L’équipe de France a disposé du Danemark, dans les tout derniers instants de la demi-finale du Mondial, au terme d’un match haletant. Victorieuses par 23 à 22 (10-12), les Bleues disputeront dimanche une 6e finale mondiale face à  la Norvège victorieuse de l’Espagne par 27 à 21. Coralie Lassource et ses partenaires chercheront à accrocher une troisième étoile à leur tunique tricolore. Une finale à suivre ce dimanche 19 décembre à 17h30, en direct sur beIN SPORTS et sur TF1.

La 6e finale des Bleues
Championnes du monde en 2003 (Croatie) et en 2017 (Allemagne), les Bleues ont disputé trois autres finales : la première en 1999 (Norvège) et deux consécutives en 2009 (Chine) et Brésil (2011). À Granollers dimanche, l’équipe de France disputera une 6e finale mondiale, la compétition qui lui réussit le mieux.

Sept de départ : Olivier Krumbholz reconduit le même sept depuis le retour de blessure de Laura Flippes qui débute au côté de Laura Glauser, Coralie Lassource (cap), Estelle Nze Minko, Grace Zaadi Deuna, Béatrice Edwige (avec Pauletta Foppa) et Alicia Toublanc. Orlane Ahanda et Catherine Gabriel encourageront leurs partenaires depuis les tribunes.

Face à une défense de fer
Les Danoises donnent le coup d’envoi de la première demi-finale. Superbe contre de Béatrice Edwige qui permet à Estelle Nze Minko de se présenter seule face à Althéa Reinhardt. Mais l’arrière gauche tire à côté de la cage. Nouvelle balle récupère et cette fois Laura Flippes bute sur la gardienne danoise. Après 4 minutes de jeu, Trine Jensen, depuis l’aile droite, ouvre la marque. Alicia Toublanc tire et touche la tête de la gardienne Althéa Reinhardt contrainte de céder sa place à Sandra Toft. Le premier but français est inscrit sur jet de 7m par Allison Pineau. L’exclusion d’Anne Mette Hansen devrait permettre aux Bleues de lancer leur match mais c’est finalement Kristina Jorgensen qui marque (1-2, 6e). D’un joli mouvement, Laura Flippes ouvre son compteur mais ce sont les Danoises qui creusent le premier écart avec Louise Burgaard, Line Haugsted et Trine Jensen (2-5, 11e). Coralie Lassource relance son équipe puis Grace Zaadi Deuna, à 9m, ramène les Bleues à -1 (4-5, 12e). Les championnes olympiques sont mises sous pression par la défense danoise qui récupère et monte de nombreux ballons. Laerke Pedersen puis Simone Petersen, pour le Danemark, creusent déjà un écart important après 16 minutes (4-8). Olivier Krumbholz a effectué ses rotations habituelles, autour de la 15e minute de jeu. Fraîchement entrée, Méline Nocandy s’élève, tire et relance son équipe (5-8, 17e). Laura Glauser, avec trois arrêts, contribue aussi à maintenir l’équipe de France dans la partie. Béatrice Edwige est sanctionnée pour 2 minutes, en raison d’un mauvais changement qui témoigne de la nervosité dans le camp tricolore.

Méline Nocandy a inscrit trois buts (75 %) ce soir face au Danemark. (Photo FFHandball / Iconsport).

Retrouver du calme
Olivier Krumbholz invite ses joueuses à rester calmes. Kathrine Heindahl a remis son équipe à +4 mais Chloé Valentini réussit son premier tir (6-9, 20e). Après le temps-mort pris par le Lorrain, Jesper Jensen, l’ancien international danois, appelle à son tour ses joueuses. Exploit individuel de Méline Nocandy qui réplique à Kristina Jorgensen (7-10, 21e). Les Bleues se rapprochent en exploitant bien une perte de balle danoise, par Lucie Granier (8-10, 23e). Line Haugsted envoie un missile des 9m et les Bleues n’arrivent pas à revenir, alors que Mette Tranborg est exclue pour 2 minutes. Pauletta Foppa intercepte le ballon et envoie Estelle Nze Minko marquer son premier but (9-11, 26e). Chloé Valentini bute sur Althéa Reinhardt et Rikke Iverssen ouvre son compteur : 12 à 9 pour les Danoises qui impriment le rythme dans cette demi-finale. Laura Glauser réalise un arrêt spectaculaire sur Rikke Iverssen puis cette dernière expédie la balle sur le poteau. Avec le jet de 7m réussi par Allison Pineau, la France est revenue à -2. Mais avant la sirène, Simone Petersen a une balle de +3 en main. Laura Glauser réalise un 5e arrêt très précieux sur ce jet de 7m exécuté par Simone Petersen. Revenues à seulement 2 unités des Danoises, les Bleues ont limité la casse (10-12).

