Comme depuis deux ans, l’équipe de France a trébuché sur la première marche de la compétition. Hormis par intermittence, les Tricolores n’ont jamais semblé trouver leur rythme face à un adversaire atypique. Un revers face à la Corée-du-Sud 27-29 (13-12) aussi dommageable que contrariant. Alors que le Brésil, qui s’est incliné plus tôt aujourd’hui (face à l’Allemagne), se dresse déjà face aux championnes françaises. Un match à suivre dimanche à 07h sur beIN SPORT.

C’est donc dans la modeste mais chaleureuse salle de Yamaga, à une petite trentaine de kilomètres au nord de Kumamoto, que les championnes du monde ont fait leur entrée en scène, ce samedi matin dans l’Hexagone. Mais au bout d’une très belle journée automnale au pays du Soleil Levant. Après une semaine d’acclimatation du côté de Tokyo, et cinq jours de mise en place sur le site de la compétition, il tardait aux Bleues de rentrer dans le vif du sujet de ce Mondial. Deux ans après leur conquête initiale en Allemagne, les filles d’Olivier Krumbholz se retrouvaient en effet pour la première fois dans la position du chassé. Un leadership à défendre et une Corée à mater, la mise en jambe n’était pas des plus aisées et surtout habituelles pour les Tricolores. Voilà qui incitait le sélectionneur à la prudence au coup d’envoi, avec un sept initial expérimenté dans le sillage d’Amandine Leynaud, Camille Ayglon-Saurina, Grâce Zaadi, Manon Houette, Béatrice Edwige et Estelle Nze-Minko. Pauline Coatanea étant préférée à Laura Flippes sur l’aile droite. L’ailière de Brest se chargeait d’ailleurs rapidement de l’ouverture du score, aussitôt imitée par Nze-Minko puis Zaadi Deuna (4-1, 6e). Un avantage cependant de courte durée et rapidement annihilé par Ryu (4-4, 10e), la gauchère parisienne pourtant danger identifié.

En fait, les deux équipes vont se rendre coup pour coup durant trente minutes. Les temps forts des unes répondant à ceux des autres (7-4, 14e ; 7-7, 17e ; 9-9, 22e). Mais c’est certainement dans la fin du premier acte négligé que les Bleues ont donné le bâton pour se faire battre (12-9, 24e ; 13-12, mi-temps)

Ryu intenable, la défense aux abois
Car très vite ce match allait filer entre les mains des tenantes du titre après la pause. Des Bleues à la fois désarçonnées par le bras de Ryu (12/17 aux tirs), déstabilisées par l’activité de l’épatante Lee et définitivement troublées par leurs échecs récurrents aux tirs. Ainsi, le score prenait vite des proportions inquiétantes. Si Estelle Nze-Minko et Alexandra Lacrabère entretenaient furtivement l’espoir (17-16, 37e), la tendance était radicalement inversée trois minutes seulement plus tard (17-20, 40e ; 18-22, 44e). Olivier Krumbholz avait beau lancer les jeunes Sercien-Ugolin et Nocandy, et l’équipe de France profiter d’une excellente séquence de Chloé Bouquet pour recoller au score (22-22, 48e), ce n’était qu’un simple sursaut sans suite. Même l’exclusion définitive de la meneuse Lee n’y faisait rien. La France retombait dans ses travers et manquait définitivement de rythme, au moment où la Corée appuyait encore sur l’accélérateur (23-27, 56e). Seule Méline Nocandy, puis de nouveau l’ailière gauche de Besançon, surnageaient dans une fin de match tellement frustrante.

Le mal était fait et comme une inexorable rengaine, l’équipe de France s’inclinait sur son match d’ouverture d’une grande compétition. En souvenir de 2017 en Allemagne et l’an dernier dans l’Hexagone. Mais cela pourrait aussi ne pas toujours sourire à force de jouer avec le feu. Une grosse réaction d’orgueil est attendue au moins ce dimanche contre le Brésil !

AGC

Malgré ses efforts (5 buts à 83 %), Grace Zaadi n’a pu empêcher la défaite face à des Sud-Coréennes qui ont poussé les Tricolores à la faute. (Photo FFHandball / S.Pillaud)

MONDIAL 2019 – Tour préliminaire
30 novembre : France – Corée : 27-29 (13-12)

STATISTIQUES :
Arbitres : MM. Sosa et Lemes (Uruguay)
À Yamaga, City Overall Gymnasium – 2 000 spectateurs

France : Gardiennes : Leynaud (53 minutes, 13/37 arrêts dont 1/5), Gabriel (7 minutes, 0/5 arrêt) – Joueuses de champ : Nocandy (3/3), Coatanea (1/3), Ayglon-Saurina, Bouquet (3/5), Pineau, N’Gouan (4/7), Zaadi Deuna (5/6), Houette (1/3), Sercien Ugolin, Flippes (1/3), Kanor (2/5), Edwige (1/2), Nze Minko (4/8), Lacrabère (2/3 dont 1/1) – Exclusions temporaires : Ayglon Saurina (5e et 53e), Edwige (27e, 35e), Lacrabère (52e)

Corée : Gardiennes : Park (tout le match, 10/37 arrêts), Kim – Joueuses de champ : Se. Kim (0/1), Choi, Shin (1/2), Won, Ryu (12/17), Han (1/2), Sim (2/10), Kang (3/4), Gwon (4/6 dont 4/4), Lee (4/10 dont 0/1), Jung, Yu (2/2), Moon, So. Kim – Exclusions temporaires : Shin (5e), Won (43e) – Carton rouge : Lee (48e)

