L’équipe de France a réussi dans son entreprise : ce soir à Budapest, menée pendant 58 minutes, elle a fini par dominer le Danemark par 30 à 29 (12-17). Elle accède ainsi au dernier carré de l’EHF EURO 2022. Elle a aussi validé sa qualification pour le Mondial IHF 2023 (Suède et Pologne). Cette victoire lui offre la première place du groupe I et l’envoie disputer la demi-finale face à la Suède vendredi 28 janvier. Un match à suivre en direct à 20h30 sur beIN SPORTS 1 et sur TF1.
Sept de départ : pour ce septième match de l’EHF EURO 2022, le groupe est à nouveau bouleversé. Le test RT-PCR effectué mardi soir a révélé la positivité à la Covid-19 de Nicolas Tournat, un 2e test l’a confirmé ce jour en fin d’après-midi. Kentin Mahé est toujours placé à l’isolement et il reste dans l’attente d’un test négatif. Idem pour le coach Guillaume Gille qui trépigne aussi d’impatience à rejoindre sa troupe. C’est donc Érick Mathé (avec Yohann Delattre) qui officiera à nouveau ce soir.
Touché par la grippe ces derniers jours, Dylan Nahi effectue son retour dans le groupe. Thibaud Briet réintègre la liste des 16 joueurs à disposition pour ce match décisif. Présents à la MVM dôme, Rémi Desbonnet et Mathieu Grebille encourageront leurs partenaires depuis les tribunes.
Le sept qui ouvre cet ultime match du tour principal est composé par : Vincent Gérard, Yanis Lenne, Dika Mem, Karl Konan (Nikola Karabatic en phase d’attaque), Ludovic Fabregas, Romain Lagarde et Hugo Descat.
Endiguer les vagues rouges
Nikolaj Jacobsen n’aura donc pas tout à fait bluffé. En laissant au repos ses deux meilleurs artificiers, les arrières gauche (Mikkel Hansen) et droit (Mathias Gidsel) plus le pivot Magnus Saugstrup, le coach danois espère un retour sur investissement dans le dernier carré. Le Danemark donne le coup d’envoi et marque d’entrée avec Niklas Kirkelokke. Après 3 minutes, le Danemark mène déjà 3-0 et les buts de Simon Hald Jensen et Lasse Svan. Ludovic Fabregas obtient un jet de 7m marqué par Hugo Descat, face à Kevin Moller (1-3, 4e). Jacob Holm marque aussi dès sa première tentative (1-4, 5e). Le gardien danois réussit déjà un 3e arrêt et c’est le pivot Simon Hald Jensen qui bonifie le travail de son gardien : 5 à 1 pour le Danemark. Érick Mathé pose déjà un temps-mort car il faut réagir au débours de 4 buts. Yanis Lenne ouvre son compteur au terme d’un mouvement bien maîtrisé par les Bleus. Jacob Holm renvoie les Bleus à -4 (2-6, 7e). Les arrières Dika Mem et Romain Lagarde ajustent la mire : leurs buts consécutifs permettent à l’équipe de France de se rapprocher (4-6, 9e). D’un tir en appui, Ramus Lauge Schmidt ajuste Vincent Gérard. Yanis Lenne, impeccable depuis le début de l’Euro, marque une deuxième fois (5-7, 12e). Ludovic Fabregas est le premier joueur exclu de la partie. Et forcément, en supériorité numérique, les Danois en profitent par l’intermédiaire de Magnus Landin. Théo Monar et Aymeric Minne entrent en jeu : ce dernier marque dès son premier tir mais les deux buts supplémentaires de Magnus Landin renvoient les Bleus à -4 (6-10, 15e). La statistique est très défavorable sur le poste de gardien : Kevin Moller a stoppé 4 ballons (sur 11 tirs) tandis que Vincent Gérard n’a pas encore brillé. Les buts de Hugo Descat et d’Aymeric Minne (en position d’arrière gauche) relancent les Bleus (8-10, 18e). Cette fois, c’est le coach danois qui appelle ses joueurs pour une minute. Melvyn Richardson et Valentin Porte occupent le flanc droit de la défense : le capitaine des Bleus est sanctionné d’une exclusion temporaire mais le Danemark n’en profite pas. Au terme d’un joli mouvement et servi par Aymeric Minne, Ludovic Fabregas ouvre son compteur. Les Bleus sont revenus à -1 (9-10, 20e) avant que Ramus Lauge Schmidt ne marque (9-11, 20e).
