Ce soir à Créteil, l’équipe de France n’a pas réussi à s’imposer face à la Serbie 26-26 (12-15). Un match nul qui l’empêchera certainement de finir en tête du groupe de qualifications à l’EHF EURO 2022 (2 qualifiés). Après la défaite de mardi dernier, ce score nul n’a rien de rassurant à seulement cinq jours de l’entrée en lice des Bleus dans le Mondial IHF 2021 en Égypte, face à la Norvège, jeudi 14 janvier à 20h30.
Sept de départ : Vincent Gérard, Michaël Guigou (cap), Timothey N’Guessan, Luka Karabatic (Kentin Mahé), Ludovic Fabregas, Valentin Porte et Luc Abalo débutent la rencontre. Romain Lagarde et Hugo Descat ont intégré le groupe des 16 joueurs tandis que Yann Genty, Yanis Lenne, Jean-Jacques Acquevillo et Nicolas Claire suivent le match depuis les tribunes désertées du palais des sports de Créteil.
Plus agressive mais toujours imprécise.
La Serbie débute mieux la partie. Après avoir ouvert le score avec Petar Djordjic, elle exploite une perte de balle tricolore et marque encore par l’intermédiaire de Mijaljo Marsenic. C’est le capitaine Michaël Guigou qui ouvre le compteur de l’équipe de France (1-2, 3e). Les Bleus encaissent deux buts supplémentaires et sont déjà menés 4 à 1 (5e). Timothey N’Guessan conclue une contre-attaque après le premier arrêt de la partie de Vincent Gérard (2-4,6e). Le doublé de Ludovic Fabregas ramène les Bleus à la hauteur des Serbes (4-4, 9e). Les deux pivots se rendent coup pour coup, Mijaljo Marsenic et Ludovic Fabregas ont chacun inscrit trois buts (5-5, 10e). L’arrière droit Milos Obrovic trouve la faille, des 9m : Timothey N’Guessan lui répond pour égaliser (6-6, 12e). Les Bleus passent enfin devant, après 14 minutes, avec une montée de balle bien exploitée par Luka Karabatic (7-6). Le premier temps-mort de la partie est posé par l’entraîneur espagnol Toni Gerona, qui, à l’instar de Guillaume Gille, dirige pour la deuxième fois sa sélection. Nedim Remili a effectué son entrée tandis que Jovica Nikolic est exclu pour deux minutes. La même mésaventure survient pour Kentin Mahé. Avec un jet de 7m réussi et un but marqué dans le but vide (perte de balle des Bleus), les Serbes mènent de +2 (7-9) après 20 minutes. Si la défense tricolore est plus mobilisée, l’attaque manque de fluidité. Melvin Richardson et romain Lagarde sont lancés : ce dernier signe son entrée par un joli coup de fouet (8-9 ; 20e). Zivan Pesic sort aussi pour 2 minutes : les Bleus se rapprochent avec le 2e but de Luka Karabatic bien servi par Nedim Remili. L’ancien cristolien Hugo Descat inscrit le 10e but de sa formation puis Nedim Remili, lui aussi un ancien de la maison bleue et blanche, marque également mais ce sont les Serbes qui font toujours la course en tête (11-13, 24e). Wesley Pardin effectue son entrée mais il ne peut pas stopper le tir sur contre-attaque de Bigdan Radivojevic (11-14, 26e). L’écart en faveur de la Serbie est passé à +4 avant que Luka Karabatic se distingue avec un 3e but (à 100 %). La première période s’achève sur un score défavorable aux Bleus (12-15). Si la défense est apparue plus unie et soudée, l’attaque est en difficulté avec seulement 48 % de réussite. Désormais il faut sortir le bleu de chauffe pour ne pas vivre une deuxième déconvenue qui ferait tâche, surtout à quelques jours du lancement du Mondial.
