Le dernier match du tour principal, ce dimanche soir, était forcément particulier pour les filles de l’équipe de France, puisqu’elles retrouvaient la Norvège, tenante du titre et co-hôte du tournoi. Et les Bleues ont créé la sensation et battant Stine Oftedal et ses coéquipières (24-23). Elles affronteront la République Tchèque mardi en quarts de finale du championnat du monde IHF 2023.
Le sept de départ : Pour ce dernier match du tour principal, Olivier Krumbholz fait le choix de laisser en tribunes Déborah Lassource et Camille Depuiset, qui avaient été alignées il y a deux jours face à la Corée du Sud. C’est Hatadou Sako qui fait son retour dans le groupe des seize alors qu’Oriane Ondono enchaine ce dimanche son deuxième match consécutif. Comme lors de la rencontre précédente, les Tricolores débutent avec Laura Glauser dans la cage, Alicia Toublanc et Chloé Valentini dans les ailes, Pauletta Foppa au poste de pivot et la triplette Estelle Nze Minko-Grâce Zaadi Deuna-Laura Flippes sur la base arrière.
Chaque équipe a son moment en début de match
C’est l’équipe de France qui lance les hostilités, dans un Spektrim de Trondheim qui a fait le plein en ce dimanche soir. Olivier Krumbholz avait prévenu, l’équipe qui l’emporterait serait celle la plus performante en montée de balle, et les Norvégiennes sont particulièrement efficaces dans le secteur en début de rencontre. Les Bleues ratent leurs cinq premiers tirs et les Scandinaves ne se font pas presser pour punir, avec trois buts à la suite. Il faut attendre la cinquième minute pour que Laura Flippes n’ouvre le compteur tricolore (1-3, 5′). Malgré une exclusion de deux minutes contre Pauletta Foppa, les Françaises règlent la mire en infériorité numérique. C’est la capitaine Estelle Nze Minko qui montre l’exemple en inscrivant deux buts et en interceptant un ballon, avant que Silje Solberg n’arrête la tentative d’égalisation de Laura Flippes. Dans la foulée, Laura Glauser ne peut rien faire contre la tentative norvégienne (5-7, 13′). L’entrée en jeu d’Orlane Kanor fait du bien à l’attaque français, d’abord en transperçant la défense scandinave, puis en provoquant une exclusions adverse, avant que Tamara Horacek ne serve Pauletta Foppa, qui égalise au quart d’heure de jeu. Avec un peu de chance, puisque le ballon tape le dos de Katrine Lunde avant de franchir la ligne, Orlane Kanor met même la France devant pour la première fois de la soirée (8-7, 17′). Bien aidées par leur défense, qui perturbe la circulation de balle norvégienne en s’étageant, les Françaises font désormais la course en tête. Après un échec initial d’Alicia Toublanc, Tamara Horacek transforme son premier jet de sept-mètres mais rate le second face à Katrine Lunde. Mais Laura Glauser n’est pas en reste, avec des arrêts de près face à Stine Oftedal et Camilla Herrem. Les Bleues ne ratent pas l’opportunité et Sarah Bouktit fait passer l’avantage à deux buts (11-9, 25′). La fin de la première période est polluée par deux longs arrêts de jeu, dont personne n’arrive à comprendre la raison. Alors que le match a perdu en intensité du fait de cette coupure, Estelle Nze Minko cavale en contre-attaque, tandis que les Norvégiennes recollent au score. Malgré un dernier temps-mort français, plus aucun but ne sera marqué et les deux équipes rentrent au vestiaire sur un score nul (12-12, MT).
