C’est la tradition. Quelques jours après les écoliers, la FFHandball effectuait sa rentrée ce mardi 6 septembre à la Maison du handball. 3 tables rondes ont animé la conférence de presse de rentrée autour des thématiques sociétales, sportives et de diversification des pratiques.

 

En introduction, Philippe Bana, président de la FFHandball, a tenu à rappeler l’importance de ce temps fort de rentrée.  « Nous avons un slogan pour les équipes de France : « L’histoire s’écrit ensemble. » Et effectivement il s’agit de la rentrée de tous les acteurs du handball. Nous ne parlons pas que des médailles et des trophées mais aussi de performance sociétale et d’impact dans les territoires. La première bonne nouvelle de la rentrée est le chiffre à date de 155 000 licencié.es, soit + 47% par rapport à l’année dernière à la même époque. C’est le signe que les handballs, car on parle désormais du handball au pluriel, sont prêts. »

Un sport universel, des pratiques transverses
Le premier temps fort de la conférence abordait le sujet de la diversification des pratiques mise en lumière par la campagne de communication de rentrée. Béatrice Barbusse, vice-présidente déléguée de la FFHandball : « J’entends souvent que les fédérations ne savent pas s’adapter aux évolutions de la société. Pourtant cela fait un moment que nous réfléchissons à adapter notre offre à ces évolutions. On ne parle plus de handball mais des handballs sous toutes leurs formes : BabyHand, Hand à 4, Handfit, HandEnsemble, BeachHandball et bien sûr handball en version originale. Chacun peut y trouver son compte : compétition, loisir, santé, famille, c’est le sens du slogan de notre campagne de communication à 360 « Choisis ton hand ».

Pascale Jeannin, élu en charge du pôle Éducation – Développement des handballs a poursuivi en mettant en lumière le BabyHand et le Hand à 4. « Au-delà de la performance sportive, le handball a toujours été dans son ADN un sport éducatif accessible à tous. Le BabyHand permet dès le plus jeune âge de stimuler les sens moteurs des enfants de 3 à 6 ans. Plus de 1 500 clubs proposent aujourd’hui cette activité partout dans le territoire. Le Hand à 4 propose de son côté une pratique décloisonnée dans un cadre simplifié idéal pour apprendre à jouer à l’école, en inclusion et en mixité. Le développement des infrastructures est dès lors central avec la construction de 500 terrains de Hand à 4 et de BeachHandball à partir de 2023. »

Le handball engagé sur le terrain de la performance sociale
Depuis toujours, la fonction sociétale est la raison d’être du handball. Parité, Citoyenneté, Inclusion, Intégrité étaient au centre des débats du 2ème temps fort de cette conférence de rentrée. Sylvie Pascal-Lagarrigue, conseillère technique national : « Notre credo c’est la tolérance zéro sur les comportements déviants et la violence physique ou morale. Nous nous devons de garantir à nos licenciés une pratique dans un contexte sans violence et sécurisé. Pour cela nous avons mis en place de nombreuses actions de prévention : campagne de communication, sensibilisation de tous les acteurs et numéro d’écoute avec 80 dossiers signalés depuis 2020. » Betty Rollet, membre du conseil d’administration représentante des territoires, a poursuivi en présentant les actions de la fédération en matière de citoyenneté : « Des Zones Rurales de Revitalisation, aux Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville, en passant par les publics en situation de précarité, la FFHandball s’efforce d’avoir une approche exhaustive pour jouer un rôle moteur dans la Cité, et être au cœur du dynamisme des territoires. A l’image du Hackathon que nous avons organisé pour sa 1ère édition autour de la thématique de l’éco-responsabilité. »

La table ronde s’est clôturée autour du sujet de la féminisation. Construite sur des racines de mixité et historiquement pionnière sur les questions de féminisation, la FFHandball s’engage toujours plus sur le chemin d’un traitement égalitaire global. Nodjialem Myaro, présidente de la LFH : « Nous avons des points sur lesquels nous devons encore nous améliorer. Par exemple la représentation des femmes dans les postes de direction. C’est la raison d’être du programme Réussir au Féminin qui a déjà accompagné une centaine de femmes qui souhaiteraient prendre des responsabilités mais qui n’osent pas. Avec Hand pour Elles, nous faisons également la promotion de la pratique féminine du handball auprès de nouveaux publics. La question de la féminisation de l’arbitrage et des entraineurs est enfin primordiale. »

Le Directeur Technique National, Pascal Bourgeais, avec Jérôme Fernandez, Guillaume Gille et Olivier Krumbholz devant la nouvelle identité visuelle de l’équipe de France. (Photo FFHandball / Iconsport)

La conférence de rentrée était aussi attendue pour sa partie sportive avec ses quatre intervenants, à commencer par le Directeur Technique National, Pascal Bourgeais, qui est notamment revenu sur le parcours des équipes de France jeunes lors des grandes compétitions estivales. « Après un été très contrasté, nous sommes toujours sur le chemin de la performance et sur le renouvellement des équipes de France A. Objectivement, nous n’avons pas obtenu les résultats escomptés, cela nous interroge toujours mais de façon plus accrue cet été. »

Olivier Krumbholz, le sélectionneur de l’équipe de France féminine s’est penché sur les échéances à venir, en particulier l’EHF EURO 2022, à partir du 5 novembre. « Les vacances ont été studieuses : les filles ont travaillé physiquement mais je retiens aussi qu’elles ont pu récupérer au niveau mental et traumatologique. » Les retrouvailles d’Olivier Krumbholz avec son groupe sont programmées à partir du 25 septembre pour lancer la préparation du rendez-vous continental. « Nous disposerons d’une semaine de travail avec deux matchs face à l’Allemagne, à Metz et à Nancy, car nous mettons un point d’honneur à affronter les meilleurs adversaires possibles. Quelques jours avant l’Euro, nous aurons aussi un rendez-vous important à Rennes et à Nantes, face à la Pologne. »

Son homologue masculin, Guillaume Gille, se projette aussi sur les prochains rassemblements qui le conduiront en Pologne pour le Mondial (janvier 2023). « Nous sortons d’une année riche d’enseignements avec 9 joueurs qui ont vécu leur première compétition internationale. Si les J.O. se déroulent dans moins de deux ans, nous avons encore beaucoup de travail à délivrer. Ce groupe a énormément de qualités et les promesses qu’il a laissé entrevoir sont excitantes. » Le sélectionneur débutera la saison avec les qualifications à l’EHF EURO 2024 et un premier match à Poitiers, le 13 octobre, pour défier la Lettonie avant un déplacement en Italie, le dimanche suivant. Les Bleus termineront l’année, c’est une tradition, par un stage du 26 au 30 décembre, en amont du Mondial.

Jérôme Fernandez, l’ancien capitaine des champions olympiques qui fait partie de l’équipe fédérale autour de Philippe Bana, a conclu cette conférence de rentrée en donnant rendez-vous aux J.O. de Paris 2024. « Depuis plus de 20 mois, nous savions que nous allions vivre les J.O. de manière délocalisée et cela avait généré de la frustration chez nos athlètes. Nous savions aussi que l’accueil serait exceptionnel par nos amis des Hauts-de-France. Alors vivre la première partie des J.O. à Paris, profiter du village les premiers jours pour se mettre dans l’ambiance des J.O. avant de monter en pression, en allant disputer la suite du tournoi à Lille, est une super opportunité. »

Guillaume Bertel et Hubert Guériau