Encore insuffisant
Après le jet de 7m réussi par Hugo Descat, c’est le capitaine Mijaljo Marsenic qui marque à son tour. Timothey N’Guessan ramène son équipe à -2 (14-16, 34e). Le 6e arrêt de Vincent Gérard est bonifié par le premier but de Dika Mem (15-16). Hugo Descat est sanctionné d’une exclusion temporaire. Dika Mem, Melvyn Richardson et Timothey N’Guessan constituent la base arrière. Bien décalé par le Barcelonais, Michaël Guigou inscrit le 16e but. Les Bleus ont une balle d’égalisation entre les mains mais Melvin Richardson est logiquement sanctionné d’un passage en force. L’écart est à nouveau de trois buts après que ce diable de Mijaljo Marsenic ait inscrit son 5e but. Timothey N’Guessan score pour la quatrième fois. Après 40 minutes, les Bleus ont un mal fou à se dépêtrer de la défense serbe. Les Bleus sont en souffrance mais ils s’accrochent face à une formation qui n’a pas réussi à se qualifier pour le Mondial en Égypte. Ludovic Fabregas s’extirpe de la défense adverse pour planter une 4e banderille. Petar Djordjic ne tremble pas au moment de marquer son 5e but de la soirée, le 22e pour sa formation qui est toujours devant (22-20 ; 47e). Le jet de 7m d’Hugo Descat, qui a forcément envie d’aider son équipe après sept années d’absence, ramène son équipe à -1. Après le 7e arrêt de Vincent Gérard, Timothey N’Guessan se voit siffler un passage en force dans son camp. Un jet de 7m plus tard, réussi par Petar Djordjic, puis un but rageur de Nedim Remili, les Bleus sont toujours derrière (22-23, 50e). Mladen Sotic marque sur un kung-fu et le gardien Vladimir Cupara stoppe un tir de Nedim Remili. Ludovic Fabregas, servi par Nedim Remili, ramène son équipe à -1. Au terme d’une longue séquence, Kentin Mahé égalise. Ludovic Fabregas rate son un-contre-un et ce sont les Serbes qui en profitent pour repasser devant (24-25, 56e). Nouvelle égalisation, avec le 3e but de Nedim Remili, et les Bleus se relancent dans le money-time. Malgré un dernier ballon pour s’imposer (tir de Timothey N’Guessan stoppé), les Bleus butent encore sur Cupara et concèdent le match nul face à une équipe serbe ravie de sa fortune (26-26). Il y a encore beaucoup de travail à produire pour bien figurer au Mondial.
Hubert Guériau
DÉCLARATIONS :
Guillaume Gille : Clairement, je ne suis pas satisfait du résultat brut. On s’était donné comme objectif de renverser ce goal-average et de gagner ce match. Malheureusement, ça n’a pas pu être réalisé. C’est d’abord à mettre au crédit des Serbes qui font vraiment deux matches très solides mais c’est dû aussi à des défaillances, aux errements qu’on a pu avoir dans nombre de secteurs de jeu où on laisse passer nos chances, on n’exploite pas complètement nos situations. Défensivement, on a du mal à prendre le pas sur cette attaque serbe qui a été sur un rythme très lent, qui a fait durer ses attaques et sur lesquelles, souvent, en dernier ressort, on n’a pas su empêcher la passe au pivot, arrêter un tireur qui prenait un shoot de loin. Donc on s’est retrouvé à ne jamais véritablement mener les débats et à être en difficulté dans cette rencontre. Il faut souligner quand même l’état d’esprit du groupe qui n’a pas lâché et qui s’est offert la chance d’avoir une balle pour remporter ce match. Malheureusement, là encore, les gardiens serbes ont fait la différence.
On est dans une phase où on a fait bouger pas mal de lignes, on est en train de retrouver nos repères et ces transformations, ces changements de mode de fonctionnement, ils nous coûtent cher en ce moment parce que les articulations ne sont pas nettes, on se trompe encore et on se retrouve à prendre des buts un peu cons. Mais c’est aussi le chantier qu’on a ouvert avec le staff et avec l’équipe et dans lequel on va continuer de travailler. Bien évidemment, on n’est pas heureux de cette prestation globale et en même temps c’est le chemin sur lequel on est. Donc il va falloir continuer de travailler. La victoire aurait été au rendez-vous, ça n’aurait rien changé à notre travail des prochains jours. Il y a du travail et on va continuer de le faire dans cet état d’esprit là.
Michaël Guigou : Il y a plusieurs choses à retenir. La première c’est qu’on n’est pas encore au niveau qu’on espère avoir. La deuxième est qu’on est dans le bon état d’esprit, avec tous les ingrédients qui peuvent nous amener à faire mieux. Contre la Norvège, la marche sera peut-être un peu haute par rapport à ce qu’on a montré cette semaine. Mais on est sur la bonne voie et il ne faut pas qu’on lâche.
Je retiens le fait qu’on n’a pas refait notre goal-average, on n’a pas réussi à leur mettre une grosse pression d’entrée. C’est dommage, ce ne sont pas les deux premiers matches qu’on souhaitait faire. Dans les chantiers qui ont été ouverts, il y a des choses qui ne marchent pas assez bien, que ce soit en défense ou en attaque. Il faut qu’on prenne le temps de tout clarifier ou de pointer du doigt ce qu’on ne doit pas retenir.
Nedim Remili : L’état d’esprit qu’on a montré surtout sur la fin de match, c’est l’état d’esprit qu’on doit avoir pendant les 60 minutes. C’est décevant de faire match nul aujourd’hui sachant qu’on a perdu il y a quatre jours. On n’est pas en bonne position dans ces qualifications. On savait l’énorme travail de reconstruction qu’on avait à faire. Aujourd’hui, malheureusement, on n’a pas su concrétiser tout ce qu’on a bien fait à l’entraînement. On est un peu retombé dans nos travers. On a un peu balbutié notre handball aujourd’hui, c’est un peu dommage mais l’état d’esprit est à retenir sur les 5-10 dernières minutes. On a mis énormément de volonté en attaque. Même si on n’a pas joué notre meilleur handball, on est allé au bout de nos actions et ça nous a permis d’avoir des tirs francs. Donc on va continuer à travailler parce qu’on a un gros match dans cinq jours contre la Norvège.
