Malgré 4 buts de retard à la mi-temps (11-15), les Bleus ont cravaché dur jusqu’à arracher le match nul avec l’Égypte, 26-26. Un point qui lance enfin l’équipe de France dans son tournoi olympique. C’est face à l’Argentine vendredi (11h) que les Bleus tenteront de décrocher des points supplémentaires précieux dans la course vers les quarts de finale. Une rencontre à suivre en direct sur France Télévisions et sur Eurosport.

Équipe de départ : Vincent Gérard, Hugo Descat, Élohim Prandi, Luka Karabatic (cap) (avec Nedim Remili), Ludovic Fabregas, Dika Mem et Yanis Lenne.

Avec des défaites face au Danemark et à la Norvège, les Bleus sont dos au mur et doivent ouvrir leur compteur ce soir dans l’Arena Paris Sud 6 qui ne demande qu’à s’enflammer et à rugir de plaisir. Une victoire lancerait pleinement les Tricolores dans le tournoi olympique.

Plus d’allant mais encore de la fébrilité

Les champions d’Afrique donnent le coup d’envoi mais butent sur la défense tricolore. Ludovic Fabregas ouvre la marque avant l’égalisation d’Omar Yahia. Puis Yanis Lenne gagne son face-à-face avec Mohamed Aly. Ahmed Adel, le petit pivot gaucher, trouve aussi la faille dans la défense tricolore (2-2, 4e). Vincent Gérard sort une grosse parade sur Yehia Elderaa et Hugo Descat, bien lancé par Ludovic Fabregas, donne l’avantage aux Bleus. Élohim Prandi est le premier joueur sanctionné de la partie. Le gardien français réalise un 2e arrêt très précieux alors que les Bleus sont en infériorité numérique, d’autant plus que Dika Mem parvient à marquer (4-2, 8e). Les Égyptiens parviennent toutefois à combler l’écart : 5-5, après 10 minutes. L’Égypte passe devant grâce au 4e but de Yahia Omar, le futur arrière droit du Paris Saint Germain. Karl Konan entre au relai de Ludovic Fabregas puis les Bleus sont à nouveau en infériorité numérique après l’exclusion de Dika Mem, déjà auteur de trois buts. Ali Zein donne l’avantage aux Pharaons puis les Bleus manquent l’égalisation sur jet de 7m : Mohamed Aly stoppe le tir d’Hugo Descat. Ensuite, ce dernier intercepte et file en contre-attaque pour égaliser (9-9). Valentin Porte effectue son entrée. Elohim Prandi n’est pas en réussite : l’arrière gauche parisien échoue une 3e fois mais les Bleus parviennent finalement à égaliser, sur contre-attaque avec Hugo Descat (10-10, 22e). Si des imperfections demeurent, l’équipe de France affiche un visage plus séduisant. Après 24 minutes, l’équipe managée par l’Espagnol Juan Carlos Pastor possède toutefois 2 buts d’avance. Nikola Karabatic inscrit son 1301e but avant qu’Ahmed Adel remette son équipe à +2 (11-13, 26e). Le pivot profite d’une offrande de Seif Elderaa et l’Égypte prend trois buts d’avance. Le moment choisi par Guillaume Gille pour prendre un temps-mort. Derrière, Mohamed Aly réalise un 7e arrêt avant que le Montpelliérain Ahmed Hesham marque le 15e but de sa formation. Les Bleus n’ont plus marqué depuis 5 minutes malgré les tentatives de Dika Mem et de Ludovic Fabregas. L’Égypte termine assurément bien mieux ce premier acte : les champions d’Afrique rejoignent les vestiaires avec 4 buts d’avance (11-15). Les 9 arrêts (à 45 %) du portier Mohamed Aly, pèsent lourd.

Un finish incandescent

Dylan Nahi et Melvyn Richardson débutent le second acte. Rémi Desbonnet est aussi entré au relai de Vincent Gérard. Le Montpelliérain signe un premier arrêt après que Nedim Remili ait vu son tir stoppé par Mohamed Aly. L’Égypte finit par marquer par Ahmed Adel. Melvyn Richardson, sur jet de 7m, ramène les Bleus à -4 (12-16) mais que c’est laborieux. Élohim Prandi ajuste enfin le portier égyptien, avec un kung-fu parfaitement exécuté avec son complice, Nedim Remili. Ludovic Fabregas réplique à Omar Yahia. Dylan Nahi, bien lancé par Rémi Desbonnet, marque mais se blesse à la cuisse gauche. Ludovic Fabregas lobe le gardien égyptien et les Bleus ont fait une partie de leur retard : 16-18 (39e).

