L’assistance vidéo va bientôt faire son apparition dans le paysage de l’arbitrage tricolore. Si la phase de tests est concluante, la VAR devrait être officialisée à partir de la saison 2023-2024.
Membre du Conseil d’administration de la FFHandball et président de la commission d’arbitrage, Olivier Buy annonçait en décembre dernier la volonté fédérale de mettre en place une assistante vidéo. « Les premiers tests seront menés en Liqui Moly Starligue avant, le cas échéant, d’étendre cette assistance vidéo sur les autres divisions. » Le directeur de l’arbitrage de la FFHandball, François Garcia, inscrit l’introduction de la VAR dans un processus global. « Nous avançons sur deux grands projets : la professionnalisation de l‘arbitrage qui va je l’espère améliorer la qualité de l’arbitrage. L’objectif est de permettre à une certaine partie d’entre eux d’avancer plus encore et de répondre aux attentes des acteurs de terrain. La 2e solution, c’est l’assistance vidéo. » L’ancien arbitre international travaille depuis plusieurs mois à l’introduction de cet outil qui animera bientôt les retransmissions des matchs. « On s’est rendu compte que parfois des décisions sont difficiles à prendre lorsque l’arbitre est mal placé et qu’il n’a pas pu voir, ou qu’il a un doute. Et pour enlever les doutes, on a jugé utile de mettre en place une assistance vidéo. » L’ensemble des décisions arbitrales ne seront pas soumises à une vérification vidéo qui hacherait le jeu. « Dans 80 % des cas, c’est l’arbitre qui sollicitera la VAR, en aucun cas le joueur ou l’entraîneur, et seulement à partir à partir de critères précis sur lesquels nous travaillons », précise François Garcia qui travaille sur un catalogue restreint des décisions soumises à la VAR. Il pourrait recenser les situations litigieuses dans les 30 dernières secondes, but ou pas but, le surnombre lié à un mauvais changement, un carton rouge attribué à un mauvais joueur… « L’idée est de ne pas revoir les situations loufoques de l’Euro masculin où la VAR a été beaucoup trop sollicitée. »
Tests techniques dès le mois de mars
« Nous ne disposons pas des mêmes moyens que l’IHF et l’EHF alors nous avons eu l’idée de nous tourner vers notre partenaire Dartfish qui apporte sa technologie au foot. Elle représente le meilleur rapport qualité – prix, apprécie le directeur de l’arbitrage de la FFHandball. Nous avons imaginé un plan d’actions pour déterminer le matériel nécessaire. Deux kits permettront d’effectuer les premiers tests sur des matches de Liqui Moly StarLigue, vraisemblablement à Créteil et à Nîmes, après l’approbation de la LNH. Nous monterons ensuite en puissance sur la coupe de France 2022 puis sur les finales de la Ligue Butagaz Énergie », explique François Garcia qui vise une généralisation de la VAR sur tous les matches de Liqui Moly Star ligue lors de la saison 2023-2024. Le dispositif technique tient dans une mallette. Un boitier est adossé à chaque caméra de la production TV. L’antenne FM récupère les flux des caméras via un wifi interne, indépendant de la salle. L’expert vidéo peut alors revenir en arrière, zoomer, sur tout ce qui lui semblera litigieux. « Mais, la décision finale appartiendra toujours à l’arbitre », clame l’ancien arbitre qui faisait corps sur le terrain avec son binôme Jean-Pierre Moreno. Pour cette phase de tests, il fera équipe, depuis une place en tribune, avec un autre grand arbitre international, Denis Reibel. « L’objectif est d’apporter une expertise supplémentaire et satisfaisante pour tous, abonde Olivier Buy. Dans un premier temps, l’expert vidéo se trouvera en tribune avant, sur le modèle du Mondial, de prendre place à la table de marque. » Après cette phase de tests, il faudra en effet bouleverser les habitudes et faire de la place à la table de marque où le trio habituel deviendra quatuor, en plus du délégué, du chronométreur et du secrétaire, prendra place l’expert vidéo.
Hubert Guériau