DÉCLARATIONS :
Olivier Krumbholz : C’est une mauvaise entame et cela devient malheureusement une mauvaise habitude. Sauf que cette fois le contexte n’est pas le même, dans une formule de compétition toute particulière. Nous ne sommes pas éliminés bien sûr mais c’est une très mauvaise nouvelle, alors que nous avions les moyens de les dominer. Nous avons fait preuve de maladresses aux tirs, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de fébrilité, notamment dans cette fin de match où je suis persuadé que l’on va gagner lorsque l’on remonte au score. Il y avait clairement de la crispation ce soir. Le match contre les Russes l’an dernier à l’Euro, et celui-là, n’ont rien à voir. La Corée a bien joué mais ce n’est pas une équipe plus forte que nous. Nous devions l’emporter en jouant à notre niveau. Maintenant il faut se lâcher, dès demain contre le Brésil. Il va falloir s’imposer physiquement et à la course. Il n’y avait peut-être pas assez de pression aujourd’hui finalement, sur certaines filles en tout cas. On ne peut pas dire que l’on a maîtrisé nos émotions sur ce match. C’est elles qui ont imposé leur rythme et ont su garder la tête froide, pour colmater les brèches au plus fort de notre domination du premier acte, et aussi lorsque l’on est revenu fort en deuxième mi-temps. Nous n’avons pas récupéré assez de ballons en défense. Dans cette poule très forte, c’est assurément une très mauvaise affaire. Il ne faut pas tout jeter pour autant. Je pense qu’il ne nous manque pas grand-chose. Mais il faut travailler et vite trouver la clef.

Amandine Leynaud : Dans l’immédiat, j’essaie de vite me projeter à demain car ce sera un jeu diamétralement opposé avec le Brésil. Ce n’est pas une mince affaire de passer de la Corée au Brésil. D’autant que l’on n’a pas beaucoup de temps pour se préparer. Nous n’avons pas le choix de tourner très vite la page de ce soir. Je suis assez déçue de ce que l’on a produit, il ne faut pas rester avec des frustrations et surtout vite corriger nos erreurs. Même si cette entame est très embêtante. Nous verrons demain, je sais que nous avons la force et la capacité de passer à autre chose. J’ai envie de voir du jeu et de l’efficacité. J’ai complètement la sensation que nous avons joué avec le frein à main, je suis très frustrée de la manière proposée. Je ne sais pas si c’était un manque de rébellion, de l’appréhension… il va vite falloir débriefer tout cela.

Manon Houette : On sentait qu’il y avait de l’envie, mais malheureusement nous avons clairement manqué d’impact. On ne voulait pas les laisser jouer, et c’est ce que l’on a fait malgré tout. Nous avions la volonté de mettre de l’agressivité, leurs timings sont très différents et nous n’avons pas su s’adapter à leur jeu. Et lorsque nous trouvions des solutions en attaque, nous avons eu du mal à les mettre au fond, ce qui ne nous a pas permis de prendre le dessus systématiquement. Nous n’avons tout simplement pas réussi à mettre en place notre jeu. Le premier match est toujours visiblement compliqué pour nous. Nous avions envie de contrer cette fatalité, ce n’était pas l’idéal face à la Corée. Maintenant il reste beaucoup de match et tout est encore largement possible.

Les seize bleues qui ont débuté le Mondial au Japon. (Photo FFHandball / S.Pillaud)

LA SÉLECTION : Gardiennes : Catherine GABRIEL (Nantes LA) – Amandine LEYNAUD (c) (Györ, Hongrie) / Ailières gauches : Chloé BOUQUET (ES Besançon) – Manon HOUETTE (Metz HB) / Arrières gauches : Orlane KANOR (Metz HB) – Estelle NZE-MINKO (Györ, Hongrie) / Demi-centres : Méline NOCANDY (Metz HB) – Allison PINEAU (Paris 92) – Grace ZAADI (Metz HB) / Pivots : Béatrice EDWIGE (Györ, Hongrie) – Astride N’GOUAN (Metz HB) / Arrières droites : Camille AYGLON-SAURINA (Nantes LA) – Alexandra LACRABÈRE (Fleury-Loiret) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Paris 92) / Ailières droites : Pauline COATANEA (Brest Bretagne HB) – Laura FLIPPES (Metz HB)
Joueuses en réserve : Roxanne FRANK (ES Besançon) – Tamara HORACEK (Paris 92) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB) – Gnonsiane NIOMBLA (Siofok, Hongrie).

LE STAFF : Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoints : Sébastien GARDILLOU et Christophe CAILLABET / Analyste Vidéo : David BURGUIN / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Célestin DAILLY, Pierre GILLET et Guillaume ROUSSELIN / Préparateur mental : Richard OUVRARD / Directeur Technique National : Philippe BANA / Assistant : Philippe RAJAU / Relation Media : Diane PROUHET.

MONDIAL IHF 2019, à Kumamoto (Japon) du 30 novembre au 15 décembre
Le tirage :
Groupe A : Pays-Bas, Norvège, Serbie, Slovénie, Angola, Cuba
Groupe B : France, Danemark, Allemagne, Corée, Brésil, Australie
Groupe C : Roumanie, Hongrie, Monténégro, Espagne, Sénégal, Kazakhstan
Groupe D : Russie, Suède, Japon, Chine, Argentine, République du Congo

Le programme : en direct sur beIN SPORTS
Tour préliminaire : 30 novembre au 6 décembre

30 novembre : France – Corée : 27-29 (13-12)
1er décembre à 15h (HF : 07h) : Brésil – France
3 décembre à 19h (HF : 11h) : France – Australie
4 décembre à 19h (HF : 11h) : Allemagne – France
6 décembre à 20h30 (HF : 12h30) : France – Danemark (et sur TMC)

Tour principal : 8 au 11 décembre
Demi-finales : 13 décembre
Finales : 15 décembre