Nouvelle contre-attaque, Yanis Lenne se saisit du ballon mais se blesse à la cheville gauche. Il ne reviendra pas en jeu. Dylan Nahi revient sur 40×20, avec la cuisse gauche strappée, et l’ancien ailier parisien marque. Le match semble basculer dans une autre dimension : cette fois, les Bleus font déjouer les Égyptiens et s’offrent enfin des opportunités de contre-attaque. Valentin Porte ramène son équipe à -1 (18-19), après 42 minutes. Le scénario se répète avec une contre-attaque victorieuse de Nedim Remili. Es deux équipes se livrent désormais à un mano-à-mano étouffant. Melvyn Richardson est à la mène avec à ses côtés Élohim Prandi et Nedim Remili. Les Pharaons ont plusieurs opportunités de +2 et finissent par y parvenir avec Ahmed Hesham. L’Égypte mène la danse (23-21), à 10 minutes du terme. Guillaume Gille rassemble ses hommes pour un 2e temps-mort. Nikola Karabatic et Dika Mem reviennent sur le terrain. Au terme d’une longue séquence, Valentin Porte inscrit son 2e but de la soirée (22-23, 54e) puis l’égalisation est obtenue par Dylan Nahi après le 5e arrêt de Rémi Desbonnet qui réalise une entrée percutante. Karl Konan est exclu 2 minutes et l’Égypte en profite pour s’offrir une avance de 2 buts, à l’entrée du money-estime (55e). Yahia Omar sort pour 2 minutes puis Melvyn Richardson marque sur penalty. À trois minutes du terme, c’est Dika Mem qui se joue de la défense égyptienne puis les Bleus récupèrent un ballon après une longue séquence défensive. L’arrière droit de Barcelone a l’opportunité d’égaliser mais son tir file au-dessus de la cage de Mohamed Aly. Finalement Dika Mem finit par trouver la faille et entretenir un mince espoir dans la dernière minute. Après une défense héroïque, à 8 secondes du terme et le temps-mort pris par Guillaume Gille, les Bleus arrachent leur premier point grâce au 5e but de Ludovic Fabregas, sur un service d’Elohim Prandi. Score final 26-26.

DÉCLARATIONs

Guillaume Gille (entraîneur) : Je suis soulagé dans le sens où le scénario du match a permis d’arracher ce point. C’est une satisfaction. Lorsqu’on regarde les deux premiers matchs, dans les contenus, c’est aussi plus satisfaisant, même si c’est encore, sur certains secteurs, insuffisant. Mais il y a une vraie évolution dans cette rencontre, et surtout le mérite des garçons de ne rien avoir lâché. L’état d’esprit dans lequel ils ont été durant toute cette partie, alors qu’on est dominés, pour revenir, pour arracher cette égalisation. C’est bien évidemment l’énergie avec laquelle il faut qu’on continue dans les prochains matchs.

Nous sommes toujours en course pour se qualifier. Il nous reste deux matchs à jouer, deux matchs à gagner. Quand on voit la bataille dans les deux poules, quand on voit la difficulté de certaines équipes de trouver leur niveau de jeu, je me dis qu’on vit aussi ça en ce moment, et que c’est notre chemin de trouver des solutions internes, des ressources pour améliorer la performance. Aujourd’hui, la réaction est là. C’est un bon pas en avant, même s’il n’est pas suffisant, qui demande confirmation et qui doit nous amener à rentrer dans la fin de ce tour préliminaire avec encore beaucoup de détermination.

Ludovic Fabregas : C’est une grande satisfaction. Ça prouve qu’on a avancé quand même par rapport à nos premiers matchs. Je pense qu’on a vu quand même une équipe de France qui s’est battue, qui a joué avec son cœur. Et ça, il faut le retenir. Tout n’était pas parfait, bien évidemment. Mais quand on voit l’intensité qu’on arrive à mettre encore une fois, je pense que c’est magique. Et ça va nous donner, à mon avis, beaucoup de choses pour les deux prochains matchs. Je ne sais pas si c’est du soulagement. Mais en tout cas, ça nous donne le sourire. Et ça, c’est important. Parce que pendant quatre jours, on avait un peu la tête baissée. C’était difficile. On sort un peu de l’ombre. Donc ça, c’est important. Et je pense que ça va vraiment nous aider. Je pense que c’est, en tout cas je l’espère, un point fondateur pour la durée. En quelque sorte, même si on est conscient que c’est entre guillemets seulement un match nul, mais au lieu des deux premiers matchs, il faut se satisfaire des points que l’on prend. On n’en avait aucun. On en prend un premier ce soir. Et c’est le motif d’espoir. On fait un petit pas en avant. Et on est toujours maître de notre destin.

Rémi Desbonnet : Ce match n’est pas fêté comme une victoire, mais il est fêté pour le match nul. Dans la période dans laquelle on est, avec les 48 heures qu’on vient de passer, croyez-moi que c’est un point qui nous fait du bien à la tête et qui ouvre le compteur. On est lancé. Et forcément que l’ambiance nous donne un supplément d’âme mais c’était le cas aussi lors des deux premiers matchs. On avait des choses à régler. On s’est regardé dans les yeux, comme des hommes. Et au moins, je pense que ce qu’on a vu ce soir, c’est l’image de l’équipe de France qu’on a envie de donner. On s’est dit qu’on voulait renvoyer ce qu’on était. Ce qui faisait de nous une équipe dangereuse et une des meilleures du monde, on l’espère. On a tous de l’expérience dans les compétitions internationales. Il ne fallait pas que la pression se retourne contre nous. Et je pense que ce soir, on s’en est servi. Tout n’est pas parfait, bien sûr. On est encore très loin du niveau qu’on a envie d’atteindre. Mais le compteur est lancé. On est en vie. Et on a deux matchs à gagner pour sortir de cette poule.