Troisième finale en douze mois, 7e médaille sur les 8 dernières compétitions : ces Bleues sont exceptionnelles. (Photo FFHandball / Iconsport).

La défense 1-5, l’arme fatale
Les Bleues démarrent la seconde période avec le ballon en main. Coralie Lassource obtient un jet de 7m, encore réussi par Allison Pineau (11-12, 32e). Anne Mette Hansen, dans le même exercice, redonne de l’air à la formation scandinave. Cette fois, c’est en perforant la défense tricolore, que la Danoise inscrit le 14e but danois (11-14, 33e). Grace Zaadi Deuna sert bien Pauletta Foppa qui marque mais les Danoises, par Line Haugsted, réplique presque aussitôt. Alicia Toublanc trouve la faille mais là encore, sur jet de 7m, les Danoises reprennent trois buts d’avance (13-16, 36e). Les gardiennes s’illustrent, d’abord Althéa Reinhardt. Puis Cléopatre Darleux entrée à la mi-temps. Althéa Reinhardt stoppe ensuite la tentative d’Océane Sercien-Ugolin. Cette fois les Danoises ne manquent pas l’opportunité de passer à +4, grâce à Line Haugsted. La défense française est mise à l’épreuve dans cette demi-finale mieux cadenassée par les Danoises, jusqu’à présent… Estelle Nze Minko passe en revue toute la défense scandinave pour marquer son 2e but de la soirée. Paulette Foppa exploite le peu de ballons qu’elle reçoit : la benjamine de l’équipe de France marque le 15e but français, son deuxième de la soirée. La défense 1-5 avec Estelle Nze Minko devant, perturbe la mécanique danoise. Après 45 minutes, les Danoises sont toujours devant avec trois buts d’avance (15-18). Althéa Reinhardt réalise son 11e arrêt qui témoigne des difficultés offensives des Bleues. Laerke Pedersen est exclue 2 minutes puis une deuxième danoise, Trine Jensen rejoint aussi le banc pour 2 minutes. C’est peut-être le tournant du match. Mie Jojlund trouve tout même la solution (17-20, 48e). Grace Zaadi Deuna ramène entretient l’espoir d’un retour, avant le money-time. Jesper Jensen pose un second temps-mort. Pauletta Foppa et Grace Zaadi Deuna remettent enfin l’équipe de France à la hauteur des Danoises (20-20, 21e). Les « Allez les Bleues » descendent des tribunes. Après l’échec de Laerke Pedersen, les championnes olympiques ont l’occasion de passer devant mais Sandra Toft stoppe le jet de 7m d’Allison Pineau. La gardienne du BBH réalise deux arrêts de grande classe et les Danoises repartent à l’abordage avec Mie Hojlund (20-21, 54e). Cléopatre Darleux n’est pas en reste face à sa partenaire à Brest dans la cage adverse. À 4 minutes du terme, Alicia Toublanc, trompe sa coéquipière du BBH. Il reste quatre minutes et les deux équipes sont dos-à-dos. L’ailière droite récidive et pour la première fois les Bleues passent devant, à trois minutes du terme (22-21, 57e) ! Sandra Toft remporte son un-contre-un face à Coralie Lassource, sa capitaine à Brest. Les Danoises, avec Kathrine Heindhal, et les Bleues, avec Pauletta Foppa, scorent tour à tour. À 1m16 secondes du terme, Jesper Jensen pose son ultime temps-mort car la France possède l’avantage (23-22, 59e). Laerke Pedersen vient buter sur Cléopatre Darleux : les Bleues ont maintenant la balle de match dans les mains. À 27 secondes du terme, c’est Olivier Krumbholz qui pose son 3e temps-mort. Les Bleues tiennent bon pour s’imposer 23 à 22 et filer en finale, sur le chemin de la gloire.

Hubert Guériau

Estelle Nze Minko a aussi réalisé un travail extraordinaire lors de la mise en place de la défense 1-5. (Photo FFHandball / Iconsport).

