Membre du Conseil d’Administration de la FFHandball en charge du pôle des services aux clubs, celui qui est également président de la Ligue Bourgogne Franche-Comté s’attend à un début d’année très riche.
Le début d’année 2023 s’annonce riche pour le Pôle des services aux clubs.
Effectivement, deux gros sujets vont sortir avant le printemps. Celui sur les nouveaux labels, au nombre de neuf, et celui sur le centre de ressources. Dans les deux cas, nous nous sommes attachés à aller voir ce qui se passait réellement sur le terrain. C’est un travail d’équipe, je ne sais pas si on peut fonctionner autrement.
Quels sont ces labels ?
On a tout un service de performance sociale dont les indicateurs concernent l’intégrité, la citoyenneté, les clubs formateurs, l’arbitrage, la féminisation, les différentes pratiques (baby hand, hand à 4, handfit, BeachHandball), et le hand ensemble.
Comment as-tu fonctionné pour les définir ?
En créant une équipe de terrain. Ce dont nous ne voulions absolument pas, c’est développer une usine à gaz avec des idées qui viennent d’en haut pour assommer ceux d’en bas, si tant est qu’il existe un haut et un bas, ce que je ne crois absolument pas tant la FFHandball est à l’écoute des clubs, leurs besoins, leur ressenti. Le club est donc le plus logiquement du monde au centre de la réflexion : son fonctionnement, sa structuration, son développement. Comment l’accompagner, comment faciliter un meilleur ancrage, favoriser l’encadrement des jeunes ? Comment créer du lien, donner du sens à la relation entre le Club, le Comité, la Ligue ? Voilà les questions que nous nous sommes posés.
Et ce centre de ressources ?
On a constaté que ce centre pouvait, par certains côtés, paraître un peu obsolète. Depuis deux ans, nous avons effectué un travail de tri avec toute notre équipe et les clubs pilotes. L’arborescence a complètement changé. Nous sommes partis des besoins réels des clubs et notamment ceux des dirigeants, pour proposer des réponses les plus pertinentes possible. Je prends un exemple : on a une interrogation sur une règle de droit du travail ? Il faut qu’en deux clics, on puisse avoir accès à la convention collective. Cette information sera retravaillée en permanence pour aboutir à quelque chose qui ne sera pas figé. Il ne sera sans doute pas au top tout de suite, mais au fur et à mesure, avec un travail de veille, de mise à jour, il deviendra de plus en plus complet.
L’expérience, le vécu des clubs peuvent-ils vous aider à accélérer sa mise en route ?
Bien sûr. Donner la place à certains clubs, Ligues ou Comités, pour mettre en avant une action qu’ils ont menée avec efficacité sur le terrain peut servir d’exemple. J’ai le souvenir d’un tournoi à Vals-les-Bains, en Ardèche. Un travail considérable a été effectué. Il a démarré avec la Ligue, les Comités, la Ville, les partenaires… Peut-être qu’on peut l’utiliser comme une sorte de vade-mecum dont d’autres clubs pourraient s’inspirer.
Tu évoques souvent « le club de demain ». A quoi va-t-il ressembler ?
Il est dans une dynamique de développement des pratiques, en relation avec les milieux scolaire et universitaire, multiplie les actions autour de la citoyenneté, noue de nouveaux partenariats avec les acteurs sociaux. Notre Pôle l’accompagne avec des services accrus de proximité et toujours une forme de bienveillance.
Tu faisais allusion à un travail d’équipe ?
Un travail de gens de terrain. Il y l’équipe de salariés, avec notamment Stéphane Nicol et Sylvie Pascal-Lagarrigue, des élus, des responsables de développement dans les Ligues, des conseillers techniques, des directeurs de structures. Une douzaine de personnes plus évidemment les clubs pilotes.
Les neuf critères sont-ils indispensables pour obtenir le label ?
Trois le sont. Ce que l’on veut, c’est valoriser le travail déjà effectué au niveau du club. 70% des critères seront automatiquement renseignés à partir de Gest’hand.
Pour combien de temps les labels seront-ils décernés ?
Pour deux ans. Ils seront saisis dès le mois de février. La remise pourrait s’effectuer à l’Assemblée Générale qui aura lieu à la Maison du handball. Ce que nous souhaitons, c’est mettre en valeur quelques clubs labellisés de manière forte. En les invitant par exemple lors de matches internationaux.
Tu as également enclenché un travail avec les dirigeants. Qu’en est-il exactement ?
On a sollicité les clubs il y a un peu plus d’un an en leur expliquant ce que l’on souhaitait faire précisément. Pour certaines thématiques, on a sélectionné deux clubs par Ligue. Avec eux, nous allons effectivement travailler sur les dirigeants, l’aide spécifique que l’on peut leur apporter. Depuis la crise sanitaire, on a constaté une baisse du nombre des dirigeants. L’idée est de les aider en circuit court. Notre effort portera notamment sur les jeunes dirigeants, sur la manière de les amener à des prises de responsabilités. Nous travaillerons également avec les Ligues Ultra-Marines. Aller sur place, c’est reconnaître le travail qui est effectué et mieux comprendre la spécificité des territoires.
À propos de territoire, l’Axone de Montbéliard va renouer avec le handball après l’acte manqué de 2020 (France – Croatie annulé à cause de la crise sanitaire). Comment le Président de la Ligue Bourgogne Franche-Comté envisage-t-il ce match des Bleues face à la Suède le 5 mars prochain ?
C’est un réel plaisir, vous pouvez l’imaginer. L’annulation de ce France – Croatie a généré pas mal de frustrations et le France – République tchèque de Besançon l’a à peine atténuée parce que la capacité de la salle n’a pas permis de satisfaire tous les supporters. Accueillir l’équipe de France à Montbéliard, c’est une récompense pour tout notre territoire. Et nous allons, comme cela a été fait à Nantes récemment, créer l’événement autour de la rencontre en proposant de nombreux temps d’échange.
Sur quels thèmes ?
L’idée est de mettre en place des choses qui doivent nous aider à mieux travailler demain. On a par exemple certains problèmes d’incivilité, et on va proposer des échanges à ce sujet. Les responsables régionaux sont intéressés par cette idée. La prévention est préférable à la répression. On va demander à nos élus d’être là et échanger avec le territoire. Il y a une vraie envie de la FFHandball de travailler avec le handball de terrain, c’est une vraie volonté politique. Ce moment de réflexion, ce moment festif aussi est indispensable dans la vie d’une Fédération. Le descendant, on a bien connu ça. Ce n’est pas ce qu’on souhaite. On est des gens de terrains. Et c’est cette démarche de terrain que j’apprécie.