Wesley Pardin est entré au relai de Vincent Gérard en difficulté derrière une défense poreuse. Niklas Kirkelokke renvoie les Bleus à -3 (9-12, 22e). Les Bleus se battent avec énergie mais ils ont la course derrière. Nikola Karabatic obtient un jet de 7m. Malheureusement, Hugo Descat voit ton tir stoppé par Kevin Moller impérial ce soir avec 40 % de réussite. Jacob Holm fait sa loi : les deux buts de l’arrière gauche danois permettent aux Scandinaves de mener 14 à 9. Après 25 minutes, enfin un premier arrêt côté tricolore. Wesley Pardin s’interpose bien devant Rene Antonsen mais cela ne perturbe pas les Danois qui enchaînent avec Jacob Holm, buteur pour la 5e fois. Malgré son échec précédent, Hugo Descat retourne défier Moller à 7m. Et cette fois, ça passe pour le Montpelliérain qui réduit la marque (11-15, 27e). Mikkel Hansen est tranquillement assis derrière le but danois et peut apprécier la prestation de sa doublure. Jacob Holm plante un 6e but pour martyriser un peu plus la défense tricolore : 16-11 Pour le Danemark. Pour une faute sur Valentin Porte, Emil Jakobsen est exclu 2 minutes et les Bleus effectuent un rapproché avec le jet de 7m réussi par Hugo Descat (12-16, 29e). L’arrière droit Niklas Kirkelokke, qui a la lourde charge de remplacer le talentueux Mathias Gidsel, boucle le premier acte avec un 6e but (sur 8 tentatives) et scelle le score avant le retour aux vestiaires (12-17).
Tout donner – Ne rien regretter
Pour combler le retard de 5 buts (on rappelle qu’un match nul suffira aux Bleus pour accéder aux demi-finales), il faudra retrouver de la justesse en attaque et une défense en capacité d’endiguer les attaques danoises. Cela passera sûrement par quelques arrêts et une performance offensive bien plus consistante (48 % en 1ère). Niklas Kirkelokke réplique à Melvyn Richardson mais les Bleus effectuent un rapproché avec le premier but de Dylan Nahi (14-18, 32e). Ce diable de Jacob Holm marque encore et repousse les Bleus (14-19, 33e). Niklas Kirkelokke commet une faute sur Dylan Nahi qui venait de réaliser une interception. Henrik Mollgaard comment une faute sur Melvyn Richardson et Hugo Descat bat cette fois Niklas Landin entré en début de seconde période (15-19, 34e). Comme à la fin de la première période, Benoît Kounkoud est positionné devant la défense pour perturber la formation scandinave. Melvyn Richardson réplique à Jacob Holm mais les Danois conservent 5 buts d’avance après le jet de 7m marqué par Emil Jakobsen (21-16, 36e). Melvyn Richardson apporte du mouvement et c’est son coéquipier aussi à Barcelone, Dika Mem, qui marque son 2e but de la soirée (sur 7 tentatives). Aie Ludovic Fabregas écope d’une deuxième exclusion pour une faute sur Niklas Kirkelokke. Superbe défense des Bleus qui, en infériorité numérique, poussent les Danois à la faute. Yanis Lenne sonne la révolte : les Bleus sont revenus à -3, après 39 minutes (18-21). Johan Hansen démontre, si c’était nécessaire, que les Danois visent la victoire et rien d’autre (18-22, 40e). Cette fois, l’ailier formé à Sélestat voit sa tentative stoppée par Niklas Landin. Ce dernier multiplie les arrêts : il gagne deux face-à-face d’affilée, face au benjamin de l’équipe de France, Théo Monar, et face au grand Nikola Karabatic. Dika Mem endigue cette mauvaise série et inscrit le 19e but tricolore : (19-23, 43e). Exactement comme face à l’Islande, les arrières martyrisent la défense tricolore. Niklas Kirkelokke marque une 9e fois mais les arrières bleus ne sont pas en reste avec Dika Mem et Nikola Karabatic qui ramènent la France à -3 (21-24, 44e). L’écart grimpe à nouveau après que Nikolaj Jacobsen eut appelé ses joueurs pour un second temps-mort. Jacob Holm et Johan Hansen ont marqué tour-à-tour (21-26, 45e). Après l’exclusion de Rene Antonsen, Dika Mem trouve la faille (22-26, 46e). Les affaires des Bleus ne s’arrangent pas avec la 3e sanction qui vaut carton rouge à Ludovic Fabregas. Rasmus Lauge Schmidt enchaîne par un tir victorieux. Sans Ludo, la défense des Bleus va souffrir plus encore. Avec cinq buts de retard (22-27) à 12 minutes du terme, atteindre le dernier carré exigera une fin de match remarquable. Hugo Descat inscrit son 6e but (son 4e à 7m) et relance ainsi son équipe bientôt suivi par le second but de Dylan Nahi (24-27, 51e). Théo Monar, en l’absence de Nicolas Tournat, officie au poste 3. Les Bleus comptent trois buts de retard : Érick Mathé pose un second temps-mort. Les supporters reprennent espoir et encouragent leurs troupes. Vincent Gérard réalise un 3e arrêt et les Bleus se rapprochent à -2 (25-27). 5e jet de 7m marqué par Hugo Descat. Une balle perdue, un arrêt, un tir à côté, et Dika Mem qui exploite les erreurs danoises pour ramener sa formation à -1 (26-27, 55e).