Déclarations :
Olivier Krumbholz :
Il a fallu aller le chercher celui-là. Il a fallu patienter, s’accrocher quand on n’a pas été bon, éviter de les laisser partir sur un score qui n’aurait pas été rattrapable. La défense 1-5 a parfaitement fonctionné, des fois il ne faut pas la lancer trop tôt, l’adversaire, après une première phase en crise, trouve ensuite des solutions. Je pense qu’on l’a lancée au bon moment, on a été brillants sur la défense à ce moment-là. Tout le monde a été brillant sur la défense, on pense particulièrement à Estelle (Nze Minko), mais il faut une colonne centrale dans ce type de défense, une grande gardienne, une grande défenseure au milieu, puis la voltigeuse, qui les a fait douter en permanence. On a retrouvé un peu de confiance en attaque, sur la fin du match. On a réussi à servir Pauletta qui s’est fait matraquer pendant 60 minutes sans que les arbitres ne lèvent le petit doigt. Mais on a réussi à le gagner. Que c’est beau, que c’est satisfaisant, que c’est génial. On a perdu beaucoup de ballons, on s’est fait piquer des ballons dans le drible, en fin de montée de balle que l’on a pris en contre-attaque immédiatement. Il nous a manqué de la lucidité peut-être parce qu’il nous a manqué un peu de jus aussi. On était un peu moins puissant et rapide que d’habitude.

Cléopatre Darleux : C’est fou. Je n’y crois pas trop car on a été dans la difficulté tout le match, surtout en attaque. On pensait que les Danoises allaient faire plus d’erreurs que ça en défense. En plus, elles étaient vraiment dures à attaquer. Sur les tirs qu’on a pris, les gardiennes ont fait des arrêts exceptionnels. C’était vraiment dur mentalement. Mais on y a cru tout le match. Chaque but que je prenais, je me disais : next (au suivant). Next, next, next, next… J’ai dit aux filles de laisser plutôt les ailières tirer. Et après j’étais en réussite. Il fallait que je sois là. J’ai essayé de ne vraiment pas bouger jusqu’au dernier moment et sur les derniers ballons, là je savais qu’elles iraient dans leurs préférentiels et j’y suis allée à fond.  Il y avait un certain calme car on se disait qu’on pouvait revenir. On travaille mentalement. On s’est dit que ça ne servait à rien de s’affoler, qu’il faut toujours avoir les idées claires pour voir tout ce qui se passe. Et sur la fin de match on a été bien lucides.  Dans ces matchs-là il y a de l’excitation. Quand on galère et qu’on revient, c’est exceptionnel.

Coralie Lassource : nous sommes allées chercher cette victoire avec les tripes, le mental. On n’a pas fait notre meilleur match de la compétition mais le résultat est là, c’est le plus important. Nous avons été mises en échec au tir alors qu’on avait plutôt rectifié ce point sur les matches précédents. On a perdu énormément de ballons et elles les ont récupérés pour les mettre au fond. Je pense que la 1-5, nous a beaucoup aidées. On a alors récupéré énormément de ballons et permis de marquer des buts faciles. C’est ce qui nous a permis de gagner. La 1-5, nous ne l’avions pas du tout faite de la compétition, elle est venue au bon moment et voilà, franchement merci la 1-5, merci Estelle ! C’est un déclic total qui nous a boostées. Malgré le scénario, nous sommes restées sereines, c’est notre force.

Méline Nocandy : J’ai tapé au sol (à la fin) parce que je sais qu’on va gagner, j’ai cru que le match était fini. Mais je savais qu’elle n’allait pas le mettre.  Je ne sais pas où on a été chercher cette force, au plus profond de nous et c’était incroyable. Je ne sais pas comment tout le monde l’a vécu mais celle-là, on ne va jamais l’oublier. J’avais dit que ce match ne se jouerait pas sur le hand mais avec notre cœur, nos tripes et tous les gens qu’il y a autour. Le handball n’était peut-être pas magnifique mais l’attitude était incroyable.
Au moment où on égalise, on se fait voler un 7 mètres, un de plus. On se dit qu’on revient quand même à égalité alors qu’on sort de très loin, donc le match il commence maintenant. Il reste 10 minutes et on va se battre. Les Françaises sont des combattantes, on est dans une tranchée et c’était celui qui sortait le mieux et on a réussi. Une finale de plus, on va essayer de faire le doublé, on verra, en tout cas très contente.