Une défense en béton armé
C’est l’équipe de départ qui reprend la deuxième période, alors que Laura Glauser reste dans la cage après sa très bonne première période. Grâce Zaadi ouvre son compteur personnel avec un peu de réussite avant qu’Alicia Toublanc n’écope logiquement de deux minutes. Les Norvégiennes en profitent pour pousser les ballons mais Laura Glauser veille. Elle sprinte vers sa cage vide pour stopper l’engagement rapide norvégien avant que Tamara Horacek ne convertisse son pénalty. En fin de montée de balle, Chloé Valentini lobe Lunde pour redonner deux buts d’avance aux Bleues (16-14, 36′). Les Françaises semblent prendre l’ascendant au fur et à mesure que les minutes défilent, même si chaque erreur est immédiatement chatiée. Cela tombe bien, des erreurs, il y en a peu, et Estelle Nze Minko n’en fait même presque aucune. C’est la capitaine qui, par deux fois, se faufile dans un trou de souris pour accroitre encore l’écart au tableau d’affichage (18-15, 41′). C’est sans compter sur la réaction scandinave. Les hôtes profitent de deux pertes de balle et d’une exclusion contre Laura Flippes pour combler leur déficit, alors que la défense française a du mal à gérer les pivots. Il faut une grande Laura Glauser pour empêcher la Norvège de prendre les devants, avant un repli défensif supersonique de Léna Grandveau. A un quart d’heure de la fin, Olivier Krumbholz décide de poser son deuxième temps-mort de la soirée (19-19, 47′). Alors que les débats se font plus durs, les Françaises jettent toutes leurs forces dans la bataille. Méline Nocandy transperce la défense norvégienne, puis c’est au tour de Sarah Bouktit de s’imposer, dans un angle peu évident. A sept minutes de la fin, les attaques ont du mal à trouver des solutions claires et Méline Nocandy se fait logiquement sanctionner d’un passage en force (21-21, 54′). Vilde Ingstad, d’un but assez improbable, relance les débats, puis Sarah Bouktit, en deux temps, trompe Silje Solberg. Les arbitres, peu inspirés, décident ensuite de sanctionner Laura Flippes une troisième fois, renvoyant la gauchère en tribunes. Peu importe pour Chloé Valentini, qui inscrit un beau but avec l’aide du poteau (23-23, 58′). Olivier Krumbholz tente un coup tactique, en posant un temps-mort à l’entrée de la dernière minute et en associant Estelle Nze Minko et Orlane Kanor. Bien joué pour le coach, puisque la capitaine fait taire le Spektrum de Trondheim. Mais pas autant que Laura Glauser, qui s’impose face à Skogrand, qui avait le ballon pour égaliser (24-23, FM). Les Bleues peuvent célébrer, elles finissent premières de leur groupe et joueront la République Tchèque en quarts de finale mardi.
Statistiques
France – Norvège : 24-23 (12-12)
Trondheim, Spektrum – 8000 spectateurs
Arbitres : Amar Konjicanin et Dino Konjicanin (BIH)
France
Entraîneur : Olivier Krumbholz
Gardiennes : Glauser (10 arrêts / 32 tirs dont 0/2 pén), Sako (0 arrêt / 1 tir dont 0/1 pén) – Nocandy (1/2), Toublanc (1/3 dont 0/1 pén), Valentini (3/4), C. Lassource, Zaadi Deuna (1/3), Flippes (2/4), O. Kanor (4/8), Horacek (2/6 dont 2/3 pén), Foppa (1/1), Nze Minko (6/8), Ondono, Granier (0/1), Bouktit (3/5), Grandveau (0/3)
Exclusions temporaires : Foppa (5′), Nocandy (11′), Flippes (28′, 40′, 56′), Toublanc (32′)
Norvège
Entraîneur : Thorir Hergeirsson
Gardiennes : S. Solberg (7 arrêts / 16 tirs dont 2/2 pén), Lunde (10 arrêts / 25 tirs dont 1/3 pén) – Aardahl (1/3), Skogrand (3/4 dont 1/1 pén), Mork (4/6 dont 2/3 pén), S. Oftedal (3/5), Brattset Dale, Breistol, Ingstad (4/5), Bakkerud, Novak, Herrem (2/5), S. Solberg-Isaksen, Reistad (3/6), Hovden (1/2), Deila (2/4)
Exclusions temporaires : Aardahl (15′), Hovden (27′), Skogrand (38′), Reistad (44′)
DÉCLARATIONS
Olivier Krumbholz : On est très heureux, ça a été un grand match de handball entre deux équipes proches l’une de l’autre. Il n’y a jamais eu plus de trois buts d’écart entre les deux, donc c’est pour dire l’intensité. On a bien géré la fin de la rencontre, on a perdu très peu de ballons. En début de match, on a eu un peu peur mais on est parvenu à arrêter l’hémorragie. Vraiment, j’ai envie de retenir la défense qu’on a produite, avec beaucoup d’étagement et d’agressivité. Tamara fait un très grand match, Orlane aussi en attaque, elle a été notre bras en attaque placée. On voulait finir premiers, forcément, mais on a énormément de respect pour la République Tchèque. On a la confirmation de notre potentiel et on peut même dire qu’on prend date, pour les quarts peut-être, pour les demies aussi, mais surtout pour plus tard.
