Tout n’a pas été encore parfait ce mardi soir au Vendespace pour la seconde explication entre la France et le Brésil. A l’instar notamment de ces nombreuses pertes de balle qui ont jalonné une première période bien entamée, mais pas du tout maîtrisée au fil des changements voulus par Olivier Krumbholz. Et au contraire d’un second acte beaucoup plus compact, derrière les taulières du moment et des intentions plus précises. Une nouvelle victoire en fin de compte (23-18). Il n’empêche qu’au bout de cette séquence internationale, la dernière avec des matchs amicaux pour 2022-23, l’équipe de France reste invaincue sur ses terres et tisse un peu plus sa toile dans son jeu d’attaque.

Le sept de départ : Quatre jours après la première explication, vendredi soir à Limoges, Olivier Krumbholz reconduisait quasiment la même équipe au coup d’envoi. Seules les sœurs Lassource se relayaient sur le terrain. Déborah prenant la place d’Océane Sercien-Ugolin au poste d’arrière droite. Alors que Chloé Valentini retrouvait son rôle de titulaire à l’aile gauche, au détriment de Coralie Lassource. Pour le reste, Orlane Kanor et capitaine Estelle Nze Minko étaient fidèles respectivement à l’arrière gauche et au centre. Alicia Toublanc, à droite, et Pauletta Foppa, dans l’axe, complétaient le sept majeur.

Une bonne entame et des pertes de balle
Le sélectionneur l’avait promis et ses joueuses ont tenu parole, pas question de répéter cette fois l’entame de match de vendredi dernier à Beaublanc. Si les Brésiliennes mettaient toujours autant d’impact et d’enthousiasme, les Bleues avaient aussitôt du répondant, dans le sillage d’Orlane Kanor, qui inscrivait les deux premiers buts pour répondre aux réalisations de Da Rocha, Cardoso et Araujo (2-4, 5e). Le temps de se mettre en jambe, Estelle Nze Minko et Déborah Lassource y allaient aussi de leur doublé et les tricolores prenaient les devants (5-4, 11e). Avant que le technicien français ne décide de changer son équipe, à commencer par sa capitaine, pour entretenir la dynamique.
Au quart d’heure de jeu, Hatadou Sako détournait le jet de 7 mètres de Rodrigues pour maintenir la France en avance au tableau d’affichage (6-5). Avant que Cardoso ne prenne le relais à sept mètres pour donner l’avantage à ses couleurs en deux temps (6-7, 18e), avec le concours de Larissa Araujo (6-8, 19e). Les changements opérés par Olivier Krumbholz n’apportaient pas les effets escomptés. Les rentrées cumulées de Tamara Horacek, Claire Vautier et Orlane Ahanda, sur la base arrière notamment, restaient sans succès. Et Brasil donnait même trois longueurs aux visiteuses à l’entame des dix dernières minutes (6-9, 21e). Il fallait le retour aux affaires d’Estelle Nze Minko et un temps-mort de coach K pour resserrer d’abord la défense. Puis la capitaine se chargeait elle-même de stopper l’hémorragie et mettre fin à dix minutes de disette (7-9, 25e). Elle était encore, trois minutes plus tard, à l’interception et au tir dans le but vide pour réduire le score (8-10, 28e). Kanor, Foppa et les sœurs Lassource donnaient le tempo d’une défense resserrée. A défaut d’avoir réglé la mire à l’autre bout du terrain.

Orlane Kanor a pris du plaisir dans le jeu d’attaque tricolore. (Photo FFHandball / Iconsport).

Un jeu d’attaque plus fluide 
Afin d’insuffler un nouvel élan à sa troupe, Olivier Krumbholz lançait Océane Sercien-Ugolin et Oriane Ondono dès le retour des vestiaires. Mais au gré des arrêts de Gabriella Moreschi et des exclusions temporaires locales, le Brésil, survolté, contenait les trop timides intentions françaises (10-13, 36e), en dépit pourtant toujours des efforts de Chloé Valentini Estelle Nze Minko (12-13, 40e). C’est Orlane Kanor qui se chargeait, brièvement et en finesse, de l’égalisation (13-13, 42e). Car Quintino maintenant un temps son équipe à flot (13-14e). Mais on sentait que le public du Vendespace était prêt à s’enflammer, et l’équipe de France avec lui. Il suffisait de deux minutes, à l’entame du dernier quart d’heure, pour confirmer la tendance. Les Auriverde s’épuisaient sur une défense bleue coulissante et solidaire. Orlane Kanor et Pauletta Foppa convertissaient les nouvelles intentions tricolores dans le camp adverse (15-14, 44e). La France venait de passer définitivement devant au score et profitait pleinement de l’animation de la rentrante Léna Grandveau. Chloé Valentini était dans tous les bons coups à l’aile (17-15, 48e), Déborah Lasource, Pauletta Foppa et Coralie y allaient de leur contribution pour gonfler la note dans le final (20-18, 52e puis 23-18, 56e). D’autant qu’Hatadou Sako était revenue pour fermer la boutique, au relais d’une Camille Depuiset qui n’avait pas déméritée auparavant. Après Limoges, l’équipe de France bouclait sa campagne d’avril par une seconde victoire aux dépens d’un Brésil volontaire. Les chantiers sont encore nombreux et l’attaque manque encore de liant, sur la durée et dans la relation avec la pivot notamment. Mais à l’instar de cette semaine, et en dépit des absences et d’une jeunesse toujours timide, les valeurs de cette sélection ne sont plus à démontrer. Elles seront certainement renforcées au gré des stages de juillet. Avant de reprendre à la rentrée prochaine pour une année pleine de promesses et d’espoirs !