Dika Mem : Mathématiquement, ça change quand même. On était à zéro, on se retrouvait à un point, donc ça change. Mais c’est surtout mentalement, effectivement, ça fait du bien de prendre un point. Encore une fois, aujourd’hui, on était derrière, mais cette fois-ci, on a montré le caractère qu’a cette équipe de ne pas lâcher, de revenir et de gratter ce point sur la dernière action. Au niveau du jeu, il y a encore pas mal de petites choses.

Il y a un match dans deux jours. On va essayer de le gagner. D’ailleurs, on n’a pas le choix. On va tout donner. Je suis sûr qu’on va être meilleurs. Là, maintenant, ça va être autre chose pour nous. On a parlé avec le groupe, tout simplement, de déjà se lâcher, de ne pas se mettre trop de pression, de jouer comme on a l’habitude de faire. En six mois, tu ne perds pas ton handball. Il y a six mois, on était champion d’Europe. Tu ne perds pas ton handball comme ça. Après, les autres équipes aussi, elles jouent. Il ne faut pas leur enlever leur mérite. Mais c’est sûr que nous, on n’était pas à notre niveau. Je pense que ce point est plus psychologique que mathématique.

statistiques

France :
Entraîneur : Guillaume Gille

Gardiens : Desbonnet (6 arrêts sur 17 tirs) – Gérard (4 arrêts sur 19 tirs)

Joueurs de champ : Lenne (1/1) – Remili (2/6) – Prandi (1/4) – Richardson (3/4 dt 2/2 pen) – Mem (4/8) – N.Karabatic (1/1) – L.Karabatic (cap) – Fabregas (5/7) – Descat (4/6 dt 0/1 pen) – Porte (2/2) – Nahi (3/3) – Konan

Exclusions : Prandi, Mem et Konan.

Égypte :

Entraîneur : Juan Carlos Pastor

Gardiens : Hendawy et Aly (11 arrêts sur 37 tirs)

Joueurs de champ : Omar (8/13) – Abdou – Hesham (3/6) – Tarek – Elmasry (cap) (0/1) – Elwakil (1/2)- Y.Elderaa (3/4) – S.Elderaa – Abdelhak – Adel (6/8) – Zein (5/6) – Sanad (0/1)

Exclusions : Omar et Elmasry.

LISTE deS 17 joueuRs

Gardiens : Samir BELLAHCENE (THW Kiel)* – Rémi DESBONNET (Montpellier HB) – Vincent GÉRARD (Istres Provence HB)

Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Telekom Veszprem) – Dylan NAHI (Industria Kielce)

Arrières gauches : Nikola KARABATIC (Paris Saint Germain Handball) – Élohim PRANDI (Paris Saint Germain Handball)

Demi-centres : Aymeric MINNE (HBC Nantes)* – Nedim REMILI (Telekom Veszprèm)

Pivots : Ludovic FABREGAS (Telekom Veszprèm) – Luka KARABATIC (Cap – Paris Saint Germain Handball) – Karl KONAN (Montpellier HB) – Nicolas TOURNAT (HBC Nantes)*

Arrières droits : Dika MEM (FC Barcelone) – Melvyn RICHARDSON (FC Barcelone)

Ailiers droits : Yanis LENNE (Montpellier HB) – Valentin PORTE (Montpellier HB)

*Joueurs remplaçants présents au village olympique.

STAFF

Entraîneur : Guillaume GILLE / Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ / Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER / Préparateur physique : Olivier MAURELLI / Analyste vidéo : Vincent GRIVEAU / Médecin : Emmanuel BIDET / Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Florian PATALAGOÏTY / Manager des équipes de France : Emmanuelle MOUSSET / Communication et relation médias : Hubert GUÉRIAU / Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS / Chef de délégation : Bertrand GILLE / Vidéoman : Fabien DOUILLARD / Photographe : Baptiste FERNANDEZ / Intendant de l’équipe de France masculine : Alexandre MASSINON

résultats et PRogramme olympique

Du samedi 27 juillet au dimanche 11 août 2024

Tour préliminaire à l’Arena Paris Sud 6

Samedi 27 juillet 2024 à 21h : Danemark – France : 37-29 (18-17)

Lundi 29 juillet 2024 à 19h : France – Norvège : 22-27 (11-16)

Mercredi 31 juillet 2024 à 19h : France – Égypte : 26-26 (11-15)

Vendredi 2 août 2024 à 11h : Argentine – France

Dimanche 4 août 2024 à 16h : Hongrie – France

Si la France est qualifiée :

Lundi 5 août 2024 : journée de transfert vers Lille

Tableau final au Stade Pierre Mauroy à Villeneuve d’Ascq

Mercredi 7 août 2024 : Quarts de finale

Vendredi 9 août 2024 : Demi-finales

Dimanche 11 août 2024 : Finales