En ce mois d’avril, le handball se conjugue au handfit et c’est donc l’occasion d’un gros plan sur le développement de cette pratique au travers du témoignage de Philippe Mary. Responsable technique et manager du club du CO Châteaurenard handball, il développe le handfit depuis 2019 avec sa comparse Julie Dubertrand.
Philippe, quel est ton parcours dans le handball ?
J’ai aujourd’hui 35 ans et j’ai débuté à Valréas où j’ai joué jusqu’en pré-nationale, au poste de gardien de but. J’ai ensuite évolué au club d’Orange puis, à l’été 2019, je suis arrivé au CO Châteaurenard. Voici treize années que je suis salarié dans le milieu du handball. Parallèlement, je suis élu bénévole du comité de Vaucluse, responsable de la Commission d’Organisation des Compétitions.
Quel est actuellement ton rôle au sein du CO Châteaurenard handball ?
Je suis responsable technique et manager du club de Châteaurenard où je boucle ma 4e saison. Le club est situé dans les Bouches du Rhône mais à seulement 20 minutes d’Avignon, sur une rive de la Durance. C’est pourquoi, en réalité, il fait partie du comité du Vaucluse depuis une vingtaine d’années.
Quel est son niveau sportif ?
Notre club compte 230 licenciés dont 45 % de filles. Nos deux équipes phares évoluent au niveau départemental. L’accession est programmée pour l’équipe masculine. Notre équipe U17 féminine joue en élite, au meilleur niveau national, dans le cadre de notre convention avec Avignon HB afin de proposer le meilleur niveau de pratique à nos jeunes joueuses.
Quelles sont les pratiques proposées par le club ?
Hormis le Beach, nous proposons l’ensemble des pratiques. En plus du mini-hand et Hand Premiers pas, le Baby hand a pris son envol depuis la saison 2019-2020. Le handfit a été lancé le 1er janvier 2020 tandis que le handensemble a débuté le 1er septembre 2022.
Comment s’est opéré le lancement du Handfit ?
Nous avons saisi l’opportunité de faire appel à une service civique, Julie Dubertrand. Nous avons souhaité l’accompagner dans son projet estudiantin car son profil nous intéressait pour le développement du handfit. Notre désir était de proposer une offre de pratique différente et adaptée pour des ancien.nes handballeur.es, aussi à des personnes de tous niveaux, de tous âges et de tous les horizons.

À quelle porte faut-il frapper pour lancer le handfit ?
D’abord à celle du FHM (Formation Handball Méditerranée) animée par Laëtitia Fiori. Notre premier objectif était de nous appuyer sur une personne formée, au travers de Julie Dubertrand. Ensuite, nous avons communiqué en interne de notre club, notamment auprès des seniors afin qu’ils activent leurs réseaux. Nous nous sommes aussi tournés vers les ensignant.es, ce qui nous a permis de nouer un partenariat avec les écoles et le collège de Châteaurenard, sur 7-8 établissements pour un total de 1200 élèves environ. Pour ce faire, nous avons proposé des séances d’initiation.
Et dans un deuxième temps ?
Nous avons étendu notre communication, notamment sur les réseaux sociaux à l’occasion des temps forts, par exemple la fête des mères. Malheureusement, lors de la première année de lancement, nous avons été confrontés au confinement du mois de mars 2020.
Comment avez-vous maintenu l’activité ?
Nous avons fidélisé par une pratique à distance, en visio, chaque mercredi pendant une heure, un groupe de quatre femmes. Ce n’était pas les meilleures conditions pour animer et corriger, il fallait alors beaucoup d’attention et d’observation. Peu à peu, nous avons proposé des séances à préparer en amont avec des tutos.
Mais le Handfit n’est pas réservé à la gent féminine…
C’est vrai mais cela s’est développé ainsi. Nous comptons des anciennes joueuses, des mamans de joueurs des équipes de jeunes, des enseignantes de nos écoles partenaires. Nos pratiquantes ont entre 18 et 60 ans. Aujourd’hui nous comptons seize licenciées féminines.
Comment expliquer l’absence des hommes ?
Un seul senior garçon a participé à des séances avant son entraînement de handball : son souhait était bien spécifique pour la prévention des blessures et le renforcement musculaire. Je crois que c’est lié au handball de compétition. C’est aussi lié au fait que nous avons d’abord fidélisé nos pratiquantes.
Qui dispense aujourd’hui les séances de handfit ?
Julie Dubertand est toujours au sein de notre structure. Après son service civique, elle a poursuivi en apprentissage et aujourd’hui et elle est salariée du club. Nous comptons aussi un apprenti en communication et un service civique. Julie coordonne un projet santé pour aller plus loin dans le développement. Elle s’attache actuellement, en liaison avec l’Office Municipal des Sports, à développer le sport sur prescription médicale. L’objectif est de proposer à un maximum de personnes d’avoir une pratique adaptée à leurs besoins, dans le cadre du sport-santé. Notre souhait est d’être un club inclusif, ouvert à tous. On s’appuie sur la compétence et le dévouement de Julie pour faire accélérer les choses.
Comment s’agrège le handfit au sein du club ?
La pratique du handfit est totalement intégrée dans les pratiques du club, avec un ou deux créneaux par semaine et du matériel spécifique avec une intervenante de qualité. On se renouvelle, en observant ce qu’il se passe ailleurs, on regarde notamment des séances de renforcement musculaire des autres disciplines pour les séances. On s’appuie aussi sur le livret de handball premiers pas pour des jeux adaptés.
Quels sont les autres axes de développement ?
Sans la politique de la ville, notamment pour identifier les bonnes pratiques vers les populations éloignées ou issues des QPV, on n’aurait pas autant d’attention à notre projet qui s’inscrit dans ce sens. L’idée de renforcer la pratique en interne et d’ouvrir notre champ d’activité avec le partenariat en externe, porte ses fruits. Avec la mission locale, nous avons une convention – dans le cadre du contrat d’engagement jeune – et deux jeunes effectuent deux séances par mois de handfit.
Propos recueillis par Hubert Guériau