La pandémie, pourtant tombée en plein cursus de formation, n’a heureusement pas altéré l’éclosion et la progression de l’actuelle génération 2002-2003 sous les ordres d’Eric Baradat. En l’espace de deux ans en effet, Lucie Modenel et ses partenaires ont confirmé les espoirs placés en elles à la sortie d’un Euro U18 bronzé en 2019. Au gré d’un nouveau podium l’été dernier lors du championnat d’Europe de la catégorie supérieure, toujours et déjà en Slovénie d’ailleurs, mais aussi en s’installant durablement dans le quotidien de l’élite française. À l’instar de la meneuse auvergnate qui a fait les beaux jours de Bourg-de-Péage, aux côtés de ses comparses Léna Grandveau et Siobann Delaye. Au même titre que la Bisontine Tshimanga, la Nantaise Ardouin ou la Fleuryssoise Chambonnier. Et que dire de la pivot Sarah Bouktit, installée à la pointe de l’attaque messine jusqu’au Final Four de la Ligue des champions il y a quelques jours, tout comme le dernier rempart Mélanie Halter.
Cette première sélection en lice dès cette semaine, ne manque assurément pas d’arguments à quelques heures de son entrée en matière et au bout d’une préparation soignée. « Nous venons de vivre une semaine studieuse en dépit d’un contexte incertain et des états de forme variables, confirmait Eric Baradat à la veille de s’envoler pour la Slovénie. Nous avons travaillé et essayé d’avancer en ne laissant personne en route. On peut espérer disposer de toutes nos forces vives au moment d’entrer dans ce championnat du monde. »
Ce qui ne sera pas superflu dans le contexte d’un tour préliminaire très haut de gamme, forcément le plus relevé, avec le Brésil, la Corée du Sud et le Norvège, à peu près ce qui se fait de mieux, au plus haut niveau, dans chaque continent. Dur pour la mise en route, parfait pour conclure l’apprentissage et la culture de ce collectif. « Oui c’est la fin d’un groupe pour cette génération 2002-2003, abonde Eric Baradat, mais j’espère surtout que c’est juste un passage pour beaucoup d’entre elles, qui seront amenées je le souhaite par la suite à avoir leur chance en équipe de France A. Je n’ai en tout cas rien à dire sur leur attitude et leur investissement dans l’optique de notre échéance imminente ».

« Une identité à optimiser et faire prospérer »
Et si le second match pourrait être décisif, face à des Coréennes, également candidates crédibles au dernier carré, il ne faudra surtout pas négliger le Brésil en premier lieu, même déchu par l’Argentine du titre panaméricain. Il ne faudrait pas pécher par excès de gourmandise. « Nous n’avons pas trop le choix avec le programme qui nous attend. On sera mal c’est clair si l’on perd des points d’entrée contre le Brésil, avec certes deux ou trois joueuses aux grosses qualités physiques, détaille le coach. On sent cependant qu’il y a de le la place et qu’elles ont quelques faiblesses organisationnelles. À nous de les exploiter, même si elles seront redoutables sur un premier match du fait de leurs caractéristiques. »
Il sera temps ensuite de se projeter sur un second adversaire d’un tout autre calibre. Si la Corée du Sud n’a pas participé à son championnat asiatique en raison de la pandémie l’an dernier, sa confédération l’a repêchée en tant que dernier représentant derrière l’Inde, l’Iran et le Kazakhstan. D’où sa présence dans le chapeau 4 du tirage au sort et une confrontation anticipée avec les Bleues, juste avant la Norvège. « Pour preuve, même si nous n’avons pas eu d’images, elles ont rivalisé avec l’ogre hongrois durant la préparation. C’est manifestement une équipe solide et fidèle à sa réputation. Comme la Norvège, qui a alterné le bon contre la Suède et le moins bon face au Danemark. La vérité se situe sans doute entre les deux. Nous n’aurons absolument pas le droit de se relâcher sur ce premier tour. »
Avec en tête certainement la bonne idée qu’une première place initiale leur faciliterait grandement la tâche pour la suite de la compétition. En ce sens, le staff a mis l’accent tout au long de la préparation dans le jeu sur grand espace, « afin d’être plus performant encore dans le changement de statut et nos montées de balle. Nous avons beaucoup insisté sur ce registre-là, car c’est peut-être ce qui doit nous permettre de franchir un cap. C’est toujours un pari, sans redescendre les autres curseurs. Ce qui est sûr, c’est que notre équipe n’a pas le profil à tirer de loin. Il faudra que l’on manœuvre, que l’on tourne autour et que l’on soit malin. Nous n’avons pas les bras armés pour écraser les défenses. » Mais bien d’autres qualités et forces à exploiter, pour pouvoir voyager loin, au gré « d’une identité à optimiser et faire prospérer tout au long de la compétition, dans l’idée de toujours faire un peu mieux chaque jour. »
Alors cette équipe de France ne devrait pas être loin du compte en fin de semaine prochaine. Et montrer ainsi la voie, à l’aube d’un été que l’on souhaite prolifique à toutes les jeunes sélections tricolores !

