Pour leur dernier match du tour préliminaire de l’EHF EURO 2024, les joueurs de l’équipe de France affrontaient ce mardi l’Allemagne, pays-hôte de la compétition et déjà qualifié pour le tour principal. La France avait elle réservé son aller simple pour Cologne plus tôt dans la soirée, grâce à la défaite de la Suisse face à la Macédoine du Nord (27-29). Et les hommes de Guillaume Gille ont passé le test avec succès, battant la Mannschaft (33-30), faisant le plein de points avant le tour principal par la même occasion. Ils y affronteront la Croatie, l’Islande, l’Autriche et la Hongrie.
Equipe de départ : Pour commencer ce dernier match du tour préliminaire, Guillaume Gille fait le choix de débuter la rencontre avec Rémi Desbonnet dans la cage, Nikola Karabtic, Nédim Rémili et Dika Mem sur la base arrière, tandis que Ludovic Fabregas, Hugo Descat et Yanis Lenne composent la base avant. Ce dernier fait son entrée dans la compétition après avoir été ménagé lors des deux premiers matchs. Benoît Kounkoud, Timothey N’Guessan et Charles Bolzinger suivront le match depuis les tribunes de la Mercedes-Benz Arena.
Devant près de 14 000 spectateurs à Berlin acquis à la cause de la Mannschaft, les Allemands prennent un bien meilleur départ que les joueurs de Guillaume Gille avec Johannes Golla qui inscrit le premier but de la rencontre. Sur l’attaque suivante, Ludovic Fabregas tente de lui rendre la pareille, mais le pivot du Barça ne trouve pas le cadre. En échec sur leurs premières séquences offensives, les Bleus parviennent à ouvrir le compteur grâce à un délice de « chabala » d’Hugo Descat sur jet de sept mètres (1-3, 5e). Après un début de partie délicat en attaque – à cause notamment d’un Andreas Wolff bien présent dans la cage allemande -, les Bleus arrivent enfin à poser leur jeu pour recoller aux Allemands grâce à Nicolas Tournat, bien servi dans le bloc central (6-6, 11e). Sur l’action suivante, Nikola Karabatic permet à la France de basculer en tête de la partie pour la première fois de la rencontre en marquant dans la cage vide (7-6, 13e).
Nikola Karabatic sur tous les fronts
À mi-chemin de la première période, on assiste à un véritable « mano a mano » entre deux équipes qui n’arrivent pas à prendre le leadership de la rencontre (10-10, 15e). Après plusieurs attaques brouillonnes côté tricolore, Nikola Karabatic prend les choses en main. Le demi-centre parisien provoque la défense adverse en un contre un et récolte un jet de sept mètres. Hugo Descat règle la mire à sept mètres pour recoller au score avant les dix dernières minutes de la première période (12-12, 21e). En défense, l’équipe de France hausse le ton et Rémi Desbonnet supplée parfaitement ses défenseurs. Sur l’action suivante, Elohim Prandi monte le ballon et offre un caviar de passe à Luka Karabatic, seul au pivot. Le joueur du Paris Saint-Germain obtient un jet de sept mètres, mais Hugo Descat n’arrive pas à le convertir (12-12, 24e). Quelques secondes plus tard, Luka Karabatic provoque une nouvelle fois un jet de sept mètres pour les Bleus. Après deux échecs sur pénalty face à David Spath, Hugo Descat laisse sa place à Melvyn Richardson qui trompe la vigilance du portier allemand (13-13, 26e). Après avoir perdu un ballon bêtement, Nedim Remili se rattrape de son erreur grâce à un but plein de fougue permettant à la France de coller aux basques des Allemands (15-15, 29e). Grâce à Melvyn Richardson et à un dernier coup de canon d’Elohim Prandi, les Bleus virent en tête à la pause (17-15).
