé Valentini, seule à la zone. Elle réédite presque avec Lucie Granier, mais la gauchère trouve Wiggins face à elle (6-6, 15′).

Les Françaises ne trouvent pas la bonne carburation

Dans un match âpre mais plaisant, aucune des deux équipes n’arrive à prendre le dessus. Et quand Chloé Valentini marque sur contre-attaque, c’est aussi grâce à un nouveau sauvetage XXL de Laura Glauser. Mais la gardienne lorraine ne peut rien sur le tir décroisé de Perez, qui égalise, forçant Sébastian Gardillou à poser son premier temps-mort de la soirée. Il choisir de lancer Clarisse Mairot à la place de Kanor, mais c’est Lucie Granier qui trouve la solution à l’opposé, entre les jambes de Wiggins. C’est au tour de Sarah Bouktit de fouler le parquet de la St Jakobshalle, et la Messine file un coup de main à Laura Glauser face à So Delgado. Mais les Bleues se précipitent, perdent le ballon et restent une longueur devant (8-7, 20′). Elles ont bien le ballon de +2, mais les arbitres sanctionnent Grâce Zaadi d’un passage en force peu évident. Mais la demi-centre se venge sur l’action suivante, avec un lob dont elle a le secret. A huit minutes de la mi-temps, vient le temps de faire tourner sur les ailes, avec Coralie Lassource et Pauline Coatanea qui font leur entrée, avant Léna Grandveau sur l’action suivante. Sébastien Gardillou multiplie les changements, sans arriver à mettre son équipe véritablement dans le bon sens. Même la capitaine Estelle Nze Minko est en échec, seule à six mètres, et il faut le cinquième arrêt de Laura Glauser pour éviter à l’Espagne de prendre deux longueurs d’avance (9-10, 25′). Grandveau, sur l’action suivante, prend l’intervalle extérieur pour aller égaliser alors que la France passe désormais en défense 1-5. Cette alternative ennuie les Espagnoles mais ne les empêche pas de marquer, à l’image d’un nouveau but plein de réussite de So Delgado, qui écope de deux minutes dans la foulée, pour une faute au visage de Grandveau. Mais les Bleues n’en profitent pas, avec une capitaine une nouvelle fois en échec à six mètres. Et Orlane Kanor ne fait pas mieux, avec un tir contré. Et si la barre repousse le shoot de Carmen Campos, à la pause, ce sont bien les Espagnoles qui sont en tête (10-11, MT).

Les Françaises dans les cordes

Laura Glauser est toujours dans la cage alors que la deuxième période reprend, avec Grâce Zaadi et Orlane Kanor comme seules non-titulaires côté français. La Guadeloupéenne gratte tout de suite un ballon, mais Laura Flippes le perd sur l’action suivante. So Delgado poursuit son festival et provoque les deux minutes de Grâce Zaadi, heureusement, Laura Glauser veille. Mais la gardienne ne peut pas tout faire, et une perte de balle de Grandveau est punie par un but dans la cage vide. L’Espagne prend deux longueurs d’avance et même trois, après un tir au-dessus de Grandveau. Il faut une percée de Laura Flippes pour que la France inscrive son premier but du second acte (11-13, 35′). C’est une autre gauchère qui l’imite quelques secondes plus tard, avec un lob de Lucie Granier, avant qu’une bonne défense de Pauletta Foppa ne permette à Chloé Valentini d’égaliser. Mais les Bleues ne sont tout de même pas sorties d’affaire et chaque perte de balle est punie. So Delgado marque deux fois d’affilée malgré la défense étagée, et Laura Glauser n’est pas vraiment aidée par sa défense. Un tir de loin d’Orlane Kanor fait se lever la salle et ramène les Bleues à un but, avant que Laura Flippes n’égalise (16-16, 40′). Alors que les Tricolores ont la balle de l’égalisation, Clarisse Mairot – repositionnée sur le poste d’arrière droit – la laisse échapper. Mais la néophyte se rattrape sur l’action suivante en provoquant un passage en force. Au bout de quatre minutes sans prendre de but, Orlane Ondono met les Bleues devant, pour la première fois depuis la vingtième minute. Lucie Granier écope de deux minutes, Hatadou Sako ne peut pas sortir le pénalty et les deux équipes sont à égalité à quinze minutes de la fin (17-17, 45′).

