Internationale pendant 7 saisons (novembre 1975 en décembre 1981), Catherine Nicaise a cumulé 66 sélections et inscrit 52 buts depuis le poste de pivot et à l’aile gauche. Elle a disputé deux Mondiaux B avec la « génération Carole Martin » pendant qu’elle officiait notamment dans les clubs de l’est parisien : CO Alfortville, Stella Saint-Maur et… US Créteil. Aujourd’hui présidente du Club France, elle évoque l’activité de l’association à la sortie de l’AG qui s’est tenue à Montpellier, le 5 octobre dernier.

Comment est né le Club France ?
Auparavant, il existait l’Amicale des Internationaux du Handball présidée par Simone Bernoville. Fin 2012, nous avons souhaité redynamiser le rassemblement des internationaux. C’est ainsi que le Club France est né. La première Assemblée générale s’est tenue en 2013 avec un premier vote qui a conduit Philippe Gardent à la présidence et Véronique Pecqueux-Rolland à la vice-présidence. Naturellement, tous les deux étaient motivés mais dont l’activité a freiné l’investissement.

En 2017, comment la nouvelle équipe s’est-elle mise en place ?
Pour ma part, j’étais secrétaire générale et nous avons bâti une équipe de six personnes qui m’a porté à la présidence : Jean-Luc Druais Marc-Henri Bernard, Claude Gallant, Patrick Lasfont et Marc Mejean qui, malheureusement, nous a quittés. Notre ambition commune est de créer de la convivialité intergénérationnelle. C’est la raison d’exister du Club France qui a pour but de créer un réseau convivial entre les générations et les équipes.

Quel est l’objectif du Club France ?
Représenter tous les internationaux et créer de la convivialité. Tous les membres du Club France sont encore très actifs dans le monde du handball. Ce sont des militants qui ne sont pas tournés vers le passé. Ce sont aussi les premiers supporters. En faisant jouer le réseau, le Club France peut aussi aider moralement et juridiquement un international qui serait en difficulté.

Combien d’adhérents compte le Club France ?
Globalement sur ces dernières années, le Club France a rassemblé plus de 145 internationales et internationaux qui ont au moins cotisé une fois. Le taux de fidélité est important puisque 60 % ont renouvelé entre 4 et 7 fois leur adhésion. Il n’en demeure pas moins qu’il est difficile de recruter car certains doivent penser que le Club France est un repère d’anciens combattants. Moi-même je n’avais pas adhéré à l’amicale précédente. Nodjialem Myaro, Amélie Goudjo, Éric Quintin, Jérôme Fernandez, Nikola Karabatic, pour ne citer qu’eux, montrent la voie. Kentin Mahé nous a envoyé un message vidéo très sympathique de soutien qui a été diffusé lors de notre assemblée générale.

Comment faire pour intensifier le recrutement ?
Il n’y pas d’acharnement à plus recruter mais nous devons nous faire connaître. Nous avons déjà échangé avec certains pour imaginer un événement, à l’occasion de la coupe de France, en invitant par exemple un collectif d’une compétition passée. L’objectif est que les récents retraités puissent s’investir aussi. Un défi au golf par exemple, entre anciens et nouveaux retraités, aurait belle allure.

Vous avez également participé à l’élaboration du mur de l’histoire au sein de la Maison du Handball…
Nous pensons que la mémoire doit être partie intégrante de la Maison du handball. Nous sommes partis d’une page blanche et sans le travail effectué par l’association LEG’HAND, rien n’aurait été possible. L’histoire a été traitée sous la forme de trois volets. Avant 1980, de 1980 à 2000 et au-delà de 2000. Les archives rassemblées sur ce mur s’appuient aussi sur le travail de la documentaliste de la FFHandball, Barbara Guislain ainsi que sur celui de la Doctorante, Lise Cardin, qui soutiendra le 24 octobre prochain sa thèse consacrée au handball. Lise a pu valider tous ces points d’histoire avec le comité des sages composée par Jean-Michel Germain, Jean-Pierre Lacoux et Daniel Costantini.

Comment s’est opérée la collaboration avec la FFHandball ?
Le club France reçoit une subvention fédérale et logiquement cela implique des contreparties. Les relations avec la FFHandball sont excellentes et cette collaboration est un bon prétexte pour rendre à la fédération son aide. Je ne souhaite pas que le Club France soit perçu comme un demandeur mais bien comme un partenaire.

La mise en œuvre du mur des internationaux est remarquable. Existe-t-il dans d’autres sièges de fédération sportive ?
Pas à ma connaissance mais ce type d’hommage existe dans les clubs avec le plus souvent des photos des joueurs emblématiques.

Ce rituel de la pastille est aussi une belle idée… C’est aussi l’occasion pour le Club France de communiquer sur l’histoire des équipes de France…
Actuellement 116 pastilles ont été collées parmi les 778 internationaux que compte le mur. Depuis sa mise en œuvre, une petite dizaine d’internationaux ont connu leur première sélection. À chaque fois qu’un international colle sa pastille, nous réalisons une photo sur pied. C’est un rituel obligatoire ! Et nous publions aussitôt la photo sur les réseaux sociaux. Lors de la préparation du dernier Mondial masculin, tous les joueurs de l’équipe de France, et les deux coaches, ont posé leur pastille. Nous réaliserons la même opération avec les filles le 17 novembre prochain, avant leur départ pour le Mondial au Japon. Avec l’aval de Jean-Pierre Lacoux et de Michel Jacquet, le Club France est chargé de la tenue et de la mise à jour de la base de données des internationales et des internationaux. L’idée est de pouvoir bientôt consulter le palmarès sur une borne au pied du mur des internationaux.

Quels sont les éléments clefs qui ressortent de ce regard sur l’histoire ?
Plus que les grands résultats des équipes de France, c’est bien la Maison du Handball qui a permis de mettre en œuvre l’histoire du hand français. Ce qui était ressenti, c’est avéré exact. Pendant très longtemps, le handball est resté mateur et, au regard de la concurrence, la France ne faisait pas le poids. Nous avons constaté les recherches énormes sur le jeu, notamment sur celui des pays de l’est, effectuées par Marguerite Vialat, Jean-Claude Thomas, Serge Gelé et Jean-Pierre Lacoux.

Avec le support du Club France, un projet supplémentaire vous tient à cœur…
Nous souhaiterions en effet honorer des personnalités du handball français qui ont fortement contribué à son développement. Nous avons débuté avec deux premiers académiciens : Jean-Pierre Lacoux et Claude Rinck. L‘artiste Arthur Joas a créé des sculptures spécifiques qui leur ont été offertes. Nous estimons que des CTR/CTS, des présidents de club méritent aussi d’être honorés.

HGu