Dans la version Val d’Europe du fameux Tiby, l’équipe de France U21M a remporté la 5e édition de ce tournoi relevé en Seine-et-Marne. Une victoire acquise en dernier lieu et de haute lutte (27-26) face à l’Espagne, championne d’Europe et du monde actuellement de la génération 2004-2005. Dans la foulée de son succès sur la Hongrie (32-23), jeudi en demi-finale, la bande à Guillaume Joli nourrit pleinement sa dynamique actuelle.

Comme leurs glorieux aînés, vainqueurs la semaine dernière à deux reprises du Danemark, le champion olympique, du Monde et d’Europe, les jeunes de la U21 ont bissé dans le même temps face à ce qui se fait de mieux dans leur catégorie. L’Espagne génération 2004-2005 a tout remporté en effet depuis deux ans, de l’EHF Euro U18 en 20022 à l’EHF Euro U20 2024, en passant par le Mondial U19 2023. C’est dire que la victoire des garçons de Guillaume Joli, samedi soir en finale du Tiby à Serris Val d’Europe, n’est pas anodine. D’autant qu’elle fait suite à un autre succès encore plus large en janvier au Portugal (41-32), dans le cadre cette fois du tournoi des 4 Nations. En connaisseur et spécialiste des confrontations avec le rival hispanique, l’ancien ailier droit tricolore ne pouvait que savourer cette nouvelle sortie fructueuse. « L’impression est plutôt agréable au bout d’une semaine où tu gagnes les deux matchs. Nous sommes repartis chacun de notre côté avec le sentiment du devoir accompli. Les objectifs que l’on s’était fixés ont été en partie atteints, nous avons forcément avancé dans le projet. Même s’il reste encore beaucoup de détails à régler si l’on veut viser encore plus haut. » Car dans la perspective d’un Mondial en Pologne qui va arriver très vite (18-29 juin 2025), l’équipe de France de la catégorie n’a plus de temps à perdre. Au gré d’un cursus plutôt chaotique depuis quatre ans, elle n’a jamais été aussi près des nations fortes du moment. Comme en témoigne ses trois succès en six matchs, depuis le début de la saison, face au top 4 de l’Euro 2024. En plus d’une démonstration face à la Hongrie (32-23), en demi-finale. Et même si les problèmes sont loin d’être tous réglés. « Nous avons connu un temps faible jeudi, et de nouveau samedi en finale, mais les garçons se sont engagés et y ont mis du cœur pour le combler. Lorsqu’ils n’ont pas bien joué au handball, comme en deuxième mi-temps contre l’Espagne par exemple, ils ont eu le courage et l’abnégation de l’emporter dans la difficulté. C’est aussi un apprentissage. » Certes face à une Espagne qui ne disposait toujours pas de toutes ses forces vives. « Nous avons fait preuve de solidarité, comme lors de ce petit fait de jeu au cœur du second acte, et cette bousculade où le groupe a montré qu’il était soudé dans ces moments-là. J’aurais aimé que cela n’arrive pas, cependant, cela fait partie malgré tout de l’histoire et la fondation d’une équipe. »

« Encore du travail pour être en maîtrise »

En référence à cette tension maximale ressentie au gré de la remontée espagnole, agrémentée d’une petite échauffourée entre les joueurs des deux équipes et ponctuée d’un succès au bout du suspense, dans le sillage du remuant Belco Ayeva et du nouveau Noé Rataboul. Autant de motifs de satisfaction mais pas une fin en soi. « Il y a en revanche plein d’autres pistes de travail qui émergent, précise le sélectionneur. Les garçons ont conscientisé le projet, il faut maintenant l’approfondir un peu plus afin de mieux maîtriser encore nos émotions, notamment dans ce genre de situation. On savait qu’il y avait du caractère dans ce groupe, ils ont avancé dans leur gestion, mais il y a encore du travail pour être en maîtrise. » Que ce soit au niveau mental, dans la cohésion collective ou les savoir-faire individuels. Rien n’a forcément échappé à Guillaume Joli et son staff. « Le petit bémol de la semaine est dans nos nombreux échecs aux tirs, sur des situations franches. Le fait de se les créer est rassurant pour notre projet de jeu, maintenant nous devons être plus efficace et précis dans nos duels avec les gardiens adverses. Heureusement que l’on peut s’appuyer sur notre solide assise défensive pour compenser. Ce sera encore mieux dès que l’on pourra pleinement la convertir en contre-attaque gagnante. » 
Tout en maintenant durablement cette attention, qui évitera les temps faibles liés à une tendance à se déconcentrer et sortir du projet collectif. « C’est même surprenant parfois, sans doute lié à la jeunesse. J’espère qu’ils vont avancer vite en ce domaine sur la fin de saison. Et surtout, si on veut aller loin, il faudra convertir les occasions que l’on se procure. » En attendant, ils peuvent s’appuyer désormais sur ces succès accumulés ces derniers temps, et cette confiance engrangée, avec en prime un trophée non négligeable. « J’avais dit effectivement que ce n’était pas une fin en soi de gagner ce Tiby, mais cela permet bien-sûr de construire de la confiance. Les matchs face à l’Espagne sont toujours très engagés et jamais facile, il faut savoir les gagner. »