Hatadou Sako et la défense héroïques

Mais Sako se met immédiatement dans le bain avec un bel arrêt à six mètres pour empêcher l’Espagne de repasser devant, et Laura Flippes glisse un joli lob. Mais c’est surtout Hatadou Sako qui fait la différence, avec un nouvel arrêt en infériorité numérique. Tamara Horacek rate le coche en tirant à côté et l’Espagne pose un deuxième temps-mort. Mais malgré la récupération de balle de Clarisse Mairot, Estelle Nze Minko voit un nouveau ballon de +2 détourné par la gardienne ibérique. Mais Tamara Horacek prend ses responsabilités et passe finalement la balle du +2 sur pénalty (19-17, 50′). C’est encore elle qui vient enfoncer la défense adverse à neuf mètres, avant de voler un ballon sur la défense suivante. Pauline Coatanea ne tremble pas et met la France trois longueurs devant pour la première fois de la soirée en contre-attaque. Ce qui n’empêche pas les Espagnoles de se battre et de rester dans la course. Mais, comme souvent, les gardiennes françaises montent la garde. Et Sako, toujours elle, sort le pénalty de Carmen Campos avant de s’imposer sur un tir d’aile. Chloé Valentini, dans un trou de souris, redonne trois buts d’avance aux Blanches (22-19, 55′). Alors que les Espagnoles plient l’échine, les Françaises leur enfoncent la tête sous l’eau. Elles défendent fort, récupèrent des ballons, et il s’en faut d’un cheveu pour que Laura Flippes passe le +4. Et si Grandveau trouve la faille de loin, il était écrit que le match serait serré jusqu’au bout. Tamara Horacek est exclue pour deux minutes et l’Espagne repart dans le sens de la marche après un temps-mort, avec un beau but de Vegue. Si Sébastien Gardillou prend lui aussi une minute pour rameuter ses troupes, Grâce Zaadi rate la cible. Immédiatement, les Espagnoles recollent à une longueur, alors que le public suisse prend fait et cause pour les championnes du monde. C’est finalement Grâce Zaadi qui va délivrer tout le monde, en convertissant le pénalty obtenu par Pauletta Foppa. Une dernière défense acharnée, et les Bleues peuvent célébrer. Elles sont qualifiées pour le tour principal, et assurées de partir à Debrecen avec deux points, avant le dernier match face au Portugal (24-22, FM)

Statistiques

France – Espagne : 24-22 (10-11)
St Jakobshalle, Bâle –  2600 spectateurs
Arbitres : Mmes G. Merisi et A. Pepe (ITA)


France 
Entraîneur :
Sébastien Gardillou
Gardiennes : Glauser (7 arrêts / 19 tirs dont 1/2 pén), Sako (5 arrêts / 10 tirs dont 1/2 pén) – Coatanea (1/1), Mairot, Valentini (6/6), C. Lassource, Zaadi Deuna (3/4 dont 1/1 pén), Flippes (3/5), O. Kanor (1/3), Horacek (4/8 dont 2/2 pén), Foppa (1/1), Nze Minko (0/4), Ondono (1/1), Granier (2/3), Bouktit, Grandveau (2/3)
Exclusions temporaires : Zaadi Deuna (32′), Granier (44′), Horacek (57′)


Espagne :

Entraineur : Ambros Martin

Gardiennes : Wiggins (5 arrêts / 20 tirs dont 0/1 pén), Morales (2 arrêts / 11 tirs dont 0/2 pén) – Campos (4/6 dont 1/2 pén), Cesareo (0/1), Vegue (2/5 dont 1/2 pén), Guttierrez (0/3), Somaza, Arcos (1/2), So Delgado-Pinto (9/13), Gassama, Bernabe, Perez (1/3), Prieto, Erauskin (3/3), Tachptchet, Agullo (2/3)

Exclusions temporaires : So Delgado (28′), Tchaptchet (49′), Cesareo (59′)

DÉCLARATIONS

Sébastien Gardillou : Je suis satisfait, mais je ne suis pas content. Je suis content de la victoire, du comportement mais moins de la gestion des joueuses. Les objectifs sont atteints, les filles sortent du terrain avec le sourire, elles ont bien protégé leur gardienne. Le but était d’arriver au tour principal avec le maximum de points, et c’est chose faite. Après, c’est vrai que je me suis époumoné un peu plus que d’habitude. Forcément, j’étais un peu inquiet à -3, ça ne me fait pas plaisir, mais j’ai confiance en ce groupe, confiance en ses ressources, et on a su tourner une situation compliquée en une situation favorable. Si je dois me satisfaire de quelque chose, c’est évidemment le secteur défensif, on a aussi eu des gardiennes performantes, contrairement à ce qu’on a pu voir en préparation. On commence bien, on a quelques erreurs qui font tourner le rapport de force, mais on le récupère en deuxième grâce à notre défense. Les joueuses ont été concernées, comme elles le sont depuis le début que je le connais. Maintenant, on va aborder le match contre le Portugal comme on a abordé le précédent, avec des cadres qui commencent, et dix-neuf filles qui poussent pour aller gagner la rencontre, c’est aussi simple que ça.

