À l’occasion du premier rassemblement de la saison, l’entraîneur de l’équipe de France évoque l’évolution du capitanat, les nouveaux membres du staff et les enjeux de l’EHF EURO CUP qui débute ce mercredi à Orléans, avec la réception de la Suède.
Lors de la conférence de presse organisée à l’issue du premier jour de stage, tu as annoncé un changement de capitanat. Quelles sont les raisons de cette décision ?
La fin de l’Olympiade marque le début d’un nouveau cycle qui questionne sur la répartition des responsabilités au sein de l’équipe. C’est à ce titre qu’a été nommé le nouveau capitaine de l’équipe de France : Ludovic Fabregas prend le relais de Luka Karabatic que je souhaite remercier pour l’incroyable état d’esprit dont il fait preuve au quotidien.
Selon toi, qu’est-ce qui a conduit Luka à ne plus porter le brassard ?
Dans la projection d’un cycle qui nous conduit jusqu’aux J.O. de 2028 et même jusqu’au Mondial 2029, même si c’est très loin, il lui semblait assez peu probable d’imaginer qu’il puisse s’inscrire dans la durée de cette nouvelle olympiade. L’envie est venue pour Luka de transmettre le brassard et cela a conduit à un temps d’élection.
Pourquoi as-tu souhaité organiser un scrutin ?
Les capitaines doivent être les représentants du groupe. Ce sont donc les joueurs qui ont élu leur capitaine pour ce nouveau cycle.
À la Maison du handball ce lundi, tu as retrouvé une majorité de joueurs qui ont participé au tournoi olympique. Dans quel état d’esprit se trouvent-ils ?
Les compétitions nationales et européennes des clubs ont repris leurs droits et rythment aujourd’hui le calendrier des joueurs qui évoluent tous les trois jours. Même si la cicatrice est toujours béante, le sujet des J.O. est un peu dans le tiroir, ce qui leur permet aussi de se concentrer sur un nouveau projet et de penser à autre chose. Malgré tout, quand ils reviennent ici et qu’on évoque le sujet, on se rend bien compte que l’impact de cette compétition est encore bien présent. Cette énergie est en train de se transformer avec l’envie de se projeter et de rebondir. Notre souhait est de retrouver une qualité de jeu et des performances plus en adéquation avec notre statut et notre envie surtout de vivre de grandes compétitions.
Un préparateur mental – Pierre Arthapignet – a intégré le staff. C’est une nouveauté au sein de l’équipe de France masculine….
La présence de Pierre en Corse puis sur notre temps de préparation à Tignes était liée au contexte des Jeux qui étaient très particuliers et pour lesquels, il me semblait opportun de s’outiller pour répondre à la problématique d’une compétition olympique en France. De cette expérience, il m’a semblé essentiel de pouvoir compter sur une ressource en plus au service du collectif, au service des individus, pour répondre à toute demande. Cela s’inscrit dans l’espace que l’on offre à un athlète qui fait face à une difficulté et qui peut être coincé pour l’évoquer avec son entraîneur ou avec son médecin ou son kiné. C’est ce que nous souhaitons permettre avec l’arrivée de Pierre.
Quel est le profil de Pierre Arthapignet ?
Pierre a développé un certain nombre d’outils autour de la psychologie et des compétences qui sont au service de projets dans différents univers, que ce soit l’univers sportif comme celui de l’entreprise. Il a beaucoup d’expérience : son regard et ses compétences nous amènent à enrichir la palette que représente notre staff aujourd’hui. Il était remps d’associer cette thématique-là au regard de la difficulté à gérer des émotions, à gérer l’échec ou la réussite.
Le départ d’Érick Mathé a généré l’arrivée de Yohan Delattre. Quel type de collaboration avez-vous entamé ?
C’est un plaisir que de voir l’intégration de Yohan à cet échelon-là. Il a souvent été un observateur privilégié de par son statut de patron des U21, dans le cadre de la transmission qu’on essaie d’avoir entre les étages. Il a aussi participé à plusieurs de nos rassemblements, car il était notre remplaçant officiel en cas de problème. Il nous avait d’ailleurs rejoints lors de l’Euro 2022 lorsque j’étais touché par le Covid. Je le connais bien car, certes c’était il y a fort longtemps, nous avons joué ensemble. Nous sommes encore dans une phase de découverte et nous avons beaucoup travaillé à réfléchir à notre mode de fonctionnement. Je me sens très bien avec lui.
Suite à l’échec des J.O., quels sont les points d’amélioration identifiés avec les joueurs ?
Nous sortons d’une séquence de debriefing avec le staff et les joueurs qui a été très longue, très riche et très denses, sur laquelle les conclusions restent encore à poser sur la table et à tous les niveaux. Donc c’est prématuré de les détailler.
Quelle est ton approche à l’aube des deux matchs de cette EHF EURO CUP ?
Cette compétition, avec le pedigree des adversaires, nous offre des super matchs à disputer. Malgré tout, quand on regarde le calendrier et la priorité entre les clubs et l’équipe de France dans cette période-là, on part déjà avec une difficulté. C’est aussi un défi parce que nous sortons d’une compétition difficile. Nous avons aussi envie d’utiliser toutes les opportunités qui s’offrent à nous pour retrouver une unité, retrouver de l’allant, retrouver un collectif qui fonctionne mieux avec des performances plus fortes. Il y a beaucoup de chantiers en vue de de la prochaine compétition cette semaine. On la prend comme une comme une séquence à remplir et à utiliser au mieux.