Hugo Chatelain

On ne passe pas devant Chloé Valentini et Orlane Kanor. (Photo FFHandball / Iconsport).

Déclarations : 
Olivier Krumbholz :
 Il y a eu une belle deuxième mi-temps où nous avons trouvé beaucoup plus de solutions en attaque, même si nous avons perdu beaucoup de ballons encore aujourd’hui. Mais nous avons été plus dangereux en attaque placée, nous avons proposé de belles situations et mieux mis par exemple Orlane Kanor en situation de tirs. Heureusement que nous avons été plus lucide en seconde qu’en première mi-temps. Sans parler des services pivot qu’il faut vraiment travailler. Ce n’était pas évident, nous avons largement gagné la seconde mi-temps. J’ai bien aimé Léna Grandveau et des leaders sur lesquels nous avons pu s’appuyer. Au contraire de certaines jeunes qui ont paniqué, c’est le dur apprentissage du haut niveau. Nous avions pourtant très bien commencé en attaque, mettant deux fois Orlane dans des situations différentes. Déborah Lassource a été une nouvelle fois précieuse des deux côtés du terrain, sur un rôle pourtant difficile. C’est dommage de ne pas avoir validé toutes les solutions alors que nous en avons trouvé plus que vendredi. Je pense que l’on a bien travaillé et su faire évoluer certaines situations de mars, en étant plus dangereux et mieux maîtrisé le rythme. Car on ne voit rien si l’on joue trop vite. C’est ce que l’on essaie de mettre en œuvre. Il faut continuer à travailler.

Orlane Kanor : Je suis contente. Cela me fait du bien de marquer un peu de buts et de ne pas faire trop de bêtises, même si j’ai perdu deux balles aussi. C’est déjà cela, nous sommes en construction, je me sens de plus en plus à l’aise sur le projet de jeu. Nous l’avons bien travaillé et on y réfléchit aussi en tant que joueuse, afin de se l’approprier le plus possible. Nous avons trouvé beaucoup plus de solutions sur la base arrière ce soir, contrairement au premier match où nous avions marqué quinze buts en montée de balle. Nous avons plutôt construit nos attaques, et c’est bien. On veut aller vers cela. J’ai beaucoup aimé par exemple l’entraînement de dimanche en attaque placée, sur les enclenchements à prévoir. Et nous avons réussi à le mettre en application ce soir. Je ne sais pas si les gens l’ont vu, mais nous on le ressent, nous avons bien évolué entre les deux matchs. Nous avons tenté des choses, osé des tirs de loin, dans les duels, il faut continuer ainsi.

Léna Grandveau : C’est toujours facile de dire que je m’attendais à jouer. Mais j’avais discuté avec Olivier, qui m’avait fait comprendre que c’était probable que je rentre. J’étais préparée et j’avais préparé le match en ce sens. C’était super intéressant de renfiler le maillot de l’équipe de France. Malgré tout, en dépit de la confiance de mes coéquipières qui essaient de me mettre dans les meilleures conditions, c’est toujours impressionnant. Notre jeu est en construction, je pense que ce n’est pas facile pour tout le monde, nous sommes toutes finalement presque au même niveau dans le projet de jeu. Je ne dirais pas que je suis posée, car ça bouillonne dans ma tête. C’est quand même très stressant de cotoyer ces joueuses qui évoluent toute les semaines en ligue des champions. J’essaie d’apporter ma jeunesse, ma fougue, ma vitesse, quelque chose d’autre. Tant mieux si j’ai leur confiance et que l’on essaie d’avancer ensemble. 

