Cela ne les consolera sans doute pas mais les Bleues ont perdu face à une équipe norvégienne bien plus forte dans cette finale olympique (29-21). Après un parcours exemplaire, les joueuses d’Olivier Krumbholz n’ont pas réussi à faire déjouer la formation emmenée par Stine Oftedal. Les Bleues décrochent ainsi une 3e médaille olympique d’affilée, après l’argent de Rio 2016 et l’or de Tokyo 2020. Le Danemark complète le podium.

Olivier Krumbholz n’a pas effectué de changements : ce sont les mêmes quatorze joueuses victorieuses en demi-finale jeudi qui sont alignées face à la Norvège.

Équipe de départ : Laura Glauser, Chloé Valentini, Estelle Nze-Minko (cap), Tamara Horacek, Pauletta Foppa, Laura Flippes et Alicia Toublanc débutent cette finale olympique.

Les Bleues font la course en tête.

L’équipe de France lance cette finale et réalise l’ouverture du score grâce à un jet de 7m marqué par Tamara Horacek puis Chloé Valentini double la mise, après une perte de balle de Stine Oftedal. Henny Reistadt voit son premier tir stoppé par Laura Glauser. Au tour de Laura Flippes de s’engouffrer dans la défense norvégienne pour marquer en position d’arrière gauche. Après 5 minutes et le but d’Alicia Toublanc, les Bleues mènent 4 à 1. Seule Sanna Solberg-Ikassen a réussi à tromper Laura Glauser. Katrine Lunde réalise un 2e arrêt, cette fois face à Tamara Horacek. Nora Moerk, à 6m, puis sur jet de 7m, permet à la Norvège de combler une partie de son retard, avant l’égalisation obtenue par Henny Reistadt. Les deux formations sont à égalité après 10 minutes. Chloé Valentini réplique à Sanna Solberg-Ikassen et les deux équipes sont toujours à égalité. Maren Aardhal, pour une faute sur Pauletta Foppa, est exclue 2 minutes : la pivot exploite aussitôt la supériorité numérique. Les premières rotations sont effectuées par Olivier Krumbhol. Lucie Granier, Léna Grandveau et  Méline Nocandy sont lancées dans cette finale disputée dans une ambiance fantastique.

La Norvège prend le lead avant la mi-temps

L’ancienne sociétaire d’Issy-Paris, Stine Oftedal, a inscrit son premier but. Orlane Kanor, fraichement rentrée, voit son tir stoppé par Katrine Lunde. Pauletta Foppa redonne l’avantage aux Bleues. Les Norvégiennes, d’abord par Nora Moerk puis Stine Skogrann ont expédié leurs jets de 7m sur la barre du but défendu par Laura Glauser. Sarah Bouktit et Déborah Lassource disputent leurs premières secondes dans cette finale où la tension est palpable avec des gardiennes qui prennent le dessus. Après 20 minutes, et le premier but de Lucie Granier, les Bleues mènent toujours la danse : 8 à 7. Méline Nocandy et Orlane Kanor inscrivent les deux buts suivants : les Antillaises sont à la fête. 10 à 8 en faveur des championnes olympiques en titre. Premier temps-mort posé par le coach de la Norvège, Thorir Heigeirsson. Son équipe marque aussitôt après, avec son artificière Henny Reistadt.

Marit Jacobsen est exclue pour 2 minutes mais les Norvégiennes, malgré leur infériorité numérique, refont leur retard avec Stine Oftedal et Henny Reistadt. Cette dernière réplique à Tamara Horacek et les deux formations sont à égalité, après 26 minutes : 12 à 12. Estelle Nze Minko évolue parfois en position avancée devant sa défense. À deux minutes du terme de ce premier acte, les Norvégiennes virent en tête après le jet de 7m victorieux de Nora Moerk. Olivier Krumbholz a rassemblé ses joueuses pour une minute mais, à la reprise, elles perdent la balle. La dernière minute du premier acte est animée avec trois buts dont deux côté norvégien (Camilla Herrem et Stine Oftedal) contre un seul côté tricolore (Pauletta Foppa). La Norvège boucle la 1e mi-temps avec 2 buts d’avance (13-15). La base arrière norvégienne s’est montrée très performante avec notamment 4 buts chacune pour Oftedal et Reistadt.

