Seulement cinq grosses minutes auront été nécessaires à l’équipe de France pour retrouver ses marques. Le temps de se familiariser avec une sélection turque qu’elle n’avait plus croisée depuis 2012. Avant de n’en faire qu’une bouchée (38-17). Les éliminatoires à l’Euro 2020 sont parfaitement lancés. Reste à gérer le voyage en Islande (dimanche, 18h) à l’occasion du second tour. Puis les Bleues pourront définitivement se focaliser sur le Mondial de la fin de l’année.
Depuis leur sacre européen de décembre 2018 à l’AccorHotels Arena de Paris, les filles d’Olivier Krumbholz avaient fait une brève apparition lors de trois rencontres de Golden League en mars dernier. Depuis, elles ont cravaché avec leurs clubs puis profité de repos bien mérité cet été où ont eu tout loisir de savourer leur inédite double casquette de championnes du Monde et désormais d’Europe. Elles ont retrouvé le chemin des parquets internationaux, ce mercredi au Coliseum d’Amiens, dans le cadre du premier acte des éliminatoires de l’Euro 2020 au Danemark et en Norvège. Une entrée en matière en douceur, au devant de la modeste Turquie. En prévision surtout de l’imminente échéance mondiale, en décembre au Japon. L’occasion pour Amandine Leynaud d’étrenner son nouveau costume de capitaine, au relais de Siraba Dembélé-Pavlovic, momentanément retirée des parquets du fait de sa maternité. Et pas question de prendre à la légère ces heureuses retrouvailles. D’entrée de jeu, le sélectionneur alignait en effet ses cadres valides, à l’instar de Camille Ayglon-Saurina, Grâce Zaadi, Béatrice Edwige et Estelle Nze-Minko. Manon Houette héritant logiquement du statut de numéro un à l’aile gauche. A l’opposé, Pauline Coatanea palliait la défection de Laura Flippes, retournée à Metz dès le début du rassemblement.
Si les Turques étaient les premières en action au coup d’envoi (0-2, 3e), le déficit était aussitôt comblé par Manon Houette puis Allison Pineau (2-2, 7e). Dans la foulée, « Doudou » fermait la boutique, Estelle Nze Minko et Camille Ayglon-Saurina s’en donnaient à cœur joie. Il n’en fallait pas plus pour réduire les velléités adverses (5-3, 11 ; 9-5, 19e). Même si jusqu’à la pause, la France avançait encore au ralenti et par intermittence (15-9).
Une seconde mi-temps à sens unique
Changement de décor au retour des vestiaires. La défense tricolore retrouvait toute sa verve et son pouvoir de dissuasion. L’espace d’un quart d’heure, le match tournait à la démonstration, la Turquie se heurtait inexorablement au mur bleu. Et s’exposait en retour à l’impressionnante vague des contre-attaques locales. Au bonheur d’Estelle Nze-Minko, Manon Houette et compagnie dans un premier temps (19-10, 39e). Puis des rentrantes Chloé Bouquet, Blandine Dancette et Méline Nocandy en seconde lame (33-13, 49e). La première nommée fêtait dignement sa première cape. Alors que sa comparse en club à Besançon, Roxanne Frank, se mettait au diapason de sa capitaine dans les bois. N’en jetez plus ! Le nombreux public d’Amiens était aux anges et l’équipe de France assurait le spectacle jusqu’au bout. Elle ne pouvait pas mieux démarrer cette campagne 2019, au-delà de prolonger le plaisir et maintenir sa dynamique victorieuse. L’Islande n’a qu’à bien se tenir. Les Bleues ont toujours aussi faim et se plaisent à jouer les premiers rôles. Vivement la suite !
AGC
DÉCLARATIONS :
Olivier Krumbholz : Nous avons rencontré un seul problème véritable ce soir, c’est beaucoup d’échecs aux tirs face à une gardienne efficace. Sinon, nous avons perdu peu de ballons, nous avons fait preuve de beaucoup d’aisance dans le jeu sur tout le terrain. Et je suis très content car Méline Nocandy et Chloé Bouquet ont été bonnes. C’est autant de bonnes nouvelles. Tout comme la performance de Gnonsiane Niombla, qui fait un excellent stage. Le score est large, nous avons bien travaillé, grâce aussi au niveau respectable de l’adversaire. La mission est accomplie, sans blessure, et devant un public sympa. Il faut savoir jouer proprement ce genre de match. Elles l’ont très bien fait. Le début a été poussif, ce n’est pas évident d’aborder ce genre de match où l’on sait que l’on ne va pas perdre. Puis cela a été crescendo. D’autres fois c’est l’inverse, on commence bien et on part à la dérive car on se déconcentre. Je préfère ce scénario où l’on commence moyennent mais on finit bien.