Rémi Desbonnet décisif dans les derniers instants
Au retour des vestiaires, les coéquipiers de Nedim Remili redémarrent sur les chapeaux de roues. Puissant et précis, le demi-centre parisien Nikola Karabatic permet aux Bleus de compter trois unités d’avance (18-15, 31e). Les joueurs de Guillaume Gille prennent petit à petit l’ascendant sur leur adversaire. Et tout le collectif est impliqué dans cette mission. C’est notamment le cas du gardien de Kiel Samir Bellahcene qui remplace Rémi Desbonnet dans les buts pour arrêter le jet de sept mètres de Juri Knorr. Sur la bascule, les Allemands s’accrochent néanmoins avec une nouvelle réalisation de Kai Hafner (22-21, 38e). Si l’Allemagne a le ballon pour recoller au score, le demi-centre Kentin Mahé transperce le secteur central de la Mannschaft quelques instants plus tard pour redonner un petit matelas d’avance à ses partenaires (25-23, 45e). Cependant, la machine française s’enraye à un quart d’heure de la fin. Quelques pertes de balle, une défense en difficulté et Juri Knorr égalise sur pénalty alors qu’il reste quinze minutes à jouer (25-25, 47e). Galvanisés par leurs 14 000 supporters, les Allemands virent même en tête grâce à une roucoulette de Kai Hafner qui trompe Rémi Desbonnet (25-26, 48e). À l’image de Valentin Porte – qui rate son face-à-face avec le portier allemand – la France vacille à son tour en balbutiant son handball. Les Bleus s’en remettent alors au demi-centre Kentin Mahé pour remettre de l’ordre dans la fournaise de la Mercedes-Benz Arena, d’abord sur pénalty, puis sur un tir de loin (28-27, 53e). Elohim Prandi prend le relais du demi-centre de Veszprem pour permettre à la France de creuser l’écart (29-27, 54e). Les cinq dernières minutes sont intenables dans la salle berlinoise, où les Bleus prennent une nette option sur la victoire grâce à un jet de sept mètres du chef d’orchestre Kentin Mahé. Un pénalty permettant aux coéquipiers de Ludovic Fabregas de compter trois longueurs d’avance (30-27, 56e). Avec deux nouveaux arrêts de Rémi Desbonnet dans le money-time, la France climatise la Mercedes-Benz Arena pour sécuriser les deux points du succès. Des unités précieuses pour la suite de la compétition lors du tour principal disputé à Cologne. Pour clore cette belle soirée, le bison parisien Elohim Prandi inscrit un dernier but avec une roucoulette tout en finesse dans les cages d’Andreas Wolff, qui n’aura pas réussi à éteindre l’attaque tricolore dans le money-time (33-30).
LES STATISTIQUES
France – Allemagne : 33-30 (17-15)
Berlin, Mercedes-Benz Arena, 14,000 spectateurs
Arbitres : V. Horacek, J. Novotny (CZE)
France :
Entraineur : Guillaume Gille
Gardiens : Bellahcene (1 arrêt dont 3 tirs dont 1/3 pén), Desbonnet (11 arrêts / 39 tirs dont 0/1 pén); Lenne (0/3), Rémili (2/3), Prandi (4/5), Richardson (3/4 dont 1/1 pén), Mem (5/8), Tournat (2/2), N. Karabatic (4/7), Mahé (5/6 dont 3/3 pén), L. Karabatic (0/1), Fabregas (4/5), Descat (3/5 dont 3/5 pén), Porte (1/2), Nahi (0/1), Konan
Exclusions temporaires : L. Karabatic (8′), Mem (14′)
Allemagne :
Entraineur : Alfred Gislason
Gardiens : Späth (dont 2/4 pén), Wolff (dont 0/4 pén); Lichtlein, Golla (5/5), Heymann (3/6), Fischer, Knorr (8/16 dont 3/4 pén), Köster (3/7), Weber, Uscins (1/2), Dahmke, Mertens (3/4), Hanne, Steinert, Kastening (2/3), Kohlbacher (1/1)
Exclusions temporaires : Köster (11′), Steinert (14′)
LES DÉCLARATIONS