Les soeurs Bonaventura honorées

La mi-temps a permis de célébrer la magnifique carrière de Charlotte et de Julie Bonaventura qui ont sifflé leur dernier match sur cette olympiade. Elles ont été honorées par l’IHF et ont été applaudies par les 27000 spectateurs massés dans le Stade Pierre Mauroy qui aura vibré deux semaines durant, d’abord avec les tours préliminaires des tournois de basket puis avec les phases finales du handball.

La Norvège enfonce le clou

Place à la reprise du jeu avec Hatadou Sako qui débute cette seconde période. Kari Brattset-Dale marque deux fois pour contre un seul but pour Laura Flippes. La Norvège possède ainsi 3 buts d’avance (14-17, 33e) alors que des techniciens interviennent pour recoller une partie du sticker du rond central. Ce début de seconde période est animé par plusieurs pertes de balle, de part et d’autre. Au bout d’une longue séquence, Camilla Herren met son équipe à +4 (14-18). La défense norvégienne contraint les Bleues à tenter des passes difficiles ou à prendre des tirs forcés. Laura Flippes chipe un ballon et s’en va battre Katrine Lunde mais dès l’engagement Lenny Reistadt bat Hatadou Sako. Nouvelle balle de +5 en faveur des Norvégiennes. Kari Brattset-Dale, muette en 1ère période, enfile les buts et la Norvège prend le large : 21-15, après 42 minutes. Les Bleues ont encaissé un 9-3 (cumulé sur les deux mi-temps) et Olivier Krumbholz va forcément tenter un coup tactique, à l’issue de son temps-mort. Orlane Kanor met fin à l’hémorragie : l’ancienne messine s’élève et marque. Les Bleues déploient une défense étagée. Hatadou Sako stoppe un tir de Stine Oftedal. La défense tricolore pousse les Norvégiennes à la faute et le public redouble d’énergie pour crier des « Allez les Bleues » à tue-tête.

La Norvège… irrémédiablement

Estelle Nze Minko et ses partenaires sont revenues à -4 mais Henny Reistadt poursuit son récital (6e but). 23-17 en faveur des Scandinaves. Laura Glauser a effectué son retour mais ne peut rien sur le second but de Camilla Herrem. Henny Reistadt est exclue pour 2 minutes et les Bleues doivent impérativement en profiter pour se rapprocher. Lucie Granier score et le débours est de 6 buts (18-24), à huit minutes du terme. C’est encore jouable à condition de finir sur une copie parfaite. Sarah Bouktit obtient un jet de 7m. Tamara Horacek réduit la marque et les Bleues reviennent à -5 (19-24). Thorir Heigeirsson appelle ses joueuses pour un 2e temps-mort. C’est encore Tammy Horacek qui marque sur jet de 7m avant que Stine Oftedal redonne de l’air à son équipe qui compte 5 buts d’avance dans cette finale olympique (20-25). Les Norvégiennes ont mis la main sur l’or et vont gérer leur avantage malgré le soutien d’un public qui pousse avec ses favorites. Les Bleues n’y arrivent plus et c’est la Norvège qui va parader sur la 1e marche du podium. Le banc norvégien célèbre le large succès dans cette finale olympique : 29 à 21 pour la Norvège qui a nettement dominé les championnes en titre. Au terme de sa 3e finale consécutive, la France décroche une jolie médaille d’argent, la seule du handball français sur cette édition 2024, trois ans après Tokyo et un formidable doublé.

DÉCLARATIONs

Olivier Krumbholz (entraîneur) : notre défense a vite éclaté sous les coups de butoir, essentiellement de deux joueuses, de Henny Reistadt et de Stine Oftedal. On a bien maitrisé la relation avec le pivot en 1e mi-temps mais ensuite Kari Brattset-Dale a fait 6 sur 6. Les Norvégiennes ont mérité leur victoire. C’est une déception. On espérait faire mieux mais on était inférieures aujourd’hui avec des joueuses peut-être au bout du rouleau qui n’ont pas réussi à reproduire la qualité qu’elles avaient produite avant. Nous avons manqué d’ambition en défense. On a été courageux, on a souvent fermé au centre mais cette équipe est capable de mettre les balles sur les ailes et d’être en réussite. Je suis frustré de ne pas les avoir plus inquiétées, car quand on tient cette équipe, elle peut dérailler. Je reste frustré que la Norvège nous ait dominés et j’ai l’impression de ne pas avoir trouvé les solutions pour aider les joueuses. On a pris une leçon de handball et une leçon d’humilité. Il faudra se remettre à travailler.