On a essayé de mettre des choses en place depuis novembre. Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu, on a changé quelques trucs et aujourd’hui, on a du mal encore à bien concrétiser tout ça, à mettre en place notre défense, notre système offensif et même nos montées de balle. Ça fait beaucoup de chantiers c’est sûr mais on ne lâche pas, on va persévérer et continuer à travailler tous ces changements, toutes ces relations à deux, à trois et l’état d’esprit collectif. Il faut continuer à pousser et ça ne veut pas dire non plus que ça va être un mondial catastrophique, ça ne veut rien dire pour le mondial. On est juste en mauvaise position pour les qualifications de l’Euro pour le moment.
Hugo Descat : On est tombé sur une très bonne équipe de Serbie encore une fois. Ils méritent ce point clairement. On a fait un match courageux on va dire parce qu’on n’était pas bien nos baskets. On a bien poussé vers la fin et on a accroché le match nul. Même si on a la balle de match, ça reste un détail puisque les Serbes ont très bien joué. Maintenant on est en chantier donc il faut absolument qu’on travaille beaucoup, qu’on travaille dur tous les jours. Il n’y a pas de secret, il n’y a que le travail qui paie et on va travailler pour faire un gros Mondial.
STATISTIQUES :
FRANCE – SERBIE 26:26 (12:15)
Arbitres : D. Accoto Martins, R. Accoto Martins (POR)
France : Gérard (6/30 dont 1/3 p), Pardin (1/3) – Rémili (3/5), Lagarde (1/2), Richardson (0/3), Mem (2/2), Tournat (0/0), Mahé (2/3), N’Guessan (4/10), Abalo (0/1), Guigou (2/3), L. Karabatic (3/3), Fabregas (5/7), Descat (4/6 dont 2/3 p), Dipanda (0/0), Porte (0/2) – Exclusions : Mahé (18′), Descat (35′)
Serbie : Cupara (13/38 dont 1/1p + 0/1), Milosavljev (1/2 dont 1/2) ; Vorkapic (1/2), Sretenovic (0/2), Abutovic (0/0), Pesic (0/0), Kolakovic (1/1), Radivojevic (4/5 dont 0/1), Kukic (1/3), Sotic (1/1), Popovic (0/0), Nikolic (1/2), Marsenic (8/9), Orbovic (2/3), Obradovic (1/1), Djordjic (6/14 dont 2/2) – Exclusions : Pesic (20′), Marsenic (24′), Obradovic (55′), Kukic (58′),
RÉSULTATS ET PROGRAMME
QUALIFICATIONS EHF EURO 2022 – 3E & 4E TOURS – 5 ET 9 JANVIER
Mardi 5 janvier à Zrenjanin : Serbie – France : 27-24 (14-11)
Samedi 9 janvier à Créteil : France – Serbie : 26-26 (12-15)
MONDIAL IHF 2021 EN ÉGYPTE : 13 AU 31 JANVIER 2021
Tour préliminaire : Halle des Sports – Ville du 6 octobre
Jeudi 14 janvier à 20h30 (HL : 21h30) : Norvège – France
Samedi 16 janvier à 18h00 (HL : 19h00) : Autriche – France
Lundi 18 janvier à 18h00 (HL : 19h00) : France – États-Unis d’Amérique
Tour principal (3 matches) : 20 au 24 janvier
Quarts de finale : 27 janvier
Demi-finales : 29 janvier
Finales : 31 janvier
LA LISTE DES JOUEURS CONVOQUÉS
Gardiens : Yann GENTY (Paris SG HB) – Vincent GÉRARD (Paris SG HB) – Wesley PARDIN (Pays d’Aix UC)
Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Montpellier HB) – Michaël GUIGOU (Usam Nîmes Gard) (c)
Arrières gauches : Jean-Jacques ACQUEVILLO (Usam Nîmes Gard) – Romain LAGARDE (Rhein-Neckar Lowen) – Timothey N’GUESSAN (FC Barcelone)
Demi-centres : Nicolas CLAIRE (Pays d’Aix UC) – Kentin MAHÉ (Veszprem) – Melvyn RICHARDSON (Montpellier HB)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Luka KARABATIC (Paris SG HB) – Nicolas TOURNAT (Kielce)
Arrières droits : Adrien DIPANDA (Saint-Raphaël Var HB) – Dika MEM (FC Barcelone) – Nedim REMILI (Paris SG) – Valentin PORTE (Montpellier HB)
Ailiers droits : Luc ABALO (Elverum HB) – Yanis LENNE (Montpellier HB
LE STAFF
Entraîneur : Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Responsable vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Pierre SÉBASTIEN
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Responsable administrative et logistique : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias : Hubert GUÉRIAU
Chef de délégation : Jacques BETTENFELD