C?est une conséquence évidemment anecdotique : le match de coupe d?Europe prévu au Parnasse samedi soir a été annulé comme de nombreuses manifestations sportives en France?
Comme tout le monde, j?ai suivi les événements tragiques vendredi soir et je n?ai pas pensé au match du lendemain. Le samedi matin nous avons reçu un sms de Bertrand Roux, le président du club, qui nous informait du nouveau programme. Nous jouerons finalement les deux matches en Belgique : l?aller vendredi et le retour dès le lendemain.
Tu as débuté la saison avec l?UMB-B et finalement tu portes désormais les couleurs nîmoises? Tu as aussi été élue meilleure joueuse de LFH du mois d?octobre. Quel sentiment t?anime ?
Tout va très vite. Je suis un peu dans un ascenseur émotionnel. J?ai quitté Mios avec un sentiment de colère et de tristesse. Je n?avais pas du tout envie de quitter le club, en tout cas pas comme ça, car j?avais beaucoup d?attaches. En même temps, je suis heureuse de revenir à Nîmes, mon club formateur et mon club de c?ur. Voilà, j?ai vécu une super année au sein d?un groupe sympa et dans un environnement agréable. Mios est un club chargé d?histoire, c?est triste.
Et l?UMB-B restera aussi le club qui t?a propulsé en équipe de France?
Je dois mes sélections à Manu Mayonnade et à mes coéquipières qui m?ont fait confiance et donné beaucoup de responsabilités dans le groupe. Je me suis sentie bien intégrée. Si je suis en équipe de France, c?est grâce à Manu Mayonnade. À l?issue de la saison 2013-2014, j?arrivais de Metz et j?étais en manque de confiance.
Tu retrouves le Handball Cercle Nîmes avec un autre statut ?
Je retrouve aussi le même entraîneur, Christophe Chagnard. On va peut-être me considérer comme la petite jeune fille que j?étais alors. Mais je ne suis plus tout à fait la même joueuse. Au travers de mes performances, j?ai mûri et j?ai évolué. Je suis contente de retravailler avec Christophe et j?espère apporter quelque chose au groupe. J?aime tellement le hand que le matin je suis heureuse de me lever pour aller m?entraîner avec des joueuses que j?apprécie. C?est juste formidable d?avoir cette chance d?assouvir sa passion.
Et tu vas désormais évoluer plus souvent sous les yeux du sélectionneur, est-ce une pression supplémentaire ?
Je serai sûrement amené à le croiser plus souvent et il verra comment j?évolue mais la plupart du temps nous échangeons par téléphone. Mon arrivée à Nîmes me rapproche surtout d?Annabelle Chabanel qui est la préparatrice physique de l?équipe de France. C?est une chance à saisir car elle va gérer mes séances. Je compte sur elle car je dois faire attention à mon corps et m?entraîner dur. Voilà, j?ai encore énormément de choses à apprendre et je m?investis.
À quel moment s?est produit ce déclic ?
Sans aucune connaissance, sans parler un mot d?anglais, j?ai quitté Nîmes pour rejoindre Metz à l?été 2013, à 800 bornes de chez moi. J?ai pris exemple sur les joueuses hyper fortes autour de moi et je suis devenue meilleure avec beaucoup de rigueur. Disons qu?auparavant j?étais un peu fofolle et j?ai progressé dans le professionnalisme. Aujourd?hui j?ai envie d?être la meilleure et je sais ce que je dois travailler.
Alain Portes te décrit comme une joueuse passionnée. C?est un compliment que tu dois nous décrypter?
Cela me fait plaisir qu?il m?ait bien cernée. Je suis passionnée de hand qui occupe toute ma vie. Je suis toute l?actualité du handball, je regarde tous les matches possibles. Je suis vraiment fan du jeu, de la tactique, de la technique? Du coup, je me renseigne et je pose beaucoup de questions sur le projet de jeu, la tactique? Et j?ai tous les abonnements TV nécessaires pour assouvir ma passion.
Quels sont les joueurs qui sont tes modèles, qui t?inspirent ?
Mes deux joueurs préférés sont Michaël Guigou et Uwe Gensheimer. Guigou, c?est vraiment celui que j?admire le plus. Il sait tout faire, il a une incroyable vision du jeu, la vista. Il sait quand il faut dribbler, passer, tirer. Selon moi, c?est le meilleur handballeur, le plus malin.
Et les handballeuses ?
Oui bien sûr ! Je suis fan d?une joueuse : Nina Jericek. C?est ma joueuse préférée : je la trouve trop forte. Elle a une Grinta pas possible. Elle a un tel sens du collectif. Je suis heureuse de jouer avec elle et je n?ai vraiment pas envie qu?elle arrête de jouer? Si elle peut me lire?
Quel rôle joue ton père auprès de toi (NDLR : Franck Bulleux a notamment été l?entraîneur de l?OGC Nice) ?
Il veut le meilleur pour moi et fait tout pour que je me sente bien. Je parle handball et lui s?occupe de tout le reste : il gère ma carrière.
Comment se présente la préparation pour le Mondial au Danemark ?
Je dois dire que j?attends toujours la sélection avec impatience et je ne considère pas que je suis certaine d?aller au Mondial. Il y a de la concurrence : Marie Prouvensier et Amanda Kolczinsky ont aussi réalisé un bon début de saison. Depuis le mois de mars et mes premières sélections, je pense à ce Mondial et aux J.O. Ce n?est pas moi qui décide mais j?ai hâte d?être au Danemark et suis prête à assumer. Si cela ne tenait qu?à moi j?aimerais disputer deux matches par semaine alors la préparation et la perspective du Mondial sont très excitantes.
Tu n?es pas très active sur les réseaux sociaux. Ce n?est pas ton truc ?
Je ne suis pas une dingue des réseaux sociaux. J?ai un compte Twitter que j?utilise assez peu et je n?ai pas créé de page sur Facebook : personne ne me connaît, alors?
Tu plaisantes ?
Bon si l?équipe de France est championne du monde et si je suis élue meilleure ailière droite, alors je créerai une page fan?