3e meilleure marqueuse de LFH et joueuse française la plus prolifique cette saison (77 buts à 69 %), Manon HOUETTE retrouve l’équipe de France 18 mois après sa première cape à l’automne 2013. Victorieuse de la Coupe de la Ligue avec son club de Fleury Loiret, l?ailière gauche évoque la concurrence à son poste et son souhait de progresser.

Cette sélection, c?est un soulagement ou une surprise ?

La Coupe de la Ligue s?est bien passée et quelques autres matches aussi mais je ne suis pas la seule à faire une bonne saison. À chaque sélection, j?espère être appelée car c?est exceptionnel d?évoluer en équipe de France. C?est à la fois une surprise et un soulagement.


Comment as-tu appris ta sélection ?

Après le match contre Nîmes mercredi soir je me suis dit que la sélection serait bientôt connue. Jeudi, à mon réveil, j?avais reçu la convocation par mail. J?ai d?abord appelé mes parents puis mes proches.

Tu n?avais pas été sélectionnée depuis 18 mois : as-tu douté de ton retour en équipe de France ?

Deux joueuses cadres sont en place depuis près de 10 ans et des jeunes sont aussi très performantes. Le poste d?ailière gauche est très concurrentiel, donc je ne peux pas dire que j?ai douté mais j?ai travaillé dans cette optique pour retrouver la sélection. J?évoque souvent avec Armelle ATTINGRÉ cette situation semblable chez les gardiennes.

Tu vas retrouver en sélection ta coéquipière Gnonsiane NIOMBLA?

Elle a été l?une des toutes premières à m?envoyer un sms. Elle m?a écrit : « Félicitations Manon, tu as quelque chose à jouer. Cette fois, tu es prise alors donne toi à fond. » Gnons, elle est comme ça : elle est toujours prête à encourager ses coéquipières.

Comment vit-on une épreuve internationale devant sa télé ?

Évidemment je suis supportrice et à fond derrière les filles. Lorsque tu n?es pas retenue, il y a un sentiment de déception mais tu as aussi envie que cela se passe bien pour l?équipe et tu souhaites, au fond de toi, faire partie de la suite de l?aventure.

Lorsque tu regardes des matches internationaux, en profites-tu pour prendre des notes ?

L?objectif est d?apprendre le plus vite possible pour être prête à intégrer rapidement l?équipe. Instinctivement, je regarde ce que font les filles et les adversaires.

3e meilleure marqueuse de LFH et joueuse française la plus prolifique, 2014-2015, tu réalises une saison accomplie?

Lors de la Coupe de la Ligue, j?ai disputé deux bons matches puis j?ai eu plus de mal en finale. Je recherche plus de régularité. Mais je joue aussi beaucoup.


Est-ce éventuellement un souci d?ordre physique ou mental ?

Il faut que j?arrive à mettre un doigt là-dessus. En ce moment je me sens bien physiquement. Par exemple lors de cette finale de Coupe de Ligue, j?ai mal débuté face à Mios et j?ai trouvé les ressources pour bien revenir en 2e période. J?aimerais vraiment que l?on puisse compter sur moi de manière régulière, même quand cela va moins bien et ne pas plonger complètement.


Comment travailles-tu au quotidien pour être encore plus performante ?

Le travail est effectué avec l?ensemble du staff et les autres joueuses. À Fleury, nous avons la chance de compter de grandes joueuses qui sont très ouvertes. Nous échangeons beaucoup et elles m?apportent des conseils.

Quelles sont tes sensations lorsque tu prends ton élan depuis l?aile gauche ?

Depuis toute petite, j?évolue à ce poste-là et j?ai du mal à m?imaginer ailleurs. Chacune réalise sa part de boulot pour que le décalage ait lieu et je dois me montrer efficace. Je ne suis pas une adepte des tirs puissants et j?apprécie la notion de spectacle. Sauter haut, fixer la gardienne et tirer en finesse, c?est chouette.

Quels sont ou quels ont été les joueuses ou les joueurs qui t?ont inspirée ?

Michaël GUIGOU ! C?est un joueur exceptionnel. Lorsque l?an passé, j?ai été élue meilleure ailière gauche de la saison, cela avait un côté absurde de me retrouver à ses côtés. C?était tellement bizarre? C?est vraiment le joueur que j?admire le plus.

Fleury Loiret vient de remporter la Coupe de la Ligue, l?équipe est en tête de LFH et tu es appelée en équipe de France. Les prochaines semaines pourraient constituer un tournant dans ta carrière?

OK, cette année peut-être importante pour moi mais je ne me dis pas : « tiens le mois qui arrive est important alors il faut bosser plus. » D?autant que j?ai toujours pris mon temps pour tout. Je n?ai pas été choisie pour jouer en Coupe d?Europe au mois de janvier et depuis j?ai réussi à rebondir. C?est mentalement très positif. De plus je me sens bien mieux physiquement que l?an passé à la même période. Je crois que le club a franchi un cap et j?espère que nous continuerons à concrétiser.

Outre le handball, quel est ton quotidien ?

Je fais des études de tourisme. Après mon BTS, je poursuis avec une licence professionnelle par correspondance. Je n?ai pas de projets précis mais après ma carrière : j?espère évoluer dans des structures et des endroits du monde différents. Au contact des Espagnoles du club, je me débrouille maintenant très bien en espagnol. Et dès que j?en ai l?occasion, je voyage.

Tu es attirée par l?étranger, y compris pour le handball ?

Cela fait six ans que je suis à Fleury et je m?y sens très bien. Il me reste un an de contrat et comme toutes les joueuses, j?étudierai les options qui s?offriront à moi. Et pourquoi pas partir à l?étranger.


D?où provient ton surnom Manolita ?

Ce sont les Espagnoles de Fleury qui m?appellent ainsi.