Amandine Leynaud : Oui franchement, elle m’avait manqué cette équipe de France. Je suis vraiment contente de retrouver les filles depuis l’Euro dernier. Après des vacances salutaires tout de même. C’est toujours un plaisir de retrouver les filles. J’ai envie de retenir ce soir certaines performances des jeunes. Nous avons su être sérieuses et progresser durant le match. C’est hyper intéressant. On ne connaissait pas ces joueuses turques. Nous étions un peu à l’aveugle. Nous avons su répondre à cette situation inédite. Il y a forcément de l’appréhension chez certaines qui arrivent. Mais c’est notre rôle de les encadrer et les épauler. J’ai juste l’impression de continuer à faire ce que je faisais, malgré mon rôle de capitaine désormais. J’espère être à la hauteur de ce que faisait Sira. Mais ce n’est qu’un intérim. Elle va revenir de sa grossesse et reprendra son statut.
Chloé Bouquet : J’avoue que c’est énormément d’émotion depuis le début de la semaine, entre le stress, la peur et l’excitation. Mais c’est bon et agréable comme sensation. On a forcément dans un coin de sa tête l’équipe de France. Je suis la plus heureuse, j’ai envie de profiter autour de toutes ces joueuses expérimentées qui vont m’apporter beaucoup cette semaine. C’est impressionnant quand même. Elles ont plein de choses à m’apporter et savent particulièrement nous mettre à l’aise. Tu te sens soutenue quoi qu’il arrive. Toute de suite maintenant, je suis vidée. Mais j’ai vite envie que cela recommence.
STATISTIQUES :
FRANCE – TURQUIE : 38-17 (15-9)
Arbitres : MM. William Weijmans et Rick Wolbertus (Pays-Bas)
À Amiens, Coliseum – 2500 spectateurs
France : Gardiennes : Leynaud (30 minutes, 5/14 arrêts), Frank (30 minutes, 7/15 arrêts) – Joueuses de champ : Nocandy (4/5), Dancette (2/6), Coatanea (2/5), Ayglon-Saurina (3/5), Bouquet (6/7), Pineau (4/5 dont 2/3), N’Gouan (1/1), Zaadi Deuna (1/2), Houette (5/8), Sajka (0/5 dont 0/1), Edwige (0/1), Foppa, Nze Minko (5/5), Niombla (4/4) – Exclusions temporaires : Niombla (44e), Foppa (55e)
Turquie : Gardiennes : Durdu (42 minutes, 13/35 arrêts), Bembeyaz (18 minutes, 3/19 arrêts) – Joueuses de champ : Karacam (3/4), Sancak (1/2), Akalin, Yilmaz (3/4), Bozdogan (1/1), Gündogdu, Sormaz (1/3), Aydemir, Günes, Kiciroglu (2/6), Bedel (1/1), Kilic (2/4), Caliskan (2/5), Sarikaya (1/2) – Exclusions temporaires : Akalin (3e), Sarikaya (9e), Aydemir (44e), Günes (52e)
EHF EURO 2020 – Qualifications
1er tour – 25 septembre à Amiens : France – Turquie : : 38-17 (15-9)
2e tour – 29 septembre à Reykjavik – à 18h (HL : 16h) : Islande – France en direct sur beIN SPORTS
3e tour – 25-26 mars 2020 : Croatie – France
4e tour – 27-28 mars 2020 : France – Croatie
5e tour – 27-28 mai 2020 : Turquie – France
6e tour – dimanche 31 mai 2020 à 16h : France – Islande
LE GROUPE DE 19 JOUEUSES : Gardiennes : Roxanne FRANCK (ES Besançon) – Catherine GABRIEL (Nantes LA) – Amandine LEYNAUD (c) (Györ, Hongrie) / Ailières gauches : Chloé BOUQUET (ES Besançon) – Manon HOUETTE (Metz HB) / Arrières gauches : Gnonsiane NIOMBLA (Siofok, Hongrie) – Estelle NZE-MINKO (Györ, Hongrie) / Demi-centres : Tamara HORACEK (Paris 92) – Méline NOCANDY (Metz HB) – Allison PINEAU (Paris 92) – Grace ZAADI (Metz HB) / Pivots : Béatrice EDWIGE (Györ, Hongrie) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB) – Astride N’GOUAN (Metz HB) / Arrières droites : Camille AYGLON-SAURINA (Nantes LA) – Marie-Hélène SAJKA (Metz HB) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Paris 92) / Ailières droites : Pauline COATANEA (Brest Bretagne HB) – Blandine DANCETTE (Nantes LA).
LE STAFF : Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoints : Sébastien GARDILLOU et Christophe CAILLABET / Analyste Vidéo : David BURGUIN / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Célestin DAILLY, Pierre GILLET et Guillaume ROUSSELIN / Préparateur mental : Richard OUVRARD/ Directeur Technique National : Philippe BANA / Assistant : Philippe RAJAU / Relation Media : Diane PROUHET.