Sept de départ : Vincent Gérard, Michaël Guigou (c), Romain Lagarde, Adrien Dipanda (avec Kentin Mahé), Ludovic Fabregas, Dika Mem et Luc Abalo débutent cette demi-finale face à la Suède, dans le Cairo Stadium là-même où la Suède a remporté son dernier titre mondial (1999).

Empêchés par des lésions musculaires contractés lors du quart de finale face à la Hongrie, Timothey N’Guessan et Luka Karabatic sont remplacés par Jean-Jacques Acquevillo et Nicolas Claire. Ce dernier effectue son entrée dans ce Mondial tandis que Jean-Jacques Acquevillo a déjà disputé quatre matches en Égypte : le Martiniquais a joué 1 heure et 42 minutes, il a inscrit 6 buts (60%). Yanis Lenne et Rémy Desbonnet restent aussi à la disposition du coach.

La Suède bien plus adroite
Le coup d’envoi est donné par la Suède qui ouvre la marque par Jonathan Carlsbogard. Ludovic Fabregas égalise aussitôt. La Suède mène désormais 2-1 (2e) avec le premier but de Jim Gottfridsson. Kentin Mahé orchestre l’attaque tricolore. Luc Abalo est sanctionné et doit quitter ses partenaires pour deux minutes. Hampus Wanne marque sur jet de 7m (1-3) avant que Dika Mem ne batte Andreas Palicka. La Suède est sanctionnée d’un passage en force mais les Bleus butent ensuite sur le portier suédois. Sur la contre-attaque, Daniel Petterson inscrit le 4e but scandinave. Nouvelle perte de balle suédoise et Dika Mem, s’illustre sur un kung-fu servi par Michaël Guigou. Jonathan Carlsbogard et Ludovic Fabregas marquent tour à tour : la Suède mène 5-4 après 10 minutes puis 6-4 grâce au second but de son ailier droit, Daniel Petterson. À l’autre bout de la diagonale, Luc Abalo réplique aussitôt pour maintenir les Bleus à distance raisonnable (5-6). L’ailier droit est ensuite servi par son pote de chambrée, le capitaine Guigou, pour tromper Palicka et égaliser : 6-6 dans cette première demi-finale avant l’autre choc entre l’Espagne et le Danemark. Ludovic Fabregas provoque un jet de 7m : Kentin Mahé positionne son équipe devant (7-6, 14e). Albin Lagergren égalise puis Hampus Wanne tire profit d’une perte de balle tricolore pour filer au but. La Suède mène 8-7 dans cette demi-finale disputée dans une salle immense et tristement vide.

En 1999, dans ce même Cairo Stadium, les Bleus de Daniel Costantini avaient battu le pays hôte, l’Égypte, pour décrocher leur qualification pour les J.O. de Sydney. Jean-Jacques Acquevillo est entré au relais de Romain Lagarde : Dika Mem a glissé sur le poste 3 à côté de son partenaire au Barça, Ludovic Fabregas. La Suède, avec Albin Lagergren qui bat Vincent Gérard, compte trois buts s’avance après 19 minutes (7-10). Michaël Guigou, conclut un enclenchement sur jeu rapide. Mais Felix Claar maintient cet écart de trois buts (8-11 ; 21e). Il récidive pour battre cette fois Yann Genty entré au relais de Vincent Gérard qui n’a pas encore trouvé ses repères dans cet immense écrin. Guillaume Gille pose un temps-mort et change ses plans : Hugo Descat, Nedim Remili, Valentin Porte et Nicolas Tournat sont lancés dans cette demie où les hommes de Guillaume Gille ne trouvent pas bonne carburation. Nicolas Tournat rapproche son équipe à -3 (11-14) avant que Hampus Wanne ne marque une 5e fois, avec beaucoup de brio. Nicolas Tournat, le pivot de Kielce, est en échec et Yann Genty se met en évidence pour signer le premier arrêt côté tricolore, après 26 minutes. Nedim Remili apporte de la profondeur au jeu tricolore : il s’engouffre dans la défense scandinave et obtient un jet de 7m marqué par Kentin Mahé. À trois minutes du terme, les Bleus sont distancés de trois buts (12-15) mais prennent l’ascendant sur l’attaque suédoise. L’équipe de France s’accroche et réduit l’écart à seulement deux buts avec Nicolas Tournat (13-15, 29e). La Suède, par Lukas Sandell, inscrit un 16e but. Après que Nedim Remili ait expédié un tir sur la barre, le Parisien effectue une passe dans le dos magnifique mais Valentin Porte voit sa tentative sortie par un arrêt extraordinaire d’Andreas Palicka, son 7e. La Suède achève la première période devant : 16 à 13. Les Suédois ont marqué 16 fois sur 17 tentatives tandis que les Bleus possèdent une grande marge de manœuvre avec seulement 13 buts marqués sur 24 tirs (54 %).