Clarisse Mairot : On voulait la victoire, on l’a et on est plutôt contente de la victoire, même si ça a été difficile, stressant pour tout le monde, parce que ça a été ric-rac jusqu’au bout. On est satisfaites de ce qu’on a produit. On avait décidé de laisser So Delgado s’exprimer tant qu’on était en mesure de gérer les autres. C’est ce qu’on a réussi à faire, surtout au fur et à mesure que le match avançait. Après, même si le match contre le Portugal n’a pas d’intérêt, on va le prendre au sérieux, pas à la légère. Il faut l’utiliser comme un match de travail, engranger de l’expérience et du vécu collectif. On accumule de la confiance quand on gagne, donc hors de question de faire autre chose. Ca va forcément nous servir pour la suite.

Laura Flippes : On a rempli l’objectif de se qualifier pour le tour principal, en plus on partira avec des points, donc c’est tout bon pour nous. On a été en difficulté en première période, même en deuxième pendant longtemps, mais on a réussi à les battre. C’est bien de montrer que même quand on galère, on est capable d’arracher une victoire. Alors on ne joue pas notre meilleur handball, on est lucide, mais on arrive à quand même gagner. En plus, tout le monde a pu participer, c’est une des forces de l’équipe de France. Ce n’est pas seulement sept filles, mais dix-neuf et c’est utile sur plein de choses. Ca le sera aussi au tour principal, où on va jouer deux matchs d’affilée à un moment.

Grâce Zaadi Deuna : L’Espagne, c’est vraiment un style qui nous embête, elles ont So Delgado mais aussi plein de joueuses qui aiment le duel et qui savent sortir les ballons. A la différence du match de préparation, on a fait preuve d’orgueil, on a mis de l’agressivité pour les arrêter. En plus, Hatadou fait des arrêts importants dans le money-time. On est content de sortir avec les deux points, on va jouer le Portugal à fond même si on est déjà qualifiées, histoire d’arriver au tour principal avec de bonnes sensations. Si on gagne, on sera forcément dans de meilleures dispositions pour la suite. On sait qu’il y aura un enchainement pas simple derrière, que le niveau va encore monter, et si on veut avoir le maximum de chances d’aller loin, il va falloir prendre tous les matchs au sérieux.

LA LISTE des joueuses

Gardiennes :  Floriane ANDRÉ (Brest Bretagne Handball) – Catherine GABRIEL (Debreceni Vasutas Sport Club) – Laura GLAUSER (FTC Rail Cargo) – Hatadou SAKO (Gyor Audi ETO KC)
Ailières gauches : Marine DUPUIS (OGC Nice Côte d’Azur) – Coralie LASSOURCE (Brest Bretagne Handball) – Chloé VALENTINI (Metz Handball)
Arrières gauches : Orlane KANOR (FTC Rail Cargo) – Clarisse MAIROT (Brest Bretagne Handball) – Estelle NZE-MINKO (c.) (Györ Audi ETO KC)
Demi-centres : Tamara HORACEK (RK Krim) – Grace ZAADI DEUNA (RK Krim)
Pivots : Sarah BOUKTIT (Metz Handball) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne Handball) – Oriane ONDONO (Brest Bretagne Handball)

Arrières droites : Laura FLIPPES (Metz Handball) – Léna GRANDVEAU (Metz Handball) – Déborah LASSOURCE (BVB Dortmund)

Ailières droites : Pauline COATANEA (Brest Bretagne Handball) – Lucie GRANIER (Metz Handball) – Alicia TOUBLANC (S.C.M. Ramnicu Valcea)

LE STAFF

Sélectionneur : Sébastien GARDILLOU / Adjoints : David BURGUIN, Amandine LEYNAUD / Entraîneur :Franck PROUFF / Préparation physique : Clément LAMBERT / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Cesare COCUZZA, Julien KAMM, Stéphane ROBIN / Analyste vidéo : Lucile BRUXELLES / Psychologue : Pascal NIGGEL / Responsable administrative et logistique des équipes de France : Aurélie HARROUET / Intendant : Guillaume SIMON / Communication et relation médias : Diane PROUHET / DTN : Pascal BOURGEAIS / Chef de délégation : Rémy LÉVY

LE PROGRAMME de l’EHF EURO 2024

Mercredi 28 novembre au dimanche 15 décembre 2024 : EHF EURO 2024

[Autriche, Hongrie, Suisse]

          -> Tour préliminaire à Bâle (Suisse)

– France vs. Pologne 34-22 (18-10)

– France vs. Espagne 24-22 (10-11)

– Portugal vs. France le 2 décembre à 20h30

          -> Tour principal à Debrecen (Hongrie) (2 qualifiés sur 4 lors du tour préliminaire)

– Croiser avec les groupes A et B

– Matchs les 5, 6, 8 et 10 décembre. Horaires en fonction du classement du tour préliminaire).

          -> Dernier carré à Vienne

– Demi-finale le 13 décembre

– Finale ou place 3/4 le 15 décembre