Présidente de la Commission Nationale des Statuts et de la Règlementation, cheffe de délégation de l’équipe nationale féminine U18, Marie-José Gaudefroy est également secrétaire générale de la Ligue Île-de-France, et trésorière de l’AS Montigny-le-Bretonneux, club dont elle a été la présidente durant huit années.

De tous les débats menés à l’occasion du CA de la fin de semaine dernière, lequel te paraît le plus impactant ?

Je parlerais plutôt d’un sujet inédit comme celui de l’indemnisation des dirigeants qui a longuement été débattu, porté par Michaël Boutines et moi-même, car tous les sujets du CA fédéral ont un impact pour notre discipline.

Il est consécutif à la décision prise à l’assemblée générale de Pau, en 2022…

Oui, lors de cette AG de Pau, les statuts fédéraux avaient été modifiés pour intégrer l’indemnisation des dirigeants suite à l’obligation légale de la loi sport de mars 2022. Rien n’avait été encore mis en pratique. Une approche a été présentée afin que le CA se prononce, sur sa possible mise en œuvre.

Peux-tu nous en parler ?

Il touche deux niveaux, celui de l’indemnisation des dirigeants au sein de la FFHandball, et celui de la mise en place d’un principe de subvention fédérale pour accompagner la professionnalisation des dirigeants élus des ligues et des comités. Des critères d’éligibilité ont été définis par le groupe de travail constitué de deux salariés de la FFHandball, et de deux élus. Ces critères pourront évidemment être modifiés, notamment en raison de l’évolution de la situation des bénéficiaires, sur décision du CA fédéral.

Justement, qui pourra bénéficier de ce dispositif au sein de la FFHandball ?

Trois dirigeants au maximum, le président par exemple, à condition qu’ils répondent aux critères que nous avons définis.

Peux-tu nous en dire un petit peu plus ?

La forte représentation, y compris à l’international, est un critère fort. L’implication dans la gouvernance et le développement d’une activité fédérale également. La présence régulière au siège de la FFHandball, les fonctions d’administration, d’animation et de dialogue entre les élus, les salariés, les techniciens seront d’autres critères, comme celui de faire rayonner le handball amateur et professionnel à l’occasion de déplacements à l’étranger.

Quel est l’objectif poursuivi avec l’allocation d’une subvention pour les ligues et les comités ?

Avec le groupe de travail, nous avons réfléchi à une manière d’accompagner la professionnalisation des dirigeants. Le dispositif concerne les dirigeants élus, encore en activité, ayant subi une perte de revenus du fait de l’augmentation de la charge liée à leur investissement dans la Ligue ou le Comité, et nécessitant une diminution de leur charge professionnelle pour se consacrer à la mission de dirigeant territorial, et réussir pleinement cette fonction si particulière, avec des associations de plus en plus professionnalisées.

L’idée est de rajeunir ces dirigeants élus ?

Oui, parce que ceux qui s’engagent, franchissent souvent le pas à l’instant de leur retraite. Là, ils pourront dégager du temps plus tôt. Chaque territoire, bien sûr, sera libre d’appliquer ou non le dispositif.

Cette professionnalisation des dirigeants était-elle inéluctable ?

Au niveau de la FFHandball, il n’y a même pas de débat me semble-t-il. Étant donnée la nature des responsabilités, le temps consacré, le stress que la fonction génère, ça me semble couler de source. Au niveau des ligues et des comités, c’est le moyen le plus sûr d’apporter du sang neuf, et d’assurer une représentation forte dans toutes les instances politiques, de concertation ou de représentation tant au niveau régional que départemental.

Comment cette subvention sera-t-elle calculée ?

En fonction de la perte de revenu du dirigeant concerné, qui devra être obligatoirement un administrateur. Cette subvention ne comblera pas intégralement la perte. Mais ce qui est sûr, c’est que le montant précis de la subvention accordée sera décidé par le bureau directeur fédéral sur dossier présenté par la ligue ou le comité indiquant le montant sollicité.

Tu as intégré l’équipe du président Philippe Bana après avoir refusé lors de la précédente mandature. Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?

D’abord le fait que j’ai fait valoir mes droits à la retraite et que je peux donc dégager du temps, l’esprit tranquille. En 2020, il m’aurait fallu lâcher le poste de secrétaire générale de la ligue, et je n’en avais pas envie. J’aimais la mission comme l’équipe qui la menait. Sans doute également que je ne me sentais pas suffisamment mûre pour occuper ce poste de présidente de la Commission Nationale des Statuts et de la Règlementation.

Alors qu’aujourd’hui, oui ?

J’aime ce challenge, et je me sens prête, oui. Je savais surtout que je pourrais travailler sur des sujets qui me tiennent à cœur comme la simplification des règlements. La commission est compétente en matière de règlementation, de qualification, de contribution mutualisée des clubs au développement, d’équipements, et les sujets sont évidemment nombreux et multiples. Nous ne les traiterons pas tous en quelques mois, la durée de la mandature sera nécessaire, et c’est aussi ce qui est passionnant.

Tu sembles prendre beaucoup de plaisir à ces différentes missions…

Sincèrement, je revis depuis ma prise de fonction. Comme si j’avais débuté une nouvelle vie. Dans la fin de mon engagement professionnel, j’avais le sentiment de ne plus servir à rien. Je me sens à nouveau utile à quelque chose et c’est une sensation fort agréable.

As-tu conservé tes fonctions dans le territoire d’Île-de-France ?

Oui, je garde la trésorerie de l’AS Montigny-le-Bretonneux et mon poste à la ligue. C’est important de conserver un pied dans le réel.

Dans ces commissions règlementaires parfois un peu rigides, ta manière de fonctionner, dans le calme, avec toujours le sourire est-elle un atout fort ?

Je le crois, oui. J’ai toujours fonctionné ainsi, dans l’écoute, l’échange, le partage. Lors de ma première réunion plénière du 15 mars, nous avons évoqué de nombreux projets, dont celui de la mise à plat de toutes les licences, et des mutations qui leur sont liées, et tous ces projets ont trouvé preneur. La posture et le sourire ne font pas tout, mais ils sont un préalable auquel je suis très attachée.

Tu as également choisi d’être la cheffe de délégation de l’équipe de France U18 féminine. Qu’attends-tu de cette mission ?

C’est Éric Baradat qui m’a sollicitée, et j’avoue avoir été flattée par sa proposition. Cette équipe de France est celle qui possède le moins de temps de rassemblement. Nous aurons un stage au mois d’avril, et une compétition l’été, cela ne perturbera donc pas mes autres fonctions. C’est assez nouveau pour moi. Je vais être à l’écoute, comme toujours, présente pour soulager le staff technique si nécessaire, pour accompagner, aider les filles, peut-être les rassurer, pallier aux aléas qui se présenteront. Être attentive en tout cas. Sans être trop sur leur dos, non pas comme une amie, mais comme une personne bienveillante et responsable. J’adore en tout cas m’enrichir de nouvelles expériences et celle-ci sera très formatrice, j’en suis certaine. Je me suis d’ailleurs remise à la langue anglaise et c’est un premier pas…