Cela fait deux fois de suite en ce début d’année 2025. Ce n’est pas anodin non plus face à une nation qui a tout gagné dans la catégorie inférieure. « Sur les cinq matchs que l’on vient de disputer depuis janvier, nous en sommes à 4 victoires et nous avons regardé dans les yeux un Portugal au complet et qui compte dans cette génération. Nous sommes sur le bon chemin, on avance, il reste de nombreux détails à peaufiner. Ce sera le travail du mois de mai et de la préparation de juin, amont du Mondial en Pologne. » Juste le temps de savourer avant de remettre le pied à l’étrier. « Ils étaient très heureux. Ilsavaient besoin de se prouver qu’ils étaient capables de gagner un tournoi. Cela leur confirme surtout qu’ils ont tout le potentiel pour aller voir plus haut que ce qu’ils ont fait jusqu’à maintenant. On va s’attacher à les accompagner du mieux possible. » Il reste encore un tournoi et trois matchs en Suisse pour continuer à prendre du galon !

pROGRAMME ET RÉSULTATS

Stage à la MDH et matchs au Danemark : dimanche 3 au samedi 9 novembre 2024
Transfert vers le Danemark mercredi 6
Jeudi 7 novembre, à Kolding : Danemark – France : 30-29 (15-14)
Samedi 9/11 : Danemark – France : 31-27 (17-13)

Tournoi des 4 Nations à Guarda au Portugal : du 9 au 12 janvier
Jeudi 9 janvier : France – Allemagne 34-28 (17-14) ; Espagne – Portugal 26-30 (17-14)
Vendredi 10 : Portugal – France 34-30 (16-17) ; Allemagne – Espagne 29-29 (17-11)
Samedi 11 : France – Espagne 41-32 (19-15) ; Portugal – Allemagne 34-35 (20-19)
Classement 2025 : 1- Portugal 4 (+4), 2- France 4 (-4), 3- Allemagne 3, 4- Espagne 1

Stage à la Maison du handball : du dimanche 9 au mercredi 12 mars 
Tournoi TIBY à Serris (77) : du 13 au 15 mars
Jeudi 13 mars : France – Hongrie 32-23 (13-10) ; Espagne – Islande 32-28 (18-15)
Samedi 15 mars : petite finale : Hongrie – Islande 28-29 (14-12) ; finale : France – Espagne 27-26 (16-14)

1er stage de préparation Mondial MDH : du dimanche 4 au mercredi 7 mai
Airport Trophy à Zurich (SUI) : du jeudi 8 au dimanche 11 mai
Vendredi 9 mai, 20h : Suisse – France ; Allemagne – Espagne (17h30)
Samedi 10 mai, 19h30 : France – Allemagne ; Espagne – Suisse (17h)
Dimanche 11 mai, 11h : France – Espagne ; Suisse – Allemagne (13h30)

2e stage de préparation au Mondial à Tignes : du lundi 2 au vendredi 6 juin

3e stage de préparation au Mondial à la MDH : du mercredi 11 au dimanche 15 juin

Mondial IHF U21M en Pologne : du 18 au 29 juin
Départ le lundi 16 juin
Tirage au sort : 
Groupe
 A (Plock) : Norvège, Pologne, Slovénie, Uruguay
Groupe B (Sosnowiec) : Autriche, Hongrie (vice-champion du Monde U21 2023), Argentine, Brésil
Groupe C : Suède, Japon, République de Corée, USA
Groupe D : Portugal (vice-champion d’Europe U20 2024), Croatie (3e Monde U19 2023), Algérie, IHF Trophy
Groupe E : Danemark (vice-champion du Monde U19 2023, 3e Euro U20 2024), France, Maroc, Mexique
Groupe F : Islande (3e Monde U21 2023), Macédoine du Nord, Roumanie, Océanie
Groupe G (Kielce) : Allemagne (champion du Monde U21 2023), Tunisie, Serbie, Suisse
Groupe H : Espagne (champion du Monde U19 2023 et d’Europe U20 2024), Égypte, Bahreïn, Arabie Saoudite  

LA SÉLECTION

Gardiens : Romann CARLE (13/06/05, Sélestat Alsace) ; Noé RATABOUL (17/07/05, Saint-Raphaël Var) ; Stanis SOULLIER (20/02/04, Paris SG)
Ailiers gauches : Tom POMPON (16/05/05, Sélestat Alsace) ; Naël TIGHIOUART (13/03/04, Mainvilliers Chartres) 
Arrières gauches : 
Kylian PRAT (20/02/04, Montpellier) 
Arrières : Michal BARAN (21/12/04, Cesson Rennes, aussi demi-centre) ; Noa NARCISSE (25/01/04, Paris SG, aussi demi-centre)
Demi-centres : Alban SIMONNET (04/01/04, Saran) ; Reyhan ZUZO (26/06/05, Caen)
Pivots : Amara KARAMOKO (05/07/05, Paris SG) ; Mouhamadou SIDIBE (09/10/04, Pays d’Aix) ; André WENKEGHEU TCHAMBOU MOUKO (10/05/04, Nantes)
Arrières droits : Belco AYEVA (08/03/05, Créteil) ; Lorenzo BRIANT (13/02/04, Billère Pau Pyrénées) ; Henri KIRTZ (27/05/04, Ivry)
Ailiers droits : Thomas MARTINON (12/08/04, Istres Provence) ; Rémi PEYRE (30/01/04, Nîmes Gard)

LE STAFF

Entraîneur : Guillaume JOLI / Adjoints : Jérémy ROUSSEL – Mirko PERISIC – Yohann PLOQUIN (gardiens) / Médecin : Éric RENAUD / Kinésithérapeute : Thomas SPINARDI / Préparateur mental : Julien PELLET / Chef de délégation : Alexis HUAULME