Hugo Chatelain

LE GROUPE DE 18 JOUEUSES :
Gardiennes : 1- Mélina CANTIN (Brest, Bretagne) ; 12- Mélanie HALTER (Metz, Grand Est) ; 16- Jemina KABEYA (Saint-Maur, Ile de France) – Keran BEKROU (Mérignac)
Ailières gauches : 8- Zaliata MLAMALI (Metz, Nouvelle Aquitaine) ; 9- Kiara TSHIMANGA (Besançon, Ile de France)  ; 18- Naémi HARDOUIN (Nantes, Pays de la Loire) 
Arrières gauches : 21- Laura FAUVARQUE (Metz, Ile de France)
Arrières gauches – demi-centres : 6- Lena GRANDVEAU (Bourg de Péage, Bourgogne Franche-Comté) ; 14- Cassidy CHAMBONNIER (Fleury-les-Aubrais, Nouvelle Calédonie/Centre) ; 17- Coura KANOUTE (Noisy-le-Grand, Ile de France)
Demi-centre : 7- Romane KROMOSKA (Brest, Hauts de France)
Pivots : 22- Helena MATHON (Nantes, Pays de la Loire) ; 23- Sarah BOUKTIT (Metz, Grand Est) 
Arrières droites : 15- Iona STEMMER (Dijon, Provence Alpes Côte d’Azur)
Arrières droite – demi-centre : 10- Lucie MODENEL (Bourg de Péage, AURA)
Ailières droites : 4- Siobann DELAYE (Bourg de Péage, AURA) ; 5- Albane FRACHON (Nantes, Nouvelle Aquitaine) ; 20- Maureen GAYET (Dijon, Hauts de France)

LE STAFF : Entraîneur : Éric BARADAT / Adjoints : Éric CALCAGNINI – Gaël ROBERT – Lucille BRUXELLES (Vidéo) / Médecin : Jean-Yves PLESSIS / Kinésithérapeute : Christelle GIRE et Guillaume NERON / Accompagnement PPF : Françoise NICOLE / Cheffe de délégation : Sylvie PASCAL-LAGARRIGUE

Stage à la Maison du handball à Créteil : du 26 février au 2 mars 2022
Trophée des Carpates à Valcea en Roumanie : du 3 au 6 mars
Roumanie – France : 27-32
Danemark – France : 25-26
France – République tchèque : 26-24

Stage à la Maison du handball à Créteil : du 18 au 24 avril
Mercredi 20 avril, à Lomme : France – Pays-Bas : 34-22 (15-10)

Préparation au Mondial
Stage à la Maison du handball à Créteil : du 6 au 9 juin
Tournoi des 4 nations en Allemagne : du 10 au 12 juin
Vendredi 10 juin : Espagne – France : 27-25 (11-14)
Samedi 11 juin : France – Portugal : 31-24 (12-13)
Dimanche 12 juin : Allemagne – France : 27-29 (15-17)

Stage à la Maison du handball à Créteil : du 13 au 19 juin

IHF U20 Mondial Féminin : du 22 juin au 3 juillet en Slovénie (Celje et Lasko)
Groupe A : Inde – Slovaquie – Pays-Bas – Japon
Groupe B : Suède – Iran – Tunisie – Guinée
Groupe C : Danemark – Argentine – Monténégro – équipe invitée
Groupe D : France – Norvège – Brésil – République de Corée
Groupe E : Roumanie – République tchèque – Angola – Paraguay
Groupe F : Allemagne – Slovénie – Chili – Mexique
Groupe G : Croatie – Suisse – Kazakhstan – Autriche
Groupe H : Hongrie – Pologne – Egypte – États-Unis d’Amérique
Tour préliminaire :
Mercredi 22 juin à 20h30 : France – Brésil : 37-18 (20-9)
Jeudi 23 juin à 20h30 : République Corée – France : 21-34 (7-18)
Samedi 25 juin à 14h30 : France – Norvège : 34-34 (14-19)
Tour principal : les deux premiers de chaque groupe croisent respectivement A&B, C&D, E&F, G&H, dimanche 26, lundi 27 et mardi 28
Phase finale : les deux premiers de chaque groupe tour principal en quarts de finale, jeudi 30, puis demi-finales vendredi 1er juillet, et finales dimanche 3