Guillaume Gille : Cette victoire fait du bien, c’était très important de l’emporter dans un match comme ça, d’un tel prestige et face au pays-hôte. Tout était prévu pour qu’on soit la victime mais on a livré une très grande performance. L’équipe de France a, dans l’histoire, souvent répondu présent dans ce genre de moments, et ce soir encore. Il a fallu lutter longtemps face à cette équipe d’Allemagne pour la faire plier, elle nous a vraiment challengé, mais on a livré une très grande prestation. On avait juste envie de gagner, pas de marquer les esprits. On voit la complexité d’un Euro avec tous ces résultats un peu curieux, mais notre seule idée était de savoir comment entrer dans le tour principal avec deux points. On y arrive non seulement avec le maximum de points mais aussi des certitudes, en tout cas plus de certitudes que ce qu’on avait après la Suisse. Les rotations ont été très importantes ce soir. Parfois, quand cela ne marche pas, c’est compliqué à gérer mais quand ça fonctionne bien, c’est évidemment un avantage supplémentaire. Ce soir, cela a donné une équipe très solide qui a toujours été capable de trouver une bonne solution, en attaque ou en défense. Cela a amené de la performance et on peut, encore une fois, être très satisfait de ce qu’on a fait.
Nikola Karabatic : Gagner un tel match fait forcément très plaisir, c’était un énorme match où on se savait très attendu, surtout face au pays-hôte et après la désillusion de dimanche. On avait la pression, mais on a été capable de répondre, collectivement et individuellement. On a été bon, on prend tous les points possibles et, désormais, on attend la suite avec impatience. On savait que ce soir, ça n’allait pas se jouer que sur le handball, qu’il faudrait répondre au défi physique imposé, avec en plus un public qui poussait fort derrière les Allemands. Mais on n’a jamais perdu nos nerfs, que ce soit quand ils ont commencé fort ou en milieu de seconde période quand ils reviennent. Il y a encore des points à améliorer, toutes ces petites pertes de balle qui pourraient nous coûter cher, ces buts qu’on ne devrait pas prendre mais on peut globalement être très satisfait de ce qu’on a produit. Tout le monde a apporté sa pierre à l’édifice, tout le monde a performé quand il est entré sur le terrain, il y a vraiment de quoi être satisfait ce soir.
Luka Karabatic : Cette victoire fait du bien. On attendait une réaction après le match contre la Suisse, même si quand on voit les autres résultats, on se dit qu’on n’est pas les seuls à s’être fait piéger. On savait qu’on pouvait faire mieux, qu’on devait faire mieux. On a mis beaucoup de coeur, beaucoup de combativité ce soir, dans une rencontre difficile. On peut être fier de ce qu’on a fait. Mais on n’avait rien perdu après la rencontre face à la Suisse et, de la même façon, on n’a rien gagné ce soir. Niko a fait ce qu’il sait faire, je sais que vous en parlez mais moi, je ne suis pas étonné. Il faut surtout retenir que collectivement, on a été solidaire, surtout défensivement. Il fallait l’être parce que l’Allemagne, c’est plus fort que la Suisse. Mais on a su limiter leur expression offensive, on ne s’est jamais perdu, on n’a jamais paniqué et c’est vraiment important pour la suite de la compétition.
Rémi Desbonnet : On avait besoin de ça, besoin de se rassurer après le match contre la Suisse. On voulait se prouver, d’abord à nous-mêmes, qu’on valait mieux que ça. On a tout de suite été focus sur le match de ce soir. Même si Andreas Wolff fait un gros match, on a mis beaucoup de buts. Il nous a bien ennuyé, mais on a su nous aussi répondre présent. De mon côté, on attend de moi que je sois décisif et je fais des arrêts dans les dernières minutes, c’est ce qu’on attend de moi. On a montré qui on était ce soir, même si on n’a gagné que deux points. Avec les ambitions qu’on a, on ne peut pas se contenter de ce qu’on a produit contre la Suisse, et je crois que ce soir, on peut vraiment être content. Maintenant, c’est un autre tour, un autre endroit, il va falloir digérer tout ça histoire de bien attaquer le tour principal dans deux jours.
