Lucile Bruxelles officiait jusqu’à présent auprès des U20F d’Éric Baradat, en tant qu’analyste vidéo. Amenée à rejoindre le staff de l’équipe de France féminine A de Sébastien Gardillou, elle confie son enthousiasme avant le premier rassemblement des Bleues.

Tu fais partie des nouvelles têtes qui intègrent le staff de l’équipe de France féminine. Qu’as-tu ressenti lorsque Sébastien Gardillou t’a sollicitée ?

Ce fut une surprise. Je n’avais pas imaginé intégrer l’équipe de France A. Au regard des résultats de cette équipe, c’est un véritable honneur de la rejoindre.

As-tu sollicité l’accord d’Éric Baradat, l’entraîneur des U20F, avant d’accepter la proposition de Sébastien ?

Après avoir raccroché avec Sébastien, Éric est la première personne que j’ai appelée. Il m’a dit que même si je quittais son staff, il était très content pour moi que je puisse enchainer dans la continuité des U20F.

De facto, un certain nombre de joueuses actuellement dans le groupe A, sont passées par les U20F, tu ne seras pas dépaysée…

Intégrer l’équipe de France A ne relevait pas de l’évidence. On ne peut jamais imaginer que le chemin peut conduire jusque-là. Bien sûr j’ai croisé certaines joueuses sur les U20F, mais ce sera désormais dans un nouveau contexte. Je crois aussi qu’elles ont changé… Et en réalité ce sont surtout David Burguin et Sébastien Gardillou que je connais le mieux.

As-tu échangé avec tes nouveaux collègues sur la façon dont vous allez fonctionner ensemble, sachant que ce trio d’entraîneurs possède une grande expérience en matière de vidéo ?

Ce sont des experts qui font cela depuis des années. L’idée est de m’inscrire dans ce que Sébastien, David et Amandine vont me demander. Je vais me nourrir aussi de leurs compétences et de leur vécu des nombreuses compétitions internationales, dans un contexte que je connais de très loin.

Peut-on parler de rapport filial avec David Burguin ?

Lorsque je suis entrée dans le staff des U20F, en 2017, David était en charge de mon accompagnement. C’est une suite et effectivement je vais tenter de répondre le mieux possible aux différentes commandes qui me seront passées, sur le jeu et les joueuses, et sur l’utilisation des datas.

Comment qualifies-tu le travail d’analyste vidéo ?

Il s’agit d’un outil à la performance comme d’autres outils ou des ressources humaines qui sont au service de l’amélioration de la performance du jeu et des joueuses. Il y a une partie technique, avec l’utilisation des logiciels et des datas avec le même objectif.

Quel a été, jusqu’à présent, ton parcours dans le handball ?

Je suis une ancienne joueuse qui a basculé entraineure très tôt. D’abord en tant que salariée de club à Mios, tout en poursuivant ma carrière de joueuse jusqu’en 2009. En 2007, je suis devenue CTF du comité de Gironde. J’ai ensuite entraîné à Bègles. En 2018, j’ai basculé à la ligue de Nouvelle Aquitaine, en charge du site d‘accession d’Angoulême. Parallèlement, la même année, j’ai intégré le staff des U20 auprès d’Éric Baradat.

Quelles sont tes missions aujourd’hui ?

J’ai une mise à disposition de la ligue Nouvelle Aquitaine auprès de la fédération. En dehors des périodes de stage et de compétitions avec l’équipe de France A, j’ai toujours la responsabilité du site d‘accession d’Angoulême.

Jusqu’à présent regardais-tu les matchs de l’équipe de France avec le regard de l’entraineure ou avec la passion du handball ?

J’étais toujours partagée. J’avais toujours la partie passion du handball car je baigne dans le contexte handball depuis que je suis toute petite : je me suis passionnée très tôt. J’avais aussi cette émotion en fonction des résultats.

La préparation du prochain rassemblement est-elle déjà lancée ?

En fait, nous avons participé à un séminaire fin septembre. C’est depuis ce premier temps de travail que j’ai débuté la préparation de ce stage et de la Hongrie en particulier.

La vidéo est chronophage. Comment appréhender le volume de données en restant efficace ?

Je vais prendre la mesure de l’ampleur du travail au fur et à mesure de la compétition qui va arriver en novembre – décembre. Le fait d’avoir vécu des compétitions avec les U20F, je pense que je suis préparée à pouvoir tenir ce rythme qui, en effet, est sans fin.

Quelles sont les différences majeures que tu perçois déjà entre le travail vidéo sur les U20F et sur la A ?

C’est une voie différente. Tous les deux ans, il y a un changement de génération qui rend le travail très passionnant. Aussi l’analyse de notre jeu. C’est une partie du métier sur laquelle j’adorais travailler avec le staff des U20F. L’une des différences est la rotation des entraîneurs des sélections U20F dans beaucoup de nations. Je prends petit à petit la mesure de ma nouvelle fonction et, au-delà de l’ampleur, je pense que le travail sera plus poussé et plus approfondi avec l’équipe de France A. J’ai hâte de partager avec les membres du staff. Ces nouveautés me mettent en alerte et me procurent de l’enthousiasme.

Est-ce plus facile de quitter une génération championne du monde ?

Toutes les générations m’ont apporté quelque chose au-delà du résultat associé. L’un des éléments majeurs dans la filière est de faire mieux à chaque fois, c’est la philosophie dans laquelle nous étions. C’est difficile de quitter les personnes avec lesquelles j’ai travaillé. Nous avons vécu une belle aventure cet été mais j’aurais eu autant d’émotion si le résultat avait été différent.