Deux ans après avoir atteint la finale du championnat du monde en Espagne, avec une médaille d’argent à la clé, l’équipe de France féminine va une nouvelle fois tenter, à partir de jeudi, de monter sur le toit du monde. Les Bleues n’y sont parvenues qu’à deux reprises dans l’histoire, en 2003 en Croatie et en 2017 en Allemagne. Mais pour cela, il leur faudra parvenir à négocier une compétition bien spéciale, où la majorité de leurs adversaires seront en quête d’un ticket pour les Jeux olympiques de Paris de l’été prochain. Orlane Ahanda et Djazz Chambertin n’ont pas été conservées par Olivier Krumbholz lors de son choix final de 18 joueuses.

Les 18 joueuses parties pour la Norvège

Olivier Krumbholz, le sélectionneur de l’équipe de France féminine de handball a fait son choix. Du groupe des vingt joueuses qui avait débuté la préparation au Mondial IHF 2023 dimanche dernier à la Maison du handball, deux ne sont pas montées dans l’avion mardi matin pour rallier la Norvège, l’une des trois terres d’accueil de ce championnat du monde 2023. La Nantaise Orlane Ahanda et la Messine Djazz Chambertin restent à quai mais tout de même à la disposition du sélectionneur. Ce dernier pourra effectuer cinq changements tout au long des trois semaines de compétition. Parmi son effectif de 18 joueuses, il devra en sélectionner 16 pour chacun des matchs, sans incidence sur son nombre de changements s’il venait à faire tourner son collectif. S’il décidait d’appeler une joueuse au-delà des 18 présentes en Scandinavie, cela compterait comme un changement. « Toutes les filles ont bien travaillé, mais au travers des performances, notamment dans les matchs de préparation ce week-end, il a manqué un petit quelque chose à Djazz Chambertin et à Orlane Ahanda pour pouvoir faire cette campagne mondiale. Elles restent sur la route olympique, à elles de marquer encore des points en club et en équipe de France sur les prochains stages. »

De la finale mondiale remportée face à la Norvège en 2017 (23-21), elles sont encore quatre à figurer dans le groupe emmené par Olivier Krumbholz pour Stavanger, en Norvège : Grâce Zaadi Deuna, Laura Flippes, Orlane Kanor et Estelle Nze Minko. Ce sont elles, avec leur expérience, qui guideront les Bleues dans la quête de l’or mondial, même si, à écouter le sélectionneur Olivier Krumbholz, il va falloir gérer quelques paramètres bien spécifiques en cette année olympique. “C’est une compétition importante, et peut-être encore plus pour nos adversaires que pour nous. L’équipe de France est déjà qualifiée pour les Jeux alors que pour beaucoup de nos adversaires, ce championnat du monde est la dernière opportunité d’accrocher un ticket. C’est un élément très important à prendre en compte” prévient l’entraineur bleu, tout en ajoutant : “Ce ne sera néanmoins pas une excuse pour ne pas performer au Mondial.”

De l’avis de toutes et tous, le tirage au sort, s’il reste abordable, se montre quelque peu piégeux. L’équipe de France a hérité du groupe D, où elle croisera le fer à Stavanger avec l’Angola, puis l’Islande et la Slovénie. Rien d’insurmontable sur le papier, mais les Slovènes, dans le sillage d’ancienne Messine et Brestoise Ana Gros, ont quelques arguments à faire valoir. Sortir du groupe avec trois victoires permettrait non seulement de gagner encore un peu plus en sérénité, mais aussi d’aborder le tour principal à Trondheim avec le maximum de points. Ce qui ne serait pas inutile, quand on sait que l’équipe de France devrait affronter la Norvège, le pays-hôte et ses 10000 supporters, ainsi que la Corée du Sud et son jeu toujours aussi spécifique et un troisième adversaire, qui pourrait bien être l’Autriche.

Pour cette dernière compétition avant les Jeux olympiques, Olivier Krumbholz et Sébastien Gardillou pourront compter sur les retours de Grâce Zaadi Deuna et de Méline Nocandy, leur paire de demi-centre absente lors du rassemblement d’octobre. Si pour la première, ce n’était qu’une parenthèse, pour la seconde, c’est une grave blessure au genou qui l’a tenue éloignée des terrains pendant un an.

Ce sera également l’occasion, pour la première fois, de voir en compétition internationale la gardienne du Metz Handball Hatadou Sako, qui a fait ses grands débuts en bleu en mars dernier et qui a immédiatement marqué son territoire. Elle défendra la cage bleue aux côtés de Laura Glauser, désormais habituée aux grandes échéances internationales. “L’équipe est toujours en mouvement, en quatre ou cinq ans on a perdu beaucoup de grandes joueuses. Les nouvelles ont du talent mais manquent d’expérience. À nous de les mettre dans les meilleures conditions pour qu’elles puissent performer” explique Krumbholz, dont la pivot et ancienne capitaine Béatrice Edwige restera à la maison. “Elle fait toujours partie du projet France et elle candidate pour les Jeux.”

Reste que ce championnat du monde pré-Jeux olympiques a rarement souri aux filles de l’équipe de France. En 2019 à Kumamoto, elles avaient été éliminées dès le premier tour alors que leur aventure s’était arrêtée en quarts de finale en 2015. “L’enjeu fait qu’il y a un peu de stress pour toutes les équipes non qualifiées, qu’on en aura moins. Notre capacité à gérer ce facteur sera déterminant dans notre capacité à performer. » L’expérience des cadres médaillées d’or à Hambourg en 2017 pourrait bien servir pour mettre cette équipe bleue sur de bons rails…

LA LISTE

Gardiennes : Camille DEPUISET (Metz Handball) – Laura GLAUSER (CSM Bucarest) – Hatadou SAKO (Metz Handball) 
Ailières gauches : Coralie LASSOURCE (Brest Bretagne Handball) – Chloé VALENTINI (Metz Handball) 
Arrières gauches : Orlane KANOR (Rapid Bucarest) – Estelle NZE MINKO (cap) (Gyor Audi ETO KC) 
Demi-centres : Léna GRANDVEAU (Neptunes de Nantes) – Tamara HORACEK (Neptunes de Nantes)  - Méline NOCANDY (Paris 92) – Grace ZAADI DEUNA (CSM Bucarest) 
Pivots : Sarah BOUKTIT (Metz Handball) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne Handball) – Oriane ONDONO (Neptunes de Nantes) 
Arrières droites : Laura FLIPPES (CSM Bucarest) – Déborah LASSOURCE (Paris 92)
Ailières droites : Lucie GRANIER (Metz Handball) – Alicia TOUBLANC (Brest Bretagne Handball) 

LE PROGRAMME


Mondial IHF 2023 [Danemark, Norvège, Suède]
Jeudi 30 novembre au dimanche 17 décembre 2023 :

Tour préliminaire à Stavanger :
30 novembre à 20h30 :
France – Angola
02 décembre à 18h00 : Islande – France
04 décembre à 21h00 : France – Slovénie

Qualifications à l’EHF EURO 2024
– 3e et 4e tours : mercredi 28 ou jeudi 29 février 2024 / samedi 2 ou dimanche 3 mars 2024
– 5e et 6e tours : mercredi 3 ou jeudi 4 avril / dimanche 7 avril 2024