Nedim Remili percutant
Exclu en fin de première période, Adrien Dipanda manque à l’appel et les Bleus joueront 1m30 en infériorité numérique. Tout au bout de la possession, Jean-Jacques Acquevillo ouvre son compteur personnel. Daniel Petterson frappe aussi mais Nedim Remili n’est pas en reste avec un tir parfait (15-17, 33e). Yann Genty sort un tir de Hampus Wanne et Hugo Descat se distingue de l’autre côté : la France est revenue à un but mais Hampus Wanne marque cette fois sur jet de 7m (16-18). Hampus Wanne, après une faute de Dika Mem, réussit son 4e jet de 7m. Jean-Jacques Acquevillo est exclu et les Suédois en profitent avec le 4e but de leur ailier droit, Daniel Pettersson. Nicolas Claire est entré en jeu et voit son pote de chambrée, Nedim Remili, tromper Andreas Palicka. L’écart est de +4 en faveur des Scandinaves. Les Bleus, loin de là, ne désarment pas avec cette fois  Ludovic Fabregas qui s’illustre une 4e fois dans cette demies (100 %). Nicolas Claire est entré en position d’arrière gauche. Dika Mem est mis en échec par Palicka et c’est Hampus Wanne qui inscrit son 8e but de la soirée. Après 43 minutes, l’écart devient inquiétant avec Jim Gottfridsson qui offre 5 buts d’avance à ses coéquipiers. Nicolas Claire sert bien Hugo Descat, face à des Suédois en infériorité numérique, qui inscrit le 19e but des Bleus. L’Aixois se met à nouveau en valeur avec son premier but dans ce Mondial. Adrien Dipanda subit sa 2e exclusion temporaire et l’écart est à nouveau de +4 en faveur de la Suède. Hugo Descat ne manque pas sa troisième tentative mais la suède continue à enfiler les buts. Les blessures de Luka Karabatic et de Timothey N’Guessan limitent les rotations et font défaut au collectif tricolore. Jonathan Carlsbogard et Hugo Descat marquent tour à tour, puis Dika Mem ramène son équipe à -3 mais Jim Gottdridsson remet sa formation devant (+4) et malheureusement Adrien Dipanda écope d’une troisième suspension. Et si le salut venait de Nicolas Claire ? Le Réunionnais marque d’une magnifique roucoulette pour entretenir la perspective d’une finale (24-27, 53e). Les Bleus ont seulement mené une fois dans cette demi-finale (14e minute) et ils semblent mal embarqués à une poignée de secondes de l’entrée dans le money-time. Les temps-morts se superposent quasiment et les positions sont gelées : 28-24 en faveur de la Suède qui s’offre un avantage de 5 buts, grâce à Hampus Wanne. Il reste 4’30’’ et la France est bien mal embarquée. L’exclusion de Fredric Petterson permet cependant d’entretenir une lueur d’espoir. Valentin Porte sonne la charge (25-29) mais les Suédois maintiennent le tempo pour s’imposer nettement 32 à 26 et filer en finale, comme il y a 22 ans. Pour les Bleus, il faudra d’abord trouver le sommeil puis préparer le 9e match de la compétition et viser une médaille face à l’Espagne.