Orlane Kanor : Ce qu’on a proposé en défense était vraiment très bon. On a été dans les bons timings, on sait que la Norvège ce sont des grandes joueuses, mais qui ont aussi l’habitude de jouer ensemble. Mais en montant, en allant les chercher, on a réussi à les faire dérailler. Ca se voit sur la dernière action d’ailleurs, où c’est censé être rodé mais elles perdent un peu les pédales. Niveau tactique, on a été beaucoup plus investis sur ce match, on a fait des choix tactiques avec Olivier et ça a payé. On devait faire un bon match, j’ai presque envie de dire peu importe le score. On savait qu’on devrait élever le niveau et on voulait un peu se prouver à nous-mêmes qu’on était en capacité de le faire. On a eu des arrêts, des buts en attaque placée, j’ai eu l’impression que toutes les planètes étaient alignées ce soir.
Laura Glauser : Je suis contente et apaisée, même si ce n’est peut-être pas le bon mot. Contente qu’on se soit retrouvées en défense, car c’est notre point fort et la marque de fabrique de l’équipe de France. C’est cool qu’on ait pu faire une telle prestation. On n’a jamais paniqué et je pense qu’on peut l’expliquer par le fait qu’on ait gagné en maturité. Ce soir, on ne va pas se mentir, on n’avait rien à perdre, la Norvège avait la pression, pas nous. Elles étaient à la maison et tout…On avait juste envie de s’amuser et de faire un bon match. Mon dernier arrêt, franchement, je ne me souviens de rien. Aucune idée de ce qu’il se passe, mais le principal c’est que je l’arrête !
LA LISTE
Gardiennes : Camille DEPUISET (Metz Handball) – Laura GLAUSER (CSM Bucarest) – Hatadou SAKO (Metz Handball)
Ailières gauches : Coralie LASSOURCE (Brest Bretagne Handball) – Chloé VALENTINI (Metz Handball)
Arrières gauches : Orlane KANOR (Rapid Bucarest) – Estelle NZE MINKO (cap) (Gyor Audi ETO KC)
Demi-centres : Léna GRANDVEAU (Neptunes de Nantes) – Tamara HORACEK (Neptunes de Nantes) – Méline NOCANDY (Paris 92) – Grace ZAADI DEUNA (CSM Bucarest)
Pivots : Sarah BOUKTIT (Metz Handball) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne Handball) – Oriane ONDONO (Neptunes de Nantes)
Arrières droites : Laura FLIPPES (CSM Bucarest) – Déborah LASSOURCE (Paris 92) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Vipers Kristiansand)
Ailières droites : Lucie GRANIER (Metz Handball) – Alicia TOUBLANC (Brest Bretagne Handball)
LE STAFF
Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ
Adjoint : Sébastien GARDILLOU
Entraîneure des gardiennes : Amandine LEYNAUD
Préparation physique : Pierre TERZI
Médecin : Cindy CONORT
Kinésithérapeutes : Cezare COCUZZA, Célestin DAILLY et Pierre GILLET
Analyste vidéo : David BURGUIN et Christophe CAILLABET
Psychologue : Pascal NIGGEL
Communication et relations médias : Diane PROUHET
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Rémy LÉVY
RÉSULTATS ET PROGRAMME
Mondial IHF 2023 [Danemark, Norvège, Suède]
Jeudi 30 novembre au dimanche 17 décembre 2023 :
Tour préliminaire à Stavanger :
30 novembre à 20h30 : France – Angola 30-29
02 décembre à 18h00 : Islande – France 22-31
04 décembre à 21h00 : France – Slovénie 31-27
Tour principal à Trondheim :
06 décembre à 18h00 : France – Autriche 41-27
08 décembre à 18h00 : Corée du Sud – France 22-32
10 décembre à 20h30 : France – Norvège 24-23
Quart de finale à Trondheim :
12 décembre à 17h30 : France – République Tchèque