Statistiques :
France – Danemark : 23-22 (10-12)
Palau d’Esports, à Granollers – 3 150 spectateurs
Arbitres : J.Alvarez et J.Bustamante (Esp)

France 
Entraîneur :
Olivier Krumbholz
Gardiennes : Darleux (30’, 6 arrêts sur 15) – Glauser (30’, 5 arrêts sur 18)
Nocandy (3/5) – Toublanc (3/4) – Valentini (1/4) – Pineau (3/4 aux pen) – Lassource (cap) (1/3) – Zaadi Deuna (3/4) – Sercien-Ugolin (0/3) – Flippes (1/3) – Kanor (0/1) – Horacek – Edwige (0/1) – Foppa (4/5) – Nze Minko (3/4) – Granier (1/1)
Exclusion temporaire : Edwige

Danemark
Entraîneur : Jesper Jensen
Gardiennes : Reinhardt (47’, 11 arrêts sur 30) – Toft (cap) (11’, 4 arrêts sur 8)
Pedersen (1/5) – Hansen (4/7) – Heindakl (2/2) – Haugsted (5/5) – Bohme – Tranborg (0/1) – Jorgensen (2/4) – Jensen (2/3) – Burgaard (1/3) – Petersen (1/2) – Hojlund 3/6) – Friss (0/1) – Iversen (1/2) – Moller
Exclusions temporaires : Pedersen – Hansen – Tranborg – Jensen

LE GROUPE : 18 JOUEUSES
Gardiennes : Cléopatre DARLEUX (Brest Bretagne HB) – Laura GLAUSER (Györ)
Ailières gauches : Coralie LASSOURCE (cap – Brest Bretagne HB) – Chloé VALENTINI (Metz HB)
Arrières gauches : Orlane KANOR (Metz HB) – Estelle NZE MINKO (Györ) – Allison PINEAU (Buducnost)
Pivots : Béatrice EDWIGE (Rostov) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB)
Demi-centres : Tamara HORACEK (Metz HB) – Méline NOCANDY (Metz HB) – Grace ZAADI DEUNA (Rostov)
Arrières droites : Laura FLIPPES (Paris 92) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Krim Ljubljana)
Ailières droites : Lucie GRANIER (ES Besançon) – Alicia TOUBLANC (Brest Bretagne HB)
À disposition du groupe : Orlane AHANDA (Neptunes de Nantes) – Catherine GABRIEL (Paris 92)

LE STAFF :
Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ
Adjoints : Sébastien GARDILLOU
Préparation physique : Pierre TERZI
Médecin : Cindy CONORT
Kinésithérapeutes : Cezare COCUZZA, Célestin DAILLY, Pierre GILLET
Analyste vidéo : Christophe CAILLABET et David BURGUIN
Préparateur mental : Pascal NIGGEL
Relation médias : Diane PROUHET
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Rémy LÉVY

RÉSULTATS & PROGRAMME

Mondial IHF 2021 en Espagne : 3 au 19 décembre
Finale à Granollers
Dimanche 19 décembre à 17h30 :
France – Norvège / Places 3-4 : à 14h30 : Espagne – Danemark

Demi-finales à Granollers
Vendredi 17 décembre : France
– Danemark : 23-22 (10-12) et à 20h30 : Espagne – Norvège : 21-27 (11-11)

Quarts de finale à Granollers
Mercredi 15 décembre : France
– Suède : 31-26 (15-15) / Russie – Norvège : 28-33 (15-19)
Mardi 14 décembre : Danemark – Brésil : 30-25 (14-13) / Espagne – Allemagne : 26-21 (14-10)

Tour principal à Granollers : France – Monténégro – Slovénie – Russie – Serbie – Pologne
Classement groupe I : 1/ France 10 pts 2/ Russie 7 pts 3/ Serbie 6 pts 4/ Pologne 4 pts 5/ Slovénie 3 pts 6/ Monténégro 0 pt
Jeudi 9 décembre : France – Pologne : 26-16 (14-9) / Russie – Slovénie : 26-26 (14-15) / Monténégro – Serbie : 25-27 (18-14)
Samedi 11 décembre : Serbie – France : 19-22 (12-9) / Monténégro – Russie : 25-31 (10-18) / Slovénie – Pologne : 26-27 (13-12)
Lundi 13 décembre : Russie – France : 28-33 (12-17) / Pologne – Monténégro : 33-27 (16-9) / Serbie – Slovénie : 31-25 (16-9)

Tour préliminaire à Granollers : France – Monténégro – Angola – Slovénie
Vendredi 3 décembre : France – Angola : 30-20 (13-9) / Monténégro – Slovénie : 18-28 (8-16)
Dimanche 5 décembre : Slovénie – France : 18-29 (8-13) / Monténégro – Angola : 30-20 (11-9)
Mardi 7 décembre : Angola – Slovénie : 25-25 (14-13) / France – Monténégro : 24-19 (12-12)
Classement : 1/ France 6 pts 2/ Slovénie 3 pts 3/ Monténégro 2 pts 4/ Angola 1 pt