À Paris, c’était déjà très bien mais là on est passé dans une autre dimension que l’on ne pouvait pas imagier. L’attitude du public a été extraordinaire de bout en bout. Je pense que le handball a marqué des points dans ces Jeux olympiques.

C’est un beau parcours, c’est le premier match officiel que l’on perd depuis décembre 2022.

La primauté de ma décision sera annoncée aux joueuses, après on verra. L’essentiel est que cette équipe conserve de l’ambition et continue à travailler.

Estelle Nze Minko (capitaine) : bien sûr nous sommes tristes car nous pouvions sûrement donner davantage dans cette finale mais, en même temps, les Norvégiennes étaient meilleures, il faut savoir l’accepter. On pense toujours être prêtes pour ce genre de match. Ce n’était pas notre match, on a essayé des choses malgré tout et on s’est battues avec nos armes du moment. C’est tout à notre honneur d’avoir essayé je crois, mais les Norvégiennes étaient plus fraiches, plus efficaces et elles ont déjoué nos pièges. Je suis fière de notre parcours. Il parait qu’il faut savoir parfois reconnaitre la défaite. Il faut relativiser car nous avons une médaille. Beaucoup de gens ont découvert le handball grâce à ces J.O. disputés dans des ambiances fantastiques. J’espère que nous avons donné une belle image du handball français et du handball féminin. C’était exceptionnel de vivre cette quinzaine olympique et particulièrement les six jours ici avec ce public qui a vibré avec nous.

Pauletta Foppa : défensivement, on s’est pris des un-contre-un. Là où on vraiment pêché, c’est en attaque. Limite, on a fait plus de 10 minutes sans marquer de but. Quand nous on galère à marquer un but, elles en marquent trois d’affilée et dans ces conditions, ce n’était pas possible de revenir. C’est dur. Elles ont aussi marqué des buts facilement après nos pertes de balle. De notre côté, on n’a aucune contre-attaque en 2e période. Je pense qu’on peut être frustrée quand on perd de 2 ou 3 buts mais quand c’est de 8-9, c’est compliqué car cela veut dire qu’elles ont vraiment été à la hauteur, que nous avons été en échec. Elles ont été meilleures que nous, je n’ai donc pas de regrets. Il faut prendre les choses positivement. On aurait aimé gagner, c’est certain, et finir sur une bonne note mais elles ont tout simplement été plus fortes. Si on nous avait dit avant qu’on disputerait la finale, on aurait signé. Deuxièmes, ce n’est pas rien.

Tamara Horacek : ce n’est pas un moment facile. On voulait gagner et remporter la plus belle des médailles. En résumé, les Norvégiennes étaient plus fortes que nous aujourd’hui. Je suis fière de mon équipe, de ce que l’on a dégagé sur ce tournoi. Ce n’est pas facile mais il faudra se dire qu’on est allé chercher une médaille lors des Jeux olympiques à la maison avec un public exceptionnel. C’est surtout cela qu’on va retenir. On a bien travaillé, à commencer par la préparation qui était dure. On s’est serré les coudes jusqu’à la fin et on a tout donné. Je suis fière et reconnaissante de faire partie de ce groupe qui est vraiment une grande famille.

Hatadou Sako : on a vécu des choses incroyables avec ce public, ici, à la maison, et senti toute la ferveur que pouvaient générer le sport et le handball. Ma satisfaction est de voir que lorsque je suis sur un terrain, je donne le sourire aux gens, de l’énergie et des bonnes ondes. Cela me remplit de cœur et c’est de cela dont je me souviendrai. On a construit le chemin pour arriver là. Il faut tout le temps voir le beau coté des choses. Qu’aurions nous dit si nous étions rentrées à la maison sans rien ? Je suis contente et fière de cette équipe, c’est une médaille supplémentaire autour du cou. Nous sommes privilégiées d’avoir réussi à aller chercher cette médaille. Il faut maintenant fêter cette médaille et ne pas la galvauder.