LA LISTE
Gardiens : Samir Bellahcene (THW Kiel) – Charles Bolzinger (Montpellier HB) – Rémi Desbonnet (Montpellier HB)
Ailiers gauches : Hugo Descat (Telekom Veszprem) – Dylan Nahi (PGE VIVE Kielce)
Arrières gauches : Nikola Karabatic (Paris Saint Germain Handball) – Timothey N’Guessan (FC Barcelone) – Élohim Prandi (Paris Saint Germain Handball)
Demi-centres : Kentin Mahé (Telekom Veszprèm) – Nedim Remili (Telekom Veszprèm)
Pivots : Ludovic Fabregas (Telekom Veszprèm) – Luka Karabatic (Cap – Paris Saint Germain Handball) – Karl Konan (Montpellier HB) – Nicolas Tournat (PGE VIVE Kielce)
Arrières droits : Dika Mem (FC Barcelone) – Melvyn Richardson (FC Barcelone)
Ailiers droits : Benoît KOUNKOUD (PGE VIVE Kielce) – Yanis Lenne (Montpellier HB) – Valentin Porte (Montpellier HB)
LE STAFF
Entraîneur : Guillaume GILLE / Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ / Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER / Préparateur physique : Olivier MAURELLI / Analyste vidéo : Vincent GRIVEAU / Médecin : Emmanuel BIDET / Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Florian PATALAGOÏTY / Manager des équipes de France : Emmanuelle MOUSSET / Communication et relation médias : Hubert GUÉRIAU / Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS / Chef de délégation : Bertrand GILLE / Vidéoman : Fabien DOUILLARD / Photographe : Baptiste FERNANDEZ / Intendant de l’équipe de France masculine : Alexandre MASSINON
LES RÉSULTATS ET LE PROGRAMME
EHF EURO 2024 en Allemagne
Tour préliminaire :
Düsseldorf – 10 janvier : France – Macédoine du Nord : 39-29 (17-13)
Berlin – 14 janvier : Suisse – France : 26-26 (14-14)
Berlin – 16 janvier : France – Allemagne : 33-30 (17-15)
Classement Groupe A : 1/ France 5 pts 2/ Allemagne 4 pts 3/ Macédoine du Nord 2 pts 4/ Suisse 1 pt
Tour principal – Lanxess Arena :
Cologne – 18 janvier à 18h00 : France – Croatie en direct sur beiN SPORTS 1
Cologne – 20 janvier à 15h30 : France – Islande en direct sur beiN SPORTS 1 et sur TMC
Cologne – 22 janvier à 18h00 : France – Autriche en direct sur beiN SPORTS 1
Cologne – 24 janvier à 18h00 : France – Hongrie en direct sur beiN SPORTS 1
NB : France-Autriche OU France-Hongrie sera aussi diffusé sur TFX
Classement Groupe I : 1/ Hongrie 2 pts 2/ France 2 pts 3/ Croatie 1 pt 4/ Autriche 1 pt 5/ Allemagne 0 pt 6/ Islande 0 pt
Classement Groupe II : 1/ Danemark 2 pts 2/ Suède 2 pts 3/ Slovénie 2 pts 4/ Pays-Bas 1 pt 5/ Norvège 0 pt 6/ Portugal 0 pt
Finalités – Lanxess Arena – Cologne :
Places 5&6 (26 janvier)
Demi-finales (26 janvier)
Finales 3-4 (28 janvier)
Finales 1-2 (28 janvier)