Nikola Karabatic (3e but) réplique à Niklas Kirkelokk, 27-28, à cinq minutes du terme. L’enceinte est en ébullition. Cela promet cinq minutes intenses. Vincent Gérard stoppe encore un ballon et tout le camp tricolore reprend espoir à quatre minutes du coup de la sirène, avec l’égalisation, sur jet de 7m, de Hugo Descat (28-28, 57e). Dika Mem réplique à Rasmus Lauge Schmidt et le score est de parité (29-29). Les Bleus se bagarrent et ça paie : Nikola Karabatic se saisit, non, il se jette sur le ballon après un énorme travail défensif. Dika Mem marque encore et la France mène 30 à 29, à 1’30 du terme. Pour la première fois de la partie, les Bleus sont devant et ils vont le rester pour s’imposer 30 à 29 et filer en demi-finales. Quel formidable dénouement après un match qui semblait promis aux Danois. Bravo aux Bleus revenus de nulle part pour conquérir une place en demi-finale.
Hubert Guériau
Déclarations :
Erick Mathé : À un moment, j’ai bien cru que les démons de l’Islande revenaient. On n’a pas mis l’intensité qu’on voulait en attaque dans les premières minutes, pas un contact, rien. Et comme on n’a pas beaucoup d’arrêts de gardien, on se retrouve vite derrière. Heureusement, Vincent fait les quelques arrêts au bon moment en fin de match. Ca, plus quelques ballons récupérés, ça a permis de renverser la vapeur, de mettre l’énergie de notre côté.
Forcément, quand Ludovic prend le carton rouge, c’est un coup dur. Theo a beaucoup de potentiel en défense, mais on sentait quand même qu’il était un peu juste. Mais ça a boosté tout le monde et c’est encore une fois un des facteurs qui remet l’énergie de notre côté.
Jouer la Suède en demi-finale, c’est le remake du dernier championnat du monde. On verra bien dans quel état on est mais c’est sûr qu’après un match comme ça, on a forcément envie d’aller encore plus loin.
Melvyn Richardson : Je suis content, mais je n’ai pas envie de me contenter d’une place en demi-finale.Pendant longtemps, ce soir, on s’est cherché. En deuxième période, on est plus solide en défense, Vincent fait les arrêts qu’il faut et en attaque, on a été plus sérieux. Nikola a été un vrai patron, Dika a été notre buteur et j’ai essayé de faire de mon mieux pour qu’on avance dans le bon sens.
À la mi-temps, on s’est bien parlé, on s’est dit qu’il ne fallait pas lâcher, qu’il fallait jouer ce match comme si c’était le dernier et qu’il fallait respecter notre plan de jeu.
Valentin Porte : Pour un quart de finale, on ne pouvait rêver mieux, même si pour le coeur, c’était moyen. J’ai eu l’impression de revoir l’équipe contre l’Islande en première période, avec une défense amorphe, peu d’arrêts… Alors on s’est gueulé dessus, on s’est encouragé en se disant qu’on n’avait pas fait tout ça pour se faire sortir de cette façon. Même à -5 à 15 minutes de la fin, j’y crois encore. Ils font une ou deux pertes de balle, Vincent fait quelques arrêts, Hugo met les pénos pour nous garder dedans, personnellement j’y ai toujours cru.
Quand on a appris que Nicolas était positif, on a essayé de tout cloisonner. Certains se plaignent, d’autres lèvent la tête et avancent, et on a essayé d’être parmi ceux là.Peut-être que ce soir, quelque chose s’est créé.
Nikola Karabatic : Ca a été un match fou, y’avait longtemps que j’en avais pas joué un comme ça. Ca a été une vraie épreuve mentale. En première mi-temps, on est en grande difficulté, comme contre l’Islande. Eux réussissent tout, nous rien. Les poteaux, les contres, tout est pour eux. En deuxième période, on a juste essayé de continuer, de surtout ne pas sortir de notre ligne directrice. Ne pas refuser les tirs, sortir des ballons propres, se battre jusqu’au bout, c’est ce qu’on s’est dit. Il y a une vraie fierté de sortir de là avec la victoire.