Par Hubert Guériau

DÉCLARATIONS :
Guillaume Gille : Il y a surtout ce soir la déception que notre parcours s’arrête si brutalement dans notre ascension depuis le début de ce mois de janvier. Sur cette partie, nous n’avons pas été en mesure de livrer tout ce dont on est capable, nous avons été souvent en difficulté sur de nombreux secteurs, et du coup nous ne sommes pas parvenus à empiler les phases positives et trouver notre bonne carburation. C’est ce qui a permis aux Suédois de s’installer avec sérénité, et dans une telle confiance, ils sont injouables. Nous avons eu du mal défensivement, en attaque, c’est un bilan décevant car pas suffisant pour accéder à la finale. Notre espoir de médaille s’est envolé, il va falloir se reconstruire et digérer ensemble de cette déception qui fait forcément mal. Nous n’avons pas été au niveau que l’on espérait de nous-mêmes. Il faut repartir au combat

Michael Guigou : Nous sommes forcément déçus de ce rendez-vous que l’on avait déjà manqué par le passé avec ce groupe. Il nous a manqué beaucoup de choses ce soir, de l’énergie et des forces laissées après le match contre la Hongrie et les blessures de Luka Karabatic et Tim N’Guessan. Moi personnellement j’ai eu beaucoup de mal à dormir derrière ce match tardif. Nous avions beaucoup moins de vie aujourd’hui, et aussi du coup moins d’efficacité et de sérénité. Nous avons peut-être trop insisté sur les duels, et eux, avec leur jeu posé et léché, ils ont été tout simplement meilleurs que nous à tous les niveaux. Nous redoutions leur montée de balle, c’est vrai que nous avons durement sanctionné derrière chaque approximation et perte de balle. Bravo aux Suédois et à nous de se reconcentrer pour le match 3&4. C’est quand même différent des deux autres demi-finales perdues, cette fois il nous manque quand même des joueurs d’expérience. C’est un tout, cela laisse forcément des regrets, mais on peut être malgré tout fier de ce que l’on a fait par rapport à où l’on était au début du mois de janvier.

Ludovic Fabregas : Je pense que l’on peut avoir des regrets, nous n’avons pas très bien joué ce soir, ni vraiment imposé notre rythme. Alors que les Suédois ont fait ce qu’ils voulaient et nous ont été supérieurs dans tous les compartiments du jeu. Leur victoire est méritée et logique, nous avons été beaucoup trop en difficulté en défense notamment. Notre invincibilité s’arrête certes brutalement mais il faut d’abord retenir le parcours, nous aurions signé tout de suite pour accéder au dernier carré. Maintenant il reste une précieuse médaille de bronze à aller chercher pour valider tout cela. Nous avons pris des buts en fin de possession, cela fait mal, il nous a manqué de l’agressivité et de la vigilance. Je ne sais pas s’il nous reste encore beaucoup de forces, mais nous avons réalisé une belle compétition, moi je suis fier des mecs, et si l’on pouvait décrocher une médaille, ce serait top.

Nedim Remili : Ils ont été tout simplement meilleurs et propres que nous en face. Ils ont joué à la perfection leur partition, avec certainement de la réussite, mais il en faut et nous on a passé notre temps à courir derrière au score. C’est dur et cela fait trois parcours assez semblables et autant de demi-finales où le bât blesse. Nous n’avons jamais été en mesure de réagir aujourd’hui, c’est dommage. J’espère que l’on va retrouver plus d’énergie pour dimanche, même si c’est dur de jouer des petites finales, mais nous avons envie de concrétiser par une médaille ce joli chemin en Egypte. Ce sera à coup sûr un gros combat et il faudra y retourner avec énormément d’entrain et tous ensemble. Ce sont des matchs que l’on se doit d’aller chercher.

STATISTIQUES :
FRANCE – SUÈDE : 26-32 (13-16)
Arbitres : MM. Schulze et Tonnies (Allemagne)
Cairo Stadium – À huis clos

France
Entraîneur : Guillaume Gille
Gardiens : Gérard (35 minutes, 1/20 arrêt), Genty (25 minutes, 3/16 arrêts) – Joueurs de champ : Remili (4/7), Lagarde (0/2), Richardson (0/1), Mem (3/7), Tournat (2/3), Mahé (2/5 dont 2/2), Abalo (2/2), Guigou (1/2), Fabregas (3/4), Descat (5/5), Claire (2/2), Dipanda, Porte (1/2), Acquevillo (1/1) – Exclusions temporaires : Abalo (4e), Dipanda (29e et 45e), Acquevillo (37e) – Carton rouge : Dipanda (51e)