Laura Glauser : On a peut-être manqué de connexion ensemble, ce qui faisait notre force jusque-là. Il y a de la fatigue, du stress et de l‘envie. Dans ces moments-là, ce n’est pas toujours facile à gérer. Les Norvégiennes ont été plus fortes que nous, il faut l’accepter. On a tout essayé et tout donné. Elles nous ont fermé tout espoir. Elles ont fait en sorte qu’on n’y arrive pas. Ce que l’on a vécu ici, c’est incroyable avec ces 27000 personnes. Je ne sais pas quand on pourra revivre cela à nouveau. Merci au public et à tous ceux qui étaient là.

statistiques

Norvège – France : 29-21 (15-13)

Stade Pierre Mauroy – Lille : 27 000 spectateurs

Arbitres : Igniacio Garcia et Andreu Marin (Esp)

Norvège :

Entraîneur : Thorir Heigeirsson

Gardiennes : Solberg-Oesthassel (0/2 pen) et Lunde (12 arrêts sur 31 tirs)

Joueuses de champ : Kristiansen (0/1) – Aardhal – Skograng (2/6) – Moerk (3/6) – Oftedal (cap) (5/6) – Brattset-Dale (6/6) – Breistoel – Jacobsen – Herrem (3/3) – Solberg-Ikassen (2/2) – Reistadt (8/12) – Rushfeldt Deila

Exclusions : Aardhal, Jacobsen et Reistadt

France :

Entraîneur : Olivier Krumbholz

Gardiennes :  Glauser (6 arrêts sur 27 tirs) – Sako (3 arrêts sur 11 tirs)

Joueuses de champ : Nocandy (1/1) – Toublanc (1/1) – Valentini (2/4) – C.Lassource – (0/1)  Flippes (3/5) – O.Kanor (5/10) – Horacek (4/9) – Foppa (3/5) – Nze Minko (cap) (0/4) – Granier(2/3) – Bouktit – Grandveau

Exclusion : –

LeS 17 joueuses vice-championnes olympiques

Gardiennes : Cléopatre DARLEUX (Brest Bretagne Handball) – Laura GLAUSER (FTC Rail Cargo) – Hatadou SAKO (Gyor Audi ETO KC)
Ailières gauches : Coralie LASSOURCE (Brest Bretagne Handball) – Chloé VALENTINI (Metz Handball)
Arrières gauches : Orlane KANOR (FTC Rail Cargo) – Estelle NZE MINKO (c) (Gyor Audi ETO KC)
Demi-centres : Tamara HORACEK (Krim Ljubljana) – Méline NOCANDY (Brest Bretagne Handball) – Grace ZAADI DEUNA (Krim Ljubljana)
Pivots : Sarah BOUKTIT (Metz Handball) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne Handball) – Oriane ONDONO* (Brest Bretagne Handball)
Arrières droites : Laura FLIPPES (Metz Handball) – Léna GRANDVEAU (Neptunes de Nantes)
Ailières droites : Lucie GRANIER (Metz Handball) – Alicia TOUBLANC (SCM Ramnicu Valcea)

STAFF

Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoint : Sébastien GARDILLOU / Entraîneure des gardiennes : Amandine LEYNAUD / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Cezare COCUZZA, Célestin DAILLY et Pierre GILLET / Analystes vidéo : David BURGUIN et Christophe CAILLABET / Psychologue : Pascal NIGGEL / Communication et relations médias : Diane PROUHET / Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS / Chef de délégation : Rémy LÉVY

résultats DES JEUX OLYMPIQUES DE PARIS 2024

Tableau final – à Lille (Stade Pierre Mauroy)

Mardi 6 août – Quarts de finale
Danemark – Pays-Bas : 29-25 (11-10)
France – Allemagne : 26-23 (13-10)
Hongrie – Suède : 32-36 (15-16 / 14-13 / 3-7)
Norvège – Brésil : 32-15 (16-8)

Jeudi 8 août – Demi-finales
Suède – France : 28-31 (12-10 / 13-15 / 3-6)
Norvège – Danemark : 25-21 (11-8)

Samedi 10 août à Lille – Finales
Places 3-4 : Danemark – Suède : 30-25 (15-13)
Places 1-2 : Norvège – France : 29-21 (15-13)

Tour préliminaire à l’Arena Paris Sud 6 :

* Jeudi 25 juillet à 19h : Hongrie – France : 28-31 (12-15)

* Dimanche 28 juillet à 21h : France – Pays-Bas : 32-28 (17-14)

* Mardi 30 juillet à 19h : France – Brésil : 26-20 (14-11)

* Jeudi 1er août à 16h : Angola – France : 24-38 (14-18)

* Samedi 3 août à 11h : Espagne – France : 24-32 (9-17)