Statistiques : 
France –
 Brésil : 23-18 (8-10)
Vendéspace à Mouilleron-le-Captif – 4 700 spectateurs
Arbitres : Mmes Barbora Bocakova et Lucia Janosikova (Slovaquie)

France 
Entraîneur : Olivier Krumbholz
Gardiennes : Sako (40′, 11 arrêts sur 22 dont 2/4 jets de 7m) – Depuiset (20 minutes, 3/10 arrêts)
Toublanc (0/1) – Valentini (4/5)  – C. Lassource (2/4) – Chambertin – Sercien-Ugolin (0/1) – Kanor (4/5) – Horacek (0/4 dont 0/1) – D. Lassource (3/4) – Foppa (3/5) – Nze-Minko (6/8) – Vautier – Ondono – Granier (1/1) – Grandveau – Ahanda (0/1) 
Exclusions temporaires : Horacek (18e), Ondono (30e), Sercien-Ugolin (34e)

Brésil
Entraîneur : 
Cristiano Silva
Gardiennes : Moreschi (50 minutes, 7/24 arrêts dont 1/1 jet de 7m) – Arenhart (10 minutes, 1/5 arrêt)
Fernandes (1/7) – T. Araujo (1/1) – Rodrigues (0/4 dont 0/1) – Quintino (2/5) – L. Araujo (4/4) – Cardoso (4/5 dont 2/3) – Guarieiro – Da Rocha (3/5) – Souza – Brasil (3/9) – Arounian – Lopes – Matieli – Arruda – Bolzan (0/1)
Exclusions temporaires : Lopes (27e), Araujo (50e)

Après Beaublanc à Limoges, le Vendespace de Mouilleron-le-Captif était aux couleurs de l’équipe de France féminine de handball. (Photo FFHandball / Iconsport).

LA SÉLECTION DE 19 JOUEUSES :
Gardiennes :  Floriane ANDRE (Neptunes de Nantes) – Camille DEPUISET (Metz HB) – Hatadou SAKO (Metz HB)
Ailières gauches : Coralie LASSOURCE (Brest Bretagne HB) – Chloé VALENTINI (Metz HB)
Arrières gauches : Djazz CHAMBERTIN (OGC Nice HB) – Orlane KANOR (Rapid Bucarest) – Claire VAUTIER (JDA Dijon)
Pivots : Sarah BOUKTIT (Metz HB) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB) – Oriane ONDONO  (Neptunes de Nantes)
Demi-centres : Léna GRANDVEAU (Neptunes de Nantes) – Tamara HORACEK (Metz HB) – Estelle NZE-MINKO (Cap – Györ)
Arrières droites : Orlane AHANDA (Neptunes de Nantes) – Déborah LASSOURCE (Paris 92) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Vipers Kristiansand) 
Ailières droites : Lucie GRANIER (ES Besançon) – Alicia TOUBLANC (Brest Bretagne HB)

LE STAFF :
Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ
Adjoint : Sébastien GARDILLOU
Entraîneure des gardiennes : Amandine LEYNAUD
Préparation physique : Pierre TERZI
Médecin : Cindy CONORT
Kinésithérapeutes : Cezare COCUZZA, Célestin DAILLY et Pierre GILLET
Analyste vidéo : David BURGUIN et Christophe CAILLABET
Psychologue : Pascal NIGGEL
Communication et relation médias : Diane PROUHET
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Rémy LÉVY

PROGRAMME :
Vendredi 3 mars à Strasbourg : France – Suède : 24-18 (12-6)
Dimanche 5 mars à Montbéliard : France – Suède : 24-22 (13-10)

Dimanche 2 avril au dimanche 14 avril 2023 : 
Vendredi 7 avril, à Limoges Beaublanc : France – Brésil 22-18 (11-13)
Mardi 11 avril, à Mouilleron-le-Captif Vendespace : France – Brésil 23-18 (8-10) 

Lundi 3 juillet au Dimanche 16 Juillet 2023 : 
Stage de préparation physique à Capbreton.

Lundi 17 juillet au Dimanche 23 juillet 2023 : 
Stage en Norvège dans les Iles Lofoten
Norvège – France : 20 juillet (entraînement)
Norvège – France : 20 juillet

Dimanche 8 octobre au dimanche 15 octobre 2023 :
Qualifications à l’EHF EURO 2024 [Dates, horaires et adversaire à venir]

Dimanche 19 novembre au mercredi 29 novembre 2023 : 
Préparation IHF Mondial 2023 [Dates, horaires et adversaire à venir]

Jeudi 30 novembre au dimanche 17 décembre 2023 :
Mondial IHF 2023 [Danemark, Norvège, Suède]