Suède
Entraîneur : Glenn Solberg
Gardiens : Palicka (tout le match, 12/37 arrêts), Aggefors (0/1 au sept mètres)
Joueurs de champ : Carlsbogard (4/4), Darj, Jonsson, D. Pettersson (6/6), Wanne (11/13 dont 4/4), F. Pettersson (0/1), Claar (3/4), Pellas, Lagergren (3/3), Gottfridsson (3/3), Edvardsson, Sandell (2/2), Chrintz, Lindskog – Exclusions temporaires : Sandell (9e), Pettersson (28e et 56e), Darj (43e)

LES RÉSULTATS ET LE PROGRAMME

Quarts de finale : mercredi 27 janvier
Espagne – Norvège : 31-26 (21-15)
Danemark – Égypte : 39-38 (16-13 / 12-15 / 6-6 /1-1 / 4-3)
France – Hongrie : 35-32 (12-14 et 18-16)
Suède – Qatar : 35-23 (14-10)

Demi-finales : vendredi 29 janvier
Espagne – Danemark : 33-35 (16-18)
France – Suède : 26-32 (13-16)

Finales : dimanche 31 janvier
Places 3-4 : 14h30 : Espagne – France
Places 1-2 : 17h30 : Danemark – Suède

Tour principal : Halle des Sports Dr Hassan Mustapha – Ville du 6 octobre
Mercredi 20 janvier : France – Algérie : 29-26 (16-14) / Suisse – Islande : 20-18 (10-9) / Portugal – Norvège : 28-29 (14-16)
Vendredi 22 janvier : Suisse – Portugal : 29-33 (15-17) / Islande – France : 26-28 (14-16) / Norvège – Algérie : 36-23 (17-11)
Dimanche 24 janvier : Algérie – Suisse : 24-27 (13-15) / Islande – Norvège : 33-35 (18-18) / Portugal – France : 23-32 (12-16)
Classement final groupe III : 1/ France 10 pts 2/ Norvège 8 pts 3/ Portugal 6 pts 4/ Suisse 4 pts 5/ Islande 2 pts 6/ Algérie 0 pt

Tour préliminaire : Halle des Sports Dr Hassan Mustapha – Ville du 6 octobre
Jeudi 14 janvier : Norvège – France : 24-28 (13-13) & Autriche – Suisse : 25-28 (13-13)
Samedi 16 janvier : Autriche – France : 28-25 (13-17) & Suisse – Norvège : 25-31 (13-17)
Lundi 18 janvier : France – Suisse : 25-24 (14-14) & Norvège – Autriche : 38-29 (20-17)
Classement : 1/ France 4 pts 2/ Norvège 2 pts 3/ Suisse 2 pts 4/ Autriche 0 pt

LA LISTE DES JOUEURS CONVOQUÉS
Gardiens :  Rémi DESBONNET (Usam Nîmes Gard) (c) – Yann GENTY (Paris SG HB) – Vincent GÉRARD (Paris SG HB)
Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Montpellier HB) – Michaël GUIGOU (Usam Nîmes Gard) (c)
Arrières gauches : Jean-Jacques ACQUEVILLO (Usam Nîmes Gard) – Romain LAGARDE (Rhein-Neckar Lowen) – Timothey N’GUESSAN (FC Barcelone)
Demi-centres : Nicolas CLAIRE (Pays d’Aix UC) – Kentin MAHÉ (Veszprem) – Melvyn RICHARDSON (Montpellier HB)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Luka KARABATIC (Paris SG HB) – Nicolas TOURNAT (Kielce)
Arrières droits : Adrien DIPANDA (Saint-Raphaël Var HB) – Dika MEM (FC Barcelone) – Nedim REMILI (Paris SG) – Valentin PORTE (Montpellier HB)
Ailiers droits : Luc ABALO (Elverum HB) – Yanis LENNE (Montpellier HB

LE STAFF
Entraîneur : Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Responsable vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Pierre SÉBASTIEN
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Responsable administrative et logistique : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias : Hubert GUÉRIAU
Chef de délégation : Jacques BETTENFELD