Statistiques :
Danemark – France : 29-30 (17-12)
Budapest, MVM Arena , 5315 spectateurs
Arbitres : V. Horacek, J. Novotny (Cze)
France :
Entraineur : Erick Mathe
Gardiens : Gérard (4 arrets / 25 tirs), Pardin (1 arrêt / 8 tirs dont 0/1 pén); Y. Lenne (3/4), Minne (2/7), Lagarde(1/3), M. Richardson (2/2), Mem (8/14), N. Karabatic (3/6), Fabregas (1/1), Descat (8/9 dont 7/8 pén), Porte, Kounkoud, Nahi (2/2), Monar (0/1), Konan, Briet
Exclusions temporaires : Fabregas (13’, 38’, 47’), Porte (18’)
Danemark :
Entraineur : Nikolaj Jakobsen
Gardiens : N. Landin (7 arrêts / 24 tirs dont 0/3 pén), Møller (7 arrêts / 20 tirs dont 1/5 pén); Kirkeløkke (10/15), M. Landin, Jakobsen (1/1 dont 1/1 pén), Antonsen (0/2), Lauge (4/5), Svan (1/1), Møllgaard, Mensah (0/1), H. Toft, J. Hansen (2/3), Andersson, Mensing (0/1), Holm (9/13), Hald (2/2) – Exclusions temporaires : M. Landin (29’), Kirkelokke (33’), Antonsen (46’)
LES 21 JOUEURS SÉLECTIONNÉS
Gardiens : Rémi DESBONNET (Usam Nîmes Gard) – Vincent GÉRARD (Paris SG HB) – Wesley PARDIN (Pays d’Aix Université Club)
Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Montpellier HB) – Dylan NAHI (Kielce)
Ailier gauche / arrière gauche : Mathieu GREBILLE (Paris SG HB)
Arrières gauches : Thibaud BRIET (HBC Nantes) – Nikola KARABATIC (Paris SG HB) – Karl KONAN (Pays d’Aix Université Club) – Romain LAGARDE (Pays d’Aix Université Club)
Demi-centres : Kentin MAHÉ (Telekom Veszprem HC) – Aymeric MINNE (HBC Nantes)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Théo MONAR (HBC Nantes) – Nicolas TOURNAT (PGE Vive Kielce)
Arrières droits : Julien BOS (Montpellier HB)* – Dika MEM (FC Barcelone) – Melvyn RICHARDSON (FC Barcelone)
Ailiers droits : Benoît KOUNKOUD (Paris SG HB) – Yanis LENNE (Montpellier HB) – Valentin PORTE (Montpellier HB – Cap)
* Julien Bos est resté en France, à la disposition du groupe.
LE STAFF :
Entraîneur : Guillaume GILLE
Entraîneurs-adjoints : Érick MATHÉ et Yohann DELATTRE
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Analyste vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Emmanuel BIDET
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Julien KAMM, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Manager de la filière masculine : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias : Hubert GUÉRIAU
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Bertrand GILLE
EHF EURO 2022 EN HONGRIE ET EN SLOVAQUIE : à suivre en intégralité sur beIN SPORTS
Tour préliminaire à Szeged (Hongrie) : 13 au 17 janvier
13 janvier : Croatie – France : 22-27 (11-13)
15 janvier : France – Ukraine : 36-23 (17-11)
17 janvier : France – Serbie : 29-25 (16-7)
Tour principal (2 groupes de 6 équipes) : 20 au 26 janvier
Groupe I à Budapest : en direct sur beIN SPORTS 1
Jeudi 20 janvier : France – Pays-Bas : 34-24 (15-12)
Samedi 22 janvier : France – Islande : 21-29 (10-17)
Lundi 24 janvier : Monténégro – France : 27-36 (12-16)
Mercredi 26 janvier : Danemark – France : 29-30 (17-12)
Classement final : 1/ France 8 pts (+17) 2/ 1/ Danemark 8 pts (+26) 3/ Islande 6 pts (+4) 4/ Croatie 2 pts (-12) 5/ Monténégro (-16) 2 pts 6/ Pays-Bas (-19)
Groupe II à Bratislava – Classement final : 1/ Espagne 8 pts (+8) 2/ Suède 8 pts (+17) 3/ Norvège 6 pts (+18) 4/ Allemagne 4 pts (-7) 5/ Russie 3 pts (-7) 6/ Pologne 1 pt (-29)
Vendredi 28 janvier à Budapest :
Places 5-6 à 15h30 : Islande – Norvège
Demi-finales :
18h00 : Espagne – Danemark
20h30 : France – Suède sur beIN SPORTS et sur TF1.
Finales à Budapest : 30 janvier